3. La nature : 3. Rappel du tremblement de terre de Messine en 1908
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Rappel du tremblement de terre de Messina en 1908 Le Monde du 1er août rappelle dans son supplément « Culture » le tsunami du 28 décembre 1908 à Messine (Sicile), qui fit environ 160.000 morts entre Messine et Reggio Calabria (un article de Philippe Dagen, dans une série de 6 articles consacrés à « l’art du désastre ») : « À l'aube du 28 décembre 1908, peu avant six heures du matin, une secousse sismique éveille les dormeurs à Messine et dans tout le nord de la Sicile. Une deuxième la suit, plus longue, puis une succession de secousses qui durent entre trente et quarante secondes. Les bâtiments s'effondrent sur les habitants, des incendies se déclenchent, un gazomètre explose. Le tremblement de terre, qui frappe non seulement la côte nord-ouest de l'île mais aussi la rive calabraise du détroit de Messine, déclenche un tsunami dont les vagues atteignent une douzaine de mètres de haut et ravagent tout ce qui se trouve sur les rives. A Messine, le nombre de morts est estimé à 84000, plus de la moitié de la population. A Reggio de Calabre, sur l'autre rive, séisme et tsunami font 25 000 victimes, alors que la cité en compte 34 000. Le nombre total de ceux qui périssent ce matin-là est estimé à 160 000, de sorte que le tremblement de terre de Messine est le plus meurtrier que l'Europe ait subi à l'époque moderne. En 1783, un séisme avait déjà ravagé la ville et tué 50 000 personnes. On ne sait pas encore que ces désastres s'expliquent par la situation géologique de la zone, au point de contact de deux plaques tectoniques: quand, en 1910, Alfred Wegener énonce le premier la théorie de la dérive des continents, il n'est pas cru et nul n'établit de corrélation entre ses hypothèses et ce qui s'est produit deux ans plus tôt ». On enregistra le tremblement de terre jusqu’à Turin, et il suscita une mobilisation européenne. Ph. Dagen décrit ensuite les réactions internationales que ce désastre provoqua, en même temps que les drames sociaux qui en furent la conséquence à Messine, en particulier l’écroulement des murs de la prison qui libéra les prisonniers qui se mirent alors à piller la ville, détrousser les cadavres, agresser les blessés, etc. La  seconde partie de l’article de Ph. Dagen est consacrée à la façon dont le peintre allemand Max Beckmann s’empara aussitôt de l’affaire pour faire un de ses grands tableaux d’actualité. C’est nouveau : « un jeune peintre décide de commencer un tableau immédiatement tiré de l’événement à partir des quotidiens du jour ». Géricault n’avait peint le naufrage du radeau de la Méduse que deux ans après l’événement. En 1912 Beckmann peindra de même le naufrage du Titanic. Ses sources : Rubens, Courbet, Goya. On avait reparlé du tsunami de Messine au moment  des grands tsunamis contemporains, celui de Sumatra en 2004 qui fit 220.000 morts, celui du Japon de 2009 qui fit 19.000 morts, etc. mais auparavant, il avait été totalement oublié dans l’histoire d’Italie, et même dans l’histoire des tsunamis. J.G., 2 août 2015
Max Beckmann, Scène de la destruction de Messine (1909), Saint Louis Art Museum (Missouri)
Messine, 1908
Messine, 1908 : l’abside de la cathédrale après le tsunami