6.1. L’histoire de la langue italienne
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Jean Guichard Histoire de la langue italienne «  Je ne sais si la flamme pâle / de ses cheveux fut le signe vivant / de sa pâleur, / douce sur ma douleur, / sourire d’un visage nocturne  ! / Je regarde les rochers blancs, les sources muettes des vents / et l’immobilité des firmaments / et les ruisseaux qui coulent en pleurs / et les ombres du travail humain courbées là sur les coteaux glacés / et encore de lointaines ombres claires courant sur de tendres ciels / et je t’appelle encore, je t’appelle Chimère  ». (DESSIN DE GUY BRISSAUD, 2007) Le texte non encore corrigé a été publié en septembre 2011 par les Éditions de l’Association Italie-Nord Isère (INIS) 7, rue Édouard Herriot, 38300 Bourgoin-Jallieu Tél.  : 04 74 93 41 28 ou  : 06 01 72 42 41 Site Internet  : www.italienordisere.com Revu et complété ici en mai 2016. Savoir comment apparaît et se développe l’italien pour mieux le comprendre aujourd’hui Depuis déjà longtemps, des informations sur l’histoire de la langue italienne nous étaient demandées, d’où elle venait, comment elle s’était formée, comment elle  évoluait aujourd’hui, si elle faisait partie des langues «  rares  » ou en voie de disparition, menacée par l’anglais, s’il valait encore la peine de l’apprendre  ? Beaucoup seront surpris de constater que l’Italie  est un pays du G8, que l’italien est une des langues officielles de l’Union Européenne, et qu’il est une des dix langues les plus utilisées sur Internet. Pour la connaissance du passé, mais aussi du présent, du patrimoine culturel mondial, l’italien est d’une grande utilité, car l’Italie est à la tête de la majorité des œuvres d’art du monde, et elle continue à créer  ; elle a hérité de la culture égyptienne, grecque, romaine, elle en est une des plus grandes transmettrices. L’Italie est l’un des premiers pays touristiques du monde. C’est un linguiste italien, Giovanni Semerano, qui a montré que l’indoeuropéen était une invention inutile, et que l’akkadien permettait d’expliquer plus facilement l’origine de toutes nos langues  ; les archéologues italiens sont très présents au Moyen- Orient. Quant au présent et à l’avenir, l’Italie reste un de nos premiers clients et fournisseurs économiques. Mais, plus profondément, elle est le pays d’Europe qui nous est le plus proche, et dont la langue a eu le plus de rapports et d’échanges avec la langue française. L’Italie a beaucoup emprunté à la France au cours de son histoire, et la France a beaucoup appris de la culture de l’Italie, de sa pensée politique, de sa gastronomie, et de beaucoup d’autres domaines. Et puis, pourquoi ne pas apprendre l’italien par simple plaisir  ? L’école française continuera-t-elle à enseigner la langue et la culture italiennes  ? Qui peut le dire, dans la confusion et la régression qui marquent actuellement notre école  ? Nous ferons en tout cas tout notre possible pour aider à cette présence de la langue italienne, et les demandes de cours auxquelles nous répondons nous encouragent à poursuivre cette action. Ce Cahier a cité quelques textes de la littérature italienne pour illustrer son propos, mais ce n’est en aucun cas une histoire de la littérature, ni de la civilisation italiennes. Ce qui a été traité, c’est l’histoire de la langue, à partir du latin, ce qui nous a obligé à refaire un peu de latin (qui explique beaucoup de l’évolution de la langue), à distinguer entre le latin littéraire et le latin parlé, d’où sont dérivés tous les dialectes  ; le florentin est l’un d’entre eux, et il faut bien penser qu’il n’y a pas de différence de nature entre « langue » et « dialecte » : le dialecte est une langue à part entière. Mais il se trouve que Florence (la Toscane) a produit au XIVe siècle trois écrivains monumentaux, Dante, Pétrarque et Boccace, qui ont en quelque sorte inventé une langue qui devient, à travers eux, le modèle de la langue italienne des siècles suivants, alors que l’Italie n’a encore aucune existence nationale. C’est donc une  évolution très différente de celle du français. Cela fait que nous ne comprenons presque pas un texte français antérieur au XVIe siècle, alors que celui qui connaît l’italien est capable de comprendre parfaitement un texte du XIVe siècle. L’unité de la langue italienne a été bien antérieure à son unité politique. Mais nous ne sommes pas toujours assez attentifs à un autre phénomène  : l’histoire a fait que l’Italie, politiquement divisée jusqu’en 1861, a gardé la richesse de tous ses dialectes, et que presque tous les Italiens sont encore aujourd’hui bilingues, ils parlent italien et piémontais, napolitain, frioulan, sicilien, lombard, calabrais, sarde, etc., ils ont tous à la fois une «  petite  » patrie, leur région (ou leur village) et une «  grande  » patrie, l’Italie. Oublier les dialectes, c’est méconnaître la réalité linguistique de l’Italie, c’est pourquoi nous nous intéressons par exemple au franco-provençal du Val d’Aoste et de deux villages des Pouilles. Nous y retrouvons des éléments communs avec ce que cherchent ici les groupes qui travaillent sur le «  patois  » du Dauphiné et des Savoie. Bonne lecture, et bonne étude de la langue italienne. Jean Guichard, 16 mai 2016 (Note du webmestre : ce très long dossier a été divisé en 5 fichiers PDF - les notes et le sommaire se trouvent à la fin de la partie 5) Partie 1  Partie 2  Partie 3  Partie 4 Partie 5