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Savona a écrit un texte nouveau qui cite ou résume diverses parties de la Satire X de Juvénal. da Decimo Giunio Giovenale (Satira X)
Texte original d’Ovide Ecce, Corinna venit, tunica velata recincta,         candida dividua colla tegente coma—                            qualiter in thalamos famosa Semiramis isse         dicitur, et multis Lais amata viris. Deripui tunicam—nec multum rara nocebat ;         pugnabat tunica sed tamen illa tegi. quae cum ita pugnaret, tamquam quae vincere nollet         victa est non aegre proditione sua. ut stetit ante oculos posito velamine nostros,         in toto nusquam corpore menda fuit. quos umeros, quales vidi tetigique lacertos!  forma papillarum quam fuit apta premi !  quam castigato planus sub pectore venter ! quantum et quale latus! quam iuvenale femur! Singula quid referam ? nil non laudabile vidi         et nudam pressi corpus ad usque meum. Cetera quis nescit ? lassi requievimus ambo.   proveniant medii sic mihi saepe dies !
Traduction d’Olivier Sers, Ovide, De l’amour (Les Belles Lettres, 2016, p. 43) Corinne vint voilée, la tunique flottante,       Cheveux pendants couvrant son cou d’albâtre, Telle Sémiramis marchant au lit nuptial,       telle Laïs que tant d’hommes aimèrent. J’arrachai sa tunique, obstacle au vrai diaphane,      Elle luttait, voulait rester vêtue, Luttait mais non comme une femme qui veut vaincre,      Et je vainquis sans peine grâce à elle. Lorsqu’elle se dressa face à moi sans nul voile      Je vis un corps en tous points sans défauts. Quels bras je vis, touchai  ! Les superbes épaules  !      Que ses beaux seins s’offraient bien aux caresses  ! Quel ventre lisse et plat sous sa ferme poitrine !      La jeune cuisse  ! Et que de hanche, et quelle  ! À quoi bon détailler  ? Rien qui ne fût louable !      Elle était nue, je la serrai sur moi, On devine le reste, enfin, las, nous dormîmes,      Puissent souvent nos siestes être telles !
Sapho n’est pas un mythe, mais un personnage historique devenu mythique, poétesse grecque entre 640 et 570 av.J.C. qui devint le symbole de l’homosexualité féminine, d’où le terme « saphique », tandis que  « lesbienne » vient de l’île de Lesbos d’où Sapho était originaire. Cette homosexualité était courante et acceptée dans les mœurs de l’époque. Sapho éduquait des jeunes filles à la musique, à la danse, à la poésie, à la vie sociale, et elle était amoureuse de ses élèves, les initiait à l’érotisme en vue de leur mariage, c’était alors une pratique d’initiation entre adultes et adolescents qui était normale, à partir d’un certain âge : la  pédophilie était interdite ! Sapho aurait été mariée et aurait eu une fille. Il ne nous reste que des fragments de son œuvre considérée dans l’Antiquité comme une des plus élaborées dans le domaine lyrique (la poésie accompagnée d’un instrument à cordes, lire ou cithare), et on la considérait parfois comme une dixième Muse. Vecchioni connaissait bien ces textes, et il en tire sa chanson : les hommes sont comme la mer, et ils ne doivent leur couleur bleue qu’au ciel, les femmes sont comme le ciel. Il se met dans l’image de Sapho qui souffre parce qu’elle est amoureuse d’une de ses élèves qui va se marier. Vecchioni s’inspire peut-être aussi du texte écrit par Giacomo Leopardi en 1822, L’ultimo canto di Saffo, où elle finit par se suicider de désespoir. En 1973, dans son disque Far finta di essere sani, Giorgio Gaber (Milan, 1939-2003) écrit une chanson intitulée Il narciso, mais ce n’est qu’une référence psychologique pour parler des personnes affectées de narcissisme, où l’autre est utilisé comme un objet pour satisfaire leur propre personnalité. Ici, la femme n’est nécessaire que comme objet qui suscite chez le « narcisse » le désir et la jouissance Io, con una donna, ho più coraggio                   Moi avec une femme, j’ai plus de courage mi accarezzo, mi tocco, praticamente mi corteggio  je me caresse, je me touche, pratiquement je me fais la cour mi incammino verso il letto e penso a dopo  je m’achemine vers le lit et je pense à après perché io, con una donna, mi scopo.                   parce que moi, avec une femme, je me baise. Carmen Consoli écrit encore une chanson intitulée Venere, Vénus (dans Confusa e felice, 1997), mais ce n’est qu’une description de femme séduisante d’aujourd’hui, la référence à Vénus se résume en la citation de son nom. Dans un disque suivant (Stato di necessità, 2000), elle écrit Parole di burro où elle cite Narcisse, mais ce n’est qu’un mot destiné à évoquer un personnage contemporain de séducteur qu’appelle de ses vœux la chanteuse. Les noms mythologiques ne sont qu’un prétexte pour raconter des personnages contemporains, sans plus aucune évocation de leur histoire mythologique, ou pour parler de la vie personnelle du compositeur. Toute dimension sociale et politique a disparu de ces textes, toute allusion à l’histoire de l’Italie. C’est le même phénomène que l’on constate dans la chanson de Vinicio Capossela (Hanovre, 1965 - ) Medusa cha cha cha (dans Ovunque proteggi, 2008), où la Méduse n’est plus qu’un nom sans aucun contenu mythologique. L’Antiquité a cessé d’être un miroir permettant de parler de notre époque et des problèmes sociaux et politiques qui furent une référence de la plupart des « cantautori » contemporains ; elle ne disparaît pas de la chanson mais elle ne subsiste que comme référence extérieure à des noms antiques. À l’opposé de cet abandon de référence mythologique, Eugenio Finardi (1952, Milan) traduit une chanson du brésilien Chico Buarque de Hollanda, Le donne di Atene. C’est, dit le site , « une chanson ironique et provocatrice qui est un acte d’accusation très fort non seulement contre le machisme mais surtout contre l’ostentation et l’apothéose que du machisme, toujours rampant dans beaucoup de sociétés humaines, arrive toujours à faire tout régime militaire et dictatorial, avec ses rappels obsessifs à des concepts comme Patrie, Drapeau, Honneur, Orgueil, Race, etc. Et où évidemment la femme n’occupe qu’une place résiduelle et toujours douloureuse, comme ventre qui donne des enfants à la nation, ou comme épouse qui attend le retour de l’aimé des champs de bataille, ou comme veuve inconsolable condamnée à la solitude et au silence, ou comme butin de guerre ou putain pour apaiser les désirs de ces impavides guerriers ». Là encore, le recours à l’Antiquité grecque n’est qu’une façon de dénoncer le fonctionnement de la société d’aujourd’hui. Le donne di Atene                             Les femmes d’Athènes ( Chico Buarque de Hollanda  e Augusto Boal traduzione di Eugenio Finardi e Alberto Camerini Acustica 1993) Dovreste prendere esempio da quelle mogli di Atene          Vous devriez prendre exemple sur ces femmes d’Athènes Che vivon per i loro mariti, orgoglio e razza di Atene          qui vivent pour leurs maris, fierté et race d’Athènes. Tutto il giorno si son profumate                           toute la journée, elles se sont parfumées Lavate nel latte e pettinate per                  lavées dans le lait et peignées pour Esser amate                           être aimées. Se fustigate non piangeranno                   si elles sont battues, elles ne pleureront pas Ma anzi proprio loro imploreranno                   Mais au contraire ce sont elles  qui imploreront Più dure pene                            de plus dures peines : Catene                            des chaînes.         Cercate di prendere esempio da quelle mogli di Atene    Cherchez à prendre exemple sur ces femmes d’Athènes         Che soffron per i loro mariti, potere e forza di Atene            Qui souffrent pour leurs maris, pouvoir et force d’Athènes,         Quando essi partono soldati                     quand ils partent à l’armée,           Intessono lunghi teli ricamati                              elles tissent de longues toiles brodées         Per settimane                              pendant des semaines,         E quando tornano affamati             et quand ils reviennent affamés         Di baci con violenza strappati e                     de baisers arrachés violemment et         Carezze piene                              de caresses pleines         Oscene                              d’obscénités. Dovreste prendere esempio da quelle mogli di Atene          Vous devriez prendre exemple sur ces femmes d’Athènes Che perdonano ai loro mariti, i bravi guerrieri di Atene         qui pardonnent à leurs maris, les braves guerriers  d’Athènes Quando si ingozzano di vino per                   quand ils se gorgent de vin pour Trovare il coraggio di aver vicino                   trouver le courage d’avoir à côté d’eux Altre falene                                    d’autres papillons, Ma poi alla fine della notte, spossati                           mais qui à la fin de la nuit, épuisés, Son quasi sempre ritornati dalle                   sont presque toujours revenus chez loro piccine Elene                                    leurs petites hellènes. Cercate di prendere esempio da quelle mogli di Atene              Cherchez à prendre exemple sur ces femmes d’Athènes        che generano ai loro mariti i nuovi figli di Atene                  qui engendrent pour leurs maris de nouveaux fils d’Athènes  ;        Non hanno alcun gusto ne volontà                            n’ont aucun goût ni aucune volonté        Non han difetti ne qualità                                     elles n’ont ni défauts ni qualités        Lo sanno bene                                             elles le savent bien,        Non hanno sogni ma solo presagi                            elles n’ont pas de rêves mais que des présages        Per i loro uomini e il mare e i naufragi e                            pour leurs hommes et la mer et les naufrages        Belle sirene                                             et les belles sirènes        Morene                                            mauresques. Dovreste prendere esempio da quelle mogli di Atene         Vous devriez prendre exemple sur ces femmes d’Athènes Che temon per i moro mariti, gli eroi e gli amanti                qui craignent pour leurs maris, les héros et les amants di Atene                                                                               d'Athènes Dalle giovani vedove segnate                         aux jeunes veuves marquées E dalle gestanti abbandonate che                                  et aux femmes enceintes abandonnées qui Non fanno scene                                  ne font pas de scènes Vestite del nero di chi é rassegnato                         vêtues du noir de qui est résigné Di chi ha oramai già accettato il Fato                         de qui a désormais déjà accepté le Destin Senza più pene                          sans plus de peines, Sono serene.                                  elles sont sereines. Cercate di prendere esempio da quelle mogli di Atene      Cherchez à prendre exemple sur ces femmes d’Athènes Che vivono per i loro mariti, orgoglio e razza di Atene       qui vivent pour leurs maris, fierté et race d’Athènes. 4) Rome monarchique, républicaine, impériale dans la chanson On ne dispose d’aucun document sur la musique et le chant que pratiquaient les Romains ; on sait pourtant qu’ils chantaient, et du moins au début qu’ils psalmodiaient leurs poésies et leurs pièces de théâtre. Mais c’est surtout à partir du moment où ils entrent en contact avec les Grecs que leur chant se développe. On en a beaucoup de témoignages littéraires, on sait que Néron se produisait en chantant à Naples ; il faudrait aussi se référer à la mythologie grecque : c’est à proximité de l’Italie qu’Ulysse rencontre les sirènes, dont l’une, Parthénopé (celle qui a une voix de jeune fille), serait la fondatrice et la protectrice de Neapolis (Naples), qui en garde un vif souvenir, et montre même dans l’église San Giovanni Maggiore la plaque de son tombeau. Mais la littérature ne remplace pas les partitions et les enregistrements. Mary Beard dans son excellente histoire de Rome (S.P.Q.R., Histoire de l’ancienne Rome, Perrin, 2015), on dépend des auteurs anciens qui écrivaient leur histoire de Rome à partir des écrits des « grands » hommes, de Scipion l’Émilien à Sylla, « Ce qui nous manque, c’est le point de vue de ceux qui ne faisaient pas partie de ce groupe de personnalités hors du commun : les soldats ou électeurs ordinaires, ou encore les femmes – si on excepte les nombreuses fictions qui entourent la figure de Spartacus – et les esclaves (…) Tous restent dans l’ombre, ou, au mieux, jouent les petits rôles (…). Nous ignorons dans quelle mesure le grand nombre continuait de mener une existence plus ou moins ordinaire, pendant que ceux qui occupaient le sommet du pouvoir combattaient à la tête de leurs légions. Ou bien ne faut-il pas plutôt penser que la violence et la désagrégation de l’ordre civil accablaient la plupart du temps la plus grande partie de la population ? » (pp. 253-254). Référons-nous donc à un témoignage plus récent ; il ne nous donnera aucune idée de la musique romaine, mais de ce qu’écrivaient des hommes, qui étaient hors du « sommet » et souvent réprimés par ce sommet : Horace (Quintus Horatius Flaccus, 65-08 av.J.C.) était fils d’un esclave affranchi et Ovide (Publius Ovidius Naso, 43 av.J.C.-17 apr.J.C.) fut relégué par Auguste, qui ne l’aimait pas, sur les bords de la Mer Noire, Properce (Sextus Propertius, 47-16 av.J.C.) était un protégé de Mécène, mais ses terres furent confisquées au moment de la distribution des terres aux vétérans de la légion, Juvénal (Decimus Junius Juvenalis, vers 60-vers 130 apr.J.C.) était aussi fils d’affranchi enrichi, mais disgracié par l’empereur Hadrien ; tous ceux-là étaient des observateurs et des critiques de la vie romaine, d’un point de vue plus populaire ; Caton et l’empereur Marc-Aurèle étaient au contraire des hommes politiques très connus ; Gaius Lucillus (148-102 av. J.C.) fut un poète, ami influent des Scipion, mais qui resta toujours loin de la vie politique romaine.  Virgilio Savona a choisi et traduit ces textes avec des spécialistes de la littérature latine, et les a adaptés à être des chansons, mais en respectant strictement le sens général du passage choisi. Quelle vision de la société romaine ressort de ces chansons ? D’abord une société qui pratique constamment la guerre, c’est le thème qui donne son titre à la réédition du disque : Dove andate ?, demande Horace, vous qui, depuis le meurtre de Remus, dégainez toujours vos épées et qui assassinez vos semblables comme ne le font jamais les loups et les lions. Et il est vrai que l’empire romain s’est construit dans la guerre et la violence. Vous appelez à la guerre comme Hannibal le faisait, voulant conquérir l’Espagne et l’Italie jusqu’au Trastevere (È già nostro nemico, de Caton, Prova a pesare Annibale, de Juvénal) ; et pourtant, demande Juvénal, que pèse Hannibal maintenant qu’il est réduit en cendres  Dove Andate  (Testo  e musica : A. Virgilio Savona da Quinto Orazio Flacco (Epodo VII°) Interprete : Giorgio Gaber Sexus et Politica edizione 1970 - Vedette Edizioni Sciascia, 1981  : Dove andate  ? Duck Record– 2003) Dove dove andate   Où allez-vous donc e perché le vostre spade et pourquoi vos épées sono state sguainate ont-elles été dégainées se nel fodero eran già riposte si elles étaient déjà remises dans leur fourreau ?  Voi credete che sia stato poco Vous croyez que cela a été peu de choses il sangue versato in terra ed in mare le sang versé sur terre et sur mer per trascinare il nemico in catene pour traîner un ennemi enchaîné e per causare le vostre rovine  et pour causer vos ruines ? Nemmeno i lupi nemmeno i leoni Même les loups, même les lions infieriscono sugli animali ne s’acharnent pas sur les animaux della loro stessa specie. de la même espèce. Che cos’è che spinge voi        Qu’est-ce qui vous pousse che cos’è che vi trascina        qu’est-ce qui vous entraîne a placare il desiderio        à apaiser votre désir della violenza ?                de violence ? Nessuno viene a darmi risposta Personne ne vient me répondre, nessuno può sul suo viso         personne ne peut sur son visage nascondere la paura.         cacher sa peur. Siete spinti da un tragico destino Vous êtes poussés par un destin tragique e i fratelli uccidono i fratelli          et les frères tuent les frères fin da quando la terra fu macchiata depuis que le terre fut tachée dal sangue di Remo.         par le sang de Remus. Dove dove andate          Où allez-vous donc e perché le vostre spade         et pourquoi vos épées ont-elles été dégainées sono state sguainate  ont-elles été dégainées se nel fodero eran già riposte          si elles étaient déjà remises dans leur fourreau Voi le avevate soltanto nascoste. Vous n’aviez fait que les cacher. La violence et la guerre sont donc la pratique commune des Romains depuis Remus, c’est-à-dire depuis les origines légendaires de la ville. Le dernier vers n’existe pas chez Horace, il est ajouté par Savona Prova a pesare Annibale (Testo  e musica : A. Virgilio Savona da Decimo Giunio Giovenale (Satira X) Interprete  : Giorgio Gaber Sexus et Politica Prima edizione 1970 - Vedette Edizioni Sciascia, 1981: Dove andate  ? Duck Record– 2003) Prova a pesare Annibale ora che è solo cenere            Essaie de peser Hannibal maintenant qu’il n’est plus que cendres e dimmi quanti grammi la stadera segnerà                   et dis-moi combien de grammes marquera la balance prova a pesare Annibale e tu ti accorgerai                    essaie de peser Hannibal et tu t’apercevras di un grande generale cos’è rimasto ormai                    de ce qui est resté d’un grand général. Eppure l’Africa non gli bastava                      Et pourtant l’Afrique ne lui suffisait pas dal mare oceano fino all’Egitto                                             de la mer océane jusqu’à l’Égypte sanniti e siculi lucani e bruzi                                            ni d’emporter dans un conflit            travolgere in un conflitto.                                                    Samnites et Sicules, Lucaniens et Bruces Volle raggiungere anche la Spagna                     Il voulut atteindre aussi l’Espagne e scavalcare seppe i Pirenei                              et il sut chevaucher les Pyrénées infranse rupi disgregò montagne                             il brisa des roches, désagrégea des montagnes         entrò nel novero dei semidei.                             il entra au nombre des demi-dieux Ma oggi prova a pesare Annibale                                       Mais aujourd’hui essaie de peser Hannibal ora che è solo cenere     .                                                e dimmi quanti grammi la stadera segnerà prova a pesare Annibale e tu ti accorgerai di un grande generale cos’è rimasto ormai. Se già teneva l’Italia succube                   S’il tenait déjà l’Italie sous lui non gli bastava quella condizione                   cette condition ne lui suffisait pas voleva giungere fino a Trastevere                    il voulait arriver jusqu’au Tibre con acrobatica penetrazione.                   dans une pénétration acrobatique. Anche se aveva un occhio inutile                         Même s’il avait un œil inutile  terrorizzava i ricchi ed i plebei                         il terrorisait les riches et les plébéiens e cavalcando sopra un elefante                  et en chevauchant sur un éléphant lui se ne andava a caccia di trofei.                        il s’en allait en chasse de trophées. Ma oggi prova a pesare Annibale ora che è solo cenere    Mais aujourd’hui essaie …… e dimmi quanti grammi la stadera segnerà prova a pesare Annibale e tu ti accorgerai di un grande generale cos’è rimasto ormai. Prova a pesare Annibale ora che è solo cenere. e dimmi quanti grammi la stadera segnerà prova a pesare Annibale e tu ti accorgerai di un grande generale cos’è rimasto ormai. La référence à Hannibal (249-183 av.J.C.) est présente dans plusieurs chansons. Ce fut un des plus grands ennemis de Rome, qu’il aurait pu détruire : c’est l’occasion de citer plusieurs peuples pré romains, les Samnites, les Lucaniens, les Bruttiens, les Sicules. Pour rejoindre l’Italie, il passa par l’Espagne, déjà en partie reconquise par son père Hasdrubal, et la légende racontée par Tite-Live disait que pour passer les montagnes des Pyrénées, il brûla d’immenses forêts, puis fit répandre du vinaigre sur les tisons ardents pour faire éclater les pierres. Dans le texte latin, il voulait arriver non jusqu’au lac Trasimène, au nord de Rome, mais jusqu’à la Suburra, le quartier populaire de Rome, donc prendre la ville elle- même, à l’aide de ses éléphants. Mais que reste-t-il de ce «  semi-dieu  », de ce chasseur acrobatique de trophées ?  : tu verras que de lui non plus il ne reste rien aujourd’hui, il n’est plus que cendres et il ne pèse plus rien. Le groupe napolitain Almamegretta (Anime migranti), formé en 1988, a écrit en 1993 une chanson provocatrice sur l’arrivée et la présence d’Hannibal, « grand général noir »  : les Afro-américains restèrent peu de temps en Europe à la fin de la guerre et ils ont laissé une quantité d’enfants noirs, alors imaginez combien a pu en laisser Hannibal durant ses 15 ans de vie en Italie du Sud. Nous avons tous un peu de sang carthaginois dans les veines, nous sommes tous fils d’Hannibal. FIGLI DI ANNIBALE (Almamegretta Anima migrante, Anagrumba, 1996) Annibale grande generale nero                      Hannibal, grand général noir Con una schiera di elefanti attraversasti le Alpi               avec une troupe d’éléphant tu traversas les Alpes e ne uscisti tutto intero.                       et tu en sortis tout entier. A quei tempi gli Europei non riuscivano               En ce temps-là les Européens n’arrivaient pas a passare neanche a piedi.               à passer même à pied. Ma tu Annibale grande generale nero               Mais toi Hannibal grand général noir tu le passasti con un mare di elefanti               tu les traversas avec une mer d’éléphants. Lo sapete quanto sono grossi e lenti gli elefanti  ?       Vous savez comme ils sont gros et lents les éléphants Eppure Annibale gli fece passare le Alpi               et pourtant Hannibal leur a fait traverser les Alpes con novantamila uomini africani.               Avec quatre-vingt dix mille hommes africains. Annibale sconfisse i Romani restò in Italia               Hannibal a vaincu les Romains, il est resté en Italie da padrone per quindici o vent’anni.               En maître pendant quinze ou vingt ans. Ecco perché molti Italiani hanno la pelle scura                Voilà pourquoi beaucoup d’Italiens ont la peau sombre Ecco perché molti Italiani hanno i capelli scuri               voilà pourquoi beaucoup d’Italiens ont les cheveux sombres Un po’ del sangue di Annibale è rimasto               Un peu de sang d’Hannibal est resté a tutti quanti nelle vene sì è rimasto               dans nos veines à nous tous, oui, il est resté a tutti quanti nelle vene                        à nous tous dans nos veines. Nessuno può dirmi  : stai dicendo una menzogna       Personne ne peut me dire : tu es en train de dire un mensonge No, se conosci la tua storia                Non, si tu connais ton histoire sai da dove viene il colore del sangue        tu sais d’où vient la couleur du sang Che ti scorre nelle vene                         qui court dans tes veines. Durante la guerra pochi afroamericani                 Pendant la guerre, un petit nombre d’afro américains riempirono l’Europa di bambini neri                 ont rempli l’Europe d’enfants noirs Cosa credete potessero mai fare                 Que croyez-vous donc qu’a pu faire in venti anni di dominio militare                          en vingt ans de domination militaire Un’armata di Africani in Italia meridionale                 une armée d’Africains en Italie du Sud un’ armata di Africani in Italia meridionale                 une armée d’Africains en Italie du Sud Ecco perché ecco perché noi siamo figli di Annibale         Voilà pourquoi nous sommes des enfants d’Hannibal Meridionali figli di Annibale                 des méridionaux enfants d’Hannibal sangue mediterraneo figli di Annibale.                 De sang méditerranéen, enfants d’Hannibal. Un autre élément mis en valeur est la division de la société en classes et la domination de la classe des maîtres sur les classes de tous ceux qui en dépendaient, esclaves, femmes, clients, etc. ; les riches se sentaient supérieurs aux pauvres, les méprisaient et les exploitaient au maximum, dès la Monarchie des premiers siècles de la ville ; et Juvénal écrit une satire terrible contre ceux qui ont une table d’ivoire et veulent la montrer, mais chez qui on mange si mal (Il tavolo  d’avorio). Elle est sans doute actuelle ! Il tavolo d’avorio                                                                                        La table d’ivoire Testo  e musica : A. Virgilio Savona Interprete  : Giorgio Gaber Sexus e Politica Prima edizione 1970 - Vedette Edizioni Sciascia, 1981  : Dove andate  ? Duck Record– 2003) Se vai nelle case ricche la cena non sa di niente Si tu vas dans les maisons riches, cela n’a pas de goût il pesce non sa di niente la carne non sa di niente le poisson n’a pas de goût, la viande n’a pas de goût persino profumi e fiori emanano solo puzza         même les parfums et les fleurs n’émanent que puanteur se non ci si siede tutti a un tavolo d’avorio         si on ne s’assoit pas tous à une table d’ivoire Un tavolo d’avorio su un leopardo d’avorio                 Une table d’ivoire sur un léopard d’ivoire con la bocca spalancata una bocca smisurata                 la bouche grande ouverte, bouche démesurée un tavolo comprato alle porte d’Egitto                  une table achetée près des portes d’Égypte  bel tavolo elegante fatto con denti d’elefante.                 Belle table élégante faite de dents d’éléphant. A me che non ho d’avorio nemmeno pedine e dadi         Moi qui n’ai en ivoire pas un pion, pas un dé né manici di coltelli son d’osso persino quelli         ni manches de couteaux, même ceux-ci sont en os, non è capitato mai di avere pietanze marce jamais il ne m’arrive d’avoir des plats moisis. per me non è mai un disastro il sapore di un pollastro. Pour moi n’est pas désastre la saveur d’un poulet. Non ho il tavolo d’avorio su un leopardo d’avorio          Une table d’ivoire ….  la bocca spalancata una bocca smisurata non ho il tavolo comprato alle porte d’Egitto un bel tavolo elegante fatto con denti d’elefante. Mi manca persino un servo che squarti montoni e lepri            Pas même un serviteur qui découpe moutons et lièvres che squarti manzi e maiali con tecniche speciali                      bœufs et cochons avec des techniques spéciales però quando mangio io nell’aria senti un profumo            pourtant quand moi je mange je sens dans l’air un parfum profumo che si afferra per tutta la Suburra.                     un parfum qui saisit toute la Suburra. Non ho il tavolo d’avorio su un leopardo d’avorio con la bocca spalancata una bocca smisurata non ho il tavolo comprato alle porte d’Egitto un bel tavolo elegante fatto con denti d’elefante. Non ho il tavolo d’avorio su un leopardo d’avorio con la bocca spalancata una bocca smisurata non ho il tavolo comprato alle porte d’Egitto un bel tavolo elegante fatto con denti d’elefante. Juvénal reproche ici aux riches patriciens de gaspiller leur fortune dans des banquets somptueux pour montrer leur opulence, et ils font installer chez eux des tables coûteuses faites de produits importés d’Égypte, mais le menu est mauvais, n’a aucun goût ; tandis que lui, dit Juvénal, dont les couteaux n’ont que des manches d’os, il mange modestement du poulet, mais il est bon et quand il mange, on sent chez lui un parfum de « Suburra » : c’était le quartier le plus populaire de Rome. C’est absurde de se comporter ainsi, disent les poètes, car de toute façon, nous mourrons tous, les riches comme les pauvres, nous serons tous sous terre, et les pleurs des autres ne rouvriront pas les portes de nos tombeaux (È inutile piangere, Ragiona amico mio). Gaius Titius souligne l’incompétence et l’inutilité des magistrats qui font semblant de juger tandis qu’ils se remplissent la panse de bon vin et qu’ils vont uriner au lieu d’écouter les plaignants  (I magistrati) ; et Gaius Lucillus se moque de la mode  « grecque » qui gagne les riches, pourtant d’origine romaine ou sabine (Anche se sei compaesano di Ponzio e di Titano). Anche se sei compaesano di Ponzio e di Tritano   (Testo  e musica : A. Virgilio Savona da Gaio Lucillo (Frammenti) Interprete : Giorgio Gaber Sexus et Politica Prima edizione 1970 - Vedette Edizioni Sciascia, 1981 : Dove andate ? Duck Record– 2003) Tu hai sempre voluto Tu as toujours voulu esser chiamato greco être appelé grec anche se sei romano même si tu es romain anche se sei sabino. Même si tu es sabin. Anche se sei compaesano                          Même si tu es compatriote di Ponzio e di Tritano  de Ponzio et de Tritano anche se sei compaesano di Ponzio e di Tritano Quindi quando t’incontro Donc quand je te rencontre se ti saluto in greco si je te salue en grec tutta quanta la gente tous les gens ti dice «  xaire  » in greco.  te disent «  salut  » en grec. Anche se sei compaesano di Ponzio e di Tritano anche se sei compaesano  di Ponzio e di Tritano Questa tua malattia            Ta maladie detta esterofilia            d’être estérophile ti ha reso poco a poco    a fait de toi peu à peu il mio più gran nemico.    Mon plus grand ennemi. Anche se sei compaesano di Ponzio e di Tritano anche se sei compaesano  Ponzio e di Tritano. Lucillus reprend un thème très important, les rapports entre Rome et la Grèce. La présence romaine fut effective en Grèce dès le IIIe siècle av.J.C., puis les Romains conquirent la Macédoine et en 146 av.J.C., la péninsule devint protectorat romain, ainsi que les îles de la mer Égée en 133 av.J.C. ; Lucius Cornelius Sylla (138-78 av.J.C.) écrase les dernières cités révoltées, et la Grèce devint possession romaine, tout en gardant une relative indépendance. Mais la littérature et la culture grecques exercèrent une influence fondamentale sur Rome et la mode de l’hellénisme se développa, créant une sorte de snobisme, critiqué    ici : même qui était romain ou sabin, même qui s’appelait Ponzio ou Tritano, noms clairement romains, voulait être pris pour un grec, et on lui disait « xaire », forme grecque de « salve » pour le saluer. Au fond, la seule chose agréable de la vie, c’est l’amour, et Savona nous gratifie de deux poésies d’Ovide, Corinna, dont il arrange un peu le texte latin, mais en respectant parfaitement son sens, et Donne credetemi, qui est un résumé du Livre III de l’Art d’aimer, où Ovide explique aux femmes comment se comporter, quelles positions choisir quand elles reçoivent leur amant, selon la forme, les qualités ou les défauts de leur corps, de leur visage, de leurs flancs ou de leurs seins, et puis il leur conseille de toujours feindre le plaisir,  de ne jamais ouvrir grand les fenêtres et de ne jamais demander à leur amant un cadeau de trop grand prix … une recette pour le plus profond plaisir d’amour ! Savona a été encore plus inventif qu’Ovide pour chanter cette Corinne qui suscita une passion chez le jeune poète latin, sans que l’on sache pourtant s’il s’agissait d’une fantaisie littéraire ou d’une femme réelle, une sorte d’anticipation de la Laura de Pétrarque ! Cette chanson reste un texte machiste, écrite par un homme pour des hommes, évoquant la jouissance d’un mâle dans la contemplation et la possession du corps splendide et nu d’une jeune femme formellement non consentante, mais les femmes, vous savez, sont toujours au fond consentantes … : Corinna (Testo  e musica : A. Virgilio Savona Da Publio Ovidio Nasone (Amores, Libro I, Elegia V) Interprete  : Giorgio Gaber Sexus et Politica Prima edizione 1970 - Vedette            Edizioni Sciascia, 1981 : Dove andate  ?            Duck Record– 2003) Viva Corinna che arriva vestita                         Vive Corinne qui arrive vêtue della sua tunica trasparente                              de sa tunique transparente collo coperto da bruni capelli                                                                                                : di fronte a lei Semiramide è niente                   face à elle, Sémiramis n’est rien.              Strapparle di dosso la veste                           Lui arracher son vêtement              credetemi fu una battaglia                              croyez-moi, ce fut une bataille              voleva far la difficile                                        elle voulait faire la difficile,             quella soave canaglia                                     cette douce canaille. Fingeva di far resistenza                                 Elle feignait de résister fingeva di essere incerta                                 elle feignait d’être incertaine lottava divinamente                                         elle luttait divinement per rimanere coperta                                      pour rester couverte              Viva Corinna che arriva vestita                       Vive Corinne qui arrive …              della sua tunica trasparente             collo coperto da bruni capelli             di fronte a lei Semiramide è niente E’ chiaro che lei si batteva                             Il est clair qu’elle se battait col fine di essere vinta                                   dans le but d’être vaincue difatti senza fatica                                          de fait sans peine presto rimase discinta                                    elle fut bientôt déshabillée                    Rimase davanti ai miei occhi                                Elle resta devant mes yeux          ed io innamorato guardavo                                   et moi je regardais avec amour         per quanti sforzi facessi                                         malgré tous mes efforts         nessun difetto trovavo.                                           je ne trouvais aucun défaut. Viva Corinna che arriva vestita                       Vive Corinne qui arrive … della sua tunica trasparente collo coperto da bruni capelli di fronte a lei Semiramide è niente          Vi giuro non è umanamente                                   Je vous jure qu’il n’est pas possible          possibile la descrizione                                           humainement de la décrire          non è possibile                                                        il n’est pas possible d’en faire          una classificazione.                                                 une classification I seni eran come un invito                               Ses seins étaient comme une invite a farne un sapiente maneggio                        à en faire un savant maniement le spalle e le floride braccia                            ses épaules et ses bras bien en chair chiedevano un dolce massaggio                    demandaient un doux massage.          Viva Corinna che arriva vestita                                 Vive Corinne qui arrive …          della sua tunica trasparente          collo coperto da bruni capelli          di fronte a lei Semiramide è niente E sotto le turgide poppe                                  Et sous ses seins gonflés la pelle era candida e liscia                             la peau était blanche et lisse. com’erano splendidi i fianchi                           Comme ses flancs étaient splendides,    com’era fresca la coscia                                 Comme sa cuisse était fraîche !          Stringendola tra le mie braccia                                  En la serrant dans mes bras          del morbido mi resi conto                                           je me rendis compte de sa douceur          e il resto lo indovinate                                                et le reste vous le devinez          è chiaro che non lo racconto.                                    Il est clair que je ne le raconte pas. Viva Corinna che arriva vestita                        Vive Corinne qui arrive … della sua tunica trasparente collo coperto da bruni capelli di fronte a lei Semiramide è niente           Poi quando giunse la fine                                          Puis, quand arriva la fin          stanchi e felici ci riposammo                                      fatigués et heureux, nous nous reposâmes         e come due innamorati                                               et comme deux amoureux             favole ci raccontammo                                                des fables nous nous racontâmes. Vi prego se voi volete                                       Je vous en prie si vous voulez farmi un augurio non esitate                             me faire un souhait n’hésitez pas e ditemi che come questa                                 et dites-moi que comme celle-ci avrò centomila giornate                                     j’aurai cent mille journées.           Viva Corinna che arriva vestita                                  Vive Corinne qui arrive …           della sua tunica trasparente          collo coperto da bruni capelli          di fronte a lei Semiramide è niente Viva Corinna Viva Corinna                                 Vive Corinne, vive Corinne Viva Corinna Viva Corinna.                                Vive Corinne, vive Corinne Franco Battiato a écrit aussi une belle chanson sur la haine de Rome pour Carthage, à partir d’un texte de Properce traduit par le Professeur Angelo Arioli ; on souligne à propos de ce texte l’antimilitarisme fréquent chez les poètes classiques de l’âge d’Auguste, même quand ils appartenaient au cercle de Mécène, l’ami d’Auguste. Delenda Carthago Testo  : Angelo Arioli Musica  : Franco Battiato Testo latino tratto dal III libro delle Elegie di Properzio Caffè de la Paix 1993) Per terre ignote vanno le nostre legioni Sur des terres inconnues vont nos légions a fondare colonie a immagine di Roma fonder des colonies à l’image de Rome   »Delenda Carthago  »                        « Delenda Carthago ». con le dita colorate di henna su patrizi triclini          Les doigts colorés de henné sur des triclinium patriciens si gustano carni speziate d’aromi d’Oriente ;          on déguste des viandes épicées d’arômes d’Orient  ; in calici finemente screziati frusciano i vini,                  dans des calices finement bigarrés bruissent les vins, le rose, il miele.                  Les roses, le miel. Nei circhi e negli stadi                  Dans les cirques et dans les stades s’ammassano turbe stravolte                  s’amassent des foules dénaturées a celebrare riti di sangue.                           pour célébrer des rites de sang ....Conferendis pecuniis ergo sollicitae tu causa, pecunia, vitae ! per te immaturum mortis adimus iter; tu vitiis hominum crudelia pabula praebes, semina curarum de capite orta tuo. “....per ammassare ricchezze,          pour amasser des richesses sei tu, denaro, la causa di una vita agitata ! c’est toi, argent, la cause d’une vie agitée ! a causa tua prendiamo prima del tempo la strada à cause de toi, nous prenons trop tôt la route della morte ;                                                                    de la mort ; ai vizi degli uomini fornisci dei crudeli pascoli, aux vices des hommes tu fournis de cruels paturages, dalla tua testa germogliano i semi degli affanni.”         de ta tête germent les semis des malheurs. Un autre intérêt de la vie romaine était les bains qui étaient quotidiens pour les Romains. Seuls les riches avaient des bains privés dans leur villa ; pour les autres avaient été créés des quantités de bains publics, les « thermes » : le recensement d’Agrippa de 33 av.J.C. en comptait 170 à Rome, et plus tard Pline l’Ancien a renoncé à les compter  ; ils étaient peu chers et parfois gratuits ; les femmes y étaient admises soit dans des bains particuliers ou à des heures différentes, soit en commun avec les autres, ce qui provoqua des scandales, l’époque ne connaissant pas le « maillot de bain », on se baignait nus ; mais le coût était souvent double pour les femmes. L’intérêt des Thermes était non seulement le bain, mais aussi les sports, la culture (il y avait souvent des bibliothèques, des expositions de statues, etc.), la promenade, les rencontres sur les portiques. Un des jeux très en vogue était celui de la balle qu’évoque la chanson ; les horaires étaient réglementés par les édiles publics, et la « troisième heure » était souvent celle (moins chaude) où on commençait à pratiquer les jeux. Les Thermes les plus célèbres parmi ceux qui nous restent sont ceux dits de Caracalla, construits au début du IIIe s. apr.J.C., d’une magnificence extraordinaire. Les Thermes sont souvent considérés comme un des plus grands bienfaits apportés au peuple par l’Empire Romain (1) . Le personnage dit ne pas savoir qui est Caracalla, il sait par contre l’importance de ces   thermes ; mais y eut-il des poissons dans les piscines ? ALLE TERME DI CARACALLA (Jean Savàr - Pinchi (Giuseppe Peretti)-NinoRavasini Interprete  : Clara Jaione Orchestra ritmo melodica diretta dal Maestro Armando Fragna ; Cetra DC 4987, 1949) Tutta la storia romana          Toute l’histoire romaine vicina e lontana, mi par di sognar.          Proche ou lointaine, il me semble rêver. E fra i ruderi che son li da millenni          et dans les ruines qui sont là depuis des siècles la notte e il dì, mi rimetto a fantasticare così.      Le jour et la nuit, je me remets à fantasmer ainsi. Alle Terme di Caracalla Aux Thermes de Caracalla  i romani giocavano a palla, les Romains jouaient à la balle, dopo il bagno verso le tre après le bain vers trois heures tira, tira a me, che la tiro a te, tire, tire vers moi, et je la tire vers toi, o con le mani o coi piè. ou avec les mains ou avec les pieds. Alle Terme di Caracalla Aux Thermes de Caracalla forse i pesci venivano a galla, peut-être que les poissons venaient à la surface ogni notte verso le tre toutes les nuits vers trois heures tira, tira a me, che la tiro a te, tire, tire, et je la tire vers toi, poi si pescavan da se. Puis ils se pêchaient eux-mêmes. Poi ripenso agli Orazi e Curiazi, Puis je repense aux Horaces et aux Curiaces ai guerrieri che non ci son più, aux guerriers qui ne sont plus là a Poppea, a Nerone, ai Patrizi, à Poppée, à Néron, aux Patriciens, ma non so Caracalla chi fu. Mais Caracalla, je ne sais pas qui c’était. Alle Terme di Caracalla Aux Thermes de Caracalla i romani giocavano a palla, les Romains jouaient à la balle, dopo il bagno verso le tre après le bain vers trois heures tira, tira a me, che la tiro a te, tire, tire vers moi, et je la tire vers toi, e poi gridavan : Olè! Et puis ils criaient  : Holé  ! Dopo il bagno verso le tre Après le bain vers trois heures tira, tira a me, che la tiro a te, tire, tire vers moi, et je la tire vers toi, Ogni notte verso le tre toutes les nuits vers trois heures tira, tira a me, che la tiro a te. Tire, tire vers moi, et je la tire vers toi. Oggigiorno però a Caracalla  : Au jour  d’aujourd’hui pourtant à Caracalla «  Una furtiva lacrima  » «  Une furtive larme  » nella notte si sente cantar. J’entends chanter dans la nuit. «  Una voce poco fa  » «  Une voix il y a peu de temps  » come un eco risponde alla folla. Comme un écho répond à la foule. «  Chi mi prega in tal momento  » «  Qui me prie dans un tel moment  » Caracalla si mette a gridar. Se met à crier Caracalla. Alle Terme di Caracalla, Aux Thermes de Caracalla, alla notte la luna è già bella, à la nuit la lune est déjà belle, al ritorno cantiamo insiem au retour nous chantons ensemble caro, caro ben, caro, caro ben, cher, cher amour, cher amour, sempre felici sarem. Nous serons toujours heureux. Sempre felici sarem. Olè! Toujours heureux nous serons. Holé !
Traduction du texte latin d’Horace Où courez-vous, malheureux ? pourquoi armer vos mains criminelles de ces épées remises naguère dans le fourreau ? Trouvez-vous donc que, sur les champs de bataille, sur la mer, ait été répandu trop peu de sang latin  ? Et pourquoi  ? pour que le soldat romain brûlât les superbes tours de notre rivale Carthage ; pour que le Breton, encore à l'abri de nos armes, descendît, chargé de fers, la voie Sacrée ?   Non : pour qu'exauçant les vœux des Parthes, cette ville s'immolât de sa propre main. Mais jamais les loups, les lions n'ont montré contre leur espèce tant de cruauté. Qui vous pousse ? Est-ce fureur aveugle, entraînement fatal, crime à expier  ?... répondez !... Ils gardent le silence ; la pâleur blanchit leurs fronts  ; leurs âmes semblent interdites. C’est donc vrai ? c'est le courroux du destin qui poursuit sur les Romains le châtiment d'un fratricide, du jour où a coulé sur la terre, pour la malédiction de ses neveux, le sang innocent de Rémus. Juvénal, Extrait de la Satire X, Traduction du texte latin Suis-moi ! Pèse Hannibal : sa poussière immortelle Dans le creux de ta main, dis-nous, quel poids a-t-elle ? Le voilà donc cet homme, orgueilleux souvenir, Que le monde africain ne pouvait contenir, De l’océan du Maure à ces plages arides Où l’éléphant bondit dans les sables torrides ! Il prend l’Espagne, il court, et ce triomphateur Des monts Pyrénéens a franchi la hauteur.  Les Alpes vainement dressent leurs murs de glace : Il perça et fendit les rocs, et les changea de place ! Il marche ; l’Italie est déjà dans sa main ; Ses larges pas toujours dévorent le chemin. «  Je n’ai rien fait, dit-il, Rome, si mes  Sous les béliers d’airain, ne fracassent tes portes  Allons, Carthaginois, ni trêve, ni repos !  Dans Suburre croulante arborons nos drapeaux !  »