5.2. Situation des femmes
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Des femmes artistes dans la préhistoire ? Il Fatto Quotidiano publie le 25 juin un article de Francesca Polacco, repris en partie d’un article de Virginia Hughes paru sur National Geographic Italia du 13 octobre 2013 (non cité par l’auteure italienne qui en reprend pourtant presque tout le texte sans le mettre entre guillemets …), revue qui était partenaire des travaux de Dean Snow. Ces articles ont suscité des discussions nombreuses, en particulier certains ont posé la question : mais peut-être les empreintes de mains ne désignaient pas celles des auteurs des peintures, ou peut-être étaient-elles celles d’adolescents lors d’un rite de passage à l’état d’homme ? Les « stencils » sont des pochoirs réalisés ainsi : on appliquait sa main sur la paroi de la grotte et on soufflait dessus un colorant. Déjà en 2011, des archéologues américains avaient montré que certains tracés digitaux de la grotte de Rouffignac étaient le fruit du travail d’une petite fille de 5 ans. En France le Journal de la Science du 1er août 2015 a évoqué le problème. Il nous a paru intéressant de traduire malgré tout l’article de Il Fatto Quotidiano, quotidien de grande diffusion. La recherche continue … Comparez votre index et votre annulaire … Et en tout cas, abandonnons tout préjugé « maschilista », c’est ce que veut dire le journal italien. J.G. 2 août 2015 Des décades de dogmes archéologiques révolutionnées : les premiers artistes ? c’étaient des femmes. Des dizaines des dogmes archéologiques révolutionnés. Au contraire de tout ce qu’on a cru jusqu’alors, les artistes les plus anciens étaient des femmes. De récentes études ont révélé en effet qu’une grande partie des anciennes peintures rupestres préhistoriques ont été exécutées par des représentantes du genre féminin, tandis que la plupart des savants a toujours supposé que les auteurs étaient des hommes. C’est l’archéologue Dean Snow, professeur à la Pennsylvania State University, qui a donné l’input à cette nouvelle analyse qui met en discussion ce qui pendant des années a été une certitude. Snow a examiné les contre-empreintes de mains laissées sur les parois de 8 sites différents entre France et Espagne et, simplement en comparant les longueurs de quelques doigts, il est arrivé à la conclusion que les trois quarts des empreintes appartiennent à des mains de femmes. En Argentine, en Afrique, en Australie, dans les grottes du monde entier ont été retrouvées des empreintes de mains, mais les exemples les plus connus et les plus anciens sont certainement les peintures rupestres des cavités françaises et espagnoles exécutées il y a entre 40.000 et 12.000 ans. « Pendant longtemps il y a eu un fort préjugé masculin dans la littérature scientifique », a expliqué Snow qui pour ses études a reçu des fonds du Committee for Research and Exploration de la National Geographic Society. « Beaucoup de gens ont fait des suppositions totalement non motivées sur les auteurs de ces œuvres, et sur les raisons pour lesquelles elles étaient exécutées ». Les archéologues ont trouvé sur les parois des grottes du monde entier des centaines de contours de mains réalisées par la technique du stencil. 2tant donné que nombre des ces premières peintures sont associées à des portraits d’animaux de gibier, comme des bisons, des rennes, des chevaux et des mammouths laineux, beaucoup de chercheurs ont avancé l’hypothèse que c’étaient les chasseurs qui les avaient réalisées, probablement pour raconter leurs entreprises ou comme si c’était une sorte de rite propitiatoire pour améliorer la chasse suivante. La nouvelle découverte suggère exactement le contraire. Certainement dans la plus grande partie des sociétés, ce sont les hommes qui s’occupent de la chasse, mais en réalité ce sont les femmes qui transportaient les proies jusqu’au camp, particulièrement attentives au résultat et soigneuses dans la conservation du gibier. L’étude de Snow, qui a analysé des centaines de graffitis de grottes européennes, a commencé quand il est tombé sur le travail de John Manning, un biologiste britannique que avait découvert que les hommes et les femmes  différent dans la longueur relative des doigts : les femmes tendent à avoir  l’annulaire et l’index de la même longueur, tandis que chez les hommes l‘annulaire est plus long par rapport à l’index. Ainsi il a donné un coup d’œil à un vieux livre de peintures rupestres sur la couverture des quels il y avait le stencil coloré d’une main de la fameuse grotte de Pech Merle au sud de la France. « J’ai regardé cette image et j’ai pensé, si vraiment Manning sait ce qu’il dit, que c’est alors certainement une main féminine », a raconté l’archéologue. À travers un algorithme créé sur la base d’une série de mesures de référence tirée des mains de personnes de descendance européenne qui vivent dans les environs de son université, il a élaboré sa théorie. Partant par exemple de la longueur de la main et du rapport entre index et petit doigt, l’algorithme parvient à prévoir si une empreinte appartient à une main d’homme ou de femme, évidemment avec une marge d’erreur, même si les différences des mains préhistoriques étaient plus marquées. « Il y a vingt mille ans les hommes étaient des hommes et les femmes étaient des femmes », a affirmé Snow. Quelques spécialistes restent sceptiques, d’autres, comme le biologiste évolutionniste R. Dale Guthrie, ont même avancé l’hypothèse que les empreintes appartiennent à des adolescents curieux et aventureux, parce que aux yeux des adultes les grottes apparaissaient comme dangereuses et peu intéressantes. Une autre opinion répandue soutenus principalement par l’archéologue Dave Whistley de ASM Affiliates, est que les artistes étaient  des guérisseurs qui entraient en transe pour communiquer avec le monde des esprits. « La nouvelle étude, cependant, n’exclut pas la théorie des guérisseurs – a ajouté Whistley – parce que dans quelques sociétés de chasseurs-ramasseurs souvent les guérisseurs sont des femmes ou même des transsexuels ». Pour le moment l’unique certitude est que beaucoup de mystères entourent encore ces premières expressions artistiques et « nous croyons comprendre, mais plus nous cherchons, plus nous nous rendons compte de ce qu’il y a de superficiel dans notre compréhension », a déclaré un autre archéologue, Paul Pettittit de l’Université de Durham. Francesca Polacco, Il Fatto Quotidiano, 25 juin 2015.
Empreintes de mains de la grotte El Castillo en Espagne
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