4.1.9. Depuis la seconde guerre mondiale : mort de Licio Gelli (décembre 2015)
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Licio Gelli, au centre des actes fascistes depuis 1942, est mort en décembre.   Le 15 décembre au soir, Licio Gelli est mort à 96 ans dans sa maison d’Arezzo. Il était lié à toute l’histoire de l’Italie républicaine et au mystère de tous les scandales politiques en rapport avec les crimes fascistes. Il était né à Pistoia en 1919, fils d’un propriétaire foncier de Montale. Dès 1937, il s’engage dans les troupes fascistes qui vont combattre contre les Républicains espagnols avec Franco ; revenu en Italie en 1939, il raconte ses aventures de guerre dans l’hebdomadaire fasciste de Pistoia et dans un premier livre, Fuoco. Bien que n’ayant que son certificat d’études, il devient employé des GUF (Jeunesses universitaires fascistes). En juillet 1942, il est Inspecteur du PNF (Parti National Fasciste), et il est chargé de transporter en Allemagne le trésor du roi de Yougoslavie, 60 tonnes d’or, monnaies précieuses, etc. En 1947, quand l’Allemagne restitue ce trésor, on s’aperçoit qu’il en manque 20 tonnes : Gelli se les est-il appropriées ? On en retrouve en tout cas une partie dans sa villa… Il adhère à la République de Salò en 1943, mais il devient partisan antifasciste quand il voit que la guerre tourne au désastre du fascisme, et joue le double jeu de distribuer aux partisans des laissez-passer qu’il obtient de ses anciens amis nazis. Il se marie à Pistoia en 1944. Après la guerre, il semble avoir été enrôlé par la CIA sur recommandation des services secrets italiens. En 1956, il est directeur d’une entreprise de Frosinone, centre de réunion de ministres, hommes politiques, généraux, et de 1948 à 1958, il est assistant parlementaire d’un député démocrate-chrétien. Il devient franc-maçon en 1963, et il est très vite « Maître Vénérable » de la loge Propaganda 2 (P2) où s’engagent environ un millier de personnalités politiques, militaires, judiciaires, policières, etc. qui ont le même projet de « renaissance démocratique » par l’arrestation et l’élimination de toutes les personnalités de gauche, dont le Président de la République Giuseppe Saragat : ce fut le coup d’État manqué, le « Golpe Borghese ». Gelli est aussi accusé d’être un des responsables du plan « Gladio » fomenté par la CIA pour éliminer les communistes de la sphère politique italienne et européenne. En 1980, il est nommé comte par l’ex-roi Humbert II. On ne découvrit la liste des membres de la P2 qu’en 1981, durant les perquisitions effectuées dans sa villa et dans son entreprise sur ordre des juges Colombo et Turone ; on s’aperçoit alors que parmi les membres il y avait tous les responsables des services secrets italiens, et des personnages comme Silvio Berlusconi et Victor Emmanuel de Savoie. Le GOI (Grand-Orient d’Italie) expulse Gelli de l’ordre maçonnique. Gelli prend la fuite, est arrêté à Genève et réussit à s’évader de sa prison pour se réfugier en Amérique du Sud ; il ne se rend qu’en 1987. La P2 fut un scandale national quand on s’aperçut que les plus hautes charges de la République étaient occupées par des membres de la P2. Gelli est aussi impliqué dans tous les grands scandales qui marquent l’histoire de la République, le massacre de Bologne en 1980 exécuté par des fascistes mais dont il a été souvent considéré comme le mandataire, l’affaire du Banco Ambrosiano de 1982 à propos duquel il est condamné à 12 ans de prison en 1994 (la Banque était liée à l’IOR, L’institut pour les Œuvres de Religion, la banque du Vatican) ; on a retrouvé dans la villa de Gelli deux millions de dollars en lingots d’or ; il était compromis avec le banquier frauduleux Michele Sindona, avec le Président d’Argentine au moment de la dictature, avec Silvio Berlusconi, etc. Il était un des 126 inculpés du procès de Palmi de 1995 pour compromission avec la mafia. Depuis 2001 il était aux arrêts dans sa villa Wanda d’Arezzo, où il est mort, après avoir encore été condamné à une amende pour une fraude fiscale de 17 millions d’euros. Ce beau personnage était cependant titulaire d’une quantité de médailles et de titres de la République italienne ! Il disait encore en 2009 : « Dans ce pays, il n’y a qu’un personnage charismatique qui puisse vraiment le guider : Silvio Berlusconi ». Ce personnage était adhérent de la Loge P2 depuis 1974, l’année de naissance de la Fininvest, l’off shore de Berlusconi financé par le Banco Ambrosiano de Roberto Calvi !                                                                                                             J.G. 24 décembre 2015
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