7.5. La littérature : le roman policier (début)
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PETITE HISTOIRE  DU ROMAN POLICIER ITALIEN ET SUR L’ITALIE ET LA ROME ANTIQUE La réalité historique n’est parfois jamais mieux évoquée et comprise que par le roman policier. En voici quelques-uns d’auteurs italiens ou étrangers sur différentes périodes et divers lieux de l’histoire gréco-romaine et italienne. C'est le meilleur de la littérature italienne.                                                                   Jean Guichard I.- Petite histoire du «  giallo  » en Italie En Italie, le roman policier s’appelle «  il giallo  » (le jaune). Le mot est dû à la première publication d’une collection par Arnaldo Mondadori en 1929, à partir d’une idée de Luciano Montano  et Luigi Rusca (1894 -1980) : les couvertures en étaient jaunes (la collection de Mondadori s’appelait «  Libri gialli  »). Le terme français de «  Noir  » est popularisé en 1946 par le critique Nino Frank, parce que la couverture des polars français était noire. En anglais on parlera simplement de «  thriller  » (de to thrill = frissonner, palpiter), en américain de «  hard boiled  » (= cuit, bouilli). En Italie, le mot «  noir  » a été repris pour désigner les romans où le crime reste non élucidé et non puni. On fait remonter l’origine du roman policier à Edgard Allan Poe en 1841, avec des romans comme La lettre volée  ; mais le roman policier italien commence beaucoup plus tôt, on parle souvent d’un texte publié à Venise en 1557, Peregrinaggio di tre giovani figliuoli del re di Serendippo, d’un italien originaire du Moyen-Orient, interprète de la culture persane, Cristoforo Armeno, qui a inspiré Voltaire dans un de ses contes de Zadig, Le chien et le cheval (1748). On cite encore le trop oublié Francesco Mastriani (1819-1891), écrivain napolitain, auteur de d’œuvres de théâtre et de romans (parmi lesquels I misteri di Napoli en 1869-70) dont Il mio cadavere (1853), considéré comme une première ébauche de «  giallo  ». Il fut un des plus abondants et des plus populaires des écrivains napolitains et Benedetto Croce en a souvent parlé (Voir La letteratura della nuova Italia)  ; il crée le personnage du policier Lecocq, de la Sûreté. Gramsci le cite dans les Quaderni del Carcere, Éd Gerratana, pp. 344 et 2118. Carolina Invernizio publie le premier féminin en 1905, L’albergo del delitto. L’Italie commença par traduire les classiques du roman policier, Sherlock Holmes d’Arthur Conan Doyle, Hercule Poirot d’Agatha Christie (1890-1916), Miss Marple (idem), Nero Wolfe de Rex Stout (1886-1975), etc., et il y eut quelques initiatives locales comme celles de Augusto De Angelis (1888-1944, tué par un milicien fasciste), qui crée le personnage du commissaire Carlo De Vincenzi, qui sera incarné au cinéma par Paolo Stoppa en 1974 et 1977, sorte de «  commissaire Maigret  » à l’italienne, qui cite souvent Freud  ; mais le fascisme, auquel De Angelis n’était pas favorable, était hostile au roman policier, et De Angelis fut mis sous le boisseau, puis republié aujourd’hui par l’éditeur Sellerio. Le Minculpop (Ministère fasciste de la Culture Populaire) imposait aux auteurs de romans policiers de situer leurs romans à l’étranger ou parmi des étrangers de passage en Italie  : les coupables ne pouvaient être qu’étrangers  ! On n’avait pas non plus le droit de parler de «  suicide  »  ! Le roman policier contribuait à mal éduquer la jeunesse  ! Et en 1943, le Minculpop interdit carrément le polar, faisant saisir ceux qui étaient déjà publiés, malgré les protestations d’Augusto De Angelis. Il y eut malgré tout de nombreux auteurs, souvent journalistes ou auteurs de théâtre, qui écrivirent des romans policiers, Ezio d’Errico, Vasco Mariotti, Armando Gomez, Tito A. Spagnol. Ce dernier crée le personnage de Don Poldo, un prêtre détective très original  ; Ezio D’Errico invente le commissaire Émile Richard, inspecteur de la Sûreté de Paris On peut citer aussi Alessandro Varaldo, avec sa publication de Il sette bello en 1931, chez Mondadori  ; il crée aussi les personnages du commissaire Ascanio Bonichi (Hommage au chef de la police fasciste Arturo Bonichi  ?) et du détective Gino Arrighi. Après la guerre, le public habitué aux «  téléphones blancs  » du fascisme, découvre les films importés d’Hollywood, les traductions des romans américains et les auteurs de «  gialli  » tels que Cain, Raymond Chandler, Fearing, Fischer, Hammett, Macdonald, etc. et la collection «  jaune  » de Mondadori reparaît en 1946 avec un roman de D’Errico, La nota della lavandaia, publiant 336 volumes jusqu’en 1955 (pour 39 titres italiens publiés entre 1929 et 1941)  : Il sepolcro di carta de Sergio Donati, Tempo di massacro et Viatico per Marianna de Franco Enna, Tre soldi e Boero et Tre soldi e il duca de Giuseppe  Ciabattini, créateur d’un couple de clochards milanais investigateurs, à la Holmes et Watson. D’autres maisons d’édition publièrent des romans policiers, Longanesi, Garzanti, Feltrinelli, Rizzoli, Casini qui publie des auteurs italiens dans ses «  Gialli del secolo  », parmi lesquels le criminologue Giovanni Marti. Malgré tout la diffusion est faible, diminue souvent, et elle est férocement attaquée par la presse d’extrême- droite, qui accuse le «  giallo  » de «  fournir des idées aux criminels  »  ! (Un délinquant de Turin, qui avait commis le crime de via Fontanesi semblait s’être inspiré d’un roman jaune italien, Uccidevano di notte). Alors les auteurs italiens se laissaient aller au genre pornographique ou écrivaient sous des pseudonymes américains (Enna utilise celui de Conrad A. Roberts ou de Lislie (sic) Chambers)  ; ils pouvaient aussi adapter des scénarios de films passés à la télévision (comme le fit Pietro Chiara avec I giovedì della signora Giulia en 1970). La situation ne se libéra qu’avec les années '60, où on commença à écrire des romans plus proches de la réalité historique et sociale de l’Italie, sur le modèle de la traduction du roman de Ruth Rendell, Il mio peggiore amico, en 1970. Garzanti ouvre sa nouvelle collection de «  Gialli  »  ; on découvre Scerbanenco en 1966. C’est alors la renaissance du roman policier italien, accentuée par la diminution de l’analphabétisme, entre autres grâce à une télévision alors de plus grande qualité que celle d’aujourd’hui. Dans les années ’70, on va rééditer beaucoup de romans oubliés des années du fascisme, par exemple de Augusto De Angelis, et en tirer parfois des séries télévisées, et puis apparaissent les auteurs nouveaux dont nous parlerons plus loin. Longanesi édite Franco Enna  sous son nom (après avoir publié sous divers pseudonymes) qui lance deux séries, celle du commissaire Sartori et celle de l’adjudant Lo Cascio, et fait connaître Giuseppe Bonura dans Morte di un senatore en 1978 et la même année Secondo Signoroni dans Qui commissariato di zona. Ce n’est qu’en 1979 que Loris Rambelli publie la première histoire du «  giallo  » (Cf. Bibliographie). Nous verrons la forme que prend le roman policier contemporain, à différents moments de l’histoire et selon l’origine géographique des auteurs. On est frappé du nombre d’auteurs étrangers, surtout anglo-saxons, qui ont écrit des romans policiers sur l’histoire et la vie italiennes. Remarquons aussi que de nombreux romans policiers italiens sont «  historiques  », en ce sens que le contexte social, économique, politique du pays est en général évoqué à travers l’enquête policière elle-même, ce qui fait souvent de ces livres des essais pleins d’enseignements sur l’histoire de l’Italie. II.- Quelques auteurs de «  gialli  » par ville ou région Sur la Grèce et l’Égypte antiques Margaret DOODY (1939 - ), spécialiste de littérature anglaise est aussi l’auteure canadienne de 7 romans policiers historiques ayant pour personnage le philosophe grec Aristote, dont plusieurs ne sont pas encore traduits  :   Aristote détective,10/18, 2695 (1998), Aristote detective, 1978 Aristote et l’oracle de Delphes, 10/18, 3528, 2003, Aristote and The Poetic Justice, 2000, Aristote et les secrets de la vie, 10/18, 3257, 2005, Aristote and The Secrets of Life, 2002  ; Aristote et les Belles d’Athènes, 10/18, 3927, 2006, Poison in Athens, 2004. Paul DOHERTY (Yorskshire, 1946-), professeur d’histoire, est l’auteur de plusieurs romans policiers historiques sur l’Égypte ancienne, à travers le personnage du juge Amertké, dont plusieurs sont traduits dans les Éditions 10/18. Sur la Rome antique Danila COMASTRI MONTANARI (Bologne, 1948 -) est enseignante, et à partir de 1990 se consacre à  l’écriture de romans policiers historiques, créant en particulier le personnage de Publio Aurelio Stazio, sénateur de Rome au 1er siècle après J.C., sur lequel elle a publié 18 romans, dont le  dernier est de 2015  (Saxa Rubra, Mondadori) ; mais elle écrit aussi plusieurs  autres romans policiers historiques  : Parce Sepulto 10/18, 3760, 2005 Morituri te salutant, 10/18, 3702, 2004 Cave canem, 10/18, 3701, 2004 Spes, ultima dea, 10/18, 2006 Cui prodest, 10/18, 2006 Anne de LESELEUC est née en 1927 sous le nom d’Anne-Marie Briois. Elle est actrice, romancière et historienne, connue sous les noms d’Anne Carrère et de Sophie Raynal. Elle épouse Alain de Leseleuc en 1967 et l’aide dans sa carrière jusqu’à la vente du Théâtre de Paris dont il est directeur, en 1975. Elle reprend ensuite des études en archéologie à l’Université de Paris-Sorbonne et passe son Diplôme de l’École du Louvre en 1979  ; elle publie alors plusieurs romans policiers sur la Gaule et la Rome antique, consacrés à l’avocat romain d’origine gauloise Marcus  Ager, descendant de Vercingétorix, sorte de cousin d’Astérix, amateur de poulet farci, de femmes et de cervoise, et qui résout toujours ses énigmes dans ses ultimes plaidoiries au tribunal  : Les vacances de Marcus Ager, 10/18, 2300, 1992, puis 2003 Marcus Ager chez les Rutènes, 10/18, 2384, 1993 Marcus Ager et Laureolus, 10/18, 2471, 1994 Les calendes de septembre, 10/18, 2606, 1995 Le trésor de Boudicca, 10/18, 2810, 1997. Elle écrit aussi des ouvrages historiques sur la Gaule. Steven SAYLOR est né au Texas en 1956  ; toujours fasciné par l’Antiquité romaine, il passe un diplôme d’histoire et de littérature de l’Antiquité à l’Université du Texas et, après avoir été journaliste, il publie plusieurs romans policiers sur la Rome antique, dont le personnage principal est Gordien,  un privé un peu teigneux et son fils Eco, qui s‘attachent à élucider des crimes que l’on attribue  trop facilement à des esclaves ou à des personnages marginaux. Avec eux on parcourt sur un  rythme haletant les villas romaines, les banquets, les jeux du cirque, ou on consulte la sibylle de  Cumes, dans une évocation intéressante de la Rome antique  : Du sang sur Rome, 10/18, 2996, 1998 Les pilleurs du Nil, 10/18, 2017 L’étreinte de Némésis, 10/18, 3064, 1999 L’énigme de Catilina, 10/18, 3099, 2016   Un égyptien dans la ville, 10/18, 3143, 1999 Meurtre sur la voie Appia, 10/18, 3413, 2002, les rivalités entre bandes de populistes pour des élections populaires. Très                                             Le triomphe de César, 10/18, 2015. Voir aussi dans 10/18 les ouvrages de André et Michèle Bonnery, Pierre Combescot, Christian Goudineau, John Maddox Roberts, Cristina Rodriguez, et beaucoup d’autres  : l’histoire romaine a beaucoup inspiré de nombreux auteurs de romans policiers historiques. Sur l’Italie en général Charles EXBRAYAT (Saint-Étienne, 1906-1989), auteur de très nombreux romans essentiellement policiers, et en particulier certains dans la série Tarchini du Masque  : Chewing-gum et spaghetti, 1960 Le plus beau des bersagliers, 1962, Chianti et Coca-Cola, 1966, Le Quintette de Bergame, 1967, Ces sacrées Florentines, 1969 La belle Véronaise, 1972, Des amours compliquées, 1976, Mets tes pantoufles, Roméo,1983 Plusieurs autres romans d’Exbrayat ont pour lieu l’Italie. Il est aussi l’auteur du personnage d’Imogène. Sur le Moyen-âge italien Umberto ECO (Alexandrie, 1932-2016). Ce philosophe, écrivain, sémiologue, écrit un premier roman policier historique en 1980, traduit en français chez Grasset, Il nome della rosa, Le nom de la rose. «  En 1327, la chrétienté est en crise. L'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville se rend dans une abbaye bénédictine du Sud de la France pour participer à une rencontre entre franciscains prônant la pauvreté du Christ et partisans d'un pape amateur de richesses. Dès son arrivée, il se voit prié par l'abbé de découvrir au plus vite la raison de la mort violente d'un de ses moines, retrouvé assassiné. L'inquisiteur Bernard Gui, dont la réputation de cruauté n'est plus à faire, est attendu, et l'abbé craint pour l'avenir de son abbaye. Tel un ancêtre de Sherlock Holmes, Baskerville se met à l'ouvrage, assisté du jeune Adso de Melk. D'autres morts vont venir compliquer sa tâche  ». L’abbaye se trouve dans le sud de la France, mais le livre est plein de références à l’histoire de l’Italie, de l’ordre franciscain, avec des textes (du copié/collé, reconnaît Eco, comme le récit du procès de Fra Michele Minorita à Florence à la fin du XIVe siècle). Eco écrit en 1988 un second roman policier, Il pendolo di Foucault, Le Pendule de Foucault, qui se rapporte aussi en grande partie à l’Italie. Viviane MOORE (Hong-Kong, 1960 - ), photographe, puis journaliste et écrivaine française. Elle écrit des romans policiers historiques, entre autres sur l’Italie,  la Saga de Tancrède le Normand et de son maître spirituel Hughes de Tarse, L’épopée des Normands de Sicile, avec des notes historiques qui permettent de mieux connaître la réalité de la culture sicilienne si particulière du XIIe siècle  : Le peuple du vent, 10/18, 3890, 2006 Les guerriers fauves, 10/18, 3891, 2006 La nef des damnés, 10/18, 4008, 2007 Le hors venu, 10/18, 4084, 2007         Le sang des ombres, 10/18, 4164,  2008, Les dieux dévoreurs, 10/18, 4284, 2009, À l’Orient du monde, 10/18, 4338, 2010, qui achève la saga en 1163.                    Sur la Renaissance italienne Elisabeth EYRE (Londres 1926-) est le nom de plume de deux écrivaines anglaises, Jill Staynes et Margaret Storey, auteurs en particulier d’une série de romans policiers historiques qui ont pour sujet les aventures de Sigismondo, un héros «  grand détective  » accompagné de son serviteur fidèle, Benno, et de son petit chien à une oreille, dans une ville de la Renaissance qui pourrait être Urbino. Entre Commedia dell’Arte et roman policier, personnages mystérieux, histoires terribles et sanglantes, pleines d’humour  : Mort d’une duchesse, 10/18, 3115, 1999, Death of the Duchess, 1991,   Rideau pour le cardinal, 10/18, 3180, 2000, Curtains for the Cardinal, 1992,   Du poison pour le prince, 10/18, 3301, 2001, Poison for the Prince, 1993, Un tueur pour la mariée, 10/18, 2001, Brave for the Bride, 1995, Une hache pour l’abbé, 10/18, 3418, Axa for an Abbot, 1995.                                                Dans l’Italie contemporaine Iain PEARS (Coventry, 1955 - ) est historien de l’art, romancier et auteur de romans policiers. Il est d’abord ouvrier dans une fonderie, puis après avoir fait ses études, il devient professeur à l’Université d’Oxford et journaliste, et il eut un poste de correspondant au Vatican, d’où sa bonne connaissance de l’Italie. Il publie entre autres une série de romans policiers qui évoquent les problèmes de l’art, des vols de tableaux et des trafics existant dans ce domaine. Ses personnages sont le général Taddeo Bottando, la jolie et fine enquêtrice Flavia di Stefano et son fiancé puis mari Jonathan Argyll, employé d’une galerie d’art londonienne  ; ils enquêtent sur des escroqueries, enlèvements d’œuvres d’art, trafics douteux, à Rome ou dans des palais toscans. Bons romans policiers sur un problème de grande actualité en Italie  : L’affaire Raphaël, 10/18, 3365, 1999 (The Raphael Affair, 1991), Le comité Tiziano, 10/18, 3366, 2000 (The Titian Committee, 1992), L’affaire Bernini, 10/18, 3454, 2001 (The Bernini Bust, 1993), Le Jugement dernier, 10/18, 3576, 2003 (The Last Judgment, 1994), Le mystère Giotto, 10/18, 3706, 2003 (Giotto’s Hand, 1995), L’énigme San Giovanni, Belfond, 2004 (Death and Restoration, 1996), Le secret de la Vierge à l’enfant, 10/18, 2006 (The Immaculate Deception, 2000), qui évoque aussi la période des années de plomb, où la    politique se mêle à l‘histoire de l’art. Voir aussi son roman, Le songe de Scipion, Pocket, 2004. À Turin  et au Piémont D’abord trois «  jeunes  » auteurs  : Sabrina FRANCESCONI Ricci capricci e omicidi, 2015  : Une coiffeuse est assassinée dans un petit villa des montagnes piémontaises, et c’est Nicoletta, une journaliste free lance qui va chercher le coupable avec l’aide du Maire, son ami Matteo, et un second assassinat complique l’enquête pendant un Festival d’été sur Pirandello. Flavio MASSAZZA (Province de Turin, 1944) L’ombra del gatto, 2015  :  dans un petit village de la Lomellina, une histoire de crime au lendemain de la guerre, après le retour d’un personnage des prisons de Russie  ; Luca, un jeune écrivain turinois enquête avec une belle jeune fille aux yeux bleus, dans les apparitions régulières d’un chat roux qui semble guider les événements. Lorenzo PAPAGNA  Una sporca faccenda, Qu’est-ce qui se cache dans la mort d’un petit voyou de quartier de Paris  ? C’est l’inspecteur Aulin qui enquête apparemment sans méthode rationnelle, mais qui réussit à découvrir la vérité dans un récit plein d’humour que l’on lit avec plaisir dans ce Paris imaginaire. Ces trois ouvrages paraissent dans la nouvelle collection créée en 2015, «  Piemonte in Giallo  » présentée par La Casa editrice Il punto-Piemonte in Bancarella (Voir le site  :  https://clubdelgiallo.wordpress.com, qui rend compte récemment de la série Squadra criminale donnée en mai par Arte sur la télévision française, avec Valeria Ferro jouée par Miriam Leone. Carlo FRUTTERO (1926-2012) et Franco LUCENTINI (1920-2002) sont mieux connus en France. Ils travaillent en équipe, formant ce qu’on appellera «  la Ditta  », collaborant dans le journalisme et l’écriture de romans policiers et autres, très lus en France  : La donna della domenica, 1972, traduction, La femme du dimanche, 1984 et Points/Seuil, 1999, Il palio delle contrade morte, 1983, Place de Sienne, côté ombre, Points/Seuil, 1985, La prevalenza del cretino, 1985, La prédominance du crétin, Livre de Poche, 1990, L’amante senza dimora fissa, 1986, L’amant sans domicile fixe, Points/Seuil, 1989, Enigma in luogo di mare, 1991, Ce qu’a vu le vent d’ouest, Seuil, 1993, Citons encore Bruno VENTAVOLI, journaliste à la Stampa, et Piero SORIA (Turin, 1944 -), autre collaborateur du même quotidien, créateur du commissaire Lupo. À Milan  et en Lombardie Giorgio SCERBANENKO (1911-1969), est né à Kiev de père ukrainien et de mère italienne. Il est le créateur du personnage de Duca Lamberti, ancien médecin radié de l’Ordre pour euthanasie, qui collabore avec la Préfecture de Milan pour résoudre les crimes les plus noirs et crapuleux de la ville. Il est un des promoteurs du roman policier italien et un des meilleurs auteurs italiens de romans policiers noirs, qui évoquent avec bonheur la réalité de la capitale économique italienne. Il travailla d’abord chez Rizzoli, dut s’enfuir en Suisse en 1943, et revint vivre dans le Frioul après la guerre. Son premier «  giallo  » est de 1940, Sei giorni di preavviso, puis à partir de 1966, il invente le personnage de Duca Lamberti, dont l’aspect très noir contraste avec l’optimisme superficiel de l’époque du boom économique. Il est auteur de nombreux  autres romans. Vénus privée, 10/18, 1603 et Rivages, 2010 (Venere privata, Garzanti, 1966), Les enfants du massacre, 10/18, 1604 et Rivages, 2011 (I ragazzi del massacro, Garzanti, 1968) À tous les râteliers, 10/18, 1605 (Traditori di tutti, Garzanti, 1966), Les Milanais tuent le samedi, 10/18, 1645 et Rivages, 2011 (I milanesi ammazzano al sabato, Garzanti, 1969), Voir aussi  : Les amants du bord de mer, Rivages, 2005 (Al mare con la ragazza, 1950),            Où le soleil ne se lève jamais, Rivages, 2013. Pietro VALPREDA (1933-2002) et Piero COLAPRICO (Putignano, Pouétait devenu danseur professionnel ; il est anarchiste et inculpé comme auteur de l’attentat de la Place Fontana à Milan le 12 décembre 1969  ; en réalité, on sait maintenant que c’était un attentat néofasciste que les policiers et la justice de l’époque ont voulu couvrir en impliquant les anarchistes, et même les communistes le qualifièrent de «  monstre de Piazza Fontana  »  ; il ne fut absous qu’en 1987. Piero Colaprico est journaliste, grand reporter à La Repubblica, auteur de plusieurs livres dont 4 sont traduits en français chez Rivages/Noir. Ils écrivent ensemble Quattro gocce d’acqua piovana, Tropea, 2001, La nevicata dell’85, Tropea, 2001, La primavera dei malmorti, Tropea, 2002, Le indagini del maresciallo Binda, Rizzoli, 2008, où l’adjudant  Binda, un policier honnête qui  enquête dans les milieux populaires et les squats de Milan que Valpreda connaissait bien  ; le  troisième roman évoque aussi la dureté d’une vie carcérale que Valpreda avait expérimentée, et la grande révolte de la prison de San Vittore à Milan. Ils ne sont malheureusement pas traduits en français. Giuseppe GENNA (Milan, 12 décembre 1969) est d’abord, dès son enfance, séduit par la poésie, mais il va bientôt pratiquer le roman noir avec le cycle de 5 romans, dont le personnage principal est l’inspecteur Guido Lopez, livres publiés chez Mondadori, et qui, en même temps sont un portrait politique et historique de l’Italie de la seconde moitié du XXe siècle, que Genna connaît bien pour avoir travaillé plusieurs années pour la Chambre des Députés  : Catrame, 1999, Sous un ciel de plomb, Grasset, 2004, Nel nome di Ishmael, 2001, Au nom d’Ismaël, Grasset, 2003, Non toccare la pelle del drago, 2003, La peau du dragon, Grasset, 2006, Grande Madre Rossa, 2004, non traduit, La teste, 2009, non traduit. Il a publié d’autres ouvrages, dont Il caso Battisti, avec Valerio Evangelisti et Roberto Bui, du groupe Wu Ming (Cf. plus loin). Gianni BIONDILLO (Milan, 1966 -) est scénariste et auteur de romans noirs, dont le personnage central est l’inspecteur Ferraro  : Per cosa si uccide, 2004, Pourquoi tuons-nous, Losfeld, 2006, Con la morte nel cuore, 2005, La mort au cœur, Losfeld, 2009, Il giovane sbirro, 2007, non traduit, Il materiale del killer, 2011, Le matériel du tueur, Métailié, 2013, Cronaca di un suicidio, 2013, non traduit, Nelle mani di Dio, 2014, non traduit. Encore un auteur intéressant qui nous fait vivre les quartiers populaires de Milan et toute la profondeur de la vie sociale et politique de l’Italie contemporaine. Andrea G. PINKETTS (Milan, 1961 -), garçon difficile, journaliste, détective et auteur de romans noirs. Il a d’abord été modèle pour les photos d’Armani, puis, à partir de ses enquêtes journalistiques, il est nommé détective de la ville de Cattolica (Romagne), contribuant à de nombreuses arrestations  ; mais il infiltre aussi les satanistes de Bologne et les SDF de la gare de Milan : Lazzaro, vieni fuori, 1992, Il vizio dell’agnello, 1994, Le vice de l’agneau, Rivages/Noir, 2001, Il senso della frase, 1995, Le sens de la formule, Rivages/Noir, 1998, Il conto dell’ultima cena, 1998, La Madone assassine, Rivages/Thriller, 1999, L’assenza dell’assenzio, 1999, L’absence de l’absynthe, Rivages/Thriller, 2001, Fuggevole Turchese, 2001, Turquoise fugace, Rivages/Thriller, 2005. Ses romans suivants, jusqu’à Mi piace il bar, 2013, n’ont pas été traduits. Sandrone DAZIERI (Crémone, 1964 -) apprend d’abord le métier de cuisinier, puis fait ses études de sciences politiques à Milan, et vit pendant deux ans dans des squats et au Centre Social Autogéré du Leoncavallo  ; restant proche de l’extrême-gauche italienne, il devient ensuite journaliste au Manifesto et publie des romans policiers tout en travaillant à la télévision  : Attenti al gorilla, Mondadori, 1999,   Sandrone & associé, Métailié, 2001, La cura del gorilla, Mondadori, 2000,   Sandrone se soigne, Métailié, 2002, Gorilla blues, Mondadori, 2002,   Le blues de Sandrone, Métailié, 2004, Ucciderai il padre, Mondadori, 2014,   Tu tueras le père, Robert Laffont, 2015. Page suivante
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Danila Comastri Montanari
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