Les grandes périodes :
– 753 – 313 : la Rome antique : Rome est capitale de la monarchie, de la république puis de l’empire païen, jusqu’à la
reconnaissance par Constantin du christianisme qui devient très vite religion officielle.
313 – 1309 : Rome est capitale de l’Église chrétienne pendant cette période du Moyen-Âge, très riche événements et
constructions, où le clergé prend de plus en plus d’importance.
1309 - 1420 : Exil des papes à Avignon
1420 – 1527 : Développement de Rome avec le retour du pape, entrée dans une brève « Renaissance ».
1527 – 1798 : Rome devient un des grands centres européens, elle se restructure selon les normes de l’art baroque.
PREMIÈRE PARTIE
Quelques éléments de l'urbanisme romain
Rome ville de collines
On sait que Rome est « la ville des sept
collines ». Mais ce n'est pas qu'une question
géographique de relief : les collines sont
consubstantielles à Rome, définissent l'essence
de Rome. Car les collines à Rome sont ces
mamelons que désignait le vieux mot latin
"ruma" qui signifiait « mamelles d'un animal ».
Rome, nom d'un lieu désigné par la forme de
son relief, est la ville des mamelles, qui
deviendront dans le mythe les mamelles de la
louve qui allaite Romulus et Remus sous le
figuier « Ruminal » (l'arbre des mamelles, cf.
celui du Forum) au bord du « Rumon »,
l'ancien nom du Tibre, le fleuve qui traverse les
« ruma », les collines, les mamelles. C'est sur
ce lieu préexistant, déjà nommé et depuis
longtemps habité que sera fondée la ville au
VIIIe siècle (Cf plus loin), sur une partie limitée
du site, le Palatin, étendu plus tard à toutes les
collines avoisinantes.
4.3. Histoire des villes : Roma - 1
Le tableau synoptique de l’histoire de Rome se trouve dans la rubrique [Histoire]
1798 – 1814 : Domination française qui sort la ville de la domination pontificale.
1814 –1870 : Dernières années de la domination pontificale.
1870 – 1946 : Rome est capitale de l’Italie unifiée par la monarchie de Savoie
1946 – .... : Rome est capitale de l’Italie républicaine.
1) Les sept collines :
* Palatin (51 m. de haut, 1700 m. de circonférence): De la racine
indigène "pa", que l'on retrouve dans le nom de la déesse primitive
Palès et dans « Patres », les pères , les morts dont Palès était la
déesse protectrice de la terre , la « Patria », d'où « Palatium ». Autre
étymologie possible : « Pallantium », Pallantée, la ville d'Arcadie dont
était originaire Evandre, le berger grec qui apparaît dans la tradition de
la fondation de Rome comme étant celui qui montre à Énée le site de
l’ancienne Saturnie du Capitole. Avant lui, Hercule aurait chassé de la
colline et tué le monstre Cacus anthropophage mais cependant lié à
Vulcain et à la sphère du feu.
Le choix du Palatin comme site de fondation de Rome peut être dû à la
situation stratégique de la colline, bien défendue par ses falaises, alors
entourée d'eau sur trois côtés (Velabro Maggiore = Forum + Velabro
actuel, Velabro Minore = Valle Murcia = Grand Cirque, et vallée entre
Coelius et Palatium), permettant de contrôler les gués du Tibre à la
hauteur de l’île et le lieu de rencontre et de marché du Forum Boarium.
Une possible occupation grecque antérieure au -VIIIe siècle est peut
être à la source de la légende du roi-berger Evandre et de son fils
Pallas, présence confirmée par la découverte de pavements de
cabanes du début de l'âge du fer, à l'angle de la colline qui domine le
Forum Boarium (le Cermalus) puis de restes de cabanes datant de la
seconde moitié du -VIIIe siècle, dont l'une, plus grande, est considérée
comme la « casa Romuli ».
Palatin primitif ‘face Sud, le Cermalus – Reconstitution
Carandini : en bas à g. la grotte du Lupercal, l’escalier de Cacus
et la plage des courses le long des marais de la Valle Murcia. En
haut à g., le Capitole et la plaine inondable du Vélabre. Sur la
colline, cabanes primitives (800-750 av.J.C.)
Le Palatin est le lieu des cultes les plus anciens, en particulier les fêtes des « Palilia » (en l'honneur de Palès le 21 avril,
jour de la fondation de Rome par Romulus), les « Lupercalia » (célébrées par des « prêtres-loups » en l'honneur de la
louve), près de la grotte (le Lupercal) où la louve aurait allaité les jumeaux, les cultes de la Victoire et de Cybèle (la Magna
Mater importée d'Asie Mineure) puis ceux d'Apollon et de Vesta introduits par Auguste. Habité par les classes dirigeantes
(le père des Gracques, Cicéron, Marc-Antoine, Auguste...), puis par les empereurs (jusqu'à Charlemagne) qui y
construisent leurs palais (au point que « Palatium » devient ensuite le nom de toute demeure impériale et noble, le
« palais »), le Palatin garda toujours intacte la zone des cabanes par respect du fondateur de la ville. La colline fut
abandonnée au moyen âge, jusqu'à ce que le cardinal Farnese y installe sa villa et ses jardins (Orti farnesiani) au XVIe
siècle. Les fouilles reprennent à partir du XVIIIe siècle ; la Commune de Rome rachète le site en 1870 et les poursuit ; on
ne retrouve la maison d'Auguste qu'en 1961, elle vient d’être ouverte au public en 2007. En dessous, on vient de découvrir
une grotte...
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A lire dans Pour la Science n°88 de juillet-septembre 2015, un article intéressant sur la richesse de Rome et sa chute.
A découvrir quelques ouvrages sur la Rome antique