Histoire de la région Ombrie - 5° partie - Perugia - suite
ANNEXE
HIPPOLYTE TAINE, Voyage en Italie, Tome II, Florence et Venise, Paris, Librairie Hachette,
4e édition, 1881, pp. 8-19.
(Les illustrations ont été ajoutées par nous)
Pérouse, 3 avril 1864.
C'est une vieille ville du moyen âge, ville de défense et de refuge, posée sur un plateau escarpé, d'où toute la vallée se découvre. Des portions de mur sont antiques ; plusieurs
fondations de portes sont étrusques ; l'âge féodal y a mis ses tours et ses bastions. La plupart des rues sont en pente, et des passages voûtés y font des défilés sombres. Souvent
une maison enjambe la rue ; le premier étage va se continuer dans celui qui fait face ; de grandes murailles de briques roussies, sans fenêtres, semblent des restes de forteresses.
Vingt débris y mettent devant l'imagination la cité féodale et républicaine la noire porte San-Agostino énorme donjon de pierres tellement ravagées et rongées qu'on dirait une caverne
naturelle, et tout au sommet une terrasse soutenue par de jolies colonnettes encore romaines, délicates créatures, premières idées d'élégance et d'art qui fleurissent au milieu des
dangers et des haines du moyen âge ; le palazzo del Governo sévère et massif comme il est fallait pour les batailles et les
séditions des rues, mais avec un gracieux portail où s'enroulent des torsades de pierre et des cordons de sincères et naïves
figures sculptées; des formes gothiques et des réminiscences latines ; des cloîtres d'arcades superposées et de hautes tours
d'églises en briques noircies par le temps ; des sculptures de la première renaissance, celles des treizième et quatorzième
siècles, la plus original et la plus vivante de toutes ; une fontaine d'Arnolfo di Lapo, de Nicolas et de Jean de Pise, un tombeau
de Benoît XI, encore par Jean de Pise. Rien de plus charmant que ce premier élan de la vive invention et de la pensée
moderne à demi engagées dans la tradition gothique. Le pape est couché sur un lit, dans une alcôve de marbre dont deux
petits anges tirent les rideaux. Au-dessus, dans une arcade ogivale, la Vierge et deux saints sont debout pour recueillir son
âme. On ne peut rendre avec des paroles l'expression étonnée, enfantine et douloureuse de la Vierge; le sculpteur avait vu
quelque jeune fille en larmes au chevet de sa mère mourante, et, tout entier à son impression, librement, sans réminiscence de
l'antique, sans contrainte d'école, il exprimait son sentiment. Ce sont ces paroles spontanées qui font d'une œuvre d'art une
chose éternelle ; on les entend à travers cinq siècles aussi nettement qu'au premier jour ;
enfin, à travers l'oppression féodale et monastique, l'homme parle, et l'on écoute le cri
personnel d'une âme indépendante et complète. Les moindres œuvres de ce premier âge
de la sculpture vous arrêtent sur vos pieds et vous tiennent en place il semble qu'on
entende une voix réelle et vibrante...
Après Michel-Ange, les types sont fixés ; on ne fait plus qu'arranger ou purifier une forme
arrêtée ou prescrite. Avant lui et jusqu'au milieu du quinzième siècle, chaque artiste,
comme chaque citoyen, est lui-même ; la mode et la convention ne s'imposent ni aux génies ni aux caractères chacun est debout devant la nature,
avec son sentiment propre, et vous voyez surgir des figures aussi diversifiées et aussi originales dans les arts que dans la vie.
On chantait la messe dans la cathédrale, et je n'ai pu regarder qu'un tombeau d'évêque à l'entrée. Sous l'évêque couché (1451) sont quatre
femmes qui tiennent deux vases, une épée, un livre, d'une simplicité et d'une largeur admirables, avec une ample figure et une magnifique
abondance de cheveux, réelles pourtant, et qui ne sont qu'une empreinte plus noble d'un moule dont la vraie nature s'est servie. Être soi-même,
par soi-même, par soi seul, sans réserve et jusqu'au bout, y a-t-il un autre précepte dans l'art et dans la vie ? C'est par ce précepte et cet instinct
que l'homme moderne s'est fait et a défait le moyen âge. Voilà les rêveries qu'on emporte avec soi en errant dans ces rues baroques,
montueuses, bossuées, dans ces couloirs escarpés, dallés de briques, traversés d'arêtes pour retenir les pieds, parmi ces étranges bâtiments où
l'imprévu et l'irrégularité de l'antique vie municipale et seigneuriale éclatent à peine atténués par les rares redressements de la police moderne. Au
quatorzième siècle, Pérouse était une république démocratique et guerrière qui combattait et conquérait ses voisins. Les nobles étaient écartés
des emplois, et cent quarante-cinq d'entre eux complotaient le massacre des magistrats, on les pendait ou on les chassait. Il y avait sur le territoire
cent vingt châteaux et quatre-vingts villages fortifiés. Des gentilshommes condottieri s'y maintenaient indépendants et faisaient la guerre à la ville.
A Pérouse, des gentilshommes étaient condottieri. le principal, Biordo de Michelotti, prenant trop d'autorité était assassiné dans sa maison par
l'abbé de Saint-Pierre. Assiégés par Braccio de Montone, les Pérousins sautaient du haut des murs ou se faisaient descendre avec des cordes
pour combattre de près les soldats qui les défiaient. Parmi de pareilles mœurs, les âmes se maintiennent vivantes, et le sol est tout labouré pour
faire germer les arts.
La peinture, Angelico, Pérugin.
Mais quel contraste entre ces arts et ces mœurs ! On a rassemblé à la pinacothèque les tableaux de l'école dont Pérouse est le centre, elle est toute mystique ; il semble qu'Assise et
sa piété séraphique y aient pris le gouvernement des intelligences. Dans cette barbarie, c'était le seul centre de pensée ; il n'y en avait pas beaucoup au moyen âge, et chacun d'eux
étendait sa domination autour de lui. Fra Angelico de Fiesole, chassé de Florence, est venu vivre près d'ici pendant sept et il a travaillé ici même. Il y était mieux que dans sa Florence
païenne, et c'est lui qui attire les yeux d'abord. Il semble en le regardant qu'on lise L’Imitation de Jésus-Christ,- sur les fonds d'or, les pures et douces figures respirent avec une
quiétude muette, comme des roses immaculées dans les jardins du paradis. Je me rappelle une Annonciation de lui en deux cadres. La Vierge est la candeur, la douceur même, la
physionomie est presque allemande, et les deux belles mains sont si religieusement jointes ! L'ange aux cheveux bouclés à genoux devant elle semble presque une jeune fille
souriante, un peu bornée, et qui sort de la maison de sa mère. Tout à côté, dans la Nativité, devant le délicat petit Jésus aux yeux rêveurs, deux anges en longue robe apportent des
fleurs ; ils sont si jeunes et pourtant si graves ! Voilà des délicatesses que les peintres ultérieurs ne retrouveront pas. Un sentiment est une chose infinie et incommunicable ; aucune
érudition et aucun effort ne peuvent le reproduire tout entier ; il y a dans la vraie piété des réserves, des pudeurs, par suite des arrangements de draperies, des choix d'accessoires
que les plus savants maîtres, un siècle plus tard, ne connaîtront plus.
Par exemple, dans une Annonciation du Pérugin, qui est tout près de là, le tableau représente non pas un petit oratoire secret, mais
une grande cour. La Vierge est debout, effrayée, mais non pas seule il y a deux anges derrière elle, et deux autres derrière Gabriel.
Retrouvera-t-on cette chasteté plus tard ? Un autre tableau du Pérugin montre saint Joseph et la Vierge à genoux devant l'enfant derrière
eux, un portique grêle profile ses colonnettes dans l'air libre, et trois bergers espacés prient ; ce grand vide ajoute à l'émotion religieuse, il
semble qu'on entend le silence de la campagne.
Pareillement, chez le Pérugin, les figures et les attitudes expriment un sentiment inconnu et unique les personnages sont des enfants
mystiques, ou, si vous voulez, des âmes d'adultes retenues dans l'enfance par l'éducation du cloitre. Aucun d'eux ne regarde l'autre,
aucun d'eux n'agit, chacun est enfermé dans sa contemplation propre, tous ont l'air de rêver en
Dieu ; chacun demeure fixe dans son geste et semble retenir son souffle de peur de déranger sa vision intérieure. Les anges surtout avec
leurs yeux baissés, leur front penché, sont les vrais adorateurs, prosternés, persistants, immobiles ; ceux du Baptême de Jésus ont la
modestie, l'innocence humble et virginale d'une religieuse qui communie. Jésus lui-même est un séminariste tendre qui pour la première fois
sort de chez son oncle le bon curé, n'a jamais levé les yeux sur une femme et reçoit l'hostie tous les matins en servant la messe. Les seules
têtes qui puissent donner aujourd'hui l'idée de ce sentiment sont celles des paysannes élevées toutes petites dans un monastère. Plusieurs à
quarante ans ont des joues roses sans une seule ride. A la placidité de leur regard, il semble qu'elles n'aient jamais vécu ; en revanche elles
n'ont jamais souffert. Pareillement ces figures restent immobiles au seuil de la pensée sans le franchir, mais sans faire effort pour le franchir.
L'homme n'est pas arrêté, il s'arrête ; le bouton n'est pas écrasé, mais il ne s'ouvre pas. Rien de semblable ici aux macérations, aux violences
de l'ancien christianisme ou de la restauration catholique ; il ne s'agit pas de dompter la pensée ou de refréner le corps ; le corps est beau, la
santé entière; un jeune saint Sébastien, en bottes vertes et dorées, une bonne jeune Vierge presque flamande et grasse, vingt autres
personnages du Pérugin, sont exempts du régime ascétique ; mais les jambes grêles et l'œil inerte annoncent qu'ils vivent encore dans le bois
dormant. Moment singulier, le même chez le Pérugin et chez Van Eyck les corps appartiennent à la renaissance, et les âmes au moyen âge.
Cela est encore plus visible au Cambio, sorte de bourse ou de guildhall des marchands. Pérugin fut chargé de la décorer en l'an 1500, et il y
mit une Transfiguration, une Adoration des Bergers, les sibylles, les prophètes, Léonidas, Socrate d'autres héros et philosophes païens, un
saint Jean sur l'autel, Mars et Jupiter sur la voûte. Tout à côté, on trouve une chapelle lambrissée de bois sculpté, dorée et peinte, le Père
éternel au centre, diverses arabesques nues, d'élégantes femmes à croupes de lion. Peut-on mieux voir le confluent de deux âges, le
mélange des idées, l'affleurement du paganisme nouveau à travers le christianisme vieillissant ? Les marchands en longue robe
s'assemblaient sur les bancs de bois de cette salle étroite avant de délibérer, ils allaient s'agenouiller dans la petite chapelle voisine pour
entendre une messe. Là, Gian Nicola Manni, aux deux côtés du maître-autel, a peint les fières et délicates figures de son Annonciation, une
ample Hériodade, de charmantes femmes debout, gracieuses et fines, qui font sentir l'élan ou la richesse de la vitalité corporelle. Tout en
suivant le bourdonnement des répons ou les gestes sacrés de l'officiant, plus d'un fidèle a laissé ses yeux remonter jusqu'au torse rose des
petites chimères accroupies dans le plafond ; elles sont, à ce qu'on dit dans la ville, d'un jeune homme qui donne de belles espérances, élève
favori du maître, Raphaël Sanzion d'Urbin. L'office est fini, on rentre dans la salle du conseil, et on raisonne, je suppose, sur le payement des
trois cent cinquante écus d'or promis au Pérugin pour son travail ; ce n'est point trop, il y a mis sept ans, et ses concitoyens comprennent
par
sympathie, par ressemblance d'esprit, les deux faces de son talent, l'ancienne et la nouvelle, l'une chrétienne, l'autre demi-païenne.
Voici d'abord une Nativité (1498-1500 - NDR), sous un haut portique, avec un paysage d'arbres légers, comme il les aime. C'est un tableau aéré et
recueilli, propre à faire sentir la vie contemplative. On ne peut trop louer la gravité modeste, la noblesse silencieuse de la Vierge, agenouillée
devant son enfant. Trois grands anges sérieux sur un nuage chantent d'après un cahier de musique, et cette naïveté reporte l'esprit jusqu'au temps
des mystères ; mais on n'a qu'à tourner les yeux pour voir des figures d'un caractère tout autre. Le maître est allé à Florence, et les statues
antiques, leurs nudités, les grands gestes et les fières cambrures des figurines nouvelles lui ont dévoilé un autre monde qu'il reproduit avec
mesure, mais qui l'attire hors de son premier chemin. Six prophètes, cinq sibylles, cinq guerriers et autant de philosophes païens sont debout, et
chacun d'eux, comme une statue antique, est un chef-d'œuvre de force et de noblesse corporelle. Ce n'est pas qu'il imite le costume ou les types
grecs : les casques compliqués, les coiffures fantastiques, les réminiscences de la chevalerie, viennent bizarrement se mêler aux tuniques et aux
nudités mais le sentiment est antique. Ce sont là des hommes forts et contents de la vie, et non des âmes pieuses qui pensent au paradis. Toutes
les sibylles sont florissantes de beauté et de jeunesse. La première s'avance, et son geste, sa taille, ont une grandeur et une fierté royales. Aussi
noble et aussi grand est le prophète-roi qui fait face. Le sérieux, l'élévation de toutes ces figures sont incomparables ; à cette aube de la pensée, le
visage, encore intact, garde, comme celui des statues grecques, la simplicité et l'immobilité de l'expression primitive. L'ondulation de la
physionomie n'efface pas le type, l'homme n'est pas dispersé en petites pensées nuancées et fugitives, et le caractère fait saillie par l'unité et par le
repos.
Sur un pilastre à gauche est une figure boulotte, assez vulgaire, avec de longs cheveux sous une calotte rouge; on
dirait un abbé de mauvaise humeur il a l'air grognon et même sournois ; c'est le Pérugin peint par lui-même. Il était
bien changé à ce moment. Ceux qui ont vu son autre portrait, fait aussi par lui-même quelques années auparavant à Florence, ont peine à le
reconnaître. Il y a dans sa vie comme dans ses œuvres deux sentiments contraires et deux époques distinctes. Nul esprit n'a mieux témoigné, par ses
contradictions et par ses harmonies, de la grande transformation qui s'accomplit autour de lui. Il est d'abord religieux, on n'en peut douter quand on le
voit si longtemps, et jusqu'au cœur de la Florence païenne, répéter et purifier des figures si religieuses, peindre gratuitement ou pour obtenir des prières,
l'oratoire d'une confrérie située vis-à-vis de sa maison, peindre et garder chez lui quatorze bannières pour les prêter aux processions, vivre et se
développer dans les couvents de la pieuse Ombrie (Rio, Histoire de l'Art chrétien, t. II, p. 218). Il est inventeur dans la peinture sacrée, et un homme
n'invente que d'après son propre cœur. Ce n'est pas non plus pousser trop loin les conjectures que de le
représenter à Florence comme un admirateur de Savonarole. Savonarole est prieur du couvent qu'il décore;
Savonarole fait brûler les peintures païennes et emporte tout d'un coup Florence jusqu'au bout de
l'enthousiasme ascétique et chrétien. Les premières paroles d'un sermon de Savonarole sont sur un papier
dans la main du portrait que Pérugin fait alors de lui-même, et il achète un terrain pour se bâtir une maison
dans la cité du réformateur. Tout d'un coup la scène change : Savonarole est brûlé vif, et il semble à ses
disciples que la Providence, la justice et la puissance divine se soient englouties dans son tombeau. Plusieurs
d'entre eux ont gardé jusqu'au bout dans leurs souvenirs, toute corporelle et toute colorée, l'image du martyr
trahi, torturé et insulté sur son bûcher par ceux dont il faisait le salut. Est-ce cette grande secousse, jointe aux enseignements épicuriens de
Florence, qui a renversé les croyances du Pérugin ? Toujours est-il qu'au retour il n'est plus le même. Sa figure, ironiquement défiante, porte
les marques de la concentration et de l'affaissement. Ses œuvres religieuses sont moins pures ; il finit par les expédier à la douzaine, en
fabricant ; on va bientôt l'accuser de ne plus se soucier que de l'argent (Vasari). Il entame dans le Cambio des sujets païens et prend, pour
les traiter, le style des orfèvres et des anatomistes de Florence. Il peint ailleurs des nudités
allégoriques (Musée du Louvre), l'Amour et la Chasteté, maigrement et froidement, en libertin
tardif qui se dédommage mal des sévérités de sa jeunesse. Il semble être devenu un simple
athée, aigri et endurci, comme tous ceux qui nient haineusement et railleusement, à force de
déceptions et de chagrin. « Il ne put jamais, dit Vasari, se forcer à croire à l'immortalité de l'âme. Sa cervelle de fer ne put être amenée
aux bonnes pratiques ; il mettait toute son espérance dans les biens de la fortune. » Et un annotateur contemporain ajoute « Étant sur le
point de mourir, on lui dit qu'il était nécessaire de se confesser. Il répondit « Je veux voir comment sera là-bas une âme qui ne se sera
pas « confessée. » Et toujours il refusa de faire autrement. » Une telle fin après une telle vie ne montre-t-elle pas comment l'âge de saint
François devient l'âge d'Alexandre VI ?
D'autres ont été plus heureux, Raphaël par exemple. C'est ici, dans cet atelier, devant ces paysages, qu'il s'est formé, et bien des fois ici
j'ai pensé à son pur et heureux génie, à ses paysages bien ouverts, à la netteté un peu sèche, à la simplicité exquise de ses premières œuvres. Ce ciel est d'une pureté parfaite ; l'air
léger, transparent, laisse apercevoir à une lieue de là les formes fines des arbres. A cent pas de San Pietro, une esplanade plantée de chênes-verts avance comme un promontoire
; au-dessous s'étale la campagne, vaste jardin parsemé d'arbres, où les feuillages des oliviers font des raies pâles sur la verdure des moissons nouvelles. La magnifique coupole
bleue resplendit, peuplée par ce soleil, et les rayons jouent à plaisir dans ce grand cirque, qu'ils parcourent sans obstacle. Vers l'occident, les chaînes dorées s'étagent les unes au-
dessus des autres, plus claires à mesure qu'elles s'approchent de l'horizon, et les dernières sont aussi riantes qu'un voile de soie. Cependant les croupes se rejoignent, mêlent leurs
noirceurs et leurs clartés, jusqu'à ce qu'enfin, s'abaissant et s'allongeant, elles diminuent et s'effacent une à une dans la plaine. Lumière, relief, ordonnances ; les yeux s'étonnent et
jouissent d'un si large espace, d'un si bel arrangement, d'une si parfaite netteté des formes ; mais l'air froid qui vient des montagnes empêche le corps de s'oublier dans un bien-être
trop voluptueux on sent que le roc infécond et l'hiver sont à la porte. Là-bas, une longue arête tranchée et cassée tourne en coupant le ciel, et le ciel pâlit avec des tons d'acier au-
dessus des neiges qui semblent des plaques de marbre.
(Voir les dossiers précédents sur l’Ombrie et le dossier suivant sur Orvieto)
Jean Guichard, 25 octobre 2018
6° partie