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Nouvelles de ces derniers temps : édition du 8 octobre 2016
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Nouvelles de ces derniers temps, 8 octobre 2016 1) Mort de Carlo Azeglio Ciampi, ancien Président de la République, le 16 septembre 2016 Il était né à Livourne le 9 décembre 1920. Après des études chez les Jésuites, à l’École Normale Supérieure de Pise et à l’Université de Leipzig, il passe une Licence de lettres en 1941. Il est appelé à l’armée et envoyé en Albanie, et en 1943, il refuse d’adhérer à la République Sociale fasciste  ; il se réfugie dans les Abruzzes avec son maître de Licence, Guido Calogero et d’autres antifascistes, il rejoint les Alliés en traversant le Massif de La Maiella, et à Bari, il adhère au Partito d’Azione, le parti de l’extrême-gauche d’alors. En 1946, il épouse Franca Pilla, née en 1920 et connue à l’École Normale de Pise  ; il passe à Pise une seconde Licence de Droit (Giurisprudenza) et entre à la Banque d’Italie où il va passer 47 ans (dont 14 comme Gouverneur), abandonnant ce qui constituait pourtant sa passion, l’enseignement, où il avait été nommé à une chaire de lettres au Lycée Classique de Livourne. Il s’inscrit à la CGIL, le syndicat socialiste / communiste, dont il conserve la carte jusqu’en 1980. Il devient Gouverneur de la Banque d’Italie en 1979. D’avril 1993 à mai 1994, il est nommé Président du Conseil, premier président «  technique  », non-parlementaire, pour tenter de résoudre la grande crise que traverse alors l’Italie, après «  Tangentopoli  » et les attentats de la mafia. De juin 1994 à mai 1996, il est nommé ensuite Vice- Président de la Banque des Règlements Internationaux. Il fut ensuite Ministre du Trésor dans les gouvernements de gauche de Prodi et D’Alema d’avril 1996 à mai 1999, favorisant la réduction des déficits publics et l’entrée de l’Italie dans la monnaie unique européenne  ; il amorce aussi le processus de privatisation des Postes italiennes. Sans parti, mais proche de l’Ulivo (la formation de Centre-Gauche), il est élu Président de la République par 707 voix sur 1010, au premier tour le 13 mai 1999, appuyé par la gauche et le centre, mais aussi par les dirigeants économiques et par ceux de l’Union Européenne. Il fut le promoteur de l’esprit du Risorgimento, de la Résistance et de la République, très aimé et soutenu par une majorité de 70 à 80% de la population, mais très contesté par la Ligue du Nord pour sa politique européenne. En 2009, il avait été nommé Sénateur à vie, comme tous les anciens Présidents de la République. Il acheva sa Présidence le 15 mai 2006 (la durée d’une présidence est en Italie de 7 ans), refusa de se représenter, et fut remplacé par Giorgio Napolitano. Il avait nommé sénateurs à vie la grande scientifique Rita Levi-Montalcini en 2001, l’ancien Ministre démocrate-chrétien de gauche Emilio Colombo en 2003, le poète Mario Luzi en 2004, le futur Président Giorgio Napolitano en 2006 et l’industriel et designer Sergio Pininfarina en 2006. Un mois après son départ, il annonça qu’il voterait non au referendum confirmant les réformes constitutionnelles proposées par Berlusconi. La droite répandit souvent le bruit qu’il était franc-maçon affilié à une loge du Grand-Orient, mais cela s’est toujours révélé faux. Il a écrit de nombreux volumes d’économie, politique et souvenirs personnels. Son décès, le 16 septembre 2016, a été marqué par une journée de deuil national. Ce fut un homme d’État d’une qualité rare en Italie  : contre l’extrême-droite, il a contribué à redonner vie au «  Tricolore  » italien, à l’hymne de Mameli, et à l’idée de l’Unité italienne dont il présida le 150e anniversaire, se souvenant que la ville de Livourne qu’il aimait tant avait été aussi un refuge pour Giuseppe Garibaldi et que en 1921, c’est là que Gramsci, Bordiga et quelques autres fondèrent le Parti Communiste Italien  ; il en parlait aussi le dialecte et en avait toujours gardé la prononciation des «  c  », des «  t  » et des «  g  ». Comme Sandro Pertini, son prédécesseur, aussi aimé que lui, il était allé habiter avec Franca à côté du Quirinal, et non dans le Palais.                                                         J.G., 21 septembre 2016 Les présidents de la République italienne et leurs fonctions 1) Enrico DE NICOLA (1877-1959), PLI,  1er juillet 1946 - 12 mai 1948 (démission anticipée) 2) Luigi EINAUDI (1874-1961), PLI, 12 mai 1948 - 11 mai 1955 3) Giovanni GRONCHI (1887-1978), DC, 11 mai 1955 - 11 mai 1962 4) Antonio SEGNI (189-1972), DC, 11 mai 1962 - 6 décembre 1964 (démission anticipée pour maladie) 5) Giuseppe SARAGAT (1898-1988), PSDI, 29 décembre 1964 - 29 décembre 1971 6) Giovanni LEONE (1908-2001), DC, 29 décembre 1971 - 15 juin 1978 (démission anticipée pour scandale) 7) Sandro PERTINI (1896-1990), PSI, 9 juillet 1978 -29 juin 1985 8) Francesco COSSIGA (1928-2010), DC, 3 juillet 1985 - 28 avril 1992 (démission anticipée pour désaccord politique) 9) Oscar Luigi SCALFARO (1918-2012), DC, 28 mai 1992 - 15 mai 1999 10) Carlo Azeglio CIAMPI (1920-2016), Indipendente Centre gauche, 18 mai 1999 -15 mai 2006 11) Giorgio NAPOLITANO (1925 - ), PD, 15 mai 2006 - 22 avril 2015 12) Giorgio NAPOLITANO (1925- ), PD,22 avril 2013 -14 janvier 2015 (démission anticipée annoncée) 13) Sergio MATTARELLA (1941- ), Indipendente, 3 février 2015 - en exercice Le président de la République est élu pour 7 ans par le Parlement, et voici ses fonctions  : «  Article 87 de la  Constitution italienne Le président de la République est le chef de l'État et représente l'unité nationale. Il peut envoyer des messages aux chambres. Il fixe les élections des nouvelles chambres et arrête la date de leur première réunion. Il autorise la présentation aux chambres des projets de loi d'initiative gouvernementale. Il promulgue les lois et signe les décrets ayant valeur de loi ainsi que les règlements. Il fixe le référendum populaire dans les cas prévus par la Constitution. Il nomme, dans les cas déterminés par la loi, les hauts fonctionnaires. Il accrédite et reçoit les représentants diplomatiques, ratifie les traités internationaux avec, s'il y a lieu, l'autorisation des chambres. Il a le commandement des forces armées, préside le Conseil suprême de défense constitué suivant la loi, déclare l'état de guerre décidé par les chambres. Il préside le Conseil supérieur de la magistrature. Il peut accorder la grâce et commuer les peines. Il décerne les décorations de la République.  » 2) Le référendum en Italie La constitution républicaine a prévu deux types d’instruments pour permettre l’expression des citoyens et l’exercice d’une démocratie directe, la pétition et le referendum. La pétition (article 50 de la constitution) n’a jamais été pratiquée, parce qu’elle n’a jamais fait l’objet d’un règlement précis, aucune loi n’ayant été votée à ce sujet par le Parlement. Le referendum peut être abrogatif ou constitutionnel («  confirmatif  »)  : * Le referendum abrogatif fait l’objet de l’article 75 de la constitution  : «  Un référendum populaire est fixé pour décider l'abrogation, totale ou partielle, d'une loi ou d'un acte ayant valeur de loi, lorsque cinq cent mille électeurs ou cinq conseils régionaux le demandent. Le référendum n'est pas admis pour des lois fiscales et budgétaires, d'amnistie et de remise de peine, d'autorisation à ratifier des traités internationaux. Tous les citoyens appelés à élire la chambre des députés ont le droit de participer au référendum. La proposition soumise au référendum est approuvée si la majorité des électeurs a participé au scrutin, et si la majorité des suffrages valablement exprimés a été atteinte. La loi établit les modalités d'application du référendum.  » Les 500.000 signatures sont ratifiées par le Conseil Constitutionnel. Depuis 1946 ont été organisés 67 referendum abrogatifs. * Le referendum constitutionnel est réglé par l’article 138 de la constitution  : « Les lois de révision de la Constitution et les autres lois constitutionnelles sont adoptées par chaque chambre au moyen de deux délibérations successives à un intervalle de trois mois au moins et elles sont approuvées, au second tour de scrutin, à la majorité absolue des membres de chaque chambre. Ces lois sont soumises à un référendum populaire lorsque, dans les trois mois suivant leur publication, un cinquième des membres d'une chambre ou cinq cent mille électeurs ou cinq conseils régionaux en font la demande. La loi soumise à un référendum n'est pas promulguée si elle n'est pas approuvée à la majorité des suffrages valablement exprimés. Il n'y a pas lieu de procéder à un référendum si la loi a été approuvée au second tour de scrutin par chacune des deux chambres à la majorité des deux tiers de ses membres.» Mais on ne peut demander un referendum si la révision constitutionnelle a été votée par plus des 2/3 des députés et des sénateurs. Le referendum constitutionnel n’est possible que depuis 1970, puisque la loi réglementant la procédure d’organisation n’a été votée que le 25 mai 1970. * La loi (article 71 de la constitution) ajoute une possibilité d’initiative populaire donnant à 50.000 citoyens le droit de proposer au Parlement un projet de loi, mais cette possibilité de proposition populaire n’a jamais été appliquée par le Parlement italien qui donne priorité aux lois d’initiative gouvernementale et parlementaire. 3) Le referendum de novembre 2016 Le projet de réforme constitutionnelle de Matteo Renzi et Maria Elena Boschi a bien été voté par les deux chambres, mais n’a pas atteint la majorité des 2/3. Il va donc être soumis à un referendum constitutionnel demandé par les partisans du «  non  » de droite et de gauche, le quatrième depuis le premier du 2 juin 1946. Le texte proposé par le gouvernement est celui-ci  : «  Approuvez-vous le texte de la loi constitutionnelle sur les «  dispositions pour dépasser le bicaméralisme, sur la réduction du nombre des parlementaires, sur la maîtrise des coûts de fonctionnement des institutions, sur la suppression du Cnel (note 4) et sur la révision du titre V de la deuxième partie de la constitution (note 5)  », tel qu'approuvé par le parlement et publié dans le n o   88 de la Gazzetta ufficiale du 15 avril 2016  ?  ». Beaucoup de citoyens se demandent ce que signifie ce texte obscur. Essayons de préciser  : 1) La suppression du Sénat actuel et du «  bicaméralisme parfait  »  : actuellement, le pouvoir législatif est exercé par deux chambres élues, la Chambre des députés (630 députés) et le Sénat (315 sénateurs) qui approuvent les lois, donnent leur confiance au gouvernement et élisent le président de la République. Avec la réforme, la Chambre des députés deviendrait le seul organe élu au suffrage universel pour voter les lois et donner sa confiance au gouvernement. Le Sénat deviendrait un organe représentatif des régions appelé «  Sénat des régions  »  ; il serait réduit à 100 sénateurs non rétribués (mais recevant un salaire d’administrateur) élus non par les citoyens, mais par les conseils régionaux pour 95 d’entre eux (21 maires, un par région et 2 pour le Trentin-Haut Adige, et 74 conseillers régionaux  : 2 par région, mais 3 pour la Calabre, 5 pour la Toscane, 6 pour l’Émilie et pour les Pouilles, 7 pour le Piémont, la Sicile et la Vénétie, 8 pour le Latium, 9 pour la Campanie, et 14 pour la Lombardie), et nommés par le président de la République pour les 5 autres. Les sénateurs à vie sont supprimés et les 5 actuels restent en charge mais ne seront pas remplacés. Le Sénat pourra exprimer son avis sur les projets de loi approuvés par la Chambre qui pourra ne pas en tenir compte  ; sa fonction principale sera d’exercer une fonction de liaison  entre l’État, les régions et les communes. La durée du mandat des sénateurs coïncide avec celle des Conseils Régionaux, et les sénateurs perdent leur mandat dès qu’ils perdent leur charge électorale régionale 2) Élection du président de la République  : il sera élu seulement par les deux chambres réunies, sans adjonction de délégués régionaux, avec une majorité des 2/3 jusqu’au 4e tour, des 3/5  de l’Assemblée jusqu’au 7e tour et de 3/5 des votants à partir du 7e tour, le compte n’incluant ni les absents ni les abstentions, mais incluant les bulletins blancs et nuls. Les 5 juges de la Cour Constitutionnelle (la «  Consulta  ») nommés par le Parlement (sur 15) seront élus séparément  : 3 par la Chambre et 2 par le Sénat, et non plus par le Parlement réuni. 3) Les lois d’initiative populaire devront dorénavant être demandées par 150.000 citoyens au lieu de 50.000. Un referendum d’abrogation devra être demandé par 800.000 citoyens au lieu de 500.000. La réforme prévoit aussi d’ajouter la possibilité de referendum populaire de proposition et d’orientation 4) Le CNEL (Conseil National de l’Économie et du Travail), organe consultatif du Gouvernement, des Chambres et des Régions, prévu à l’art. 99 de la Constitution, est supprimé. Il était composé en majorité de représentants des travailleurs indépendants et autonomes et des entreprises. Il exprimait des avis et pouvait promouvoir des initiatives législatives. 5) Modification de l’organisation administrative  : les Provinces sont supprimées, sauf les Provinces autonomes de Trento et de Bolzano. Les pouvoirs des Régions (article 117 de la constitution) sont diminués au profit de l’État, limitant du coup l’autonomie régionale. L’Italie serait donc organisée en Communes, Villes métropolitaines (les «  città metropolitane  » instituées par fusion de communes en 2014, au nombre de 14), Régions et État. 6) Rappelons enfin que la nouvelle loi électorale, appelée  «  Italicum  » par Matteo Renzi, prévoit d’accorder une majorité de 53 à 55% des sièges de la Chambre à la liste qui aura obtenu le plus de voix au second tour des  élections législatives, même si elle est minoritaire et n’a par exemple que 30% des suffrages. C’est déjà le cas de la Chambre actuelle élue selon le « Porcellum  » qui prévoyait déjà la même disposition (Cf. notre dossier sur la loi électorale dans «  Structures - Constitution  »). Dans nos prochaines Nouvelles  :  Les défenseurs de la réforme / L’opposition à la réforme 4) Les attaques répétées contre Virginia Raggi, la nouvelle Maire de Rome La presse italienne de droite et de gauche (celle du Parti Démocrate en particulier), et malheureusement la presse française souvent (Le Monde traite régulièrement le M5S de «  populiste  » et son nouveau correspondant en Italie semble lui être assez hostile) saisit toutes les occasions  de critiquer la nouvelle Maire, insistant sur «  la fin de l’état de grâce  » après sa brillante élection. Il est évident qu’ayant éliminé tous les partis traditionnels, ceux-ci cherchent à la détruire, gauche et droite souvent réunies. Il est vrai que les problèmes de Rome sont énormes depuis des années, le procès actuel «  Mafia Capitale  » est en train de le confirmer, et il est compréhensible que ce ne soit pas en quatre mois qu’ils puissent être résolus. Virginia Raggi le sait et l’a dit  ; elle n’est pas toujours aidée par les problèmes internes du Mouvement 5 Étoiles  : elle a dû se séparer de son Chef de Cabinet adjoint Alfonso Marra, et elle a mis du temps à remplacer deux adjoints  démissionnaires, Marcello Minenna et Raffaele De Dominicis, ainsi que le comptable général de la ville, Stefano Fermante, remplacés par Andrea Mazzillo, nommé au Budget, et Massimo Colomban, nommé aux «  Partecipate  » (ordures, transports, eau…) en se demandant s’il ne faut pas les privatiser  ? Elle a déjà commencé à résoudre une partie du problème des transports urbains, améliorant le fonctionnement du métro A, et installant d’ici novembre 40 nouveaux bus de banlieue et 110 bus supplémentaires dans la ville. Elle s’affronte au problème des ordures, malgré la polémique ouverte sur son adjointe à l’Environnement Paola Muraro, impliquée par une enquête judiciaire sur son activité antérieure à l’AMA (Entreprise Municipale pour l’Environnement). Attendons sur ce point les conclusions de l’enquête, mais on ne peut pas critiquer a priori quelqu’un parce qu’il a travaillé dans une entreprise corrompue  ; on devrait se réjouir qu’il cherche aujourd’hui à se battre pour qu’elle ne le soit plus, ou alors il faudrait éliminer tous les cadres de plus de 35 ans, ils ont tous pu travailler dans une entreprise corrompue … elles l’étaient presque toutes  ! Et sur le fond, la solution du ramassage des ordures dépend sans doute en partie du comportement des citoyens romains  : cesseront-ils de faire n’importe quoi et se mettront-ils à pratiquer systématiquement la différenciation des ordures (Actuellement, l’AMA doit ramasser chaque jour 2500 tonnes d’ordures indifférenciées contre 2.000 tonnes de différenciées mises dans des sacs spéciaux pour être recyclées). Virginia Raggi appelle à cela les milliers de Romains qui ont voté pour elle. La Maire (la «  sindaca  ») a mis en train un nouveau plan de dératisation, mis en place l’embauche des enseignants non-titulaires de Rome, engagé une réforme des marchés locaux, projeté des échanges universitaires avec l’Asie, des modalités de réinsertion des détenus libérés dans la société, réglementé l’usage de l’alcool dans les quartiers touristiques de Rome. Du calme, les anciens politiques qui avaient laissé s’accumuler sans solution tous ces problèmes ou les avaient réglés en liaison avec la mafia  ! On accuse aussi Virginia Raggi d’être dirigée en secret par Beppe Grillo, et seul un journaliste de Il Fatto Quotidiano, Andrea Scanzi, a eu le courage de s’élever contre cette accusation, qu’il juge sexiste et totalement infondée. Suivons avec attention cette évolution de la Municipalité de Rome, où se joue une partie du changement en Italie. 5) La meilleure situation de Turin On parle moins de la Municipalité M5S de Turin qui a moins de problèmes. La plus grosse discussion récente a été la décision de Chiara Appendino, la nouvelle Maire de la ville, d’utiliser les bénéfices de la SMAT, la société publique de gestion de l’eau, pour combler une partie des déficits du budget de la ville, ce qu‘avait déjà fait le précédent Maire PD, Piero Fassino, qui maintenant critique cette mesure. On a eu par ailleurs communication des budgets de campagne électorale de Piero Fassino et de Chiara Appendino  : elle aurait dépensé pour sa campagne 65.000 euros, tandis que Fassino, candidat du PD en aurait dépensé près de 500.000  ! (Il Fatto Quotidiano, 4 octobre 2016). On ne sait pas encore qui a fourni cet argent  ! 6) Quelques lectures intéressantes * Maurizio Bettini, Éloge du polythéisme, Les Belles Lettres, 2016, 210 p. petit format. Ce que peuvent nous apprendre les religions antiques. Traduit de l’italien part Vinciane Pirenne-Delforge. Bettini (1947- ), professeur à l’Université de Sienne, est un des grands spécialistes italiens de civilisations de l’antiquité, et son livre est remarquable, plein d’enseignements pour le présent comme pour le passé. Nous en rendrons compte dans une prochaine édition. * Et, puisque nous sommes dans l’Antiquité, nous venons de découvrir un livre passionnant, Claude Pujade-Renaud, Dans l’ombre de la lumière, Actes Sud, 2013, dont Nadia Clavaud vous entretiendra dans notre prochaine édition. Cette historienne raconte la jeunesse d’Augustinus, le futur saint Augustin, alors qu’il vivait avec sa compagne Elissa et leur fils Adeodatus, dans un climat de grande passion amoureuse. Mais l’histoire est racontée à la première personne par Elissa, aimée puis abandonnée sur les conseils de Monnica, la mère catholique d’Augustin. Entre roman et histoire, un très beau récit qui permet de vivre avec un romain tunisien de Carthage à la veille de l’invasion des Vandales * Et puis pensez que le 19 novembre prochain, la librairie Majolire organise une Rencontre avec Jean Guichard sur les derniers livres de Pier Paolo Pasolini (1975), Lettres luthériennes, petit traité pédagogique (Édition du Seuil, 2000) et Écrits corsaires (Champs Arts, 2009), avec son dernier roman, Pétrole (Gallimard, 2006), des livres fondamentaux pour comprendre l’Italie et le monde d’aujourd’hui. Lisez-les d’ici-là. Début novembre, nous vous parlerons des choix à faire pour le referendum institutionnel de début décembre, de quelques livres, de Pasolini, et de l’actualité d’alors. Jean Guichard assurera 2 conférences à la Société Dante Alighieri de Lyon, les 4 et 18 novembre 2016, une sur les chansons de vacances et de plage et une sur les chansons de Pier Paolo Pasolini. Sur Couleurs FM, l’émission de l’INIS «  Sono solo canzonette  » (Françoise Gibaja, Jean Guichard, Angelo Sollima) proposera encore en novembre une troisième émission sur les «  ninne nanne  » (les berceuses populaires et de cantautori) complétée par quelques chansons «  itératives  » (du type «  Alouette, Alouette …  »).                                                 Jean Guichard, 8 octobre 2016