4.3. L’histoire des villes italiennes : Firenze - 5
Annexe 1 - EGLISE DE SAN MINIATO AL MONTE
Construite de 1013 à 1063, peut-être sur une construction carolingienne antérieure ; occupée par les Bénédictins de Cluny, puis par les Olivétains à partir de
1373. L’église, prototype de l’art roman florentin, est sous la protection de l’Arte di Calimala (aigle et ballot de drap en cuivre doré au sommet du fronton). La
mosaïque de la façade est ajoutée au XIIIe s. (Christ bénissant entre la Vierge et San Miniato). Harmonie du rythme géométrique de la façade, repris dans
l’intérieur de l’église.
Intérieur
I – Chapelle du Crucifix (commandée à Michelozzo en 1447-8 par Piero il Gottoso). Dans la voûte, caissons
de Luca della Robbia ; derrière l’autel, tableaux d’Agnolo Gaddi (1333-1396) (Annonciation, Ascension,
Histoires de la Passion, S. Miniato et Jean Gualbert). Sur la frise et la balustrade, emblèmes de Cosimo il
Vecchio et de Piero.
Sur les parois latérales droites de l’église, fresques XIVe et XVe s.
2) Sacristie : décorée après 1387 par Spinello Aretino (1333-1410) sur commande d‘un marchand : Histoires
de S. Benoît, selon le récit de la Légende dorée de Jacopo da Varazze : 1) le saint quitte sa famille et part
accompagné de sa nourrice, 2) Il rend à sa nourrice le plat qui s’était brisé, 3) il se retire à Subiaco et reçoit
l’habit, 4) le jour de Pâques il est visité par un moine envoyé par Dieu, 5) il vainct la tentation en se jetant dans
les épines et les orties, 6) il est élu abbé par les moines de Vicovaro ; mécontents, ils essaient de
l’empoisonner, il brise le vase d’un signe de croix, 7) il abandonne les Frères, 8) il reçoit Mauro et Placido, 9) il
fonde Montecassino et ressuscite un frère tombé d’un mur, 10) il libère un novice du démon, 11) il fait jaillir l’eau
et remonter un fer tombé dans l’eau, 12) il fait sauver par Mauro Placido tombé dans un lac, 13) il chasse le
diable qui faisait peser un pierre sur la construction, 14) il reconnaît l’écuyer qui se faisait passer pour Totila,
15) Reproches à Totila et mort du saint.
3) Autel de S. Jean Gualbert : Histoires de sa vie. ( XIVe s.)
4) Autel avec rétable de Jacopo del Casentino (début XIVe s.) : 8 Histoires
de San Miniato
Perfection géométrique de San Miniato
5) Abside. Remarquer l’unité géométrique avec le reste de l’église. Mosaïque (Christ bénissant, entre les symboles des
Evangélistes, la Vierge et San Miniato). Crucifix des Della Robbia. Stalles du XVe s.
6) Crypte (correspondant à 1/3 de l’église) : autel de 1013 construit pour recueillir les restes du martyr. Marbres précieux.
7) Chapelle du cardinal du Portugal, commandée à Antonio Manetti, élève de Brunelleschi, par le roi Alphonse de Portugal en
1459 pour son neveu, jacques de Lusitanie, mort à Florence à 36 ans. Voûte : Esprit Saint et Vertus cardinales de Luca della
Robbia (1451).
a)
Tombe du cardinal (Antonio Rossellino, 1459-61)
b)
Autel : rétable (1467) d’Antonio del Pollaiuolo (SS. Vincent, Jacques et Eustache)
c)
Annonciation d’Alessio Baldovinetti (1466-7).
8) Clocher (Baccio d’Agnolo, 1524-27), fortifié en 1529 par Michel-Ange qui y plaça deux couleuvrines confiées à l’artificier Lupo pour tirer sur les troupes
impériales qui assiégeaient Florence ; et pour protéger le clocher, il le fit entourer de matelas et de ballots de laine.
Pavement de la nef : animaux symboliques et signes du zodiaque (1207)
Plafond à chevrons peints (1322)
Les légendes :
* La fondation par Charlemagne : De retour de Rome où il avait fait couronner roi des Longpobards et
d’Italie son fils Pépin, Charlemagne (dont on opposait la beauté à la laideur d’Attila, « chauve et aux oreilles de chien
») arriva à Florence avec sa belle épouse Hildegarde, qui voulut s’agenouiller sur la tombe de San Miniato. Son mari
se souvint d’elle, agenouillée dans la petite chapelle, et quand elle mourut 2 ans après, à 26 ans, il fit un don à la
petite église « pour le salut de la belle âme d’Hildegarde la pieuse ».
* En 1018, l’évêque Hildebrand commença la construction de l’église et de l’abbaye bénédictine, la plus
riche de Toscane ; il y nomma comme abbé un moine appelé Dragone et le chargea de rédiger une vie de San
Miniato plus ornée et séduisante. Et, comme la tombe du saint était vide (on soupçonnait l’évêque de Metz,
Théodoric, d’avoir volé les reliques de San Miniato), il découvrit par hasard, tout près, un petit cimetière avec les os
de martyrs chrétiens ; il en transporta discrètement quelques-uns dans la tombe du saint, et put inventer les
biographies des martyrs morts avec lui à San Miniato.
* Le Crucifix miraculeux (maintenant à Santa Trinità) : le Vendredi Saint de 1003, Jean Gualbert degli
Azzini recherchait sur la colline l’assassin de son frère et se trouva tout à coup face à lui ; l’homme s’étant jeté aux
pieds de Jean Gualbert, les bras en croix, celui-ci, au lieu de le tuer l’embrassa et le conduisit devant le Crucifix qui
bougea la tête en signe d’approbation. Jean Gualbert se fit moine et fonda l’ordre de Vallombreuse.
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