4.3. L’histoire des villes italiennes : VENEZIA - Pour mieux comprendre Venise et son histoire - 3
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Les pieux de sapin, de chêne vert et de mélèze viennent des forêts de la terre ferme ; le sable vient du Brenta, le marbre rouge de Vérone, le marbre blanc d'Istrie, les pavés des rues des collines Euganéennes, les briques et les tuiles sont fournies par les carrières d'argile de la terre ferme, le fer vient de l’Agordino (Dolomites). Les fondations de bois sont compactes et élastiques ; elles se minéralisent et deviennent encore plus résistantes, à condition de ne pas être en contact avec l'air. Les sols des étages sont faits de poutres équarries sur lesquelles on pose un plancher. Dans les palais, les poutres restent apparentes (plafond "alla Sansovino"). Sur les planches on construit un pavement "alla veneziana" constitué d'une poudre de briques et de chaux parsemée de poudre ou de petits morceaux de marbres multicolores : ainsi le sol est élastique, il "respire", s'adapte aux mouvements éventuels des fondations et sa légèreté est accentuée par les effets de couleur multicolores du marbre.
La maison est constituée de plusieurs niveaux différents, car elle a les deux fonctions de magasin commercial et de résidence du marchand : au rez-de-chaussée, un salon qui sert d’accès pour les marchandises et débouche sur l’eau par un portique (« portego ») et sur la rue par un portail ; de chaque côté de cette entrée se trouvent les magasins et dans la mezzanine (« mesà »), les pièces de bureau et de comptabilité. Au premier étage se trouvent les salons destinés aux réceptions et exposition de la marchandise précieuse (« piano nobile ») ; les pièces latérales servent à l’habitation de la famille. Le dernier étage est destiné aux serviteurs et aux employés qui sont partie intégrante de la maison qui constitue un système économique et social de caractère patriarcal. C’est la « casafontego », le « fontego  ( fondaco) » étant le comptoir, le siège de l’entreprise.
Dernier étage « Piano nobile » (étage noble Mezzanine (« mesà ») « Barbacani » Rez de chaussé « Calle » (rue)
Ce mode de construction, qui s’adapte au terrain, produit un paysage urbain très varié, en « méandre » s’il y a un réseau de canaux préexistants ou en « carré » s’il s’agir de nouveaux terrains gagnés sur la lagune :
                                                                                           Lexique de la maison * La casa = la ca' (Ca' d'oro, Ca' Rezzonico ...) = la maison * La casa a schiera : "la maison en bande" = maisons mitoyennes alignées au bord d'un canal ou dans une rue. * I barbacani : les consoles en bois qui soutiennent les étages supérieurs, agrandissant la surface des étages sans gêner le passage dans la rue. * L'altana : Terrasse en bois sur les toits, lieu idéal pour prendre le frais, s'isoler de la rue, étendre le linge, dissimuler les amoureux ; autrefois, les vénitiennes s'y faisaient blondir les cheveux - la mode du Titien ... - sous un chapeau sans fond à larges bords pour garder la peau blanche. * il camino : la cheminée ("il n'y a pas autant de petits poissons dans l'Arno qu'il y a de tignasses et de cheminées à Venise" - né sono in Arno tanti pesciolini / quant'è in Vinegia zazzere e camini", Burchiello, 1400). Les Vénitiens ont inventé toutes les formes possibles de cheminées ; amusez-vous à en faire collection photographique, ou allez les voir alignées à Corte Granda della Giudecca (Cf aussi les 13 cheminées de Corte dei Cordami à la Giudecca ou la Casa dei 7 camini de Fondamenta Tron, près de l'église S. Nicolò dei Mendicoli).
Carpaccio, Guérison miraculeuse d’un possédé, Venise, Musée de l’Académie, détail
Venezia, La maison « des 7 cheminées »
III. - Comment Venise s'est enrichie, pourquoi elle s'est appauvrie Hypothèse de travail : Venise a construit son économie, son urbanisme, son exceptionnelle richesse matérielle et culturelle sur la base d'un capitalisme marchand qui n'a pas évolué vers un capitalisme industriel ; son appauvrissement, sa "décadence", commence lorsque, après l'abandon dans lequel est laissée la ville au XIXe siècle, les Italiens et quelques Vénitiens bien intentionnés tentent d'en faire une ville industrielle en créant et en développant la zone industrielle de Marghera ; les problèmes d'aujourd'hui n'ont pas d'autre origine. Une chanson de Francesco Guccini offre une belle image de cette réalité : il met en parallèle "Venise qui meurt dans la fumée - ou la colère - de Porto Marghera" , avec Stefania, une jeune femme qui "meurt en couches en criant en sueur dans le lit d'un grand hôpital : ".Venise meurt d'avoir accouché de Marghera !” 1) Un capitalisme marchand a) Commerce et manufacture Lorsqu'elle arrive au sommet de sa puissance, entre XVe et XVIe siècles, Venise vit d'un commerce florissant, qui reste à la base de sa richesse, doublé d'une activité manufacturière intense (textiles à partir de la production de laine et de soie des possessions vénitiennes de terre ferme et productions précieuses) organisée et limitée par la réglementation des corporations (cf. plus loin, le "Scuole" et le "Arti") en fonction de la nécessité de fournir et d'alimenter une population croissante. La vocation commerçante de Venise est liée à sa nature même de petit Etat longtemps réduit à une île : elle produit pour consommer et commerce pour se procurer ce qu'elle ne produit pas. Cette accumulation mercantiliste repose sur le grand commerce international (comme en Hollande) ; l'instrument en est la flotte marchande et militaire ; un des trois lieux stratégiques de Venise est, avec Saint-Marc et le Rialto (voir les noms de rues et de quais autour du Rialto : Riva del vin, etc.), l'Arsenal (Cf.dessin ci-dessous de Gianmaria Maffioletti, XVIIIes.). Aujourd'hui, le Musée de la Marine reste un témoignage de cette activité productive et marchande ; l'industrie vénitienne est subordonnée aux besoins du commerce.
Auprès du pouvoir politique se trouvent le pouvoir religieux symbolisé par la basilique Saint-Marc, qui est à  la fois la chapelle ducale privée et la chapelle du peuple, le pouvoir juridique représenté par les «Piombi", les prisons que l'on rejoint par le Pont des Soupirs, le pouvoir administratif dans les "Procuratie" autour de la place (les "Procurateurs" étaient les plus importants magistrats après le Doge), le pouvoir "idéologique", intellectuel (la Libreria Sansoviniana et la Bibliothèque "marciana") et le pouvoir financier : la "Zecca" qui, au XVe siècle, frappe par an un million de ducats d'or (le "zecchino", monnaie de Venise depuis 855), 200 000 monnaies d'argent et 800 000 sous d'argent, faisant de Venise la « maîtresse de l'or de la chrétienté » en parallèle avec Florence et son « fiorino ». Le sequin est la monnaie internationale de l'Europe en particulier au Moyen-Orient et en Extrême- Orient. L'ensemble est complété par le clocher construit entre le XIIe et le XIVe siècle (98,60 m., un des plus hauts d'Italie, reconstruit à l'identique après l'écroulement de 1902) avec sa « Loggetta » du XIIIème siècle, « ridotto », lieu de rendez-vous des nobles, reconstruite par Jacopo Sansovino de 1537 à 1549 ; la Tour de l'Horloge de Mauro Codussi (1496-99) et la patine sombre du bronze de ses « Mori »; les trois « Pili » de bronze sur lesquels sont dressées les bannières de Saint-Marc et dont la décoration (le Lion, la Justice, Neptune) est encore un symbole de Venise ; les deux piliers de la Piazzetta portant l'ancien et le nouveau patron de Venise, Saint Théodore (San Todaro) et Saint Marc (à la base des colonnes, représentation des métiers) ; enfin, dans un angle, les « Quattro Mori », Tétrarques impériaux (statues syriaques du IVe siècle), pétrifiés pour avoir voulu, selon la légende, reprendre les dépouilles de Saint Marc : on ne touche pas impunément au symbole de Venise. Ajoutons, pour compléter, le tronc de colonne de porphyre à l'angle de la basilique, d'où le « Commandador » proclamait les lois, et on a le plus bel ensemble architectural qui soit, d'une parfaite cohérence à l'image du pouvoir vénitien. c) Structure de la population vénitienne La classe dirigeante vénitienne, celle des patriciens, est unique dans son genre et donne naissance à ce que Philippe de Commynes appelait « le plus sage gouvernement du monde » : une classe dominante identique à elle-même pendant près de dix siècles, mais cependant assez abondante pour se renouveler, mélange de marchands et de politiciens interchangeables dans l'un ou l'autre rôle, avec une alternance régulière du chef, le "dux", un peu à la manière du régime consulaire romain, mais avec un seul consul au lieu de deux. Elle est unique aussi parce que auto-engendrée, nommée ni par le pape ni par l'empereur, elle s'est faite elle-même, à partir de ces populations de terre ferme émigrées dans la lagune. Elle élabore son propre style de maison, qu'elle prend le plus grand soin de développer et d'embellir ainsi que ses églises. Elle partage avec toutes les autres classes sociales la même langue de leurs pères, évitant la séparation radicale entre les lettrés qui parlent latin et le peuple qui parle la langue « vulgaire ». De même qu'elle partage ses cultes avec tout le peuple, du culte du doge à ceux des corporations ou aux fêtes prévues par le calendrier ou inventées au hasard de l'histoire. Il y avait aussi des patriciens pauvres, qui habitaient dans le quartier de San Barnaba, où les maisons étaient moins chères, d'où leur nom de "barnabotti". Participant de droit au grand Conseil, ils étaient un problème pour la République : ils étaient tentés de vendre leur voix, lors de l'élection du doge ! Mais l’État leur assurait des fonctions dans la magistratures mineures ou dans l’armée, à partir desquelles ils pouvaient obtenir des postes plus importants, étant donné les changements permanents de responsables dans chaque fonction. Cette aristocratie s'est maintenue pendant toute l'histoire de la République. Limitée en nombre (environ 5 % de la population de la ville, soit 7000 personnes sur 140 000 habitants), elle monopolise tout le pouvoir d'Etat jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Sur ces 7000 personnes, 1500 ont, depuis la « clôture » du grand Conseil, l'exclusivité absolue d'accès aux charges politiques et administratives ; cela assure d'une part le secret total des décisions qui ne sont discutées que dans le cadre des institutions d'Etat, et d'autre part la rotation permanente des charges publiques pour maintenir un pouvoir collégial et empêcher toute forme de pouvoir personnel du Doge. Si l'on tient compte aussi de la richesse extraordinaire qui afflue dans la ville, ce système explique que la République n'ait connu aucune crise politique grave au long de son histoire : la stabilité des institutions fait que les courants réformistes peuvent se manifester mais jamais s'imposer.
b) Une classe politique figée gère un capitalisme d'Etat Peu à peu les marchands riches abandonnent de plus en plus leur activité manufacturière et marchande directe pour se consacrer à l'activité politique et financière entièrement contrôlée par l'Etat vénitien. C'est l'Etat qui finance et organise les activités commerciales ; la classe politique des marchands assure la gestion de l'Etat, administration et banque, de la "Zecca" où l'on frappe la monnaie (le "zecchino", le sequin) au "banco-giro", la banque de virement créée en 1619 qui centralise tous les paiements et opérations de change. Cette immense accumulation d'argent permet de financer les dépenses publiques, parmi lesquelles celles qui sont consacrées à l'embellissement de la ville, architecture, peinture, sculpture, musique, fêtes ... La place Saint- Marc est le lieu stratégique de ce pouvoir politique et financier, avalisé et consacré par le pouvoir religieux. Le Palais ducal doit être vu comme ce centre unique, grand ensemble symbolique à la fois d'une organisation politique exceptionnelle (cf la répartition des salles du palais : Grand Conseil, Sénat, Petit Conseil, Sages, Inquisiteurs d'Etat, Collèges, Conseil des Dix ...) et d'une vision du monde (voir le détail des chapiteaux extérieurs du rez-de-chaussée si bien décrits par Ruskin). Les plus grands peintres et architectes viendront orner l'ensemble tout entier consacré à la célébration de Venise et à sa mémoire (on entre par la Porte de la "Carta", des archives).   
Piazza San Marco
Palais des Doges
Bellini, Le doge Leonardo Loredan, 1501-24, Londres, National Gallery.
Piazza San Marco
CAFES
Le Conseil des Dix, avec le doge et ses 6 Conseillers, de Gabriel Bella.
Le Conseil des Pregadi de Gabriel Bella (1730-99)
À la base du pouvoir politique, il y eut à l’origine le CONCIO, assemblée populaire qui élisait le doge. Le concio nommait trois électeurs qui nommaient les 35 puis 100 conseillers du Consilium Sapientes qui élisait le doge. Le Concio fut supprimé en 1172 (officiellement en 1423) et remplacé par le MAGGIOR CONSIGLIO, qui assura le monopole du pouvoir à l’aristocratie à partir du 28 février 1297, à la « Serrata del Maggior Consiglio » (la « clôture »), en décidant que ne feraient partie du Conseil que ceux qui y avaient participé dans les 4 années précédentes et, chaque année, 40 de leurs descendants par tirage au sort. Or c’est le Grand Conseil qui élit et nomme la totalité des fonctionnaires et organes de pouvoir de Venise. Les lois de 1307 et 1316 instituent le « Livre d’Or », liste des hommes de plus de 18 ans ayant droit au Conseil ; les lois de 1319 instituent le droit héréditaire, qui exigeait de ne pas avoir épousé une roturière. En 1498, on exclut les ecclésiastiques du Conseil. Ces réformes augmentèrent le nombre de membres du Grand Conseil qui étaient 2095 au XVIe siècle (pour une population d’environ 150.000 habitants. Ce grand nombre conduisit le Conseil à déléguer de plus en plus la gestion de chaque service. Les « patriciens » vénitiens étaient dès l’origine les familles anciennes les plus éminentes qui prétendaient descendre des nobles romains qui s’étaient réfugiés dans les îles lors de l’invasion des Barbares ; elles étaient au nombre de 24. Puis on ajouta celles qui faisaient partie du Conseil lors de la « Serrata » de 1297. Un troisième groupe fut constitué de ceux qui étaient intégrés au Conseil lors de guerres coûteuses qu’ils avaient contribué à financer. En 1797, le Livre d’or comprenait 1030 noms (3,2% de la population, répartis en 111 familles). Le Grand Conseil élit donc le DOGE, par l’intermédiaire du CONSIGLIO DEI QUARANTA (ils étaient en fait 41 pour éviter un partage égal des voix). Il était très encadré et surveillé, par 6 CONSIGLIERI, nommés par le Grand Conseil, un par quartier de Venise et par les 3 chefs des Quaranta, avec lesquels il formait la SERENISSIMA SIGNORIA, et auxquels on ajouta plus tard 16 SAGES chargés de contrôler les divers services et administrations, l’ensemble formant le COLLEGIO. Le Grand Conseil nommait aussi le SENATO, organe législatif et exécutif de l’État, formé à l’origine des 60 « pregadi » (« priés » par le doge de se réunir) dont le nombre fut porté à 120 en 1450 et auxquels s’ajoutaient les Quarton et la Signoria. Enfin, le Grand conseil élisait le plus important des Conseils, le CONSIGLIO DEI DIECI, qui veillait à la sécurité de l’État. Il s’adjoignait parfois une commission de 20 membres, la ZONTA. Le Conseil des 10 était un organe de haute police qui contrôlait la totalité des activités vénitiennes, et dont le pouvoir se renforça lorsqu’on créa en 1539 les INQUISITORI DI STATO (Venise interdisait l’existence de l’Inquisition ecclésiastique). Le Grand Conseil élisait aussi toutes les magistratures, majeures (les 9 Procurateurs de S. Marc, les Avocats de la Commune, le Grand Chancelier), mineures (Terre ferme, Dalmatie, judiciaires, financières, caissiers de la Commune, etc.). Autrement dit, toute l’activité vénitienne est contrôlée par l’État, par le Grand Conseil, qui était aux mains de la seule aristocratie, mais qui assurait aussi la protection des citoyens, car il n’était ni clérical ni tyrannique.
Cette structure politique figée et profondément inégalitaire trouve sa compensation dans le port du masque et la liberté qu'il donne : « Le masque devient une compensation nécessaire à l'inégalité trop sensible qui existe entre les diverses classes de la population, et une façon artificielle et irrationnelle de les dépasser. En public, dans les lieux de rendez-vous, les fêtes, les théâtres, la condition sociale empêcherait une fréquentation commune, comme l'établissent quelques lois, tandis qu'au contraire la ville a inauguré des divertissements basés sur le profit et qui exigent donc une fréquentation généralisée du public : théâtres, fêtes données dans les palais, maisons de jeu, cafés » (Lucio Balestrieri, Venezia, presente e passato. Per una interpretazione ideologica della storia, Universitaria Venezia, 1978, p. 112.) :  le masque donne à chacun, - en particulier aux femmes -, la possibilité d'entrer librement là où la loi leur aurait interdit de pénétrer. Les forces exclues de toute jouissance de droits politiques mais actives dans la vie économique retrouvent par le masque une forme d'égalité qui fait un peu oublier les inégalités réelles ; le théâtre et la fête font ainsi partie de la pratique sociale quotidienne de toutes les classes de la population, surtout à partir du XVIIème siècle. Autour des patriciens gravite une classe de marchands et d'entrepreneurs,  souvent étrangers, qui ne participent pas au pouvoir politique mais qui constituent une importante « bureaucratie » issue de ce qu'on appellerait aujourd'hui des classes moyennes, qui gèrent les diverses administrations de la République, les offices politiques, les banques, les entrepôts de marchandises, le commerce, ou qui exercent des professions libérales, médecins, avocats, ou qui sont simplement possédants, propriétaires fonciers. C'étaient les citoyens de jure, de droit, nés de père et de mère vénitiens et n'ayant jamais exercé d' « art mécanique ». On était citoyen de gratia, après approbation du Grand Conseil, si on avait résidé vingt- cinq ans sans interruption à Venise sans exercer d'art mécanique. Après dix ans de résidence, on obtenait la citoyenneté de intus (intérieure) qui donnait le droit d'exercer un métier à Venise (les émigrés de Lucques, artisans de la soie, au XIVème siècle ; un fripier de Crémone, un fourreur d'Istrie, un tailleur de Vérone, un charcutier de Feltre ...) ; après encore six ans, on devenait citoyen de extra (extérieur), autorisé à naviguer sous protection du pavillon vénitien, et donc d'être marchand et armateur. A ces natifs de Venise vient s'ajouter une quantité impressionnante d' « étrangers résidents », italiens de diverses régions, natifs du bassin méditerranéen, turcs, dalmates, grecs, juifs en très grand nombre, mais aussi allemands qui importent très tôt à Venise l'art de l'imprimerie, développent celui de la banque, à la manière des Fuger. Il y a encore un « fondaco », un entrepôt « degli Arabi », un « dei Tedeschi », un « dei Turchi ». Page suivante
Pietro Longhi, La venditrice di essenze.
Pietro Longhi, Il ciarlatano (détail) Ca’ Rezzonico.