La chanson par auteur
Quelques auteurs compositeurs interprètes avant les cantautori
Armando Gill, Rodolfo De Angelis, E.A. Mario, Oscar Spadaro...
Rodolfo De Angelis (1893-1965)
Il s'appelait Rodolfo Tonino. Il était né lui aussi à Naples, le 27 février 1893, cette ville à partir de laquelle la chanson se renouvelle en Italie à la fin du XIXe siècle. Mais on l'a connu comme grand acteur, dramaturge, peintre, essayiste et « cantautore », comme on ne disait pas encore, sous le nom de Rodolfo De Angelis, on ne sait pourquoi il choisit ce nom de scène. Il est mort à Milan le 2 avril 1965, c'était la ville qui, en particulier à travers le futurisme, était devenue un des principaux centres culturels d'Italie, et où Tonino avait dû s'exiler dès sa jeunesse, à la recherche d'un travail : Naples était alors aussi une ville culturellement riche mais économiquement pauvre, abandonnée par le nouvel État unifié qui avait transféré dans le Nord une bonne partie de ses richesses économiques.
Il commence sa carrière dès 1912 dans les cafés-chantants, comme chanteur et acteur. Il rencontre par hasard le futuriste Francesco Cangiullo (1884-1977) et il va bientôt travailler avec lui à la création à Naples du Teatro della Sorpresa (1921-1924) qui devient ensuite le Nuovo Teatro Futurista. Il dirige avec Cangiullo et Marinetti la Compagnia di Teatro Futurista qui joue au Théâtre Mercadante de Naples. Ces deux auteurs publient leur Manifesto del Teatro della Sorpresa en 1922, en italien et en français, où on ressent l'influence du Rire d'Henri Bergson. Ils avaient déjà fait avec De Angelis la première « serata futurista » le 20 avril 1910, et ils avaient derrière eux toute l'expérience du « Théâtre de Variétés » que le futurisme théorisa par la suite. C'est De Angelis qui fut le directeur de la troupe de la Compagnia, il la dota d'une véritable organisation avec des auteurs (surtout Marinetti et Cangiullo, puis d'autres comme Enrico Prampolini), un directeur artistique (Cangiullo), des scénographes comme Depero, des peintres, des musiciens comme Franco Casavola (1891-1955).
Le 22 février 1922, il faisait un spectacle aux Folies Bergères de Florence, mais il fut presque aussitôt interrompu par une « squadra » fasciste qui lui ordonna de suspendre le spectacle. Depuis lors, il ne remontera plus sur scène et consacrera sa vie à la chanson, créant en 1929 la maison d'édition discographique Dea pour publier sa propre production. Entre 1924 et 1925, il enregistra sur disque les voix de généraux de la Première Guerre Mondiale, d'hommes d'État, d'écrivains, de poètes sous le titre La parole des grands, qui constitua une anthologie remise ensuite à L'Association Nationale des Mutilés et Invalides de Guerre, et qui fut à la base de la Discothèque d'État créée à Rome en 1928, aujourd'hui ICBSA (Istituto Centrale per i Beni Sonori e Audiovisivi).
Rodolfo De Angelis doit beaucoup à sa rencontre active avec le futurisme, il développe un des premiers dans la chanson la satire sociale, subtilement agressive et provocatrice, l'irrévérence contre les conduites conformistes, le non-sens démentiel avec des jeux de mots, l'utilisation d'une trompette avec sa bouche, la polémique politique envers des vices fréquents en Italie, la corruption, la recommandation, le conformisme, l'hypocrisie, le discours vide et trompeur.
En 1924, il décide de se cantonner à la chanson et sa grande période de production sont les années 1930 : il écrit plus de 400 chansons, qu'il interprétait en s’accompagnant lui-même au piano. Avec deux autres compositeurs napolitains, Francesco Balilla Pratella et Francesco Cangiullo, De Angelis est vraiment l'inventeur d'une nouvelle forme de chanson qui sorte et des mélodies traditionnelles et des schémas textuels hérités de l'opéra lyrique, de même que le vénitien Luigi Carlo Filippo Russolo (1885-1947) invente un nouvel art des bruits et de nouveaux instruments de musique. Il sera aussi l'auteur de deux livres importants sur le théâtre de variété, Caffè concerto. Memorie di un canzonettista (1940) et Storia del café chantant (1946). Il écrit aussi de nombreuses comédies d'inspiration futuriste.
À partir de 1940, il abandonna toute activité musicale et se consacra à la peinture. Ses tableaux furent le sujet de plusieurs expositions en 1955, 1956 et 1933. On sait peu de choses de sa vie.
Il a été l'auteur d'une chanson intitulée Addio canzoni americane, relancée dans les années 2000 par le groupe musical Orchestra Maniscalchi. En 2006, le groupe folk Folkabbestia grave la chanson Ma cos'è questa crisi, dans l'album 25-60-38, Breve saggio sulla canzone italiana. Serions-nous toujours en crise ?
Il commit pourtant en 1935 la chanson Duce d'Italia. C'est ce rapport ambigu avec le pouvoir fasciste qui l'a sans doute marginalisé après la guerre. Dommage, ce fut un des plus grands, et il mérite d'être écouté aujourd'hui, par plaisir.
L'influence futuriste
Il faut toujours penser que les chansons de De Angelis des années 1930 furent marquées par l'influence du mouvement futuriste, son goût de la critique du passé, son ironie, sa fantaisie.
C'est le cas d'une première chanson, Ma cos'è questa crisi ?, une des plus célèbres de cet auteur.
Ma cos'è questa crisi
(Rodolfo De Angelis, 1933)
Si lamenta l'impresario che il teatro più non va...
Ma non sa rendere vario lo spettacolo che dà...
« Ah la crisi... »
Ma cos'è questa crisi... ma cos'è questa crisi...
Metta in scena un buon autore
Faccia agire un grande attore e vedrà...
Che la crisi passerà!
Un riccone avaro e vecchio dice: ahimè così non và
Vedo nero nello specchio chissà come finirà...
« Ah la crisi... mmh »
Ma cos'è questa crisi... Ma cos'è questa crisi...
Caví fuori il portafogli
Metta in giro i grossi fogli e vedrà...
Che la crisi finirà!!
Si lamenta Nicodemo della crisi lui che và
Nel casino di Sanremo a giocare al Baccarat:
« Ah la crisi... e capirai la crisi... »
Ma cos'è questa crisi... Ma cos'è questa crisi...
Lasci stare il gavazzare cerchi un po di lavorare
E vedrà...
Che la crisi passerà! Taratata taratata!
Tutte quante le nazioni si lamentano così
Conferenze riunioni ma si resta sempre lì
« Ah la crisi... ehhhh... »
Ma cos'è questa crisi... Ma cos'è questa crisi...
Rinunziate all'opinione della parte del leone e chissà...
Che la crisi finirà!
L'esercente poveretto non sa più che cosa far
E contempla quel cassetto che riempiva di danar..
« Ah la crisi signor. »
Ma cos'è questa crisi... Ma cos'è questa crisi...
Si contenti guadagnare
Quel che è giusto e non grattare e vedrà...
Che la crisi passerà!
E perfin la donna bella alla crisi s'intonò
E per far la linea snella digiunando sospirò
« Ah la crisi. ah signora la crisi »
Ma cos'è questa crisi... Ma cos'è questa crisi...
Mangi un sacco di patate
Non mi sprechi le nottate e vedrà
Che la curva tornerà!
Chi ce l'ha li metta fuori
Circolare miei signori e chissà...
La crisi finirà!
Mais c'est quoi cette crise
L'impresario se lamente que le théâtre ne va plus...
Mais il ne sait pas rendre attractif le spectacle qu'il donne
« Ah la crise »
Mais c'est quoi cette crise... mais c'est quoi cette crise...
Qu'il mette en scène un bon auteur
Qu'il fasse agir un bon acteur et il verra...
Que la crise passera!
Un richard avare et vieux dit: hélas comme cela ça ne va pas
Je vois du noir dans le miroir, qui sait comment tout ça va finir
« Ah la crise... mmh »
Mais c'est quoi cette crise... Mais c'est quoi cette crise...
Qu'il tire son portefeuille
Qu'il mette en circulation de gros billets et il verra...
Que la crise finira!!
Nicodème se lamente de la crise lui qui va
Au Casino de Sanremo jouer au baccarat:
« Ah la crise... et tu comprendras la crise... »
Mais c'est quoi cette crise... Mais c'est quoi cette crise...
Qu'il cesse de faire la noce et essaie de travailler
Et il verra...
Que la crise passera! Taratata taratata!
Toutes les nations se lamentent comme ça
Conférences, réunions, mais on en reste toujours là
« Ah la crise... eeeh... »
Mais c'est quoi cette crise... Mais c'est quoi cette crise...
Renoncez à l'idée de la part du lion et qui sait...
Que la crise finira!
Le pauvre petit commerçant ne sait plus que faire
Et il contemple sa caisse qu'il remplissait d'argent
« Ah la crise, Monsieur »
Mais c'est quoi cette crise... Mais c'est quoi cette crise...
Qu'il se contente de gagner
Ce qui est juste et de ne pas voler et il verra...
Que la crise passera!
Et même la femme belle s'en remit à la crise
Et pour garder la ligne, elle soupira en jeûnant
« Ah la crise, ah Madame, la crise »
Mais c'est quoi cette crise... Mais c'est quoi cette crise...
Qu'elle mange un sac de patates
Ne me gâche pas mes nuits et elle verra
Que sa courbe reviendra!
Que celui qui a des sous les sorte
Circulez, messieurs, et qui sait...
La crise finira!
Écrite et interprétée par De Angelis en 1933, la chanson décrit ironiquement les fausses lamentations des classes moyennes de l'époque, mettant en relief ces hypocrisies de ces gens qui se lamentent d'une fausse misère due à leur médiocrité. Mais en même temps, la chanson se moque de ce qu'on appelait alors le « défaitisme » de ceux qui mettaient en doute les résultats positifs du fascisme. La chanson faisait partie du répertoire des chanteurs futuristes, une de celles qui provoquaient des rixes et des réactions violentes d'une partie du public.
Pesci e frutti di mare
(Rodolfo De Angelis, 1934)
Che bellezza! Che bellezza!
« Mi dà due branzini? »
« A quanto le sarde? »
« A tre e cinquanta il chilo,
questo è pesce vivo! »
Pesce, pesce, pesce!
« Mi dà un pescespada? »
« A me due cozze »
« Fritto di gamberi »
« Gamberi e pesci »
Che bei gamberi!
Che merluzzi, che merluzzi, che merluzzi
« Mi sbrighi, faccia presto! »
« Tre chili d'anguilla »
« Frutti di mare ne avete?
A quanto la dozzina? »
Ostriche e vongole
Telline e datteri.
Se mia moglie vien quiu
io le vendo il baccalà
che se a zuppa se lo fa
molto bene mangerà!
Ostriche e vongole
se dice « no », perché
lo tiene già
il baccalà chissà
chi mai sarà!
In quessto caso, sì,
saresti tu!
Amico bello!
Baccalà fresco!
Che bellezza! Che bellezza!
« Quattro etti di aguglie »
« Dieci lire alla cassa »
La settimana erano vive
Pesce, pesce, pesce!
« Queste triglie sono fresche?
E queste alici? »
« Guardi l'occhio,
Guardi la coda! »
Che bei gamberi!
Triglie e alici, triglie e alici...!
« Mezzo chilo a me »
« A quanto i cefali? »
« A venti lire »
« Eh, son troppo cari! »
Sogliole e scorfani!
Ombrine e cefali!
Belle donne ve lo do
questo cefalo, però,
costa caro ed è perciò
darlo a tutti non si può.
Alla più bella!
Io glielo do, ma sì
se lei mi dà
quello che so che val,
ma lei non sa,
per una lira no,
per dieci, sì!
Alla più bella!
Ombrine e cefali!
Pesce, pesce, pesce!
Poissons et fruits de mer
Quelle beauté! Quelle beauté!
« Vous me donnez deux bars? »
« À combien les sardines? »
« À trois cent cinquante le kilo,
c'est un poisson vivant! »
Poisson, poisson, poisson!
« Vous me donnez un espadon? »
« À moi quelques moules »
« Friture de homard »
« Homards et poissons »
Quels beaux homards!
Quelles morues, quelles morues, quelles morues
« Vous me servez, faites vite! »
« Trois kilos d'anguilles »
« Des fruits de mer, vous en avez?
À combien la douzaine? »
Des huîtres et des moules
Des tellines et des dattes de mer.
Si ma femme vient ici
je lui vends de la morue séchée
car si elle se la prépare dans la soupe
elle mangera très bien!
Des huîtres et des moules
si elle dit « non », parce que
elle en a déjà
l'andouille qui sait
qui ce sera?
Dans ce cas, oui,
ce serait toi!
Mon bel ami!
Andouille fraîche!
Quelle beauté! Quelle beauté!
« Quatre hectos d'aiguilles de mer »
« Dix lires à la caisse »
La semaine dernière elles étaient vivantes
Poisson, poisson, poisson!
« Ces rougets sont-ils frais?
Et ces anchois? »
« Regardez l’œil,
regardez la queue! »
Quels beaux homards!
Rougets et anchois, rougets et anchois...!
« Un demi kilo pour moi »
« À combien les mulets? »
« À vingt lires »
« Eh, ils sont trop chers! »
Soles et rascasses!
Ombrines et mulets!
Belles dames je vous le donne
ce mulet, cependant,
il coûte cher, et c'est pour ça
qu'on ne peut pas le donner à tout le monde.
À la plus belle!
Je le lui donne, mais oui
si elle me donne
ce que je sais qu'il vaut,
mais elle ne sait pas,
pour une lire non,
pour dix, oui!
À la plus belle!
Ombrines et mulets!
Poisson, poisson, poisson!
Canzone pazza
(De Angelis Rodolfo, 1932)
Canto perché ho la voce
e chi ha la voce deve cantar
non sono innamorato,
nessuna mi ha ingannato
canto per frenesia
questa canzone mia.
Lasciatemi cantare!
Che cosa c'è di male?
Il mondo è un carnevale!
Tra la la la tra la la la.
Bimba se lei lo vuole
in pieno sole posso cantar;
e canterei per lei, però l'avvertirei:
di non tradirmi mai
se al mondo tiene assai.
Lasciatemi cantare
sotto la bianca luna!
lo canto per la bruna.
Tra la la la tra la la la.
Ecco il direttore, il mio terrore; eccolo là.
No, io non sono un pazzo!
lo sono un buon ragazzo
Lei sa che l'amor mio
non l'ho ammazzata io.
Lasciatemi cantare
che lei è al cimitero.
lo sono prigioniero.
Tra la la la tra la la la.
Venga mio direttore,
ma non mi faccia male.
Il mondo è un carnevale!
Tra la la la tra la la la.
Il mondo è un carnevale!
Tra la la la tra la la la.
Chanson folle
Je chante parce que j'ai de la voix
et qui a de la voix doit chanter
Je ne suis pas amoureux,
aucune femme ne m'a trompé
C'est par frénésie que je chante
cette chanson.
Laissez-moi chanter!
Qu'y a-t-il de mal?
Le monde est un carnaval!
Tra la la la tra la la la.
Petite si vous voulez
je peux chanter en plein soleil;
et je chanterais pour vous,
pourtant je vous avertirais:
de ne me trahissez jamais
si vous tenez beaucoup au monde.
Laissez-moi chanter
sous la blanche lune!
Je chante pour la brune.
Tra la la la tra la la la.
Voilà le directeur, ma terreur; le voilà là.
Non je ne suis pas fou!
Je suis un bon garçon
Vous savez que mon amour
ce n'est pas moi qui l’ai tuée.
Laissez-moi chanter
car elle est au cimetière.
Je suis prisonnier.
Tra la la la tra la la la.
Venez mon directeur
mais ne me faites pas de mal.
Le monde est un carnaval!
Tra la la la tra la la la.
Le monde est un carnaval!
Tra la la la tra la la la.
Il colore che vuoi tu
(De Angelis Rodolfo, 1933)
A Gioconda ch'era nera
io promisi tempo fa
una bella poesia
sul color di sua beltà.
L'altra sera mi recai
con i versi da Gioconda
e trovai che la mia nera
s'era fatta tutta bionda.
Poveri versi miei
gettati al vento,
oh che tormento.
Con le donne d'oggigiorno
il color non vale un corno
il color non vale un corno
sono bionde, sono nere,
sono rosse, sono blu
sono insomma del colore
del colore che vuoi tu.
La Rosina lesse un giorno
nel giornale con stupor
« Cerco moglie - bei capelli
indicatene il color »;
Senza porre tempo in mezzo
in un attimo, in un vol
lei rispose ingenuamente
« dice lei come li vuole
a mia testa la si face
del color che più le piace
un pochino di tintura
e ci passa la paura ».
lo credevo la sua chioma
naturale e dissi allor:
« Non mi piacciono le donne
che si cambiano color! »
Ma la bella corteggiata
sussurrò con emozion:
« La mia testa è ossigenata,
non lo vede mascalzon! »
Una donna solamente
il colore mai mutò
alla chioma profumata
che per anni mi mostrò
ma purtroppo devo dire
con mio grande dispiacer
che la sua capigliatura
la comprò dal parrucchier.
Eran tinti e finti i suoi capelli
se pure belli.
Oggigiorno cosa vale
dire il gusto che si ha
in materia femminile
se il colore non si sa
Tu ti credi di sposare
una bionda tipo albion
poi scopri viceversa
che di sotto c'è il carbon.
La couleur que tu veux toi
À Joconde qui était brune
j'ai promis il y a longtemps
une belle poésie
sur la couleur de sa beauté.
L'autre soir, je me suis rendu
avec mes vers chez Joconde
et j'ai trouvé que ma brune
s'était faite toute blonde.
Pauvres vers que j'ai jetés au vent,
oh quel tourment.
Avec les femmes d'aujourd'hui
la couleur ne vaut pas un clou
la couleur ne vaut pas un clou
elles sont blondes, elles sont brunes,
elles sont rousses, elles sont bleues
elles sont en somme de la couleur
de la couleur que tu veux.
Rosine lut un jour
dans le journal avec stupeur
« Je cherche femme – beaux cheveux
en indiquant la couleur »;
Sans perdre de temps en une minute,
en un envol
elle répondit ingénument
« c'est vous qui dites comment vous les voulez
ma tête on la fait de la couleur
qui vous plaît le plus
un peu de teinture
et on n'a plus peur ».
Moi je croyais sa couleur
naturelle et je dis alors:
« Je n'aime pas les femmes
qui changent de couleur! »
Mais la belle que je courtisais
susurra avec émotion:
« Ma tête est oxygénée,
tu ne le vois pas, voyou! »
Une femme seulement
n'a jamais changé la couleur
de ses cheveux parfumés
qu'elle me montra pendant des années
mais malheureusement je dois dire
à mon grand déplaisir
que sa chevelure
elle l'avait achetée chez le coiffeur.
Ils étaient teints et faux ses cheveux
bien que beaux.
Aujourd'hui à quoi bon dire
le goût que l'on a
en matière de femme
si on ne connaît pas la couleur
Tu crois épouser
une blonde type albione
puis tu t'aperçois au contraire
qu'en dessous il y a du charbon.
Tinghe, tinghe, tanghe
(Rodolfo De Angelis, 1934)
Tinghe, tinghe, tinghe
Tinghe, tinghe, tinghe, tanghe
Questa è la canzone che ci manc!
Tinghe, tinghe, tinghe,
Tinghe, tinghe, tinghe, tanghe
Questa è la canzone che ci manc!
Questa è la canzone che non stanc!
L'ho scritta proprio per te
questa canzone d'amor
questa canzone d'amor
questa canzone d'amor,
Marì, Marì, sì!
questa canzone d'amor,
Marì, Marì,
Ti pare bello, sì o no
questo motivo che fo,
che fo per te, Marì, Marì, Marì, sì?
Ah, Maria Marì
I love you
Oh, funiculì funiculà!
Tinghe, tinghe, tinghe
Tinghe, tinghe, tinghe, tanghe
Questa è la canzone che ci manc!
Tinghe, tinghe, tinghe, tanghe
Tinghe, tinghe, tinghe, tanghe
Questa è la canzone che non stanc!
Ah, Maria Marì
chissà perché
o sole mio
sta nfronte a te!
Tinghe, tinghe, tinghe
Tinghe, tinghe, tinghe, tanghe
Questa è la canzone che ci manc!
L'ho scritta proprio per te
Tinc tin tinc
Tinc tin tinc
Tinc, tinc, tinc, tanc
C'est la chanson qui nous manque!
Tinc tinc tinc
Tinc, tinc, tinc, tanc
C'est la chanson qui nous manque!
C'est la chanson qui ne fatigue pas!
Je l'ai écrite rien que pour toi
cette chanson d'amour
cette chanson d'amour
cette chanson d'amour,
Marie, Marie, oui!
cette chanson d'amour,
Marie, Marie,
Te paraît-il beau, oui ou non,
ce motif que je fais
que je fais pour toi, Marie, Marie, Marie, oui?
Ah Marie Marie
I love you
Oh funiculì funiculà!
Tinc tinc tinc
Tinc, tinc, tinc, tanc
C'est la chanson qui nous manque!
Tinc tinc tinc
Tinc, tinc, tinc, tanc
C'est la chanson qui ne fatigue pas!
Ah, Marie Marie
qui sait pourquoi
ô mon soleil
est en face de toi!
Tinc tinc tinc
Tinc, tinc, tinc, tanc
C'est la chanson qui nous manque!
Je l'ai écrite rien que pour toi
E se non fosse vero?
(Rodolfo De Angelis, 1935)
Zio Camillo dice sempre:
"Non temere, stai tranquillo!
Tutto quello che posseggo
quando muoio lascio a te,
solo a te, tutto a te,
mio Cecè" seh seh....
E se non fosse vero?
E se non fosse vero?
É VERO É VERO É VERO!!
mmm, lo dite voi...
E se non fosse vero?
E se non fosse vero?
É VERO É VERO É VERO!!
Mah, mah, mah...
Corallina dice sempre:
“Se ti sposi mia cugina,
troverai la bambina
che del mondo nulla sa,
la nannà, nulla sa,
che si fa? Qua qua"
E se non fosse vero?
E se non fosse vero?
É VERO É VERO É VERO!!
mmm, lo dite voi...
E se non fosse vero?
E se non fosse vero?
É VERO É VERO É VERO!!
Mah, mah, mah...
C'è chi dice che Marianna
ci vuol bene non ci inganna,
per salvare le apparenze
deve fare quel che fa,
ma si sa perchè fa quel che fa,
già già...
E se non fosse vero?
E se non fosse vero?
É VERO É VERO É VERO!!
mmm, lo dite voi...
E se non fosse vero?
E se non fosse vero?
É VERO É VERO É VERO!!
Mah, mah, mah...
A parole si rattrista
la nazione sanzionista
"Se non fosse per la lega
non farei quel che fo,
ohibò! No, no, no!
Quel che fo, no no"
E se non fosse vero?
E se non fosse vero?
É VERO É VERO É VERO!!
mmm, lo dite voi...
E se non fosse vero?
E se non fosse vero?
É VERO É VERO É VERO!!
Mah, mah, mah...
M'hanno detto che la pace
si mantiene col cannone,
con le armate sviluppate
d'ogni singola nazione,
senza che non ce n'è pace
ahimè, macchè...
E se non fosse vero?
E se non fosse vero?
É VERO É VERO É VERO!!
mmm, lo dite voi...
E se non fosse vero?
E se non fosse vero?
É VERO É VERO É VERO!!
Mah, mah, mah...
Et si ce n'était pas vrai?
L'oncle Camille dit toujours:
« Ne crains rien! Sois tranquille
Tout ce que je possède,
quand je meurs, c'est à toi que je le laisse,
rien qu'à toi, tout à toi,
mon Cecè » Seh seh....
Et si ce n'était pas vrai?
Et si ce n'était pas vrai?
C'EST VRAI C'EST VRAI VRAI!!
mm, c'est vous qui le dites...
Et si ce n'était pas vrai?
Et si ce n'était pas vrai?
C'EST VRAI C'EST VRAI C'EST VRAI!!
Mah, mah, mah...
Coralline dit toujours:
« Si tu épouses ma cousine,
tu trouveras la petite fille
qui du monde ne sait rien,
le dodo, elle ne sait rien,
qu'est-ce qu'on fait? Qua, qua »
Et si ce n'était pas vrai?
Et si ce n'était pas vrai?
C'EST VRAI C'EST VRAI C'EST VRAI!!
mm... c'est vous qui le dites
Et si ce n'était pas vrai?
Et si ce n'était pas vrai?
C'EST VRAI C'EST VRAI C'EST VRAI!!
Mah, mah, mah...
Il y en a qui disent que Marianne
ne nous trompe pas
pour sauver les apparences
elle doit faire ce qu'elle fait
mais on sait pourquoi elle fait ce qu'elle fait,
bien sûr...
Et si ce n'était pas vrai?
Et si ce n'était pas vrai?
C'EST VRAI C'EST VRAI C'EST VRAI!!
mmm, c'est vous qui le dites...
Et si ce n'était pas vrai?
Et si ce n'était pas vrai?
C'EST VRAI C'EST VRAI C'EST VRAI!!
Mah, mah, mah...
En paroles la nation sanctionniste devient triste
« Si ce n'était pour la ligue
je ne ferais pas ce que je fais,
Fi donc! Non, non, non!
Ce que je fais, non, non »
Et si ce n'était pas vrai?
Et si ce n'était pas vrai?
C'EST VRAI C'EST VRAI C'EST VRAI!!
mmm, c'est vous qui le dites...
Et si ce n'était pas vrai?
Et si ce n'était pas vrai?
C'EST VRAI C'EST VRAI C'EST VRAI!!
Mah, mah, mah...
On m'a dit que la paix
se maintient par les canons,
avec les armées développées
de chaque nation,
sans quoi il n'y a pas de paix
hélas, mais pas du tout
Et si ce n'était pas vrai?
Et si ce n'était pas vrai?
C'EST VRAI C'EST VRAI C'EST VRAI!!
mmm, c'est vous qui le dites...
Et si ce n'était pas vrai?
Et si ce n'était pas vrai?
C'EST VRAI C'EST VRAI C'EST VRAI!!
Mah, mah, mah...
Voilà encore une chanson où se manifeste le doute sur la réalité du monde, ici à propos de ce que disent les deux nations qui demandent à la Société des Nations des sanctions contre l'Italie pour la cruauté de son armée contre les civils d'Éthiopie. Douter, douter, toujours douter, où est la vérité?
La « Marianna » est la France et la « nazione sanzionista » est la Grande Bretagne. Et cela se termine sur une interrogation: est-ce bien par les canons qu'on arrive à la paix? La chanson deviendrait alors une manifestation d'hostilité envers la guerre, peu appréciée par le pouvoir fasciste en train de reconquérir un empire. De Angelis est toujours difficile à comprendre et à interpréter.