Lombardia : La Lombardie - 2
Lombardie, quelques éléments d'histoire (suite)
Les Communes s'affirment dans la lutte contre Frédéric Barberousse. La richesse et la force politique de Milan avaient suscité la jalousie des autres villes
qui la combattent ; mais en 1152, Frédéric de Hohenstaufen « Barberousse » (1121-1190) est couronné roi d'Allemagne, puis roi d'Italie et empereur en 1155, et il
entend rétablir en Italie les droits du Saint-Empire Romain-Germanique affaiblis par le développement illégal des Communes. Appuyé par les autres Communes
rivales (Lodi, Crémone, Pavie, Côme...), l'Empereur détruit Milan en 1158 puis en 1162. La domination impériale suscite cependant l'hostilité de toutes les villes
du Nord qui s'unissent sous la conduite du Pape Alexandre III et constituent la « Ligue lombarde » : en 1176, les milices allemandes sont défaites par celles de la
Ligue à Legnano. L'empereur doit signer en 1183 la Paix de Constance par laquelle il reconnaît l'indépendance politique et
financière des Communes. Le progrès
des communes fut facilité par l’élimination d’Italie des deux pouvoirs supérieurs, l’empire qui disparaît après la défaite de Manfredi à Benevento en 1266 et la
papauté qui s’exile à Avignon un peu plus tard.
Les luttes internes des Communes se poursuivent tout au long du XIIIe s. et aboutiront à l'établissement
du
pouvoir tyrannique d'une famille. L'aristocratie appuyée sur l'évêque s'oppose au petit peuple qui a lutté pour
l'indépendance de la Commune et qui revendique plus de pouvoir, sous la direction de son « Capitano del
popolo ». Chaque faction l'emporte à tour de rôle. En 1257, le peuple donne de larges pouvoirs à Martino della
Torre (les Torriani) : c'est la fin de la démocratie communale et l'aube de la Seigneurie. Ces conflits recoupent
les oppositions à l'intérieur de l'Eglise : la Lombardie connaît un développement des « hérésies » (cathares,
etc.) et le dominicain Pietro da Verona, Inquisiteur grand persécuteur d'hérétiques, est
assassiné en 1252, vénéré sous le nom de S. Pierre Martyr (Tombeau à S. Eustorgio, à
Milan).
Cela n'empêche pas l'économie lombarde de prospérer. Les banquiers lombards
travaillent avec l'Europe entière ; les armes et les tissus milanais sont recherchés. Milan
devient la ville la plus Abbaye bénédictine-cistercienne de Chiaravalle (Milan) fondée
en 1135. peuplée
d'Italie, construit un réseau de ses échanges vers Lodi (circulation sur
le Lambro et sur l'Adda, jusqu'au Po en direction de L'Adriatique), Côme, Vercelli
(relations avec le Comté de Savoie et la France), Pavie (routes de la Basse Lombardie et
circulation sur le Ticino) ; en 1237, la route du St. Gothard vers le Rhin et l'Allemagne du Sud ; vers 1250, la route du Simplon est
améliorée, dotée d'hospices et praticable même l'hiver.
Architecture : les grands itinéraires monastiques assurent la pénétration du gothique cistercien dans la culture romane : abbaye de
Chiaravalle fondée par St Bernard, abbayes des Humiliates à Viboldone et Mirasole, églises consacrées à St François (Brescia, Pavie,
Lodi, déjà pleinement gothique) ; « broletti » (palais de justice) et « Palazzi della Ragione » (Bergame, Pavie, Côme, Lodi).
Diversification des styles dans les villes qui deviennent autonomes par rapport à Milan : Mantoue (La Seigneurie des Bonacolsi date de
1273, celle des Gonzague de 1328 ; influence vénitienne et véronaise), Crémone (qui fait partie du domaine des Visconti à partir de 1334
mais est plus sensible à l'influence émilienne).
6) La domination des Visconti : En Lombardie comme dans le reste de l’Italie, les communes évoluent vers la
seigneurie de l’une ou l’autre des grandes familles. Ce furent d’abord les Torriani (Della Torre) qui administrèrent la
région, négociant les faveurs du pape ou de l’empereur. Les Della Torre sont combattus par le pape qui avait fait
nommer archevêque de Milan Ottone Visconti en 1262; celui-ci combattit le pouvoir des Torriani et s’imposa bientôt
comme maître de Milan, appuyé par le clergé et la noblesse de la ville; puis c'est
son petit-neveu, Matteo Visconti, qui assure son pouvoir sur Milan et le passe à
son fils Azzone qui se fait nommer en 1330 « Dominus generalis ». C'est le début
de la Seigneurie des Visconti : désormais toute ville conquise devient partie de
l'Etat des Visconti, éliminant peu à peu les rivalités municipales, jusqu'à la mort de
Filippo Maria Visconti en 1347. La tradition fait état de 12 Visconti, despotes en
lutte continuelle contre leurs concurrents à l'intérieur, contre le Pape et les Etats
voisins, dont Florence, à l'extérieur. Ils furent cependant de fins politiques qui
avaient un sens aigu de l'Etat et organisèrent le Duché de Milan sur le mode
monarchique ; leur cour fut aussi brillante, en particulier grâce à leurs épouses comme Regina della Scala, femme de Bernabò,
Blanche de Savoie, femme de Galeazzo II, Isabelle de Valois, première femme de Gian Galeazzo et mère de Valentina, une
des princesses les plus cultivées d'Europe, Caterina Visconti, seconde femme de Gian Galeazzo qui dirigea fermement le
duché jusqu’à la majorité de son fils Filippo Maria, Béatrice d’Este, épouse de Galeazzo I.
Gian Galeazzo (1351-1402) prit le titre de duc en 1395 ; il avait partagé le territoire entre ses trois
fils comme on partage un patrimoine privé ; l'un d'entre eux, Filippo Maria (1392-1447), le dernier
des Visconti, tenta
de reconstruire l'Etat, malgré l'hostilité de la République de Venise qui avait
poursuivi sa politique de conquête de la terre ferme jusqu'à l'Adda (perte des mines de fer des
régions de Bergame et de Brescia), et celle de Florence, mais en entretenant de bons rapports
avec Amédée VIII de Savoie. Il menait la guerre par l'intermédiaire de ses « condottieri » (chefs militaires de compagnies de soldats,
souvent mercenaires, qu’ils louaient à un prince communication qui lui permet de développer ... le plus généreux, quitte à en
changer !), le des vénitiens et finit décapité, et Francesco Sforza, mari de Bianca Maria, fille illégitime de Filippo Maria Visconti qu’il
épouse et reçoit en dot Cremona, Pontremoli et une partie du Bergamasque (1441). Il était le fils de Muzio Attendolo (1369-1424),
condottiere de Cotignola qui conquit le surnom de « Sforza » par son courage et ses compétences militaires, père de 7 fils, tous
vaillants soldats. L’importance des « condottieri » dans l’évolution des communes vers les Seigneuries est évidente. Et la coutume
était que pape ou empereur reconnaisse juridiquement le régime qui s’est imposé, nommant le nouveau seigneur « vicaire » impérial
ou pontifical. Malgré la peste noire de 1347-1350 qui marque l'arrêt de la croissance démographique,
l'économie du duché reste prospère : développement de l'industrie de la soie (aux dépens de l'industrie
lainière), de la culture du mûrier et de l’élevage du ver à soie, maintien des industries d'armes,
développement de la culture du lin et du riz, de l'élevage des bovins aux dépens de celui des ovins et des porcs, construction de 90
kms de canaux en même temps que se développe la navigation (fleuves, canaux et lacs). Ce sont les moines cisterciens qui réalisent
la première bonification et irrigation de la région du Pô, créant les « marcite » (prés irrigués).
Apogée du gothique : * Peinture : culture de la fresque apportée par Giotto et ses disciples : Histoires des Visconti à la forteresse
d'Angera, Histoires de Faustina et Liberata à S. Margherita et Vie du Christ à S.Abbondio à Côme ; diffusion du gothique « courtois «
dans la seconde moitié du XIVe s. : Giovanni de' Grassi, Michelino da Besozzo, Bernardo da Venezia, Jacobello Dalle Masegne ;
miniatures de Giovanni di Benedetto da Como.
*Architecture : réfection gothique de S. Bassiano à Lodi, de la cathédrale de Monza, de S. M.
del Carmine à Pavie, de la Cathédrale de Côme. Dans la première moitié du XVe s., gothique
tardif : Cathédrale et futur Palais royal de Milan. Apparition du palais milanais typique à plan
carré autour d'une cour entourée de portiques surmontés de galeries ornées de fresques.
*Urbanisme : A Castiglione Olona, le Cardinal Branda, légat pontifical et évêque de Veszprém
(Hongrie) fait remodeler le bourg en 1423 : réfection du Palais Branda Castiglione, l'Eglise de
Villa, ou du Corps du Christ, où intervient peut-être directement Brunelleschi, construction de la Collégiale (Histoires de la
Vierge de Masolino da Panicale) et du Baptistère (Histoires de Jean-Baptiste du même peintre).
7) Le règne des Sforza : Le décès de Filippo Maria laissa la place à une Comte de Carmagnola, qui passa au service État
de Milan sous les Visconti, éphémère humaniste Repubblica 1447-1450) qui se révéla très utopiste et finit par remettre le
pouvoir le 25 mars 1450 à son chef militaire, Francesco Sforza qui revendiquait le duché au nom de son mariage avec
Bianca Maria Visconti. La dynastie des Sforza règne jusqu'aux guerres d'Italie. Francesco Sforza (1401-1466) renforce l'unité du
duché et tente de réconcilier les Etats italiens (Traité de paix de la « Lega Italica » de 1455). Ses états s’étendaient des Alpes à
Gênes et à la Corse, de Vercelli à Asti et Parme, et jusqu’aux confins de la République de Venise. Son fils Galeazzo Maria, tyran
cruel, fut assassiné par trois nobles conjurés en 1476, peut-être inspirés par les idéaux des créateurs de la république (« Aurea
Ambrosiana », Repubblica Ambrosiana de 1447. Sa femme,
Bona di Savoia (fille de Amédée IX de Savoie et belle-sœur de Louis XI
de France), exerce la régence au profit de son fils Gian Galeazzo, mais c'est le quatrième fils de Francesco, Ludovico il Moro (1452-
1508), qui s'empare du pouvoir par un coup d'état en 1480. Par crainte du roi de Naples, dont la nièce Isabelle d'Aragon avait épousé
Gian Galeazzo, Ludovico commet l'erreur de faire appel aux Français pour qu'ils viennent conquérir le Royaume de Naples. Charles
VIII entre donc dans le duché en 1494 : c'est le début des guerres d'Italie et la perte de l'indépendance de l'Italie. Ludovico, époux de
Béatrice d'Este (mariage en 1491), est investi du duché de Milan en 1495 par l'Empereur Maximilien; avec Béatrice, il fait de Milan un
grand centre culturel qui rassemble des artistes comme Bramante (Santa Maria delle Grazie) et Léonard de Vinci (Il « Cenacolo »)
qui peu à peu substituent le style Renaissance au style gothique dominant ; ils ont deux fils, Maximilien en 1493
et Francesco en 1495. Mais à la mort de Charles VIII, Louis XII, descendant de Valentina Visconti (la mère de
Louis d'Orléans), revendiqua l'héritage du Duché de Milan que conquiert en 1499 le milanais Gian Giacomo
Trivulzio, chef des armées françaises. Ludovico s'enfuit en Allemagne, revient en 1500 à la tête de soldats
mercenaires suisses, mais il est vaincu et fait prisonnier à la bataille de Novare ; il meurt en France au château
de Loches en 1508.
Les Français sont chassés en 1512 par la coalition constituée par le Pape Jules II qui
place Maximilien Sforza à la tête du duché. François 1er le reconquiert en 1515 après
la victoire de Marignan, mais le gouverneur De Lautrec se rend odieux, le brillant
Château des Sforza devient une caserne, les archers gascons détruisent le cheval
d'argile de Léonard de Vinci, modèle d'une statue équestre de Francesco Sforza, et
passent les fresques à la chaux. Après la défaite française de Pavie (1525), le duché
est remis à Francesco II Sforza. A sa mort sans héritiers en 1535, le duché passe
aux mains de Charles-Quint qui le remet à son fils Philippe II, roi d'Espagne. Cette
affirmation des Seigneuries est en même temps celle des villes principales. Il faut
penser qu’un État comme le duché de Milan est un ensemble très mouvant où chaque
ville garde son autonomie dans une sorte de confédération de petites villes, de
vallées, de fiefs et de petites seigneuries rurales. Cependant les
Visconti et les Sforza construisirent une bureaucratie
qui
centralisa toujours plus le pouvoir judiciaire, fiscal, administratif et fit
de la ville dominante une véritable « capitale ».sous l’autorité d’un «
vicaire impérial » qui, lorsqu’il devient « duc » (en 1395 pour Gian
Galeazzo), exerce le pouvoir en son nom propre sur villes et
campagnes.
En cette seconde moitié du XVe s., la Lombardie est marquée par
une forte croissance démographique et économique, dont Ludovico
il Moro fera la base d'une grande politique culturelle : Milan devient l'un
des pôles de la Renaissance. Les guerres d'Italie n'interrompront pas ce
progrès : Milan a constamment 150.000 habitants, c'est une métropole
comparable à Paris, Londres et Lisbonne, centre des échanges européens ; les autres villes : Bergame et Brescia sont
intégrées dans la République de Venise, Côme est en déclin, Pavie stagne, Crémone reste active, Mantoue ne dépasse
pas 40.000 habitants.
Architecture : distinction toujours plus nette entre Mantoue et Milan qui développe un style propre : Chartreuse et
Cathédrale de Pavie (Giovanni e Guidiforte Solari), Cathédrale de Milan (Giovanni Antonio Amadeo, Bartolomeo
Rocchi, Gian Giacomo Dolcebuono) où laissent leur marque Bramante, Léonard et Francesco di Giorgio Martini. Chef
d'oeuvre de G.A. Amadeo : la chapelle Colleoni à Bergame, 1472-1476. Les influences bramantesques se mêlent aux
traditions lombardes antérieures : cathédrale de Côme (les frères Rodari).
Peinture : Vincenzo Foppa de Brescia (1427-1516), Ambrogio Bergognone (1455-1522) puis Bernardino Luini (1480-
1532) et Gaudenzio Ferrari (1475-1546) à Milan ; à Bergame, Lorenzo Lotto (1480-1556), à Brescia Girolamo Romanino (1484-1562), Alessandro Moretto da
Brescia (1498-1554).
8) La domination espagnole et autrichienne
À partir de la paix de Cateau-Cambrésis (1559), l’Espagne domine une partie importante de l’Italie : duché de Milan, Royaume de Naples, Sicile et Sardaigne. Le
duché de Milan est gouverné par un gouverneur et par un Grand Chancelier espagnols, un Conseil Secret qui tenait lieu de Conseil des Ministres et un Sénat de
15 membres dont 3 devaient être espagnols. Milan ne perd cependant ni son importance ni son autonomie politique relative sous la domination espagnole :
le gouverneur et le grand chancelier sont étrangers, mais ce sont les organismes milanais (Sénat, Capitaine de Justice, juges, etc.) qui restent décisifs ; ce sont
des fonctionnaires italiens qui siègent au Conseil Suprême d'Italie à Madrid et ce sont des juristes lombards qui rédigent en 1541 les Nouvelles Constitutions de
l'Etat milanais qui restent en vigueur jusqu'en 1796. Le duché subit cependant le poids de l'occupation militaire espagnole ; les capitaines espagnols sont
raillés dans le personnage du « Capitaine Spaventa » de la Commedia dell' arte, fanfaron et lâche (Cf aussi Les Fiancés. Histoire milanaise du XVIIe siècle de
Manzoni dont l'action se déroule sous l'occupation espagnole de 1628 à 1630). Il est aussi conditionné par la décadence de l’économie espagnole à la fin du XVIe
s. et au cours du XVIIe s., en particulier dans le secteur textile qui perd son importance dans tous les états italiens, au profit de l’industrie de la France, de la
Hollande et de l’Angleterre, de moins bonne qualité mais moins coûteuse. Le développement de zones de marécages met l’agriculture en crise, mais permet
paradoxalement le progrès des plantes fourragères et de l’élevage, ou de la culture du chanvre et du riz. Le roman de Manzoni donne une idée assez juste de la
présence espagnole et de la situation économique de la période
Un personnage important de cette période fut saint Charles Borromée, d'une ancienne famille originaire de San Miniato
en Toscane (un certain Lazzaro qui, ayant aidé les pèlerins en route vers Rome pour le jubilé de 1300, acquit le titre de «
Buon romeo » (bon pèlerin), d'où le nom de Borromeo) puis transférée à Milan. En 1445, Vitaliano Borromeo devint Comte
d'Arona, d'où la famille acquiert en 1501 l'Ile de S. Victor (Isola Madre) sur le Lac Majeur puis les deux autres îles. Charles
(1538-1584), neveu du Pape Pie IV (1499-1565), devient secrétaire d’État du pape, puis Archevêque de Milan en 1564 et
Cardinal ; il mène une lutte implacable contre la Réforme protestante qui tentait de s'infiltrer en Lombardie par les Grisons
(sanglante révolte antiprotestante de la Valtellina en 1620, le « Saint massacre » ; la vallée reste attribuée aux Grisons),
travaille à l'application des décrets du Concile de Trente (achevé en 1563) sur l'organisation du clergé : il n’hésite pas à
supprimer l’ordre religieux des Umiliati, jugé désormais privé d’esprit religieux, ce qui lui valut une tentative d’assassinat
par un prêtre de l’ordre en 1569 ; il réforme les habitudes des fidèles et du clergé devenues peu catholiques (en 1566, il
interdit par exemple de boire, manger, faire du commerce et jouer dans l’église), il n'hésite pas à s'opposer au gouverneur
espagnol et au Sénat de Milan pour défendre les droits de l'Eglise (droit d'un tribunal ecclésiastique, droit d'asile, droit
d'avoir une garde armée...), et notons que l’installation de l’Inquisition espagnole fut interdite à Milan en 1563 ; il donna une
partie de sa fortune pour les pauvres victimes de la peste de Milan ; il fut un inquisiteur particulièrement dur, présent dans
les procès de « sorcières » qu'il faisait envoyer au bûcher et dans les procès pour hérésie. Son neveu, Frédéric Borromée (1564-1631) fut lui aussi Cardinal et
Archevêque de Milan (1595) ; il est le protagoniste des chapitres XXII et XXIII des Fiancés .
Deux épidémies de peste ravagèrent le duché en 1576 et en 1629 (17.000 morts à Milan en 1576 ; la population
de Milan passe en 1630 de 130.000 habitants à 70.000. Cf Les Fiancés), contribuant à affaiblir l'économie
milanaise déjà concurrencée par les dynamiques industries du duché de Savoie. La source principale de la peste
avait été l’arrivée des 25.000 lansquenets envoyés par l’empereur Ferdinand II pour combattre Mantoue, et entrés
en Lombardie malgré les interdictions. Les médecins étaient en désaccord sur la contagion par contact
épidermique; et on fit une chasse acharnée aux « porteurs
de peste » (« gli untori»). L’épidémie ne s’arrêta
qu’en février 1632 (Voir dossier en annexe). La source principale d'accumulation de capitaux et de ressources
fiscales de l'Etat, qui avait été le grand commerce et les manufactures d'armes et de tissus, devient l'agriculture
presque jusqu'à la fin du XIXe siècle (soie, riz, fromages). Une classe de bourgeoisie rurale se constitue : agents
de grands propriétaires, notaires, experts (techniques agraires, irrigation ...), marchands de grains et de bétail,
artisans des gros bourgs agricoles qui se développent (Monza, Busto Arsizio, Cantù ...), et sont la matrice de
l'économie rurale lombarde contemporaine. Mais la propriété foncière étant concentrée entre les mains de
quelques grands propriétaires milanais, la ville reste un des grands centres européens : construction de palais et
d'églises, produits de luxe (vêtements, meubles, bijoux, carrosses ...), base de l'économie milanaise des XIXe et
XXe siècles.
La décadence espagnole après la Paix des Pyrénées (1659) et la guerre de Succession
d'Espagne ont pour conséquence le passage de la Lombardie à la branche autrichienne des Habsbourg (1706), confirmé par les
Traités d'Utrecht (1713) et de Rastadt (1714). C’est la fin de la domination espagnole en Italie (perte de la Sicile, de la Sardaigne, du
Royaume de Naples et du Duché de Milan). Sous la domination autrichienne, le duché perd toute autonomie administrative et politique ; les
classes moyennes commencent à regretter les Espagnols, tandis que toutes les charges publiques sont exercées par la noblesse.
Le Piémont, qui s’est allié avec la France le 26 septembre 1733, conquiert l'ouest de la Lombardie, il « effeuille l'artichaut lombard », aux
dépens des propriétaires fonciers du duché ; le roi de Piémont-Sardaigne entre à Milan le 11 décembre 1733, tandis que Don Carlos de
Bourbon s’empare du Royaume de Naples : la Paix de Vienne (1738) attribue au Piémont les districts de Novare et de Tortona ainsi que les
Langhe, et la Paix d'Aix- la-Chapelle (1748) Voghera et l'Oltrepò pavese, Ossola et la Valsesia. Il n’en est chassé par les troupes franco-
espagnoles, alors qu’il s’est rallié à l’impératrice d’Autriche, qu’après la paix de Worms (1745). Le Royaume de Piémont-Sardaigne reste le
seul État indépendant d’Italie.
Car à partir de 1748, ce sont les Habsbourg d’Autriche qui dominent l’Italie, François-Étienne de
Habsbourg-Lorraine est empereur depuis 1745 et a pris la suite des Médicis dans le Grand- Duché de
Toscane.
Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780, impératrice à partir
de 1740) et son fils Joseph II (1741- 1790, empereur à
partir de 1765) accentuent la germanisation de la
Lombardie, mais pratiquent aussi une politique de
réformes et favorisent l'essor d'une bourgeoisie
marchande, de professions libérales et d’une
bourgeoisie rurale d'entrepreneurs capitalistes, réduisant
les privilèges de la ville et des grands propriétaires
absentéistes milanais. La grande propriété foncière se
transforme peu à peu en entreprises agraires capitalistes
qui absorbent les propriétés communales et les petites
propriétés paysannes, provoquant une augmentation de la
production mais aussi du chômage et une transformation des paysans en salariés agricoles
pauvres. La population passe de 1 million au début du siècle à 2.150.000 habitants en 1790
(Italie : de 11 à 18 millions) ; la mortalité diminue dans les campagnes ; une activité artisanale- industrielle se développe à nouveau à Milan et à Côme (laine,
coton et soie) ; les communications s'améliorent, facilitant le commerce. Milan devient, avec Naples, le centre de la philosophie des Lumières (« L’illuminisme »)
en
Italie, grâce à l’action de Marie-Thérèse, aidée par le comte de Firmian : elle réforme non seulement l’économie et l’administration, mais développe une
politique culturelle efficace, réorganisant les écoles et institutions comme la bibliothèque de Brera,
faisant appeler à l’université de Pavie des savants comme Volta et Spallanzani ; les institutions
ecclésiastiques sont mises en discussion par les Jansénistes ; le « Caffè »,
avec les frères Verri et Cesare Beccaria font entrer dans Milan les idées
économiques et sociales qui naissaient en Europe.
Architecture : Pellegrino Tibaldi (1527-1596), l'architecte de Saint Charles
(églises mais aussi projets de villas) ; Giovanni Lantana (1581- 1627) à Brescia
(le Duomo Nuovo) ; construction de grandes églises baroques. Le XVIIIe s. est
aussi l'époque des villas de style baroque puis
néo-classiques sous la
domination autrichienne : Giuseppe Piermarini (1734-1808) et le viennois
Léopold
Pollack
(1751-1806). Construction du palais d'Este à Varese en
1766-71, par Giuseppe Bianchi.
Peinture : Federico Zuccari (1560-1609) travaille pour le Cardinal Federico
Borromeo, de même que Giovanni Cerano (1575-1633), Giulio Cesare
Procaccini (1574-1625), Pier Francesco Morazzone (1573-1626), Daniele
Crespi (1597-1630) ; Carlo Francesco Nuvolone (1609-1662) peint statues et
fresques du Sacro Monte de Varese dans les chapelles de l'architecte local Giuseppe Bernasconi (1587-1623). La Lombardie donne
naissance à Michelangelo Merisi dit Le Caravage (1573-1610).
Histoire :Ludovico Antonio Muratori (1672-1750), de Modena, travaille à l’Ambrosiana de Milan où il commence ses travaux d’histoire de Milan
Littérature : intense activité d'écrivains influencés par l'illuminisme français : Cesare Beccaria publie « Des délits et des peines » en 1764, date à laquelle paraît
aussi le 1er numéro du périodique littéraire et scientifique « Il caffè » de Pietro Verri, économiste et homme de lettres, et de son frère Alessandro. Le poète
Giuseppe Parini publie Il Giorno à partir de 1763. Milan est devenu un grand centre intellectuel. Un auteur dialectal important : Carlo
Porta (1775-1821).
9) L'époque napoléonienne et le Risorgimento : Vainqueur des Autrichiens à Lodi, Bonaparte entre à Milan le 15 mai 1796 (cf. les
descriptions de Stendhal dans La Chartreuse de Parme ) et instaure la République Cisalpine (capitale Milan), transformée en
République Italienne en 1801 après la victoire de Marengo. Milan reste la capitale, Napoléon est Président de la R.I., le Vice-Président
est Francesco Melzi d'Eril (Sa villa est sur le Lac de Côme). Proclamé empereur en
1804, Napoléon reçoit la couronne de Roi d'Italie dans le Dôme de Milan ; Eugène de
Beauharnais devient Vice-Roi. Napoléon poursuit et améliore les réformes des
Habsbourg, le renforcement de l’appareil bureaucratique, et la formation de cadres
administratifs et militaires modernes. Sous son règne, l’Italie fut moins divisée ; Milan se
développa considérablement comme capitale du royaume d’Italie, avec ses 100.000 km2
et ses 6 millions d’habitants ; les mines et l’industrie métallurgique furent favorisées, en
particulier les fabriques d’armes : la région de Brescia fournissait 40.000 fusils, 9.000
sabres par an et de nombreux canons et lames pour armes blanches. En 1805, 200.000
soldats italiens furent enrôlés dans l’armée napoléonienne, et trois fois plus pendant la
campagne de Russie.
Après la défaite et l'abdication de Napoléon, le Ministre des Finances Giuseppe Prina, ministre sous Napoléon, est
assassiné, lynché en 1814 dans les tumultes populaires de Milan. Au Congrès de Vienne en 1815, la Lombardie et la
Vénétie
sont
annexées au Royaume des Habsbourg ; Milan, capitale avec Venise, devient
la résidence du Vice-Roi autrichien. Contrairement aux promesses faites pour soulever les
populations contre Napoléon, les Autrichiens et les Anglais refusèrent toute forme d’unité de
l’Italie à la délégation milanaise venue la demander en 1814.
Sous la seconde domination autrichienne,
la nouvelle bourgeoisie lombarde, concurrencée
par les industries de Bohême, se tourna vers le marché italien. La population lombarde
augmente : de 90 habitants au km2 en 1820 à 160 en 1881 ; cela correspond à une
riche
économie agricole et commerciale, dont les produits fondamentaux sont la soie, les fromages
et le riz ; les propriétaires terriens, les commerçants et les exportateurs de soie restent les
figures dominantes de l’économie lombarde, concentrant le
pouvoir économique, politique, le
prestige social et culturel. La Lombardie ne participe à la révolution industrielle que comme
pays producteur de matières premières, et de produits agricoles, situation semi-coloniale. La
Lombardie payait pour tous : barrières douanières, maximum d’impôts, etc. La bourgeoisie
appuie le mouvement unitaire et la monarchie de Savoie, seule force italienne assez organisée pour combattre
efficacement l'armée autrichienne, tandis que des mouvements insurrectionnels anti-autrichiens éclatent en
Lombardie. De nombreuses sociétés secrètes se créent, dont les « carbonari » (les sections s’appelaient des
« vendite », les affiliés étaient les « buoni cugini », les lieux de rencontre les « baracche » et les
femmes les « giardiniere ». Les carbonari furent anéantis en 1831, après le mouvement
révolutionnaire de 1820, par une répression féroce des Autrichiens (exécution de Ciro Menotti
en mai 1831). L'écrivain Silvio Pellico est arrêté à Milan en 1822, condamné à mort et incarcéré jusqu'en 1830 à la prison du Spielberg (Voir
son ouvrage Mes prisons publié en 1832 à Turin). De nombreux intellectuels, en particulier ceux qui avaient
participé à la rédaction du « Conciliatore » créé en 1819 y furent également emprisonnés, dont Federico
Confalonieri. À partir de 1830 se développe un intense mouvement libéral et nationaliste qui élabore les
conditions et les formes d’une Italie enfin unifiée ; qui préconise une nation sous l’autorité du roi de Sardaigne
(Cesare Balbo), qui sous l’autorité du pape (Vincenzo Gioberti). Parmi ces courants, le révolutionnaire «
Giovine Italia » de Giuseppe Mazzini (photo à droite).
En Lombardie, un travail tenace d’irrigation et de bonification permet de développer une agriculture moderne
(fourrages, riz, blé, lin, vigne, élevage de bovins de qualité), des industries agro- alimentaires
(charcuterie et
fromages) ; l’ouverture du marché impérial après 1830 facilite l’expansion de l’industrie du coton et de la soie,
avec des machines modernes ; vers 1840, l’ingénieur alsacien Falck crée la base de la future industrie
sidérurgique. La bourgeoisie se réveille ; après le « Conciliatore », le « Politecnico » réunit des intellectuels
comme Carlo Cattaneo, un de ceux qui se battront pour l’installation de lignes de chemin de fer en Italie (la
Milan-Monza est ouverte en 1840. Photo ci-contre). La première Guerre d'Indépendance est marquée par les
« Cinq journées » de révolte anti-autrichienne de Milan (18-22 mars 1848)
et par les « Dix journées » de Brescia (20-30 mars). La révolte milanaise,
guidée par Cattaneo avait été précédée d’une grève passive du tabac et
du jeu de lotto, deux monopoles
autrichiens ! Grâce à l’alliance entre la
France et le Piémont, la seconde guerre d’indépendance est un succès pour les Italiens. Victorieux à
Montebello, Palestro et Magenta, les Franco- Piémontais entrent à Milan le 8 juin1859 (Cf tableau ci-
contre de Giuseppe Bertini), tandis que Garibaldi occupe Varese, Côme, Bergame, Brescia.
Le Royaume d'Italie est proclamé le 14 mars 1861 par le Parlement de Turin ; le roi est Victor-
Emmanuel II. La Lombardie, avec ses 3.104.838 habitants, est parmi les régions les plus avancées et les
plus actives : 1.086.028 personnes sont employées
dans l'agriculture, 459.044 dans l'industrie et
l'artisanat. En 1871, on y recense 1.828.589 analphabètes. La troisième guerre d'indépendance permet le
rattachement de la Vénétie à l'Italie ; Mantoue et son territoire sont rattachés à la Lombardie.
Les bouleversements politiques et culturels qui ont marqué cette période et l'émergence d'une nouvelle
bourgeoisie ont favorisé l'apparition d'une nouvelle
sensibilité esthétique, en particulier aux paysages
agraires chargés d'histoire, souvent évoqués dans
le roman de Manzoni et dans les témoignages des grands voyageurs étrangers de la fin du XVIIIe s. au
XIXe s., Goethe, Stendhal, Lamartine, Théophile Gautier, Taine ... À Milan se développe un mouvement
littéraire nouveau, la « Scapigliatura » (de « scapigliato » = échevelé) animé par Giuseppe Rovani, Camillo
Boito, Tarchetti, Dossi, les peintres Daniele Ranzoni et Tranquillo Cremona.
Architecture : Luigi Cagnola (1762-1833) : édifices ecclésiastiques ; Luigi Canonica (1762-1844) : théâtres
; Simone Cantoni (1736-1818) : nombreuses villas construites sous les Habsbourg. Développement des
Académies et musées, bibliothèques : Académie de Brera à Milan, Bibliothèque Queriniana à Brescia,
Académie Carrara à Bergame.
10) De l'Unité à aujourd'hui :
Au moment de l'Unité, les figures les plus représentatives de la Lombardie sont celles du propriétaire terrien capitaliste,
du commerçant et de l'exportateur de soie, qui cumulent pouvoir économique, pouvoir politique et prestige culturel. Peu
à peu, l'intérêt et les capitaux se déplacent vers l'industrie : la Lombardie se tourne vers la révolution industrielle.
L'ouverture du marché italien par l'unification douanière la favorise, ainsi que le développement du réseau ferroviaire.
Mais la pauvreté de la population fait que les seuls produits de masse sont les tissus de coton, la mercerie, les
almanachs et les allumettes. Milan, principal noeud du réseau ferroviaire, devient la capitale commerciale et financière
de l'industrie cotonnière, avec des usines de 300 à 1000 employés, essentiellement des femmes. Les capitaux
abandonnent l'agriculture pour se porter vers des investissements plus rentables : renouvellement du matériel
ferroviaire, mécanisation de l'industrie textile et de l'agriculture.
L'industrie lourde
se développe donc dans les grandes villes,
favorisée à partir de 1880 par la production et le transport sur une
grande échelle de l'énergie électrique (l'Italie est pauvre en charbon
!) et les vallées alpines se couvrent de centrales électriques.
Milan devient une grande ville industrielle et ouvrière. En 1908
est ouvert le tunnel ferroviaire du Simplon et les premières
grandes usines sidérurgiques Falck et Breda s'installent à Sesto
San Giovanni : le quartier et l'usine remplacent la « cascina » (la
ferme) dans cette région autrefois agricole.
La population lombarde passe de 4,4 millions d'habitants en
1901 à 8,9 millions en 1981 ; les taux de mortalité (et de
natalité!) diminuent ; de région d'émigration entre 1881 et 1925, la Lombardie devient
région d'immigration depuis la Vénétie et l'Italie méridionale entre 1925 et 1940, puis
entre 1955 et 1970. La structure interne du secteur industriel se transforme, le
secteur textile cédant la première place à la métallurgie et à la chimie, tandis que la
demande de services augmente régulièrement. Sa position géographique entre
l'Europe et la Méditerranée (par où arrive le pétrole) fait de la Lombardie un des
principaux pôles de l'espace économique européen avec Paris, Londres et la Ruhr.
Pendant toute la période où se construit l’unité italienne, la Lombardie joua un rôle
important dans la vie politique italienne : c'est à Milan que s'enracine dès 1880 le
Parti Radical de Felice Cavallotti et qu'est fondé en 1882 le Parti Ouvrier Italien,
ancêtre d'un Parti Socialiste dont la tendance marxiste (Filippo Turati, Anna
Kuliscioff) prend forme à Milan. Une structure syndicale très solide mobilise aussi
bien les ouvriers que les salariés agricoles. C'est encore à Milan que naît le Parti
Populaire, d'inspiration catholique, ancêtre de la Démocratie Chrétienne ; l'Université
Catholique de Milan sera après la seconde guerre mondiale la forge de la classe
politique et du patronat chrétiens. C’est à Milan et dans les villes lombardes que les
revendications manifestées dans tout le pays (« pain et travail ») prirent la plus
grande dimension politique : les
ouvriers spécialisés, aristocratie de la classe
ouvrière, sont les plus sensibles aux idées socialistes (à la différence des foules
méridionales,encore
plus malheureuses mais encore soumises aux idéologies
monarchiste). La C.G.L. ((Confédération Générale du Travail) est fondée à Milan en
1906.
Il y avait aussi dans les banlieues uns sous-prolétariat urbain encore plus marqué par
la crise économique et qui contribua à la violence de l’insurrection de mai 1898, qui éclata suite à
l’arrestation d’un ouvrier de la Pirelli qui distribuait des tracts socialistes, et qui fut durement
réprimée par le « boucher de Milan », le général Fiorenzo Bava-Beccaris, dont les troupes firent
plus de 80 morts et 450 blessés parmi les manifestants; la bourgeoisie laissa croire qu’il s’était agi
d’une action subversive préparant une révolution. Suivit une répression judiciaire qui inculpa 803
personnes (dont plusieurs députés socialistes et républicains) en 122 procès, qui attribuèrent 1390
ans, 3 mois et 2 jours de réclusion, et décidèrent la dissolution des organisations ouvrières, parfois
même de comités paroissiaux qui avaient
protesté
contre la misère du
peuple, et la fermeture de
plusieurs journaux, dont « Il Secolo » qui déclina alors au profit du « Corriere della Sera ». Le 29
juillet 1900, le roi Umberto I fut assassiné par un anarchiste révolutionnaire, Gaetano Bresci à
Monza ; il considérait comme symbole de la réaction monarchiste, celui qui avait décoré le généra Bava-Beccaris pour la
répression des faits de Milan («pour récompenser le service rendu aux institutions et à la civilisation »).
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Abbaye bénédictine-cistercienne de Chiaravalle (Milan)
fondée en 1135..
Côme - Tribune du
« Broletto » (1215)
Ottone Visconti accueilli par les Milanais – Fresque
du XIVe s. de la Forteresse d’Angera
Gian Galeazzo Visconti avec le
modèle de la Chartreuse de Pavie,
de Bergognone, sur le portail de la
Chartreuse
Francesco Sforza et Bianca Maria Sforza (Bonifacio Bembo)
L’Italie du Nord vers1450.
Ludovico il Moro
Couronnement de Ludovic le Maure Miniature XVe s. Milan
Milan -Premier plan assonométrique -1573
Béatrice d’Este et son cortège, signe d’une cour brillante.
XVe s. Bergamo, gall. Carrara
Daniele Crespi, Jeûne de Carlo Borromeo,
XVIIe s.
Peste à Milan : la charrette qui, de nuit, transportait les
adavres des pestiférés (illustration des Fiancés de Manzoni).
Martin Van Meytens,
Marie- Thérèse
d’Autriche
Milan, Bibliothèque Ambrosiana, sala Federiciana
Milan au XVIIIe s.
Cesare Beccaria.
Accademia dei Pugni. De g. à dr.: Alfonso Longo, Alessandro
Verri, Giovanni Battista Biffi, Cesare Beccaria, Luigi Lambertenghi,
Pietro Verri et Giuseppe Visconti.
Francesco Melzi d’Eril
L’Europe napoléonienne
Silvio Pellico et Pietro
Maroncelli conduits au
Spielberg- Anonyme
Royaume lombardo-vénète après 1815
Daniele Ranzoni, Veduta del Lago Maggiore
Usines Pirelli à Milan en 1912
Boccioni, Officine a Porta Romana, 1908
Grève des cigarières à Milan, le 7 mai 1898
Répression militaire de l’insurrection de
1898
Milan 1906-Congrès de fondation de la C.G.L.
Le général Fiorenzo Bava Beccaris-
Photo : Illustrazione Italiana
Assassinat d’Umberto I à Monza le 29
juillet 1900
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