7.5. La littérature : le roman policier (suite 2)
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À Rome
Giancarlo DE CATALDO (Tarente, 1956 - ). Après ses études, installé à Rome, il est nommé juge à
la Cour d’Assises, mais
parallèlement, il est écrivain, scénariste, journaliste. Son roman policier historique, Romanzo criminale, Einaudi, 2002, est traduit aux
Éditions Éditions Métailié en 2006, réédité en Points/Seuil en 2007 et 2015.
Entre l’enquête policière et le roman policier, l’ouvrage raconte l’histoire d’une bande de voyous de la Magliana qui avaient
terrorisé Rome des années 70 aux années 90, faisant apparaître l’histoire souterraine de l’Italie, Loge P2, terrorisme noir
néofasciste, assassinat d’Aldo Moro, etc, avec une série de personnages noirs très forts, « roman épique d’une incroyable
puissance » adapté au cinéma par Michele Placido.
Le commissaire Scialoja réapparaît dans un second roman, Nelle mani giuste (Einaudi, 2007), traduit en français chez Métailié en
2008 (La saison des massacres), réédité en Points/Seuil en 2009.
De Cataldo est l’auteur de beaucoup d’autres œuvres, entre autres le roman intitulé I traditori (Numeri primi, 2010), très intéressante
histoire du XIXe siècle italien, traduite en français chez Métailié en 2012 et réédité par Points/Seuil en 2013.
Il publie encore en 2013 Suburra, écrit avec le journaliste Carlo Bonini (Einaudi), traduit en français chez Métailié en 2016 (Voir notre compte-rendu sur le
site : Nouvelles de ces derniers temps, 23/07/2016) et Suburra 2, traduit chez Métailié en 2016 sous le titre Rome brûle.
Ngaio MARSH (Nouvelle Zélande, 1895-1982), dramaturge et romancière de romans policiers. Son prénom signifie en maori « lumière
des arbres ». Son héros principal est l’inspecteur Roderick Alleyn, de Scotland Yard, mais un de ses romans policiers est consacré à
l’Italie :
Comme à Rome, 10/18, 2791 (When in Rome, 1970), où son inspecteur anglais , de passage à Rome pour une enquête sur
un trafic de drogue se trouve face à la disparition d’un guide touristique à Rome, lors d’une visite guidée un peu particulière,
où on passe aussi dans le sous-sol d’une basilique …
Donato CARRISI (Martina Franca, 1973- ), de formation juridique et spécialiste en criminologie, est l’auteur d’une thèse sur un tueur en
série italien, Luigi Chiatti (1968- ) aujourd’hui incarcéré ; il s’en inspirera pour son premier roman, où apparaît l’enquêtrice Mila Vasquez :
Il suggeritore, Longanesi, 2009. Trad. française, 2009, Calmann-Lévy, Le
Livre de Poche,
Le chuchoteur : on découvre dans 5 fosses le bras gauche de 5 petites filles disparues.L’inspecteur Goran Gavila va intervenir
avec l’experte Mila Vasquez.
Il tribunale della anime, Longanesi, 2011. Traduction française, Livre de Poche, Le tribunal des âmes, 2013.
L’ipotesi del male, Longanesi, 2013, (L’Écorchée, Calmann-Lévy et Livre de Poche, 2014. Retour de la protagoniste de Il
suggeritore, Mila Vasquez,
Il cacciatore del buio, Longanesi, 2014, Malefico, Calmann_Lévy, 2015,
La ragazza della nebbia, Longanesi, 2015, La fille dans le brouillard, Calmann-Lévy, 2016
Il maestro delle ombre, Longanesi, 2016, Une étonnante obscurité tombe sur Rome à l’occasion d’une tempête dont un éclair
détruit la centrale électrique, contrairement à la bulle du pape Léon X, au XVIe siècle qui interdisait que Rome reste dans le
noir, et c’est la panique, dans laquelle Marcus, le chasseur de l’obscurité, un prêtre d’un des ordres les plus anciens de l’Église, va seul pouvoir
intervenir, aidé de la policière Sandra Vega, et en concurrence avec l’inspecteur Vitali.
Gilda PIERSANTI (Tivoli, 1957- ), vit à Paris depuis 1987, après des études de Lettres classiques à
Rome et une thèse sur l’esthétique
de Baudelaire. Elle écrit plusieurs romans policiers qui se
déroulent à Rome, et dont les personnages principaux sont le commissaire
D’Innocenzo et l’inspectrice Mariella De Luca, qui alterne une vie professionnelle très efficace et une vie sexuelle un peu débridée ; sa
coéquipière est la belle Silvia Di Santo. La série s’appelle « Saisons
meurtrières » :
Rouge abattoir, Pocket, 2008,
Vert Palatino, Sixfrid, 2015
Bleu catacombe, Passage, 2015, des têtes coupées et une référence à la Judith biblique,
Jaune Caravage, Pocket, 2010, à Rome en septembre 2006,
Roma enigma, Sixfrid, 2015, nouveau volet du cycle,
Vengeances romaines, Sixfrid, 2016, un crime parfait à la
Garbatella.
Cesare BATTISTI (Latina, 1954) abandonne vite l’école, commet de petits délits, et en 1974, il est condamné à 6 ans de
prison où il rencontre des membres de l’extrême gauche, et à sa libération, il adhère aux PAC (Prolétaires armés pour le
communisme), classé comme terroriste et condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité pour 4
assassinats ; il se réfugie en France en 1990, puis, quand la France décide de l’extrader en Italie en 2004, il part au
Brésil où Lula da Silva lui accorde l’asile politique. La condamnation de Battisti a toujours été contestée, et il s’est
toujours dit innocent, sans convaincre véritablement, bien que les auteurs des 4 meurtres aient été identifiés ; des
auteurs comme Fred Vargas, Guy Bedos, Georges Moustaki l’ont activement défendu. Il y a encore une « affaire Battisti
».
C’est en France qu’il commence à écrire, il publie plusieurs romans noirs, écrits en italien et traduits :
Les habits d’ombre, Gallimard, Série noire, 1993, puis Folio policier, 2006, et traduits
L’ombre rouge, Gallimard, Série noire, 1994,
Nouvel an, nouvelle vie, Mille et un nuits, 1994,
Dernières cartouches, Losfeld, 1998,
Jamais plus sans fusil, Le Masque, 2000,
Et plusieurs autres, souvent autobiographiques, dont Ma cavale, Grasset/Rivages, 2006, préfacé par Bernard-Henri Lévy,
et avec une postface de Fred Vargas. Battisti est l’un des rares à avoir évoqué les phénomènes des années ’70 en Italie.
Voir les sites : http://quadruppani.samizdat.net et http://www.carmillaonline.com pour avoir des informations sur le
mouvement de la « culture d’opposition ».
Signalons encore Simone Sarasso (Novara, 1976), né au Piémont mais qui évoque aussi la vie politique corrompue des années 1970 dans Confine di
Stato (Marsilio, 2007) et Settanta (Marsilio, 2009, non traduit). Giuseppe Genna (Milan, 1969 (Voir dans le chapitre sur Milan).
À Naples
Attilio VERALDI (Naples, 1925 -Monte Carlo, 1999), d’abord traducteur de l’anglais et du suédois, il
écrit des romans policiers sur
l’insistance du directeur éditorial de Rizzoli ; cela en fait malgré tout un des maîtres du « giallo » italien, manifestant un mélange
d’humour et de réalisme avec ces quelques romans :
Pour service rendu, Sorbier, 1984, La mazzetta, Rizzoli, 1976, Avagliano, 2003, où il crée les personnages de faux
avocat et détective privé de Sasà Iovine et du commissaire Assenza :
une belle histoire de camorra qui vient d’être rééditée.
L’uomo di conseguenza (Rizzoli, 1978 ; Avagliano, 2003),
Il vomerese (Rizzoli, 1980), un des premiers romans à parler du terrorisme rouge, Brigate rosse, Nuclei
armati proletari, Prima Linea, et une nouvelle fois après son second roman, une belle évocation de la
Naples de l’époque.
Nez de chien, Rouergue, 2008, Naso di cane (Mondadori, 1982), une histoire féroce de la camorra
contemporaine, dans une Naples toute échafaudée après le tremblement de terre où essaie d’enquêter
le commissaire Apicella. Un très bon roman.
L’amie de nos amis, Rouergue, 2010, L’amica degli amici (1984),
Quatre autres « gialli » suivront jusqu’en 1999.
Giuseppe FERRANDINO (Ischia, 1958), médecin qui devient auteur de BD et de quelques romans policiers :
Periclès le Noir, Gallimard, 1995, Pericle il Nero, 1993,
Le respect : Pino Pentecoste contre les camorristes, Gallimard, 2004, Il rispette (ovvero Pino Pentecoste contro i guappi), 1999,
Ses cinq autres « gialli » ne sont apparemment pas encore traduits.
Massimo SIVIERO (Rome, 1942 -),
a passé une licence de sociologie et a suivi des cours de langue et culture française à la Sorbonne à Paris ; travaille
comme journaliste dabs la presse napolitaine ; il est aussi essayiste et il a écrit une histoire du polar napolitain qui montre que Naples est la patrie
historique du « giallo » italien. Son personnage central est le commissaire Abbruzzese. Pour ses romans policiers il a reçu de nombreux prix. Parmi ses
romans :
Il diavolo giallo, Camunia, 1992,
Il terno di san Gennaro, Lo stagno incantato, 1999,
Un mistero occitano per il commissario Abbruzzese, Claudiana, 2001,
Come scrivere un giallo napoletano, con elementi di sceneggiatura, saggio, Graus, 2003,
Caponapoli, Mondadori, 2012,
Scorciatoia per la morte, TullioPironti, 2015.
Le roman policier napolitain est riche : nous avons déjà parlé de Francesco Mastriani, il faudrait ajouter pour le passé Matilde Serao
qui écrit deux « gialli », Il delitto di via Chiatamone (1908) et La Mano tagliata (1912), et Salvatore Di Giacomo, avec Pipa e Boccale.
Parmi les plus jeunes, citons Maurizio De Giovanni (Naples, 1958-), auteur d’une dizaine de romans vendus à des centaines de milliers
d’exemplaires ; le plus récent est Anime di Vetro-Falene per il commissario Ricciardi (2015), dixième aventure du commissaire Luigi
Alfredo Ricciardi, sous le fascisme ; il est en partie traduit en français chez Payot/Rivages et Fleuve Noir.
Né en 1980 à Naples, arrive Stefano Piedimonte, auteur de Nel nome della zio, de Voglio solo ammazzarti et de L’Assassino non sa
scrivere. Citons encore Antonio Menna (Potenza, 1971) avec Se Steve Job fosse nato a Napoli (2013) et Il mistero dell’orso marsicano
ucciso come un boss ai quartieri spagnoli (2015).
Il faut rappeler quatre écrivaines, Diana Lama (Naples, 1960-), auteure avec Vincenzo De Falco de Rossi come lei (1995), suivi du
dernier de ses plus de 50 romans ou récits, Delitti a sangue, 27 ossa, etc. (Newton Compton,, 2016) ; Sara Bilotti (Naples, 1971) qui écrit des polars
érotiques (L’oltraggio, 2015), Letizia Vicidomini (Il segreto di Lazzaro, 2012, Notte in bianco), et Annavera Viva, auteure de Questione di sangue, 2015.
Et on en trouverait beaucoup d’autres (taper par exemple « Scrittori gialli napoletani » et le site « Giallo partenopeo, guide.it/la nuova scuola del giallo
napoletano »).
Dans les Pouilles
Gianrico CAROFIGLIO (Bari, 1961-), fils d’une écrivaine, il devient lui-même écrivain, magistrat depuis 1986 à Prato puis à Bari et sénateur PD depuis
2008. Il écrit des thrillers juridiques, dont le personnage principal est un avocat de Bari, Guido Guerrieri ; en 2008, Carofiglio reçoit le prix Grinzane
Cavour Noir, et plusieurs autres prix pour d’autres romans. Il était aussi président de la Fondation Petruzzelli de Bari (gestion de l’opéra
lyrique de la ville), et il en démissionne en 2016 pour protester contre les scandales financiers et les pots de vin versés à l’ancien vice-
directeur Vito Longo. Il avait déjà démissionné de la magistrature en 2008, désirant se consacrer à son activité politique et à l’écriture.
Témoin involontaire, Payot et Rivages, 2007, Testimone inconsapevole, Sellerio, 2002,
Les yeux fermés, Rivages, 2008, Ad occhi chiusi, Sellerio, 2003, second livre avec Guido Guerrieri,
Le passé est une terre étrangère, Rivages, 2009,
Il passato è una terra straniera, Rizzoli, 2004,
Les raisons du doute, Seuil, 2010, Ragionevoli dubbi, Sellerio, 2006, retour de Guido Guarnieri,
Cacciatori nelle tenebre, Rizzoli, 2007, avec l’inspecteur Carmelo Tancedi, BD réalisée avec son frère,
Le silence pour preuve, Seuil, 2011, Le perfezioni provvisorie, Sellerio, 2010, 4e aventure de Guido Guarnieri,
En attendant la vague, Seuil, 2013, Il silenzio dell’onda, Sellerio, 2011,
Il bordo vertiginoso, Rizzoli, 2013,
La regola dell’equilibrio, Einaudi, 2014, nouvelle aventure avec Guerrieri,
Una mutevole verità, Einaudi, 2014, première aventure avec l’adjudant Pietro Fenoglio, piémontais transféré à
Bari,
L’estate fredda, Einaudi, 2016, seconde aventure avec Fenoglio,
Passeggeri notturni, Einaudi, 2016.
En Sicile
Piergiorgio DI CARA. Né à Palerme en 1967, commissaire à la brigade antimafia de Palerme, comme Camilleri, l’auteur écrit une langue qui mêle l’italien
au sicilien, pour évoquer, à travers le commissaire Salvo Riccobono, des aventures inspirées de son expérience professionnelle, mais qui sont en même
temps de remarquables et prenants romans policiers :
L’Île noire, Éditions Métailié, 2003, Isola nera, . Il s’agit de Linosa, appelée Lipanusa, qui devient, à travers sa description, un symbole de tout
l’être humain.
L’âme à l’épaule, Éditions Métailié, 2005, L’anima in spalla, .
Andrea CAMILLERI est l’auteur d’une série de romans policiers dont le héros est le
commissaire Salvo Montalbano, sicilien de Porto
Empedocle. Il écrit dans une
langue originale, mélange d’italien officiel, de dialecte sicilien et d’italien sicilianisé. Voir en particulier :
La forme de l’eau, 1998, Fleuve noir, La forma dell’acqua
Le chien de faïence, ibid., 1999
Le voleur de goûter, ibid. 2000, Il ladro di merendine
La voix du violon, ibid., La voce del violino
L’excursion à Tindari, ibid.
La démission de Montalbano, Ibid,
Le tour de la bouée, ibid, 2005
et noter les deux ouvrages de Camilleri traduits par Dominique Vittoz, qui
tente d’exprimer la langue de Camilleri en alternant le français et
l’ancien parler lyonnais :
La saison de la chasse, Fayard , 2001
Le roi Zosimo, Fayard, 2003.
Le commissaire Montalbano est un personnage à part, allergique aux armes, grand lecteur, et il connaît parfaitement la nature de sa terre et de ses
habitants, ses côtés négatifs, la mafia, la
spéculation immobilière, la corruption des hommes politiques. Montalbano est hors des règles et des
institutions, insensible aux propositions de promotion etaux hiérarchies, mais sensible à la meilleure cuisine sicilienne que lui prépare Adelina ou qu’il
trouve dans les restaurants de Vigàta. L’histoire est toujours également présente dans les romans de Camilleri, qui se révèle toujours comme un grand
écrivain.
Mais le roman policier a déjà commencé en Sicile avec Il marchese di Roccaverdina, que Luigi Capuana publie en 1900 en appendice au quotidien de
Palerme, L’Ora, puis en volume en 1901 : le marquis tue un de ses paysans qui a accepté d’épouser un jeune fille qui était sa maîtresse, il fait ensuite
condamner à sa place un innocent et tombe dans la folie. Nous avons déjà parlé au début d’Ezio D’Errico, né à Agrigente en 1892, mais qui situe ses
romans à Paris, avec son héros, le commissaire Émile Richard ; la ville l’oblige à affronter un climat d’anarchisme, et ce n’est pas par la déduction
rationaliste logique ni par l’investigation scientifique qu’il résout ses énigmes mais par le hasard et la compréhension humaine ; en ce sens il apparaît
comme un anti-Conan Doyle.
On pourrait évoquer ensuite Franco Cannarozzo (Enna, 1921), puis Franco Enna qui publie chez Mondadori en 1955 Preludio alla tomba, suivi de
beaucoup d’autres livres (souvent situés en Sicile avec son commissaire Federico Sartori) et séries télévisées où il crée le policier Bianchi. Citons de Enna
Il volto delle favole (1963), La grande paura (1977), Il caso di Marina Solaris (1971), Un poliziotto in vendita (1973) et L’occhio lungo (1979 puis 2002)
réédités par Sellerio
On peut passer ensuite à Leonardo Sciascia qui publie en 1961 Il giorno della civetta, qui fait presque de la Sicile la capitale du « giallo » et relance la
traduction des grands auteurs américains de thrillers. Bufalino appela Sciascia « le policier de Dieu », dans sa description d’une Sicile traditionnelle en
train de changer de nature, voir Todo modo (1974).
Un autre auteur sicilien est Enzo Russo (Caltanissetta, 1947), qui situe plutôt ses romans à Rome, comme Il caso Montecristo (1976) dont le commissaire
est Raciti, sicilien tenace et mélancolique, ou La tana degli ermellini (1977) et I martedì del diavolo (1979), qui seront suivis de Uomo di rispetto (1988) et
Nato in Sicilia (1992), Saluti da Palermo (1996), Né vendetta né perdono (2000), chez Mondadori, situés en Sicile où il fait apparaître le lien entre mafia et
politique.
Silvana La Spina, auteure sicilienne par vocation (elle est née en Lombardie) publie Morte a Palermo chez Baldini & Castoldi en 1987 : le professeur
Costanzo est tué puis plongé dans une citerne à cause d’un de ses livres qui aurait porté tort à un architecte corrompu de la ville. Le roman de Domenico
Campana (Reggio Calabria, 1929-), L’’isola delle femmine (Einaudi, 1991), aux débuts du Royaume d’Italie, fait découvrir au policier le cadavre d’un
commissaire de Palerme dans une maison close, sans que l’on sache au début s’il s’agit d’un accident ou d’un homicide, après quoi les cadavres se
multiplient.
Et Camilleri inspire le développement du roman policier en Sicile, chez des auteurs comme Santo Piazzese (Palerme,1948-), Valentina Gebbia (Palerme,
1958-) dont L’estate di San Martino se déroule dans l’île d’Ustica, dans le quartier de Borgo Vecchio, où on découvre un cadavre sur le pont du bateau qui
conduit de Palerme à Ustica, et Terio, un expert nautique, avec sa sœur Fana vont tenter de résoudre le mystère. Domenico Conoscenti publie La
stanza dei lumini rossi en 1997, Giosuè Calaciura Malacarne en véritable voyage dantesque dans le ventre de Palerme. Gaetano Savatteri (Milan, 1964-
) situe aussi son roman La ferita di Vishinskij (2003) à Palerme, mi roman policier, mi enquête documentaire.
Il faudrait en ajouter bien d’autres, Gery Palazzotto, Giacomo Cacciatore, Roberto Alajmo, Domenico Cacopardo … Voyez le livre de Daniela
Privitera, Il giallo siciliano da Sciascia a Camilleri (Gela, Cronomedia, Edizioni e comunicazioni, 2009) et le site
www.vigata.org/bibliografia/giallonoir_sicilia_ferita.htm , en tapant « Storia siciliana del giallo ». L’auteur conclut en citant cette phrase de Tomasi di
Lampedusa sur le « giallo » : « La littérature est une forêt. Et dans la forêt il n’y a que des chênes vigoureux et des pins pleins de grâce ; il y a aussi le
sous-bois (le « giallo »), cet enchevêtrement de genévriers, de lentisques, de fougères qui donnent un refuge aux lézards verts et aux couleuvres, mais
qui donnent aussi la possibilité de croissance à des fleurs délicates. Et si on détruit tout le sous-bois, l’aspect lui-même de ces chênes et de ces pins sera
différent ; ils poussent aussi vigoureusement précisément parce que la mousse couvre et protège leurs racines ; et vice-versa, il n’est pas dit que ce ne
soit pas la chute et le pourrissement de quelque chêne géant qui favorise la germination de ces mauvaises herbes négligées. Et la constitution chimique
du sol sera révélée plus exactement par l’étude de ce sous-bois que par celle des arbres de haut fût ».
Comment mieux dire l’importance du roman policier ?
En Sardaigne