Nouvelles de ces derniers temps À partir d’aujourd’hui, nous publierons régulièrement une synthèse de quelques événements caractéristiques de notre temps, éclairants pour l’histoire de l’Italie et pour sa réalité d’aujourd’hui. Envoyez-nous les infos qui vous paraissent importantes, cela enrichira la rubrique. 24 décembre 2015 Gaspillage alimentaire * L’Italie gaspille chaque année 5,1 millions de tonnes de produits alimentairesn et n’en récupère qu’une demi tonne, égale à 9% des excédents, selon le rapport du Politecnico de Milan dont rend compte un article du Fatto Quotidiano de Stefano De Agostini du 25 décembre. Ce gaspillage est dû essentiellement à la complication des lois et à une bureaucratie dépourvue de sensibilité sur le problème. La récupération des produits jetés doit obéir à tant de réglementations coûteuses (fourgons, frigos, appareils pour abaisser la température) que les Associations ne peuvent assurer le travail sans être financièrement aidées. Le maintien de la chaîne du froid demande un matériel important et les investissements demandés dépassent les moyens des associations d’aide. Et la législation est si compliquée que les donneurs éventuels hésitent par peur d’être dans l’illégalité. Une députée du PD, Maria Grazia Gadda,  a proposé un texte de loi Antigaspillage visant à simplifier le maquis des lois actuelles, qui doit être prochainement discuté. La France prépare aussi une loi pour le début de 2016, qui qualifierait de délit le gaspillage alimentaire Marignan *N’oubliez pas que cette année 2015 qui se termine fut marquée par le 500e anniversaire de la bataille et victoire de François 1er à Marignan. Rappelons que Marignan (aujourd’hui Melegnano) est en Italie à 16 kms au sud-est de Milan et que la bataille des 13 et 14 septembre 1515, gagnée par le roi de France qui voulait conquérir le Duché de Milan, opposa les troupes françaises alliées aux Vénitiens aux mercenaires Suisses qui défendaient le Duché ; François 1er avait augmenté les impôts pour payer cette guerre menée par une armée de 50.000 « français » contre 32.000 soldats suisses ; il franchit les Alpes avec son artillerie par un sentier, le col de la Maddalena, alors que les Suisses l’attendaient vers le Mont-Cenis ; les deux jours de combat coûtèrent environ 16.000 morts, dont une dizaine de milliers de Suisses. Une grande victoire ! Musique * Un livre sur Demetrio Stratos : Stratos  e Area (Arcana Edizioni, Collana Lelli e Masotti Archivio, pp. 160, 35 euro), un ensemble de photos jusqu’alors dispersées sur l’activité de Stratos  dans le groupe Area (International POPular Group), en même temps qu’une réflexion sur son esthétique musicale. Stratos a été un grand de la chanson d’auteur des années ’60 et ’70. Sur Demetrio Stratos (Alexandrie d’Égypte, 1945- New York, 1979) et le groupe Area, voir notre Histoire de la chanson en Italie, vol. III, pp. 14, 28, 32, 48, 67-68, 76, 98. * Les 14 septembre et 18 décembre 2015, Guido Scorza, enseignant et avocat, a publié sur Il Fatto Quotidiano deux articles de fond sur la réalité de la SIAE (Société italienne des Auteurs et Éditeurs), dont le premier compare son budget avec celui de la SACEM française. Il souligne fortement le manque d’opacité des comptes de la SIAE, pourtant organisme public soumis au contrôle de la Présidence du Conseil des Ministres, du Ministère des Biens et des Activités Culturelles et du Ministère de l’Économie. En 2014, la SIAE aurait dépensé plus de 182 millions d’euros pour en encaisser 524 millions, c’est-à-dire 30 millions en moins qu’en 2010, tandis que la SACEM a encaissé  la même année 1 milliard 300 millions  et en a dépensé un peu plus de 150 millions. La SIAE dépense environ 30% de ce qu’elle encaisse en tant que droits d’auteur, ne garantissant aux auteur inscrits que 460 millions d’euros, alors que la SACEM a distribué la même année plus de 1 milliard 50 millions d’euros ; cependant d’énormes sommes restent depuis des années dans les caisses de la SIAE (environ 200 millions d’euros), dont les investissements en projets culturels se limitent à 1,6 millions d’euros (52,6 millions pour la SACEM). Il est vrai que jusqu’en 2015, le Directeur de la SIAE aurait touché 560.000 euros  chaque année ! Et que la SIAE aurait dépensé en 2015 plus de 5 millions d’euros en Consultations et collaborations diverses. Dans un autre domaine, la SIAE a dépensé une somme comprise entre 8, 5 et 11,5 millions d’euros en locations de locaux en Italie, dont rien qu’à Rome deux immeubles pour le Siège national et pour le siège de Rome. Il serait temps que les Autorités de surveillance de cette organisation y regardent de plus près et se décident à faire le ménage. Le précédent président, le chanteur Gino Paoli, est déjà inculpé de fraude fiscale : est-ce à propos de la SIAE, ou seulement à propos de ses fausse déclarations fiscales de 2008 (2 millions d’euros auraient été transférés illégalement dans un institut de crédit suisse) ? * Ivan Graziani. Avezzano, la ville des Abruzzes où il est né, prépare une soirée d’hommage à Ivan Graziani le 28 décembre, pour le 70e anniversaire de sa naissance. Graziani a  été un des « cantautori » (auteurs-compositeurs-interprètes) les plus géniaux de sa génération. Il a chanté la vie des gens d’aujourd’hui dans des chansons inoubliables comme Lugano addio, Agnese, Firenze, Fuoco sulla collina, Pigro, Taglia la testa al gallo, etc. Il est temps de reconnaître cet artiste auquel jusqu’à présent ni l’Italie ni les Abruzzes n‘ont été assez attentives. On trouvera une note sur Lugano addio dans notre dernière rubrique de la chanson d’émigration n°2. Sur Graziani, voir notre Histoire de la chanson en Italie, Vol. III, pp. 96 et 105. Politique. * Licio Gelli est mort le 16 décembre à l’âge de 96 ans. Il était au cœur de tous les scandales de la République italienne, dont il fut souvent considéré comme mandataire (Voir notre dossier ). Le 13 décembre dernier, La Repubblica a publié une liste d’un certain nombre de membres de la P2. * Le 14 décembre est mort à Rome Armando Cossutta, un dirigeant historique du Parti Communiste italien ; il avait 89 ans. C’était le plus farouche partisan de l’Union Soviétique dans le PCI, où il était entré en 1943, quand il participait à la Résistance antifasciste, dans la Brigade Garibaldi. Il en devint dirigeant après la guerre, secrétaire du PCI de Milan et député en 1972 jusqu’en 2006. Hostile aux positions d’Enrico Berlinguer, secrétaire général du parti en 1981, il fut en 1991 un des fondateurs d’un nouveau parti Rifondazione Comunista, dont il fut Président. Mais Cossutta se retira du parti en 1998, en opposition à Fausto Bertinotti, pour fonder un autre parti communiste, le PdCI, Parti des Communistes Italiens, avec Marco Rizzo (qui fonde son « Parti Communiste » en janvier 2014) et Oliviero Diliberto (actuel secrétaire du Parti Communiste d’Italie né en 2014 des cendres du Parti des Communistes Italiens). Il se retire de l’activité politique en 2006. Pompei. * Matteo Renzi vient d’inaugurer la restauration et réouverture de six maisons de Pompei, la Teinturerie Fullonica de Stephanus, les thermes du Cryptoportique, la maison de Paquius Proculus, celle du Prêtre Amandus, celle de Fabius Amandius, et la riche maison de l’Éphèbe. Pompei a accueilli cette année 3,2 millions de visiteurs. Ces restaurations ont été payées en particulier par 105 millions d’euros donnés par l’Union Européenne en co-financement avec l’État italien, mais malgré les discours triomphants de M. Renzi, cela ne représente qu’une toute petite partie des travaux à faire pour redonner son attrait à Pompéi. Vatican. * Le pape François a supprimé à partir du 8 décembre 2015 les honoraires des avocats du Tribunal Suprême de la Sainte Rote  qui jugeait au troisième degré les affaires d’annulation des mariages religieux. Dans toutes les affaires sera désormais nommé un avocat ex officio, auquel seules les personnes qui en ont les moyens devront verser une obole. Le coût de ces honoraires était jusqu’alors exorbitants et réservait les annulations aux personnes riches de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie, depuis 3 siècles ; le tribunal, créé en 1331 par Jean XXII (1316-1324), a vu en effet sa compétence précisée par le pape Lambertini, Benoît XIV (1740-1758) ; à partir du pape François, cette justice vaticane sera donc gratuite. Déjà en septembre, le pape avait simplifié les procédures d’annulation en donnant à l’évêque local le droit de déclarer la nullité d’un mariage, permettant ainsi plus facilement un remariage religieux. Il institue ainsi ce qu’on a appelé le « procès bref ». Parmi les causes légitimes d’annulation, citons l’impuissance, l’ignorance, la simulation de consentement ou l’erreur qui détermine la volonté, la brièveté de la vie commune, l’avortement destiné à empêcher la procréation, la permanence obstinée dans une relation extra- conjugale à l’époque des noces ou immédiatement après, la non-déclaration de la stérilité, d’une grave maladie contagieuse ou d’enfants nés d’une précédente relation, d’une incarcération antérieure, une violence physique exercée pour obtenir un consentement au mariage, le manque de possession de la raison attesté par certificat médical. Précisons que le mariage n’est pas « annulé » (pour les chrétiens, le mariage est « indissoluble »), mais le Tribunal déclare que le mariage n’a pas eu lieu.
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Nouvelles de ces derniers temps : édition du 26 décembre 2015
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