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Nouvelles de ces derniers temps : édition du 6 février 2017
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Nouvelles de ces derniers temps- 6 février 2017 * Archéologie  : Rome possède encore une grande longueur des murs d’Aurélien, cette muraille que l’empereur fit  construire entre 270 et 275 pour défendre la ville des attaques barbares qui avaient commencé en 250 : les murs s’étendaient sur une longueur de 19 kms, dont il reste aujourd’hui 12,5 kms, parmi les murailles antiques les plus importantes qui subsistent encore. En 403, l’empereur Honorius et son Général en chef, Stilicon, fit surélever la muraille, haute alors de 6 à 8 mètres, jusqu’à 10m50 et 15 mètres. Mais le temps, les inondations, les dépôts faits à leur base eurent tôt fait de les rendre instables, et en 410, Alaric put entrer dans Rome mais par la porte Salaria, laissée ouverte on ne sait pourquoi  ! C’était le premier viol de la ville depuis celui des Gaulois en 390 av.J.C.  ; en 455 les Vandales de Genséric entrèrent à nouveau à Rome … par les portes Ostiense et Portuense. Les murs, restaurés par l’empereur Théodoric, protégèrent Rome d’un assaut des Ostrogoths en 538, puis des assauts lombards. Les Papes continuèrent à les faire restaurer, mais cela n’empêcha pas en 1870 les troupes italiennes d’ouvrir une brèche à Porta Pia et de reprendre la ville au Pape, ce qui permit d’en faire la capitale du nouveau Royaume d’Italie. Mais depuis, de nombreux écroulements se sont produits, en 2001, en 2007, à cause des négligences et de la corruption de la Municipalité de Rome, et aujourd’hui il faudrait intervenir d’urgence sur 6,4 kms de longueur, et trouver pour cela une somme de 42 millions d’euros pour remettre en état et rouvrir au public la totalité de la muraille  ; il faudrait aussi éliminer les nombreuses propriétés privées qui se sont construites le long des murs ou qui les ont entravés. Mais apparemment , cette importante réalisation architecturale n’intéresse pas vraiment les municipalités de gauche et de droite qui se sont succédées, et encore le 27 janvier 2017, l’ANSA signale un nouvel écroulement d’une portion du mur dans le boulevard de la Polyclinique, près du Ministère des Transports. À une époque où beaucoup ne parlent que de construire des murs de protection, on devrait être sensibles à la restauration de cette muraille qui est une des plus grandes jamais construites, avec la Muraille de Chine et le Mur d’Hadrien. Et ce serait une belle étape dans une visite de Rome, actuellement très difficile et négligée. Une ancienne voie consulaire romaine, la Via Postumia, un trajet de 665 miles romains  (962 kms), a été redécouverte par deux groupes de jeunes, à pied et à bicyclette  ; elle allait d’Aquileia à Piacenza et Gênes. La route passe par Sabbioneta, Casalmaggiore, Stagno Lombardo, Calvatone, Marcaria, et quantité d’autres communes comme Vicence, Vérone (Cf. ci-dessus la porte romaine), Crémone, Plaisance, Tortona, qui ne s’y étaient jamais intéressées. Le chemin est maintenant tracé par ces groupes de jeunes, et on peut le parcourir pour environ 25 euros par jour  ; c’est un parcours riche de tableaux, de sculptures, de monuments, de gastronomie, que les amateurs de promenades à pied ou à bicyclette pourraient intégrer dans leur programme (consulter par mail  : Stefano Sereni, Amici della via postumia). La Via Postumia avait été réalisée en 148 av.J.C. par le Consul romain Postumius Albinus, à des fins militaires, entre Aquilée et Plaisance où elle croisait la via Aemilia, puis continuait jusqu’à Gênes. * Littérature  et Culture : Le premier volume de la tétralogie d’Elena Ferrante, L’amica geniale, vient d’être traduit en arabe par Muaia Abdelmagid, un syrien de Damas, licencié de langue et culture italiennes à l’Université de Sienne, et titulaire d’une Maîtrise de Cultures Littéraires européennes de Bologne  ; il a déjà traduit en arabe plusieurs livres italiens, de Erri De Luca, Niccolò Ammanati et Italo Svevo. C’est la maison d’édition Dar al Adab, de Beyrouth, qui l’a imprimé et présenté à la la dernière Foire Internationale du Livre de la ville, où il a été très apprécié et acheté. Le traducteur a eu de la peine à traduire certains termes, comme les noms de lieux ou de personnes, Rino, Gino, Nino, mais tous ont trouvé une ressemblance entre le quartier de Naples décrit par Elena Ferrante, et le quartier du Caire décrit dans les ouvrages de l’égyptien Nagib Mahfuz, le prix Nobel de littérature de 1988, La Trilogie du Caire, Le quartier des enfants. En 2018, Palerme sera la Capitale italienne de la Culture, a annoncé le Ministre des Biens Culturels italien, pour la motivation suivante  : «  La candidature est soutenue par un projet original, de valeur culturelle élevée, d’une grand souffle humanitaire, fortement et généreusement orienté vers l’inclusion dans la formation permanente, la création de capacités et de citoyenneté, sans négliger la valorisation du patrimoine et des productions artistiques contemporaines. Le projet est appuyé par les principaux acteurs institutionnels du territoire et préfigure les interventions infrastructurelles en mesure de laisser un signe durable et positif. Les éléments de gouvernance, de synergie entre public et privé et de contexte économique contribuent aussi à la possibilité de le soutenir et à sa crédibilité  ». Palerme l’a emporté sur les 9 autres finalistes, Alghero, Aquileia, Comacchio, Ercolano, Montebeluna, Recanati, Settimo Torinese, Trento, Erice. Rappelons que Pistoia est la capitale de la culture en 2017, et que Mantoue l’était en 2016. En 2017, l’Italie avait aussi obtenu que Matera soit la capitale européenne de la Culture. Le maire de Palerme, Leoluca Orlando et le Président de la Région Sicile, Rosario Crocetta ont dit leur bonheur de cette nomination. (Photo à gauche, Palais des Normands  ; à droite, la Cathédrale). Paolo Conte vient d’avoir 80 ans le 6 janvier dernier. C’est un monument de la culture chansonnière italienne par tous les aspects de ses chansons, ses références littéraires, de Gozzano à Hemingway, ses voyages, du bar provincial mythique du Mocambo à Paris ou en Amérique du Sud, à Gênes, à l’Afrique. Et puis, il a été célèbre pour la qualité de son jazz. Il continue à s’imposer dans ses concerts du monde entier  ; il a été et il est encore le  grand compositeur de chansons des classes moyennes cultivées, loin de la tradition de la musique populaire italienne. – Et puis, comment ne pas s’attrister de la mort de Tullio De Mauro, le 5 janvier dernier, à 84 ans  ? Il a  été un des grands linguistes italiens de notre époque, le philosophe de la linguistique italienne, celui qui nous a appris l’histoire de sa langue et de ses dialectes (Voir son dernier ouvrage avec Andrea Camilleri, La lingua batte dove il dente duole, de 2013 chez Laterza). Ses histoires de la langue italienne contemporaine (Storia linguistica dell’Italia unita, de 1963 et Storia linguistica dell’Italia repubblicana, 2014), son Grande dizionario italiano dell’uso (6 volumes, UTET, 1999) sont fondamentaux pour tous les Italiens et pour qui à l’étranger entend connaître la langue italienne. Mais il était aussi un grand linguiste parce qu’il était un homme engagé dans les problèmes sociaux et politiques de son temps  : il était un grand analyste de l’analphabétisme italien et de la «  régression  » linguistique à laquelle étaient soumis les adultes (5% des italiens de 14 à 65 ans sont analphabètes, augmentés de plus de 40% qui identifient la valeur des lettres mais ne lisent pas vraiment). Il avait exercé plusieurs fois des responsables politiques comme élu du Parti Communiste italien. Il était souvent en querelle avec son frère Mauro De Mauro, journaliste fasciste, qui disparut le 16 septembre 1970 après s’être intéressé à l’affaire du meurtre d’Enrico Mattei. Il était membre de l’Accademia della Crusca, et depuis 2007, il présidait le comité directeur du Prix Strega. Il s’était souvent occupé des projets de réforme de l’enseignement  et il avait critiqué celui de Matteo Renzi. – On a célébré le 27 janvier dernier le 50e anniversaire de la mort de Luigi Tenco, en 1967, lors du Festival de Sanremo. Non seulement il a été un auteur de grandes chansons, toujours présentes, Mi sono innamorato di te, Lontano lontano, Cara maestra, Angela, Ciao amore ciao, Ognuno  è libero, et des dizaines d’autres,, mais il a contribué à mettre en forme une nouvelle forme de chanson, celle des «  cantautori  » (auteurs-compositeurs-interprètes), ceux qui écrivent texte et musique de leurs chansons et qui les interprètent, à commencer par ce que l’on appela «  l’école de Gênes  », Gino Paoli, Umberto Bindi, Bruno Lauzi, etc., à côté de celle de Milan puis de toutes les grandes villes italiennes. Avec Tenco, qui écrit souvent des chansons «engagées  », même la chanson d’amour devient révolutionnaire, en opposition à la chanson «  casa-chiesa-bambino  » qui domine dans les médias et dans les oreilles des Italiens. Après sa mort, Amilcare Rambaldi crée avec d’autres critiques musicaux comme Enrico De Angelis le Club Tenco de Sanremo, qui organise chaque année depuis 1972 la Rassegna della Canzone d’Autore d’octobre, en quelque sorte le contre Festival du Sanremo de février. – Si vous vous intéressez à la chanson, vous pourrez toujours suivre sur RAI 1 le Festival de Sanremo du 7 au 11 février 2017. * Religion  : – Le pape François vient d’obtenir le départ du Grand Maître de l’Ordre de Malte, Frère Matthiew Festing, parce que celui-ci avait demandé à ses missionnaires de distribuer des préservatifs dans les pays pauvres d’Afrique pour lutter contre le Sida. Derrière ce prétexte, il y aurait la volonté de réprimer une certaine volonté d’indépendance de l’Ordre vis-à-vis du Vatican et du Pape. Deux motivations significatives, le préservatif et le non-respect de la conception monarchiste et centralisatrice du gouvernement pontifical. – Une plainte est actuellement discutée sur le plan judiciaire portée par une femme contre les orgies violentes organisées par un prêtre de Padoue, dans le presbytère de sa paroisse ou en France (à Cap d’Agde) et en Croatie.  Au moins deux autres prêtres et 9 femmes auraient participé à ces orgies, qui auraient été accompagnées d’incitations à la prostitution et d’utilisation de sites pornographiques. On dit que la Curie était au courant des faits bien avant l’intervention des carabiniers, mais les Accords du Latran de 1929 permettent à l’Église de garder secrètes les enquêtes ecclésiastiques. * Corruption  : – On a peu parlé de la condamnation à 6 ans de prison de l’ancien gouverneur de la région de Lombardie de 1995 à 2013, Roberto Formigoni, qui fut un des plus proches soutiens de Berlusconi (Cf. image ci-dessous), avec d’autres personnalités condamnées comme lui pour diverses formes de corruption  ; et encore, la justice n’a pas gardé l’inculpation prévue au départ de «  participation à une association délinquante  ». C’est donc un homme qui est au cœur des institutions, appartenant autrefois à la Démocratie Chrétienne et maintenant au NCD (Nouveau Centre Droit), qui est à nouveau condamné, ce qui n’empêche pas le Parti Démocrate de le soutenir au titre de président de commission  ! Il rejoint d’autres personnages comme Nicola Cosentino (Forza Italia de Campanie), Claudio Scajola (Forza Italia de Ligurie), Giuseppe Scopelliti (Mouvement fasciste puis Forza Italia de Calabre), Marcello Dell’Utri (Forza Italia de Sicile) et tant d’autres (35% des députés et sénateurs du groupe du Nouveau Centre Droit d’Angelino Alfano. Cf. Il Fatto Quotidiano du 21 mars 2015). Dans le dernier rapport de l’ONG Trasparency International, l’Italie figure encore parmi les pays les plus corrompus d’Europe avant la Grèce et la Bulgarie qui sont en queue de liste, dans le secteur public et la politique. À l’autre bout en tête de liste, on trouve le Danemark, la Nouvelle-Zélande, la Finlande et la Suède, les moins corrompus du monde. – C’est sans doute pour cette raison que Giuseppe Sala, ancien administrateur de l’Expo de Milan et actuel maire PD de la ville, a accepté de dédier une rue de la ville à Bettino Craxi (1934-2000), ancien dirigeant socialiste, condamné pour corruption et mort en exil en Tunisie, promoteur de la grande corruption qui suscita l’enquête de Mani Pulite de 1992. Contre cette étonnante prise de position d’un maire du parti démocrate, d’autres représentants du PD ont déposé une proposition alternative. Un bel exemple de la division en cours dans le parti (Cf. plus loin  : va-t-on vers une scission  ?). * Rome  : pourquoi mentir sur la gestion de Virginia Raggi  ? – Que Virginia Raggi ait pris des décisions contestables, qu’elle ait fait confiance à des personnes contestables pour nommer ses adjoints ou les membres de son personnel, c’est certain. Et il faut le dire et exposer les faits  : c’est le rôle des journalistes honnêtes, pour qui les faits doivent être le premier souci. Le problème est qu’aujourd’hui il y a peu d’informations honnêtes sur Virginia Raggi, dans la presse italienne et française (nous ne lisons pas les autres), mais une campagne de presse quotidienne en Italie  (et fréquente en France) qui vise au lynchage de la Maire de Rome, une «  lacération quotidienne  » dans la Repubblica, le Corriere della Sera, la Stampa, et même l’Unità, quotidien du PD (Cf. Il Fatto Quotidiano, 5 janvier 2017), les plus lus des quotidiens italiens et, pour donner un seul exemple français, par le nouveau correspondant italien du Monde, Jérôme Gauthier. Pourquoi parle-t-on tout le temps des difficultés de Virginia Raggi, et très peu des condamnations pour corruption des hommes de droite (et parfois de gauche) dont nous parlions plus haut  ? Les journalistes peuvent donner leur opinion, mais pas manipuler leurs lecteurs en choisissant les faits dont ils parlent ou en diffusant ce qu’on appelle maintenant les fake news, les fausses nouvelles. Pourquoi tolérer et trouver drôle qu’un écrivain comme Vittorio Sgarbi (proche de Berlusconi et condamné en 1994 pour escroquerie et infiltration mafieuse dans la comune dont il était maire  !) puisse seulement se moquer d’elle dans une émission de télévision en imitant sa voix d’une façon d’ailleurs grossière  ? (Cf. Il Fatto Quotidiano, 29 janvier 2017). Pourquoi pratique-t-on aujourd’hui ce journalisme infect dans un pays comme l’Italie qui eut dans le passé tant de grands journalistes d’investigation  ? Une soumission passive aux pressions des pouvoirs politiques, que ce soient ceux de Berlusconi ou de Renzi  ? – Quels sont les problèmes de Virginia Raggi  ? Essentiellement le choix d’adjoints compromis dans le passé ou coupables de conflits d’intérêts illicites, Renato Marra, dont il se révèle qu’il avait été conseillé  par son frère Raffaele maintenant en prison pour corruption, et quelques autres. Erreur due au manque d’expérience et à la sous-estimation de la situation pourrie de Rome. Mais Renato Marra a été renvoyé et remplacé. Si, au lieu d’attaquer et de faire inculper Virginia Raggi, les anciens responsables démocrates de Rome l’avaient informée (ils ne pouvaient pas ne pas être au courant) et aidée, cela aurait facilité sa gestion  ; mais ces gens se préoccupaient peu de l’intérêt des Romains et de la purification de l’atmosphère, ils avaient pour seul objectif de se venger de sa victoire et de leur cuisante défaite, et de montrer que le M5S était incapable de gouverner. Alors rions des erreurs de la «  sindaca  » et faisons tout le possible pour l’envoyer devant le tribunal  ! – Récemment, une sénatrice du PD, Monica Cirinnà, a même dénoncé Virginia Raggi, demandant à la justice de déclarer son inéligibilité  : elle aurait signé avec le M5S un contrat illégal prévoyant une amende de 150.000 euros en cas de violation du code éthique du Mouvement  ; la sénatrice prétextait que c’était un contrat (illégal) avec une «  association secrète  », celle de Gianroberto Casaleggio. Le tribunal de Rome a rejeté cette demande qu’il déclare «  inadmissible  » et condamne le PD à payer les frais de procès, nouvelle claque judiciaire donnée au PD après la claque politique des élections  : c’était un mensonge, il n’y a jamais eu de contrat avec la Casaleggio Associati, mais avec le parti auquel appartient la Maire de Rome. Tous les coups sont permis, même les plus bas et mensongers  ! – Et surtout ne parlons pas de ce que fait la municipalité de Virginia Raggi. Elle vient de faire approuver par l’OREF (Organisme de Révision Économique et Financière du Capitole) le projet de budget de la commune, par exemple en récupérant plus de 5 millions d’euros qui avaient été dissimulés par deux anciens responsables du PD et en se battant pour que le Vatican paie enfin son IMU (Impôt Municipal Unique) sur ses immeubles commerciaux, et, si possible sur la gestion des Musées du Vatican. Tout ce nouveau travail budgétaire permettra d’augmenter les investissements pour l’école et les transports. Quant à beaucoup de ses décisions, on est certes en droit de les contester, mais on ne peut nier leur bon sens, comme celle de rouvrir la via dei Fori Imperiali à la circulation, fermée par le précédent maire PD bien que cela ait entravé les travaux publics en cours, ou celle d’interdire les pétards dans Rome, du 29 décembre au 1er janvier (refusée par la justice), pour des raisons de sécurité, ou celle d’interdire la vente publique d’alcool dans le centre touristique de la ville. De même, n’a-t-elle pas quelques bonnes raisons, vu le déficit passé du budget romain, de vouloir refuser la construction d’un nouveau stade pour l’équipe de la Roma dont on parle depuis plus de 3 ans (coût de départ  : 1,7 milliards d’euros), ou de s’opposer à la candidature de Rome aux jeux Olympiques de 2024, alors que la ville n’a pas encore fini de payer le déficit des précédents J.O.  ? * Vie politique Va-t-on vers une scission du Parti démocrate  ? On commence à en parler dans le Parti  : les leaders de la minorité opposée à Renzi, comme Pier Luigi Bersani, Massimo D’Alema, Gianni Cuperlo, Roberto Speranza, Michele Emiliano … certes disent ne pas vouloir la rupture, mais ils constatent aussi souvent qu’elle est déjà consommée et consacrée par l’échec de Renzi au Referendum du 4 décembre 2016. Certains évoquent déjà la possibilité de présenter leurs propres candidats aux prochaines élections législatives, et les sondages leur attribuent parfois plus de 10% des voix. Mais ils tentent auparavant la reconquête du Parti en demandant la tenue d’un Congrès qui pourrait éliminer Renzi de la direction du PD. Les démocrates italiens regardent du côté du PS français où ils constatent que Valls, le Renzi français, a été éliminé au profit d’un frondeur, Benoît Hamont. Quant à Renzi, contrairement à ce qu’il avait dit avant le Referendum (qu’il se retirerait de la vie politique si le NON l’emportait, comme d’autres en France …), il entend bien rester le maître du PD, il le réaffirme sur son blog, annonce qu’il va réorganiser le Secrétariat du Parti, et appelle à «  marcher vers l’avenir  » selon, dit-il, «  l’expérience des scouts  » et en défendant les bons résultats de ses 1000 jours de travail comme premier ministre. Suivons cette évolution qui nous intéresse  : elle est parallèle à celle des socialistes français. – La nouvelle loi électorale. Après la victoire du NON au Referendum du 4 décembre, l’Italie se trouvait sans loi électorale, puisque l’Italicum qu’avait fait voter Renzi prévoyait la suppression du Sénat et n’avait pas prévu de loi pour cette assemblée. La cour constitutionnelle (la «  Consulta  ») s’est donc réunie les 24 et 25 janvier derniers pour en prévoir une nouvelle. Elle a décidé ceci  : 1) Elle a maintenu la loi prévue pour la Chambre des Députés avec ces modifications  : au premier tour, si une liste obtient au moins 40% des voix, elle obtiendra la prime de majorité de 55% des sièges  (340) ; si 2 listes obtiennent plus de 40%, la prime de majorité est attribuée à celle qui a le plus de voix. Les autres 45% des  sièges sont attribués aux autres listes à la proportionnelle. Si aucune liste n’a plus de 40%, il n’y a plus de second tour, et les sièges sont attriués à la proportionnelle pour toutes les listes ayant obtenu plus de 3% des voix. 2) La tête de liste peut être la même dans plusieurs circonscriptions, mais la circonscription choisie ne le sera plus par le candidat mais par tirage au sort. 3) Les sièges sont attribués au Sénat selon la proportionnelle pour toutes celles qui ont obtenu plus de 3% des voix. Donc à nouveau on a deux lois électorales différentes pour les deux chambres  : l’homogénéité demandée par le Président de la République n’existe toujours pas. Et maintenant, le parlement devra approuver cette nouvelle loi, puis décider de la date des élections. Beaucoup demandent des élections législatives immédiates avant l’été. Mais en réalité, leur pension sera moindre si la législature n’a pas déjà 4 ans ½, ce qui porte à septembre 2017. vont-ils accepter cette perte d’argent  ?    * On va pouvoir abattre des loups  : Jusqu’alors l’abattage des loups était interdit absolument, et ils se sont multipliés, posant plus de problèmes aux éleveurs et aux agriculteurs. Le Ministère de l’environnement et les Conseils Régionaux ont donc préparé une loi, adoptée le 2 février, qui prévoit 22 mesures pour faciliter la cohabitation entre loups et activités agricoles  : développement des enceintes électriques, nouvelles procédures de remboursement des moutons égorgés par des loups, mesure de lutte contre les croisements entre chiens et loups, et enfin possibilité d’abattre 5% des loups présents dans une région. Les écologistes  et les associations de défense des animaux (Lac-Lega abolizione caccia, Lav-Lega antivivisezione, Lipu-Lega italiana protezione uccelli et Lndc-Lega nazionale di difesa del cane) condamnent cette mesure, «  arme de destruction massive  », car disent-elles, il n’est pas possible de faire de l’abattage sélectif, et cela va donc gravement affaiblir une espèce déjà menacée par le braconnage, par les meurtres accidentels et par le développement des «  abattages privés  ». Face à cette opposition très représentative d'une opinion dominante en Italie, la réunion de la Commission du 2 février a été repoussée au 23 février, même si le texte reste apparemment le même.Les écologistes ont pourtant apporté des raisons fortes de ne pas prendre de décision d'abattage, en particulier la faiblesse des travaux préliminaires qui estiment le nombre de loups entre 1000 et 2200, approximation insupportable, et une connaissance peu sûre des causes de l'égorgement des moutons, qui est autant dû aux chiens redevenus sauvages et aux lynx réapparus en Italie. Mais l'État ne paie que les moutons tués par des loups, on déclare donc toujours que c'est un loup qui a tué... D’autres nouvelles dans quelques jours.                                                             J.G., 6 février 2017
Tracé de la Muraille d’Aurélien
Murs d’Aurélien, côté Sud
Le Mur vers la Porte San Sebastiano
Tracé de la via Postumia
Porta Borsari à Vérone
D’Alema
Bersani