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Storia dei popoli d’Italia e canzone (suite 1)
I.3 - Les « cantautori », l’histoire grecque et romaine, la mythologie La culture italienne a toujours été imprégnée de culture gréco-romaine et de mythologie, les dieux et les héros de l’Antiquité ont toujours été une référence dans la littérature, la poésie, la sculpture, la musique italiennes ; elles se sont toujours inspirées du « mythe », c’est-à-dire du récit de la vie des dieux et des héros, pour donner une explication de leur vie et de leur sens du sacré, c’est-à-dire du surnaturel, de l’extraordinaire, de ce qui ordonnait le monde et le sauvait du chaos. Les Italiens n’ont jamais cessé de vivre dans les restes de l’Antiquité romaine ou grecque. On connaît la place de la mythologie dans l’œuvre de Dante Alighieri (voir le beau livre de Paul Renucci, Dante disciple et juge du monde gréco-latin, Les Belles Lettres, 1954), Boccace consacre des années à écrire en latin ses Genealogia deorum gentilium, sur les principales divinités antiques, et chez de nombreux écrivains on trouvera les mêmes références à la culture gréco-romaine, qui imprégnait non seulement la culture mais la vie quotidienne des Italiens. On parle très peu de la chanson et c’est bien dommage, car la culture grecque a aussi influencé un certain nombre de musiciens, de chanteurs et de « cantautori » (= auteurs-compositeurs-interprètes) par son histoire et par sa mythologie.  Dans le dernier tiers du XXe s., en particulier, plusieurs compositeurs de chansons ont choisi des thèmes dans l’histoire ou la mythologie grecques. C’était à la fois un retour sur les sources profondes de la société italienne, et souvent une façon détournée de parler de la société contemporaine, en comparant la corruption d’un empereur à celle des hommes  politiques d’aujourd’hui, en actualisant le personnage d’Ulysse, etc. (Voir l’intéressante étude de Mariangela Galatea Vaglio, La lira e il cantautore  : l’antico nelle canzoni italiane della seconda metà del Novecento, , une des rares études sur cette question). Le XXIe siècle semble avoir transformé un peu cette tradition, à l’exception de Vinicio Capossela (1965- ), Caparezza (1973- ), tous deux méridionaux, et quelques autres, en traitant les thèmes mythologiques non plus comme références de problèmes sociaux et politiques, mais de questions plus psychologiques et privées. 1) Ulysse et Ithaque C’est d’abord le thème d’Ulysse et d’Ithaque qui est développé par les cantautori. Il a toujours inspiré les Italiens, qui connaissent Homère, cet auteur grec qui aurait écrit aussi une suite à l’Odyssée, aujourd’hui perdue, où il racontait le départ d’Ulysse vers les Colonnes d’Hercule ; il les aurait franchies et après un sacrifice à Neptune, il serait revenu mourir en paix dans son île. On connaissait le Pseudo Apollodore, et son récit de la mort d’Ulysse tué par le fils qu’il aurait eu de Circé. Mais tous ceux qui ont suivi la « scuola media » connaissent surtout Dante dans le chant XXVI de l’Enfer, où Ulysse ne rentre pas à Ithaque mais entraîne directement les derniers compagnons de son navire vers le dépassement des Colonnes d’Hercule, jusqu’à la montagne du Purgatoire où il fait naufrage. On connaissait Foscolo (A Zacinto, 1802), et Giovanni Pascoli dans les 24 chants de son Dernier voyage (L’ultimo viaggio, Poemi Conviviali, 1904), où Ulysse veut refaire son voyage à l’envers et fait naufrage près de l’île des Sirènes ; pour Gabriele d’Annunzio (Laudi, Livre I), Ulysse sera un modèle de surhomme, que critiquera ironiquement Guido Gozzano en faisant d’Ulysse un dandy moderne sur son yacht (L’Ipotesi, Poesie sparse, 1907). L’Italie écrit aussi des opéras sur Ulysse, de Claudio Monteverdi (Il ritorno di Ulisse,  1641) à Ippolito Pindemonte (Ulisse, 1778), de Luigi Dallapiccola (Ulisse, 1968) à Luciano Berio (Outis, 1996, c’est le nom qu’avait donné Ulysse à Polyphème pour le tromper, signifiant « personne »). L’Italie écrit sur Ulysse des films, comme celui de Francesco Rossi en 1968. En somme Ulysse apparaît bien comme le personnage héroïque le plus prisé par toute la culture italienne savante ou populaire. Un des premiers cantautori à parler d’Ulysse fut Lucio Dalla (1943-2012) avec ses chansons Itaca (1971) et Ulisse coperto di sale (1975) : Itaca                                  Ithaque (Testo : Gianfrano Baldazzi e Sergio Bardotti Musica e Interpr. : Lucio Dalla Storie di casa mia 1971) Capitano che hai negli occhi il tuo nobile destino           Capitaine, toi qui as dans les yeux ton noble destin, pensi mai al marinaio a cui manca pane e vino              Penses-tu parfois à ton marin à qui manquent le pain et le vin  capitano che hai trovato principesse in ogni porto          Capitaine, toi qui as trouvé des princesses dans chaque port, pensi mai al rematore che sua moglie crede morto        penses-tu parfois au rameur que sa femme croit mort itaca, itaca, itaca la mia casa ce l’ho solo la’             Ithaque, Ithaque, ma maison n’est que là. itaca, itaca, itaca                                                              Ithaque, Ithaque, Ithaque ed a casa io voglio tornare                      Et chez moi je veux revenir dal mare, dal mare, dal mare                      De la mer, de la mer, de la mer.   Capitano le tue colpe pago anch’io coi giorni miei        Capitaine, tes fautes je les paie moi aussi de mes jours mentre il mio piu’ gran peccato fa sorridere gli dei       Tandis que mon plus grand péché fait sourire les dieux e se muori è un re che muore la tua casa avra’            Et si tu meurs, c’est un roi qui meurt, ta maison aura un erede,  un héritier quando io non torno a casa entran dentro fame e sete   Moi quand je ne rentre pas chez moi, entrent la faim et la soif itaca, itaca, itaca la mia casa ce l’ho solo la’                   Mais même la peur me donne au fond toujours un goût étrange, itaca, itaca, itaca                        Ithaque, Ithaque … ed a casa io voglio tornare dal mare, dal mare, dal mare   Capitano che risolvi con l’astuzia ogni avventura                      Capitaine, toi qui résouds astucieursement toute aventure, ti ricordi di un soldato che ogni volta ha piu’ paura                    Te souviens-tu d’un soldat qui a plus peur chaque fois, ma anche la paura in fondo mi da’ sempre un gusto strano       Mais même la peur me donne au fond toujours un goût étrange, se ci fosse ancora mondo sono pronto dove andiamo               s’il y avait encore un monde, je suis prêt, où allons-nous ? itaca, itaca, itaca la mia casa ce l’ho solo la’  *                           Ithaque, Ithaque, ma maison n’est que là * itaca, itaca, itaca                        Ithaque, Ithaque … ed a casa io voglio tornare dal mare, dal mare, dal mare   itaca itaca itaca            Ithaque, Ithaque, Ithaque, la mia casa ce l’ho solo la’   Ma maison n’est que là itaca, itaca, itaca Ithaque,     Ithaque, Ithaque, ed a casa io voglio tornare...   Et chez moi je veux revenir … * Variante de ces 2 vers chantée par Dalla dans ses concerts : Mais si tu ne me ramènes pas chez moi, / Capitaine, je te mets en pièces. On a beaucoup discuté de cette chanson où Dalla donne la parole à un marin d’Ulysse, lors de son retour à Ithaque avec ses marins, alors que dans la légende il y revient seul : Dalla s’inspire ici de Dante dans la Divine Comédie (Enfer, XXVI), qui fait revenir Ulysse avec ses compagnons et les montre prêts à repartir pour une nouvelle aventure au-delà des Colonnes d’Hercule, ce qui fait d’Ulysse un héros mythique, symbole du monde moderne avide de connaissances et de science, même en contredisant les lois divines. Ici, le marin conteste la mythe d’un Ulysse héroïque, et il en fait le maître dictatorial de ses marins dont les familles risquent de mourir pour soutenir son entreprise ; on est alors proche de Bertold Brecht (1898-1956), dans sa poésie du recueil Poésies de Svendborg, Questions d’un lecteur ouvrier, où il évoque les grandes entreprises dont on célèbre les rois, pharaons, empereurs, mais dont on oublie les ouvriers qui ont transporté les pierres : « Thèbes aux Sept Portes, qui l’a construite ? / Il y a les noms des rois dans les livres. / Est-ce que ce sont les rois qui ont transporté ces blocs de pierre ? … Le jeune Alexandre a conquis l’Inde. Seul ? / César a défait les Gaulois. N’avait-il même pas un cuisinier avec lui ? …». Dalla procède ici de la même façon, et on a dit que le marin représentait le prolétariat exploité par l’industriel moderne ; on dit même que ce fut l’interprétation donnée par Dalla lui-même durant un Festival de l’Unità (le quotidien communiste d’alors) en 1974, ce qui expliquerait peut-être la variante que nous avons indiquée. Au contraire la version officielle semble revenir sur l’interprétation brechtienne au profit de celle de Dante, et le marin semble douter et être prêt à repartir. Mais Dalla n’était pas un militant communiste, il vivait seulement à Bologne où les communistes étaient alors dominants, et il avait, en partie pour des raisons d’opportunité, de bonnes relations avec eux, d’où l’ambiguité de son interprétation d’Ulysse. Disons encore que le chœur est ici chanté par tout le personnel du studio de la RCA et du bar attenant, dont Dalla avait ouvert les portes pour l’enregistrement, seul exemple italien de cette pratique : autre façon de donner la parole au peuple ? L’autre chanson de Dalla évoque aussi le retour d’Ulysse, mais n’est-ce pas simplement le voyage de quelqu’un qui revient de la guerre sur les galères grecques (ou autres), couvert de sel et de sable, de beauté et de larmes, mais toute vie n’est-elle pas qu’un long retour ?, après les batailles, les chevaux de Troie, les Sirènes et les princesses. Peu importe l’éternel, il est en nous, il est inutile de repartir. Ulisse coperto di sale                                     Ulysse couvert de sel (Testo : Roberto Roversi Musica e interpr.  : Lucio Dalla Anidride solforosa, 1975) Vedo le stanze imbiancate  Je vois les chambres blanchies- tutte le finestre spalancate Toutes les fenêtres grandes ouvertes. neve non c’è, il sole c’è, il n’y a pas de neige, il y a le soleil, nebbia non c’è, il cielo c’è ! il n’y a pas de brouillard, il y a le ciel ! Tutto scomparso, tutto cambiato Tout a disparu, tout a changé mentre ritorno da un mio passato   tandis que je reviens d’un passé qui m’appartient tutto è uguale, irreale Tout est égal, irréel sono Ulisse coperto di sale ! Je suis Ulysse couvert de sel ! E’ vero la vita è sempre un lungo, lungo ritorno     Il est vrai que la vie est toujours un long, long retour. ascolta io non ho paura dei sentimenti          Écoute, je n’ai pas peur des sentiments. e allora guarda, io sono qui,         Et alors regarde, je suis ici, ho aperto adagio adagio con la chiave         J’ai ouvert tout doucement avec la clé ; come un tempo                Comme dans le temps ho lasciato la valigia sulla porta        J’ai laissé ma valise sur la porte ho lasciato la valigia sulla porta.        J’ai laissé ma valise sur la porte Ho guardato intorno prima di chiamare, chiamare   J’ai regardé autour de moi avant d’appeler, appeler non ho paura, ti dico              Je n’ai pas peur, je te dis che sono tornato per trovare, trovare     que je suis revenu pour trouver, trouver come una volta              comme autrefois dentro a questa casa              à l’intérieur de cette maison la mia forza            ma force come Ulisse che torna dal mare   Comme Ulysse qui revient de la mer come Ulisse che torna dal mare. Comme Ulysse qui revient de la mer Una mano di calce bianca   Une couche de chaux blanche sulle pareti della mia stanza sur les murs de ma chambre cielo giallo di garbino, Ciel jaune de vent du sud-ouest, occhio caldo di bambino !         Œil chaud d’enfance !   Tiro il sole fin dentro la stanza   Je tire le soleil jusque dans la chambre, carro di fuoco che corre sul cuore char de feu qui court sur mon cœur perché ogni giorno è sabbia e furore Car chaque jour est sable et fureur e sempre uguali non sono le ore !                       et les heures ne sont pas toujours égales  !   Voglio dirti                                   Je veux te dire : non rovesciare gli anni come un cassetto vuoto, Ne retourne pas les années comme un tiroir vide. ascolta  :                                   Écoute : anche i giovani non hanno paura di un amore   Même les jeunes n’ont pas peur d’un amour e mai, mai, mai strappano dal cuore             Et jamais, jamais, jamais, ils n’arrachent de leur cœur i sentimenti                     les sentiments ; io ti guardo                                         Je te regarde la tua forza è un’ombra di luce                        Ta force est une ombre de lumière la tua forza è un’ombra di luce.                       Ta force est une ombre de lumière La mano affondata nel vento del vento... La main plongée dans le vent du vent, aria calda, urlano quelle nostre ore                  Air chaud, hurlent ces heures qui sont nôtres strette in un pugno                           Serrées dans un poing urlano come gli uccelli,                  elles hurlent comme les oiseaux, i sassi si consumano, non si consuma la vita Les cailloux se consument, la vie ne se consume pas la giornata è uguale a una mano che è ferita La journée est égale à une main qui est blessée io sono Ulisse al ritorno         Je suis Ulysse de retour Ulisse coperto di sale !         Ulysse couvert de sel ! Ulisse al principio del giorno !         Ulysse au début du jour ! Un autre « cantautore », Gianni Nebbiosi (1944- ), a écrit un Testament d’Ulysse en 1974. Nebbiosi était médecin psychiâtre à Rome, et, dans les années ’60 et ’70, il se battit dans le même sens que Franco Basaglia (1924-1980) pour une psychiâtrie plus démocratique. Et comme arme, il prit sa guitare et composa des chansons qui parlaient des conditions du malade mental dans un premier disque de 1972 (E ti chiamaron matta), tandis que son deuxième et dernier disque de 1974 (Mentre la gente se crede che vola) contenait des sujets plus généraux, dont ce Testament d’Ulysse. Il a travaillé aussi avec le Canzoniere del Lazio en 1974. Il testamento di Ulisse Le testament d’Ulysse (Gianni Nebbiosi Mentre la gente se crede che vola 1974) La sera vicino alla tenda sicura Le soir dans la sécurité de la tente gli eroi si toglievano freddo e paura, les héros se libéraient du froid et de la peur, le donne ed il vino e pensare al ritorno les femmes et le vin et penser au retour scordavano presto i morti del giorno faisaient vite oublier les morts de la journée poi quando nel sonno moriva la noia puis quand l’ennui mourait dans le sommeil tu ancora guardavi le mura di Troia. tu regardais encore les murs de Troie. E tu non pensavi a duelli futuri et tu ne pensais pas aux duels futurs a lance più forti a scudi più duri à des lances plus fortes, des boucliers plus durs capisti che a farvi tremenda la sorte tu as compris que ce qui vous faisait un sort terrifiant era quell’amore a un gioco di morte c’était cet amour pour un jeu de mort smettesti di credere in Marte o Giunone tu as cessé de croire à Mars et à Junon usando a preghiera la sola ragione... te servant comme prière de ta seule raison … e ti volò in testa un cavallo lucente et dans ta tête vola un cheval luisant che avrebbe portato laggiù la tua gente qui porterait là-bas tous tes gens e ti volò in testa un cavallo infernale et dans ta tête vola un cheval luisant che avrebbe portato allo scontro finale. Qui conduirait au combat final. Ad Itaca un giorno calava la notte À Ithaque un jour la nuit tombait e Ulisse sentì che arrivava la morte et Ulysse sentit que la mort arrivait e volle suo figlio in quel brutto momento Il voulut voir son fils dans ce vilain moment e volle suo figlio per far testamento il voulut voir son fils pour faire son testament sentiva nel cuore i passi del boia il sentait dans son cœur les pas du bourreau e ancora pensava alle mura di Troia et il pensait encore aux murs de Troie. - Voi che combattete una guerra da anni – Vous qui faites la guerre depuis des années, e amate la polvere il sangue e le armi qui aimez la poussière le sang et les armes, che il vostro nemico non rida contento que votre ennemi ne rie pas de contentement vedendovi fare duelli col vento en vous voyant faire des duels avec le vent smettete di credere in Marte o Giunone Cessez de croire à Mars et à Junon usando a preghiera la sola ragione. en vous servant comme prière de la seule raison … Vi volerà in testa una strana creatura Il vous volera en tête une étrange créature che porta diritti aldilà delle mura qui emporte tout droit au-delà des murs vi volerà in testa un cavallo infernale il vous volera en tête un cheval infernal che porta diritti allo scontro finale. Qui emporte tout droit au combat final. Le sicilien Kaballà (Gianni « Pippo » Rinaldi, né à Caltagirone en 1953) a écrit, en une langue qui mêle le dialecte et l’italien, une chanson sur le retour d’Ulysse dans sa patrie, Itaca, en se souvenant lui aussi du texte de la Divine Comédie où Ulysse voit les deux rives de la Méditerranée, la Sardaigne puis l’Espagne et le Maroc : Itaca             Ithaque (Kaballà Le vie dei canti 1993) Davanti a mia c’è l’Africa Devant moi il y a l’Afrique davanti a mia  devant moi c’è sempre tempu e libertà il y a toujours du temps et de la liberté Itaca ora mi po’ aspittari Maintenant Ithaque peut m‘attendre sta strada longa è fatta  cette longue route est faite di acqua e di sali d’eau et de sel. Davanti a mia c’è l’Africa Devant moi il y a l’Afrique ma quanto mare vento e mare senza pietà mais que de mer, que de vent et de mer sans pitié Itaca ancora po’ aspittari Ithaque peut encore attendre mille e ‘na notti prima di riturnari mille et une nuits avant de revenir Porti d’oriente d’oro e d’argento ports d’orient d’or et d’argent ambra da respirare ambre à respirer vinu duci chi nun fa durmiri vins doux qui ne font pas dormir Danzi d’amuri aria d’incenso danses d’amour air d’encens preghiere da cantare prières à chanter notti e notti prima di turnari des nuits et des nuits avant de revenir E turnari vivi et revenir vivants quannu scinni ‘u suli quand descend le soleil quannu veni l’ura di turnari quand vient l’heure de revenir Davanti a mia c’è l’Africa Devant moi il y a l’Afrique davanti a mia si rapi ‘u munnu  devant moi on vola un monde e ‘a libertà          et la liberté Itaca intanto po’ aspittari Ithaque cependant peut attendre Itaca è solo un viaggio  Ithaque n’est qu’un voyage da raccontare à raconter Porti d’oriente d’oro e d’argento ports d’orient d’or et d’argent ambra da respirare ambre à respirer notti e notti prima di turnari des nuits et des nuits avant de revenir E turnari vivi...         et revenir vivants E turnari vivi  et revenir vivants quannu ‘u cielu è mari quand le ciel est la mer quannu ‘u cori dici di turnari quand le cœur te dit de revenir. En 2004, Francesco Guccini (1940- ) commence son disque Ritratti par une chanson intitulée Odysseus : c’est une autre méditation, à la fois historique et actuelle sur ce personnage homérique. Guccini s’inspire de nombreux textes littéraires, l’Odyssée d’Homère, l’Enfer XXVI de Dante, L’Isola petrosa de Foscolo dans A Zacinto, l’Itaca de Costantino Kavafis (voir plus loin), et d’autres. Ulysse n’est plus un héros surhumain, il n’était qu’un paysan, un montagnard comme Guccini lui même, dans son Ithaque pierreuse, destiné au travail de la terre et pas aux aventures sur la mer, c’est ce que Guccini affirme dès le début ; mais il doit aussi se lancer dans l’aventure, pour trouver une autre vérité, comme s’il était un scientifique cherchant sans savoir s’il trouvera, mais il doit chercher comme c’est la tâche de tout homme. Guccini fait ainsi de l’histoire d’Ulysse comme une « métaphore de la vie », dira-t-il, sans rien inventer de nouveau sur Ulysse, racontant son histoire sans allusions  précises à la vie sociale contemporaine mais en en faisant comme le masque de Guccini et de la psychologie d’un homme d’aujourd’hui : c’est aussi pour cela qu’elle est sans doute si émouvante. Odysseus                                                           Ulysse (Francesco Guccini Ritratti 2004) Bisogna che lo affermi fortemente Il faut que je l’affirme fortement che, certo, non appartenevo al mare je n’appartenais certainement pas à la mer anche se Dei d’Olimpo e umana gente même si les Dieux de l’Olympe avec les humains mi spinsero un giorno a navigare m’ont poussé un jour à naviguer e se guardavo l’isola petrosa et si je regardais mon île pierreuse ulivi e armenti sopra a ogni collina mes oliviers et mes troupeaux sur chaque colline c’era il mio cuore al sommo d’ogni cosa il y avait mon cœur en-haut de toutes choses c’era l’anima mia che è contadina ; il y avait mon âme qui est paysanne un’isola d’aratro e di frumento         une île de charrue et de froment senza vele, senza pescatori, sans voiles, sans pêcheurs, il sudore e la terra erano argento la sueur et la terre étaient en argent il vino e l’olio erano i miei ori.          le vin et l’huile étaient pour moi de l’or. Ma se tu guardi un monte che hai di faccia          Mais si tu regardes la montagne en face de toi senti che ti sospinge a un altro monte, tu sens qu’elle te pousse vers une autre montagne, un’isola col mare che l’abbraccia une île embrassée par la mer ti chiama a un’altra isola di fronte t’appelle en face vers une autre île e diedi un volto a quelle chimere et j’ai donné un visage à ces chimères le navi costruii di forma ardita,          j’ai construit des navires à la forme hardie concavi navi dalle vele nere j’ai creusé des navires aux voiles noires e nel mare cambiò quella mia vita et dans la mer ma vie a changé ma il mare cambiò quella mia vita mais la mer a changé ma vie. ma il mare trascurato mi travolse : mais la mer négligée m’a emporté : senza futuro era il mio navigare          sans avenir était le fait que je navigue. Ma nel futuro trame di passato          Mais dans l’avenir des trames de passé si uniscono a brandelli di presente, se mêlent à des lambeaux de présent, ti esalta l’acqua e al gusto del salato l’eau t’exhalte et au goût de son sel brucia la mente                   ton esprit brûle e ad ogni viaggio reinventarsi un mito et dans chaque voyage, il faut réinventer un mythe a ogni incontro ridisegnare il mondo à chaque rencontre redessiner le monde e perdersi nel gusto del proibito         et se perdre dans le goût de l’interdit sempre più in fondo         en allant toujours plus au fond. E andare in giorni bianchi come arsura, et aller dans des jours blancs comme la chaleur, soffio di vento e forza delle braccia, au souffle du vent, à la force des bras, mano al timone e sguardo nella pura la main au timon et le regard dan la pure schiuma che lascia effimera una traccia ; écume qui laisse une trace éphèmère ; andare nella notte che ti avvolge aller dans la nuit qui t’entoure scrutando delle stelle il tremolare en scrutant le tremblement des étoiles in alto l’Orsa è un sogno che ti volge en haut l’Ourse est un rêve qui te fait tourner diritta verso il nord della Polare.          tout droit vers le nord de l’Étoile Polaire. E andare come spinto dal destino Et aller comme poussé par le destin verso una guerra, verso l’avventura vers une guerre, vers l’aventure e tornare contro ogni vaticino et revenir contre toute prophétie contro gli Dei e contro la paura.          contre les Dieux et contre la peur. E andare verso isole incantate,         Et aller vers des îles enchantées verso altri amori, verso forze arcane, vers d’autres amours, des forces mystérieuses, compagni persi e navi naufragati ; des compagnons perdus, des navires naufragés ; per mesi, anni, o soltanto settimane ? pendant des mois, des années oiu seulement des semaines ? La memoria confonde e dà l’oblio, La mémoire confond et fait oublier, chi era Nausicaa, e dove le sirene ? qui était Nausicaa, où étaient les sirènes ? Circe e Calypso perse nel brusio Circé et Calypso perdues dans le bourdonnement di voci che non so legare assieme. de voix que je ne sais plus relier aujourd’hui. Mi sfuggono il timone, vela e remo, Le timon, la voile et la rame m’échappent, la frattura fra inizio ed il finire,          la fracture entre le début et la fin, l’urlo dell’accecato Poliremo le hurlement de Polyphème aveuglé ed il mio navigare per fuggire.         et naviguer pour m’enfuir. E fuggendo si muore e la morte         Et en fuyant on meurt et la mort sento vicina quando tutto tace je la sens proche quand tout se tait sul mare, e maledico la mia sorte sur la mer, et je maudis mon sort non trovo pace         je ne trouve pas de paix forse perché sono rimasto solo peut-être parce que je suis resté seul ma allora non tremava la mia mano mais alors ma main ne tremblait pas e i remi mutai in ali al folle volo         et j’ai changé les rames en des ailes au vol fou oltre l’umano.         au-delà de l’humain. La vita del mare segna false rotte, La vie de la mer indique de fausses routes ingannevole in mare ogni tracciato, trompeurs dans la mer sont tous les tracés, solo leggende perse nella notte         seulement des légendes perdues dans la nuit perenne di chi un giorno mi ha cantato éternelle de celui qui un jour m’a chanté donandomi però un’eterna vita         en me donnant pourtant une vie éternelle racchiusa in versi, in ritmi, in una rima, cachée dans des vers, des rythmes et une rime dandomi ancora la gioia infinita         qui me donnent encore la joie infinie di entrare in porti sconosciuti prima. de rentrer dans des ports que j’ignorais avant. Francesco Camattini (né à Parme en 1969), un autre jeune cantautore, écrit aussi son Itaca en 2003, qui serait peu compréhensible sans la dédicace à Constantin Kavifis : Itaca (Francesco Camattini Ormeggi, 2003) Se per Itaca volgi il tuo viaggio          Si tu orientes ton voyage vers Ithaque fallo adesso o non farlo mai più         fais-le maintenant ou ne le fais plus jamais, Poseidone e ciclopi ti aspettano al varco Poséidon et les Ciylopes t’attendent au tournant ma a innalzarli sarai solo tu mais pour te relever il n’y aura que toi, Poseidone e i ciclopi          Poséidon et les Cyclopes non ti fermeranno          ne t’arrêteront pas se a fermarti non sarai tu,          si tu ne t’arrêtes pas toi-même. Issa il cuore delle cose più care         Hisse le coeur des choses les plus chères e guarisci la tua nostalgia                  et guéris ta nostalgie : dove cresce il successo e marcisce il danaro là où croît le succès et où l’argent pourrit si indurisce la tua malattia                  ta maladie s’endurcit, dove arde il successo ed impazza il futuro    là où brûle le succès et où l’avenir devient fou è il principio di un'altra bugia.         se trouve le début d’un autre mensonge. Ogni giorno è un colosso di nubi Chaque jour est un colosse de nuages e silenzi, di piccole perplessità et de silences, de petites perplexités, una cesta di scuse,         un panier d’excuses che spostan l'accento qui déplacent l’accent dal nulla che ci resterà,          du néant qui nous restera, una cesta di frasi che reggono a stento      un panier de phrases qui portent difficilement il mio volto, la sua brevità.          mon visage, sa brièveté. Se per Itaca volgi il tuo sguardo          Si tu tournes ton regard vers Ithaque sii contento di quello che hai,          sois content de ce que tu as non stupirti se è brutta o se è solo il miraggio      ne t’étonne pas si elle est laide ou si elle n’est qu’un mirage di ciò che cercavi e che vuoi,           de ce que tu cherchais et de ce que tu veux non stupirti se è brutta, ti basti il tuo viaggio ne t’étonne pas si elle est laide, que ton voyage te suffise e la gloria di non essere eroi.          et la gloire de ne pas être des héros. E se Itaca infine hai raggiunto         Et si tu as enfin rejoint Ithaque Non ti sorprenda la sua povertà         que sa pauvreté ne te surprenne pas nè il grigiore dell'anima che perde in quel punto      ni la grisaille de l’âme qui perd ici Ogni sciocca ed assurda irrealtà         toute irréalité sotte et absurde né lo specchio dell'anima                  et que le miroir de l’âme ne te laisse pas non plus ti lasci sconvolto se il tuo viso         bouleversé s’il ne reflète pas non rispecchierà.                 ton visage. Se per Itaca volgi il tuo viaggio                Si tu orientes ton voyage vers Ithaque fallo adesso o non farlo mai più                fais-le maintenant ou ne le fais jamais plus Poseidone e ciclopi ti aspettano al varco       Poséidon et les Cyclopes t’attendent au tournant ma a innalzarli sarai solo tu        mais pour te relever il n’y aura que toi, Poseidone e i ciclopi                Poséidon et les Cyclopes non ti fermeranno                ne t’arrêteront pas se a fermarti non sarai tu.                si tu ne t’arrêtes pas toi-même. (Ispirata da e dedicata a Costantino Kavafis) Comme d’autres cantautori, Guccini et Camattini connaissaient la poésie du grand poète grec  Constantin Kavifis (1863-1933), Ithaque, de 1911, plusieurs fois traduite en italien, qui est une admirable métaphore de la vie humaine, qui est un long voyage comme celui d’Ulysse, dans son désir d’atteindre Ithaque, métaphore de la connaissance, de la sagesse, à laquelle on n’arrive qu’après toutes ces rencontres et toutes ces aventures, tous les dangers effrayants que symbolisent les Lestrigons, les Cyclopes et Neptune, mais qui ne sont dangereux que si on les accepte, si on les amplifie en nous ; et dans ce voyage nous devons accumuler le maximum de sagesses et de richesses intérieures et matérielles si on veut que le retour à la pauvre Ithaque soit beau et que sa « grisaille » ne nous déçoive pas : ITACA                             Ithaque Poesia di Kostantinos Kavafis 1911 Quando ti metterai in viaggio per Itaca Quand tu te mettras en voyage pour Ithaque devi augurarti che la strada sia lunga, tu dois souhaiter que la route soit longue, fertile in avventure e in esperienze.         fertile en aventures et en expériences. I Lestrìgoni e i Ciclopi          Les Lestrigons et les Cyclopes o la furia di Nettuno non temere,          ou la fureur de Neptune, n’en aie pas peur non sara` questo il genere di incontri          ce ne sera pas le genre de tes rencontres se il pensiero resta alto e un sentimento si ta pensée reste haute et si un sentiment fermo guida il tuo spirito e il tuo corpo. solide guide ton esprit et ton corps. In Ciclopi e Lestrigoni, no certo,                  Sur des Cyclopes et des Lestrigons,  certainement ne' nell'irato Nettuno incapperai          ni sur Neptune en colère tu ne tomberas se non li porti dentro                  si tu ne les portes pas en toi se l'anima non te li mette contro.          si ton âme ne les dirige pas contre toi. Devi augurarti che la strada sia lunga, Tu dois souhaiter que ta route soit longue, Che i mattini d'estate siano tanti                   que les matins d’été soient nombreux quando nei porti - finalmente e con gioia -          quand dans les ports – finalement et avec joie – toccherai terra tu per la prima volta :          tu toucheras terre, toi, pour la première fois : negli empori fenici indugia e acquista          dans les marchés phéniciens attarde-toi et acquiers madreperle coralli ébano e ambre          de la nacre, des coraux, de l’ébène et de l’ambre tutta merce fina, anche profumi          toutes ces marchandises fines, et puis des parfums penetranti d'ogni sorta, piu' profumi          pénétrants de toutes sortes, le plus de parfums inebrianti che puoi,                  enivrants que tu peux, va in molte citta` egizie          va dans de nombreuses villes d’Égypte impara una quantità di cose dai dotti.          apprends des sages une quantité de choses. Sempre devi avere in mente Itaca -         Toujours tu dois avoir Ithaque dans l’esprit raggiungerla sia il pensiero costante.          que ta pensée constante soit de la rejoindre. Soprattutto, non affrettare il viaggio ;          Surtout ne te hâte pas dans ton voyage fa che duri a lungo, per anni, e che da vecchio fais qu’il dure longtemps, pendant des années, et que une fois vieux metta piede sull'isola, tu, ricco           tu mettes le pied sur ton île, toi, riche dei tesori accumulati per strada                   des trésors accumulés en route senza aspettarti ricchezze da Itaca.          sans attendre des richesses de la part d’Ithaque. Itaca ti ha dato il bel viaggio,          Ithaque t’a donné ton beau voyage senza di lei mai ti saresti messo          sans elle tu ne te serais jamais mis sulla strada : che cos'altro ti aspetti ?          en route  : qu’attends-tu d’autre  ? E se la trovi povera, non per questo Itaca          Et si tu la trouves pauvre, ce n’est pas pour cela ti avrà deluso.                             qu’elle t’aura déçu. Fatto ormai savio, con tutta la tua esperienza Désormais devenu sage, avec toute ton expérience addosso                                      en toi gia` tu avrai capito cio` che Itaca vuole significare. tu auras déjà compris ce que veut dire Ithaque. Vinicio Capossela (1965- ) est un de ceux qui ont repris des thèmes mythologiques au XXIe siècle. Il écrit par exemple une belle chanson, Le Sirene, dans un disque plein de références à l’Antiquité, Marinai, Profeti e Balene, de 2011. Les Sirènes viennent évidemment de l’Odyssée d’Homère, où elles attirent les mortels par leurs chants sublimes pour les entraîner avec elles au fond de la mer et dans la mort. Capossela dit qu’il lit l’Odyssée comme « des récits de mes oncles ou de mes grands- parents qui ont vécu dans l’autre siècle » (Cf. www.Note spillate.com/2011/04). Faut-il écouter les sirènes ou se mettre de la cire dans les oreilles, rentrer chez soi et s’attacher au mât de l’habitude ? Les sirènes ne sont pas que mythologie, elles font partie de notre vie quotidienne, comme une « nuit de bière » : Le Sirene Les Sirènes (Vinicio Capossela Marinai, Profeti e Balene 2011) Le sirene ti parlano di te Les sirènes te parlent de toi quello che eri ce que tu étais come fosse per sempre comme si c’était pour toujours le sirene         les sirènes non hanno coda nè piume n’ont ni queue ni plumes cantando solo di te en ne parlant que de toi dans leurs chants l’uomo di ieri l’homme d’hier l’uomo che eri l’homme que tu étais a due passi dal cielo à deux pas du ciel tutta la vita davanti toute ta vie devant toi tutta la vita intera toute ta vie entière e dicono         et elles disent fermati qua arrête-toi là fermati qua arrête-toi là le sirene ti assalgono di notte Les sirènes t’assaillent de nuit create dalla notte créées par la nuit han conservato tutti i volti elles ont conservé tous les visages che han amato e che qu’elles ont aimé et qu’elles ont, loro hanno le sirene les sirènes e te le cantano in coro et elles te les chantent en choeur e non sei più solo et tu n’es plus seul sanno tutto di te elles savent tout de toi e il meglio di te et le meilleur de toi è un canto di sirene c’est un chant de sirènes e si sentono il rimpianto et on les entend, le regret di quanto è mancato de tout ce qui t’a manqué quello che hai previsto e non avrai ce que tu as prévu et que tu n’aura pas loro te lo danno elles te le donnent solo col canto rien qu’avec leurs chants ti cantano di come sei venuto dal niente                elles te chantent comment tu es venu du néant e niente sarà et ce ne sera rien. uhhhhhhhhhhhhhhhh le sirene sono una notte di birra Les sirènes sont une nuit de bière e non viene più l’alba et l’aube n’arrive plus sono i fantasmi di strada ce sont des fantômes de rue che arrivano a folate qui arrivent en rafale e hanno voci di sirene et elles ont des voix de sirènes. limpidi e orecchie di cera Soyez limpides avec des oreilles de cire per non sentirle quando è sera pour ne pas les entendre quand c’est le soir per rimanere saldo pour rester solide legato all’abitudine lié à l’habitude ma se ascolti le sirene Mais si tu écoutes les sirènes non tornare a casa ne rentre pas chez toi perchè la casa è parce que la maison est dove si canta di te le lieu où l’on te parle en chantant ascolta le sirene Écoute les sirènes non smetttono il canto elles n’arrêtent pas leur chant nelle veglie infinita cantano dans leurs veilles elles chantent à l’infini tutta la tua vita          toute ta vie chi eri tu          qui tu étais chi eri tu chi sei tu chi eri tu chi eri tu chi sei tu “lemosino”          qui tu étais « toi qui demandes l’aumône » ? perchè continuare fino a vecchiezza Pourquoi continuer jusqu’à la vieillesse fino a stare male jusqu’à se trouver mal e già tutto qua Tout est déjà là fermati qua arrête-toi là non hai che dove andar tu n’as rien où aller le sirene non cantano il futuro les sirènes ne chantent pas l’avenir ti danno quel che è stato elles te donnent ce que tu as été il tempo non è gentile Le temps n’est pas aimable se ti fermi ad ascoltarle si tu t’arrêtes à les écouter ti lascerai morire tu te laisseras mourir perchè è tanto incessante parce qu’il si incessant ed è pieno d’inganni et plein de tromperies e ti toglie la vita          et il t’enlève la vie non te la scartano elles ne te la mettent pas au rebut. uhhhhhhhhhhhhhh D’autres encore ont chanté Ulysse et Ithaque : Enrico Ruggeri (Ulisse, dans Fango e stelle de 1996) ou Caparezza (Ulisse, dans Le dimensioni del mio caos, de 2008) qui ne fait qu’utiliser le nom d’Ulysse comme protagoniste du personnage d’Ilaria. Ce n’est que dans d’autres chansons qu’il se référera à des personnages de l’histoire italienne pour écrire des attaques féroces contre les pouvoirs politiques contemporains et contre l’Église d’aujourd’hui, mais ce seront des personnages d’une histoire récente, Galilée, Savonarole, Giordano Bruno et Jeanne d’Arc : nous en reparlerons plus loin à propos de Sogno eretico, 2010. La mythologie est loin. RETOUR A LA TABLE DES MATIERES                                 SUITE 2 DU FICHIER