Histoire de la région Ombrie - 1° partie - suite
5) Todi
Ville de frontière, comme son nom l’indique (de la forme étrusque « tular » = frontière), entre le monde ombrien/italique (dans le bassin
de la Nera) et le monde étrusque (à l’ouest du Tibre). Elle est de fondation ombrienne, conquise ensuite par les Étrusques (1ère
enceinte), puis par Rome au IIIe s. av. J.C. Une légende raconte que les Ombriens habitant dans la vallée du Tibre s’apprêtaient à
construire une ville lorsqu’un aigle emporta dans son bec la nappe de la table où ils mangeaient et alla la déposer sur le point le plus
haut de la colline : c’est donc là qu’ils construisirent la ville. Une puissante enceinte (la seconde, N. 24 du plan) (Ci-contre, Porta
perugina) en travertin englobe deux collines raccordées en comblant la petite plaine qui les séparait : de hauts piliers soutiennent les
voûtes sur lesquelles s’étend la place du Peuple. La ville obtient la citoyenneté romaine après 89 av. J.C. Sous Auguste, elle devient
Colonia Julia Fida Tuder (d’où le nom de Todi). De nombreux restes de la ville romaine sont visibles : fragments de colonnes de la
cathédrale, théâtre, amphithéâtre (N. 23 du plan) ...
Le développement de la ville au moyen âge suit la ligne des anciennes voies romaines, la via Amerina nord-sud, la via Ulpiana à l’Est
et la via Orvietana à l’Ouest. Entre la fin du XIIe s. et la moitié du XIVe s., Todi est une commune autonome qui connaît un
développement démographique, économique et politique important ; les grandes constructions du centre datent de cette période et
donnent à la ville son aspect médiéval et sa troisième enceinte.
Dans la seconde moitié du XIVe s., un gouvernement pontifical s’impose sous la direction du cardinal Albornoz qui réprime durement
l’opposition manifestée par les institutions communales. La Renaissance est marquée par des réalisations ponctuelles dues aux
commandes de l’aristocratie (palais nobiliaires) et de l’Église (restauration de la cathédrale, palais épiscopal, églises du Crucifix et de la
Consolation, élargissement de la via Rua, actuelle via Cavour, fontaine Cesia, N. 15 du plan).
Aux XIXe et XXe s., la bourgeoisie qui émerge avec l’État unitaire italien, entame une série de grands travaux : aménagement de la
via Roma et de la via Ciuffelli, nouveau Théâtre, place Jacopone ; escalier monumental de San Fortunato (N. 6 du plan).
Visite de la ville
Piazza del Popolo est une des plus monumentales réalisations d’urbanisme médiéval, destinée aux sièges du gouvernement communal, le pouvoir laïc d’un côté (les 3 palais des
magistratures civiles), le pouvoir religieux de l’autre (la cathédrale). En dessous, subsistent les grandes citernes qui soutenaient le sol du Forum.
Palazzo del Popolo (N. 10), un des plus anciens d’Italie : palais du Podestà commencé en style lombard (côté piazza Garibaldi), agrandi en 1213 par l’aile qui se trouve sur piazza del
Popolo. Les 2 édifices sont relevés d’un étage en 1228 et plusieurs fois modifiés jusqu’aux restaurations de G. Sacconi (1853-1905) et G. Ceci (1865-1932). Le beffroi est de 1523.
* Palazzo del Capitano (N. 11), construit en 1293 en style gothique. Un grand escalier unit les 2 palais, sièges de la Municipalité et
des Musées communaux :
- au 1er étage, salle du Capitaine du peuple, et, en face, salle du Conseil général du palais du Peuple ;
- au dernier étage, Musée : traces de la ville ancienne, section archéologique, section numismatique, section des tissus,
pinacothèque.
* Palazzo dei Priori (N. 9), de fondation gothique, agrandi entre 1334 et 1347 puis repris en 1513 (fenêtres renaissance
ordonnées par Léon X). En haut à g., Aigle de Todi, en bronze (1339). Tour trapézoïdale (1339-
1385). La palais fut la résidence des prieurs puis des vicaires pontificaux.
* Duomo (Maria SS. Annunziata. N° 12), commencé au XIIe s. (abside), continué au XIIIe s.
(transept et nefs), achevé au XIVe s. (petite nef droite). Façade du XIIIe s., modifiée au début du
XVIe s. : rosace centrale (1515-1523). Portail central décoré par une bande de spirales d’acanthe
culminant au centre dans la figure du Christ bénissant. Portail de bois sculpté : les 4 panneaux
supérieurs en noyer (1513-1521), les 6 inférieurs en chêne (1639).
Faire le tour et voir l’abside romane (fin XIIe s.) et le clocher (XIIIe s.).
Intérieur : la décoration est pour l’essentiel du XVIe s., à part le Crucifix au-dessus de l’autel (école ombrienne du XIIIe s.), quelques restes de
fresques du XIVe s. et la crypte du XIVe s. Sur la paroi du fond, Jugement dernier de Ferraù Fenzoni (fin XVIe s.), inspiré de celui de Michel-Ange :
de bas en haut, Enfer, Résurrection, Purgatoire, Paradis.
Derrière la cathédrale, fouilles d’une « domus » d’époque impériale romaine, et restes de l’enceinte.
* À g. de la cathédrale, palais Cesi (l’évêque le plus célèbre de Todi au début du XVIIe s.) d’Antonio Sangallo le jeune (1ère moitié du XVIe
s.) où habita Paolo Rolli, le premier traducteur de Milton (1687-1765). Au pied une rampe monte au palais épiscopal (1593).
Via Mazzini, sur la droite du Palais des Prieurs :
*Théâtre communal (1872-76), inauguré en 1876 avec Un ballo in maschera de Verdi ;
* Piazza Umberto I (escalier début XXe s. de Cesare Bazzani) ;
* San Fortunato, commencée en 1292 sur un édifice précédent de 1192, siège des Franciscains à Todi. La
façade est réalisée entre 1415 et 1558, divisée verticalement par 6 pilastres qui encadrent 3 portails, dont le
beau portail central (1424-36).
Intérieur : caractérisé par la hauteur égale des trois nefsau premier pilastre g., bénitier
composé de 2 chapiteaux superposés (XIIIe s.) dont l’un représente le Mystère
de l’Eucharistie. - Dans la 4ème chapelle à droite, fragments de fresques de
Masolino da Panicale (1432) : Vierge à l’enfant et anges.
- 6ème chapelle à droite : cycle de fresques d’un disciple de Giotto (vers 1340) :
Stigmates de François, Constatation des stigmates, Crucifixion, François
renonce aux biens paternels.
- 5ème chapelle à gauche : fresques de 1340 (peintre ombrien).
- 3ème chapelle à gauche : fresques d’Andrea Polinori (1586-1648).
- Dans la crypte, tombe de Jacopo de’ Benedetti, le grand poète de Todi connu sous le nom de Jacopone da Todi (1230-1306), frère franciscain «
spirituel », adversaire de Boniface VIII et auteur de Laudes qui sont parmi les grands textes de la poésie italienne du moyen-âge (Ci-contre à gauche,
Jacopone par Paolo Uccello, à Prato). Se trouvent aussi dans la crypte les dépouilles des 3 saints protecteurs de Todi : Fortunato (évêque de Todi, Ve-
VIe s.), Callisto et Cassiano (évêque de Todi, martyr en 304) et celles de sainte Degna et de sainte Romana.
Par la via dei Leoni, remonter jusqu’à la piazza Jacopone et à dr. vers la via Cavour : Fonte Rua ou Cesia (N. 15), que fit construire en 1606
l’évêque Angelo Cesi, remaniée en 1705 et en 1925 (adjonction des vasques en ciment). On arrive à Porta Marzia, arc médiéval fait avec d’anciens
blocs romains.
À g., rejoindre Piazza Mercato Vecchio, dominée par la structure des Nicchioni romani (N. 21), soutènement monumental de la terrasse supérieure.
Plus loin, San Carlo (1249. N. 20), et la fontaine Scannabecco (N. 16) réalisée sur ordre de Scannabecco dei Fagnani da Bologna, podestà de Todi
(1241).
Redescendre vers via Roma, la suivre à g. et prendre à dr. via S. Maria in Camuccia jusqu’à l’église (VIIe – VIIIe s., refaite au XIIIe s.), à 2 étages.
De là, rejoindre S. Maria della Consolazione (N. 2), belle église à plan central commencée en 1508 pour célébrer le culte d’une image sacrée de
Vierge en Majesté (à l’intérieur dans l’abside sud, fresque du XVe s.) et terminée par la coupole en 1607. Une chronique de 1550 raconte qu’en 1508,
en démolissant un mur qui s’écroulait, deux maçons découvrirent un petit édifice où était peinte l’image de la Vierge avec l’Enfant et s. Catherine
d’Alexandrie. Un des maçons, qui était borgne, s’essuya le visage avec le mouchoir qui lui avait servi à enlever la poussière de l’image de la Vierge, et
recouvra la vue. On décida alors de construire l’église. L’image était déjà vénérée pour avoir sauvé la ville d’un horrible serpent dont une partie serait
conservée derrière le maître-autel.
Les architectes successifs furent Bramante (1444-1514), Cola da Caprarola (1508-1512), Baldassare Peruzzi (1518), Vignola (1565), Ippolito
Scalza (1584-1597), Francesco Casella (coupole). Sur une construction carrée, s’ouvre une terrasse sur laquelle s’élève le tambour de la coupole
terminée par un petit lanternon
Intérieur très lumineux (la lumière entre par 56 fenêtres), doté d’une riche décoration baroque.
Santa Maria
della Consolazione
6) Montefalco.
Installé sur une colline qui domine les plaines du Topino et du Clitunno, Montefalco est un bourg de plus de 5.000 habitants, qui a été surnommé « le balcon de l’Ombrie », à cause des
vues panoramiques qu’il offre sur la plaine environnante : une mosaïque de champs irréguliers où, depuis le XIe s., sont présents l’olivier et la vigne (le cépage « sagrantino »
probablement importé par les moines).
À l’écart des grandes voies de communication (la via Flaminia), Montefalco a joué cependant un rôle culturel important comme centre de développement de quelques mouvements
picturaux fondamentaux dans l’évolution de la peinture ombrienne, grâce à la présence des Franciscains.
À partir d’une implantation romaine (un « pagus » = village dépendant du municipe de Mevania) se développe une structure agricole stable, des propriétés romaines aux « cours »
longobardes, sur laquelle se fonde l’organisation de la commune médiévale.
Au VIIe s., le bourg se trouve à la frontière entre les Byzantins et les Longobards ; ces derniers fortifient en conséquence toutes les anciennes villas romaines des collines, pour former
des « corti », domaines agricoles avec un « castrum » (résidence ducale) et une paroisse (la pieve). C’est autour de la « corte » de Corcurione que se forme au XIIe s., en
haut de la colline, le bourg actuel, autour du château, à l’intérieur de la première enceinte (Cf. plan page suivante : « Girone »). L’expansion de la première moitié du XIIIe s. oblige à
construire une enceinte plus grande en 1244.
Montefalco est ballottée entre la Papauté et l’Empire dans leur rivalité pour la possession du Duché de Spoleto ; d’abord pro impériale, la ville est ensuite intégrée dans le domaine
pontifical et dévastée par le comte d’Aquino, vicaire de Frédéric II, en 1249. Elle devient même un refuge pour le Duc de Spoleto lorsque la situation politique est difficile ; une
forteresse est construite sur la colline (1323-28) par Lorenzo Maitani et le frère Egidio d’Assise ; une seconde forteresse sera édifiée aux portes de la ville en 1340 ; la Curie ducale
ne retournera à Spoleto qu’après la construction de la forteresse de cette ville en 1354.
Montefalco passe sous le contrôle direct des États de l’Église à partir de 1439. La présence des Ducs de Spoleto contribua à en faire un centre culturel important, mais l’élément
déterminant fut l’installation des Ordres religieux mendiants, Franciscains et Augustiniens qui font appel à de grands peintres comme Benozzo Gozzoli (1420-1497).
Les siècles suivants changeront peu le profil de la ville : les couvents et églises sont restructurés, la féodalité urbaine, redevenue puissante au XVIe s., réalise des palais résidentiels.
Le XIXe s. ajoute quelques constructions publiques (hôpital, cimetière), remodèle les façades (Palais communal, San Francesco), élargit quelques rues, laissant à l’ensemble son
aspect surtout médiéval.
Visite de Montefalco
On rentre par le Largo Buozzi et la porta Sant’Agostino (à l’Ouest) qui traverse l’enceinte de Lorenzo Maitani. La via Umberto I (Corso Mameli)
monte à travers le Borgo Castellare jusqu’à l’église S. Agostino, siège des Augustiniens (Eremitani) à partir de 1275. L’église est construite en
1279 et 1285, agrandie en 1327 (petite nef de droite avec une série de chapelles).
Après l’église, on franchit les limites de la première enceinte, aujourd’hui invisible, et on suit la rue principale bordée de palais : Palazzo
Tempestivi à dr. (XVIe s.), et dans la via Tempestivi, le palazzo Langeli (Vignola, XVIe s.), les palais Moriconi-Calvi et Pambuffetti (XVe s.).
On arrive à la piazza comunale, ancien « castrum » longobard, siège du pouvoir religieux et politique :
* Palais communal (1270, remanié au XIVe s. : loggia et au XIXe s. : beffroi - Cf. ci-contre) ;
* l’ancienne église S. Filippo Neri, transformée en théâtre ;
* L’oratoire S. Maria di Piazza (XIIIe s.) ;
* Palais Senili (N. 12) et de Cuppis (N. 9).
De la place, descend la via Ringhiera umbra qui conduit à l’église San Francesco (1336-1340, agrandie au XVIe s. par la petite nef de droite et les chapelles latérales, transformée en
musée en 1895). Elle servait aussi pour l’élection des prieurs et la promulgation des actes légaux, signe de l’importance politique des Franciscains à Montefalco. C’est le monument
principal de la ville. Les frères mineurs commencent à la faire décorer dès le XIVe s. et en 1452, le prieur frère Jacques fait appel à Benozzo Gozzoli, dont les fresques influenceront
toute la peinture ombrienne de la période suivante.
La restauration qui suit le tremblement de terre de 1997 a permis de retrouver intégralement les fresques de Gozzoli parfois recouvertes au XIXe s.
Intérieur :
1) Nef droite, 1ère travée : Chapelle de S. Jérôme (Gozzoli, 1450-2) :
* Sur l’intrados, Christ bénissant et anges, S. Bernardin de Sienne, S. Jérôme dans le désert, S.
Sébastien ;
* Paroi du fond, faux polyptique sur fresque : Vierge à l’enfant et saints, Crucifixion et saints,
épisodes de la vie de S. Jérôme ;
* Voûte : les 4 Évangélistes.
2ème travée : Chapelle de S. Bernardin (Jacopo Vincioli, 1461) : sur l’intrados, S. Illuminata, S.
Chiara di Montefalco.
3ème travée : Crucifix galbé avec Vierge, S. Jean-Baptiste, et S. François au pied de la Croix
(du Maître Expressionniste de Santa Chiara d’Assise) ;
4ème travée : fresques de Giovanni di Corraduccio (1404-1440) ;
5ème tracée : Chapelle de S. Antoine Abbé. Fresques de Giovanni di Corraduccio.
Après la 6ème travée (Chapelle de l’Annonciation), passer dans
2) Abside droite : Fresques du Maître de l’Abside droite de Montefalco (fin XIVe s. et début XVe
s.) : parmi d’autres, Apollonia et Lucia dans l’épaisseur de la fenêtre.
3) Abside centrale : fresques de GOZZOLI.
* Intrados de l’arc, dans des cercles : François et ses 12 premiers
compagnons ;
* Voûte : Gloire de François et les saints Antoine de Padoue,
Catherine d’Alexandrie, Bernardin de Sienne, Élisabeth de Hongrie,
Ludovic de Toulouse ;
* Sur les murs : Histoires de François (se lisent à partir du bas à g.,
avec parfois plusieurs scènes par panneau) :
- Naissance de F., Jésus en habit de pèlerin frappe à la
maison de F., hommage de l’homme simple qui étend son manteau
devant F.,
- F . donne son manteau à un pauvre,
- Jésus lui montre en rêve un palais orné d’écus et de
drapeaux,
- Vision de S. Damien (scène perdue),
- F. renonce aux biens paternels,
- Prière de la Vierge au Christ Juge, rencontre de F. et s.
Dominique devant le Latran,
- Innocent III voit en rêve F. qui soutient le Latran,
Honorius III approuve la Règle,
- F. chasse les démons d’Arezzo,
- F. prêche aux oiseaux, il bénit Montefalco et son peuple,
- À table avec le comte Orlando de Celano, il en prédit la mort, Confession du seigneur et sa mort,
- F. institue la fête de la crèche de Greccio (ci-contre),
- Épreuve du feu devant le Sultan d’Égypte (Cf. ci-dessous),
- F. reçoit les stigmates,
- Mort, reconnaissance des stigmates, obsèques, assomption de son âme au ciel.
Sous ce cycle, 20 « tondi » avec représentations de franciscains illustres.
Sous la grande fenêtre, de g. à dr. : Pétrarque, Dante et Giotto.
Dans l’ébrasement de la fenêtre, à partir de la g. : Claire de Montefalco, Agnès d’Assise (la jeune soeur de
Claire qui la rejoignit près de F. quelques jours après elle), Fortunato, Éléazar, Ludovic.
4) Abside gauche : fresques de Giovanni di Corraduccio (1410-15).
5) Grande nef : niches couvertes de fresques.
- Contre façade : Annonciation, l’Éternel en gloire et anges, Nativité du Pérugin (1503).
En descendant de piazza del Comune par le vicolo degli Operai, on arrive à l’église paroissiale de San
Bartolomeo, d’origine médiévale, près de la porte du même nom, et on continue jusqu’à l’église Santa Chiara
(XIIIe-XIVe s., refaite au XVIIe s.). À l’intérieur, dans l’abside, fresques d’artistes ombriens (1333) : Évangélistes
avec têtes d’animaux, grand Calvaire, épisodes de la vie de S. Claire, S. Catherine, S. Blaise (Un des 14 saints
protecteurs, soigne les maux de gorge ; on faisait boire de l’eau bénite au nom de S. Biagio même aux animaux ;
patron des cardeurs de laine) ; dans le bras droit du transept, urne d’argent de S. Claire (Cf. Santa Chiara sur
une céramique du XVIIe siècle, ci-contre).
Les saints représentés à Montefalco:
* Les saints franciscains : François, Bernardin de Sienne, Ludovic de Toulouse, Antoine de Padoue ... (Voir : Assise).
* Les saints « universels » : Les Évangélistes, Jérôme (341-420, moine et Docteur de l’Église, traducteur de la Bible en latin, la « Vulgate », célébré ici pour son érémitisme et pour
son souci de promouvoir les communautés féminines, ce qui lui valut critiques et soupçons, souvent représenté avec le lion, la Bible et la caverne de sa vie érémitique), Catherine
d’Alexandrie (IVe s. martyrisée sur la roue puis décapitée ; son culte est développé en Europe à partir des Croisades ; protectrice des moribonds, patronne des jeunes, des étudiants –
et du clergé –, des nourrices – de son cou jaillit du lait quand on la décapite –, et des artisans qui travaillent avec une roue, meuniers, fileurs ...), Antoine Abbé (251-356, ascète né en
Égypte, patron de l’Ordre des Hospitaliers fondé en 1100, dont les cochons pouvaient se promener librement dans les rues, une cloche accrochée au cou pour recueillir les aumônes ;
connu pour son dévouement envers les malades ; patriarche des moines et guérisseur d’hommes et d’animaux, célèbre aussi pour ses tentations dans le désert), Apollonia (martyre
en 249, à qui on arracha les dents avant de la brûler, patronne des dentistes et protectrice de ceux qui ont mal aux dents), Lucia (vierge et martyre en 304, on lui arracha les yeux ;
protège contre les maladies des yeux), Brigitte (?).
* Les saints locaux : Illuminata (morte en 303, martyre de Todi, originaire de Ravenne, souvent confondue avec Fotina de Ravenne et Felicissima de Todi), Chiara di Montefalco
(1268-1308, sœur augustinienne, célébrée pour son mysticisme et ses miracles ; on dit que son corps, déposé dans l’église Santa Chiara de Montefalco, est resté intact jusqu’à
aujourd’hui, que sur son cœur se sont imprimés les signes de la Passion et son sang se liquéfierait comme celui de S. Janvier à Naples), Fortunato (l’évêque de Todi qui a évangélisé
Montefalco).
2° partie
San Fortunato ; rampes de la via del Teatro antico et du vicolo della Misericordia.