Storia dei popoli d’Italia e canzone (suite 5)
(Rapel) Un autre intérêt de la vie romaine était dans les bains qui étaient quotidiens pour les Romains. Seuls les riches avaient des bains privés dans leur villa ; pour les
autres avaient été créés des quantités de bains publics, les « thermes » : le recensement d’Agrippa (63-12 av.J.C.) de 33 av.J.C. en comptait 170, et plus tard Pline
l’Ancien (23-79) a renoncé à les compter ; ils étaient peu chers et parfois gratuits ; les femmes y étaient admises soit dans des bains ou à des heures différentes, soit en
commun avec les autres, ce qui provoqua des scandales, l’époque ne connaissant pas le « maillot de bain », on se baignait nus ; mais le coût était souvent double pour
les femmes. L’intérêt des Thermes était non seulement le bain, mais aussi les sports, la culture (il y avait souvent des bibliothèques, des expositions de statues, etc.), la
promenade, les rencontres sur les portiques. Un des jeux très en vogue était celui de la balle qu’évoque la chanson ; les horaires étaient réglementés par les édiles
publics, et la « troisième heure » était souvent celle (moins chaude) où on commençait à pratiquer les jeux. Les Thermes les plus célèbres parmi ceux qui nous restent
sont ceux dits de Caracalla, construits au début du IIIe s. apr.J.C., d’une magnificence extraordinaire. Les Thermes sont souvent considérés comme un des plus grands
bienfaits apportés au peuple par l’Empire Romain (. Le personnage dit ne pas savoir qui est Caracalla (180-217) 7 ; il sait par contre l’importance de ces thermes ; mais
y eut-il des poissons dans les piscines ?
ALLE TERME DI CARACALLA
AUX THERMES DE CARACALLA
(Jean Savàr - Pinchi (Giuseppe Peretti)-NinoRavasini
Interprete : Clara Jaione
Orchestra ritmo melodica diretta dal Maestro Armando Fragna ;
Cetra DC 4987, 1949)
Tutta la storia romana
Toute l’histoire romaine
vicina e lontana, mi par di sognar.
Proche ou lointaine, il me semble rêver.
E fra i ruderi che son li da millenni
et dans les ruines qui sont là depuis des siècles
la notte e il dì, mi rimetto a fantasticare così. Le jour et la nuit, je me remets à fantasmer ainsi.
Alle Terme di Caracalla
Aux Thermes de Caravalla
i romani giocavano a palla,
les Romains jouaient à la balle,
dopo il bagno verso le tre
après le bain vers trois heures
tira, tira a me, che la tiro a te,
tire, tire vers moi, et je la tire vers toi,
o con le mani o coi piè.
ou avec les mains ou avec les pieds.
Alle Terme di Caracalla
Aux Thermes de Caracalla
forse i pesci venivano a galla,
peut-être que les poissons venaient à la surface
ogni notte verso le tre
toutes les nuits vers trois heures
tira, tira a me, che la tiro a te,
tire, tire, et je la tire vers toi,
poi si pescavan da se.
Puis ils se pêchaient eux-mêmes.
Poi ripenso agli Orazi e Curiazi,
Puis je repense aux Horaces et aux Curiaces
ai guerrieri che non ci son più,
aux guerriers qui ne sont plus là
a Poppea, a Nerone, ai Patrizi,
à Poppée, à Néron, aux Patriciens,
ma non so Caracalla chi fu.
Mais Caracalla, je ne sais pas qui c’était.
Alle Terme di Caracalla
Aux Thermes de Caracalla
i romani giocavano a palla,
les Romains jouaient à la balle,
dopo il bagno verso le tre
après le bain vers trois heures
tira, tira a me, che la tiro a te,
tite, tire vers moi, et je la tire vers toi,
e poi gridavan : Olè!
Et puis ils criaient : Holé !
Dopo il bagno verso le tre
Après le bain vers trois heures
tira, tira a me, che la tiro a te,
tire, tire vers moi, et je la tire vers toi,
Ogni notte verso le tre
toutes les nuits vers trois heures
tira, tira a me, che la tiro a te.
Tire, tire vers moi, et je la tire vers toi.
Oggigiorno però a Caracalla :
Au jour d’aujourd’hui pourtant à Caracalla
« Una furtiva lacrima »
« Une furtive larme »
nella notte si sente cantar.
J’entends chanter dans la nuit.
« Una voce poco fa »
« Une voix il y a peu de temps »
come un eco risponde alla folla.
Comme un écho répond à la foule.
« Chi mi prega in tal momento »
« Qui me prie dans un tel moment »
Caracalla si mette a gridar.
Se met à crier Caracalla.
Alle Terme di Caracalla,
Aux Thermes de Caracalla,
alla notte la luna è già bella,
à la nuit la lune est déjà belle,
al ritorno cantiamo insiem
au retour nous chantons ensemble
caro, caro ben, caro, caro ben,
cher, cher amour, cher amour,
sempre felici sarem.
Nous serons toujours heureux.
Sempre felici sarem. Olè!
Toujours heureux nous serons. Holé !
Una furtiva canzone est un chant de Gaetano Donizetti (1797-1848) dans l’Elisir d’amore (1832) ; Una voce poco fa est de Rossini (1792-1868) dans Le barbier de
Séville (1815). Donizetti a écrit dans Lucia di Lammermoor (1835) une réplique d’Edoardo, Chi me frena in tal momento ?. L’auteur de la chanson a mal cité. Ce qui est
sûr, c’est que les Thermes de Caracalla sont toujours une des lieux où l’Opéra de Rome a longtemps donne des représentations splendides.
Les jeux étaient enfin une des attractions principales de la vie populaire romaine ; c’était pour les empereurs et les patriciens un moyen de distraire le peuple par des
divertissements généralement cruels, combats de gladiateurs qui se terminaient souvent par la mort de l’un des deux, assassinats de condamnés (chrétiens ou autres)
par des bêtes féroces affamées préalablement, chasses dans les amphithéâtres, etc. Capossela (1965- ) en fait une description ironique atroce, mais il pense aussi aux
jeux d’aujourd’hui, la « legge della curva » dans les matchs de football : « panem et circenses » hier et aujourd’hui ; l’arrangement ne s’appuie que sur les cors et les
timbales. Le père de Capossela était un passionné du film Quo Vadis. L’expression « Hoc habet hoc » (il l’a eu) était le cri de la foule avant que l’empereur ne décide
du sort du gladiateur battu pour savoir si l’autre devait l’achever (pouce vers le bas) ou le grâcier (pouce vers le haut).
AL COLOSSEO
Au Colisée
(Vinicio Capossela
Ovunque proteggi
2008)
Sia sbranato al colosseo
Qu’il soit mis en pièces au Colisée
Sia spellato al colosseo
qu’il soit écorché au Colisée
Sia scannato al colosseo
qu’il soit égorgé au Colisée
Sia squartato al colosseo
qu’il soit massacré au Colisée
Sia incornato al colosseo
qu’il soit encorné au Colisée
Sia sbudellato al colosseo
qu’il soit étripé au Colisée
Sia disossato al colosseo
qu’il soit désossé au Colisée
In fricassea
en fricassée
Sia servito in fricassea
qu’il soit servi en fricassée
Riceva il ferro al colosseo
qu’il reçoive le fer au Colisée
Hoc habet hoc habet hoc
Hoc habet Hoc habet hoc
Hoc habet hoc habet hoc
Hoc habet Hoc habet hoc
La legge della curva... La loi de la courbe…
la legge della curvaaa... la loi de la courbe
Two Rome are fallen
Si assassinin gli assassini al colosseo
Que soient assassinés les assassins au Colisée
Sian sventrati gli innocenti al colosseo
que soient éventrés les innocents au Colisée
I neonati sian soldati al colosseo
que les nouveaux-nés soient soldats au Colisée
Il Senato sia scuoiato al colosseo
que le Sénat soit écorché au Colisée
Si divorino le fiere al colosseo
que l’on dévore les bêtes au Colisée
Chi ha predicato sia impalato al colosseo
que ceui qui a prêché soit empalé au Colisée
Al colosseo
au Colisée
Chi ha taciuto
Que celui qui s’est tu
Sia mietuto
soit moissonné
Al colosseo
au Colisée
Sia bevuto
qu’il soit bu
Dalla rena al colosseo
par le sable du Colisée
Sia crocifisso
qu’il soit crucifié
Al colosseo
au Colisée
Sia disunghiato al colosseo
Qu’on lui arrache les ongles au Colisée
In naumachia sia affogato in naumachia
dans une naumachie, qu’il soit noyé, dans une naumachie
In allegria
dans la joie
Riceva il ferro al colosseo
qu’il reçoive le fer au Colisée
Hoc habet hoc habet hoc
Hoc habet Hoc habet hoc
Sia fracassato al colosseo
Qu’il soit fracassé au Colisée
Lo si bruci al colosseo
qu’on le brûle au Colisée
Hoc habet hoc habet hoc
Hoc habet Hoc habet hoc
A gran spadate al colosseo
À grands coups d’épée au Colisée
Sia fatto a brani al colosseo
qu’il soit mis en morceaux au Colisée
La folla salti in aria al colosseo
que la foule saute en l’air au Colisée
A brano a brano al colosseo
morceau par morceau au Colisée
Hoc habet hoc
Hoc habet Hoc
Finchè non arrivino i barbari
Jusqu’à ce qu’arrivent les barbares
Finchè non arrivino i barbari
jusqu’à ce qu’arrivent les barbares
Hoc habet hoc
Hoc habet Hoc
La legge della curvaa... la legge della curvaaa
La loi de la courbe… la loi de la courbe
Finchè non arrivino i tartari
Jusqu’à ce qu’arrivent les barbares
Finchè non arrivino i tartari
Jusqu’à ce qu’arrivent les barbares
Al colosseo !
au Colisée
L’ère romaine s’achève en 476 après J.C., avec la mort du dernier empereur romain d’Occident, Romulus Augustulus (461-476). Selon la tradition, elle avait
commencé en 753 (754 ?) av.J.G. avec le règne de sept rois (mais de 753 à 509, en presque 250 ans, ils ont obligatoirement été plus nombreux) : la République
remplace la Monarchie en 509 av.J.C., pour laisser place à l’Empire avec Jules César (100-44 av.J.C.) et Octave Auguste (63 av.J.C.- 14 apr.J.C.), de 27 av.J.C. à 476
apr.J.C., puis jusqu’en 1453 pour l’empire romain d’Orient à Constantinople 6.
NOTES :
6. Sur toute cette époque il est intéressant de lire les auteurs grecs et latins, en particulier :
* Hérodote,
* Strabon, Géographie, Livres V et VI sur l’Italie et la Sicile
* Denis d’Halicarnasse
* Tite-Live, Histoire romaine
7. Voir l’abondante littérature ancienne sur les bains, et pour l’histoire, Jérôme Carcopino, La vie quotidienne à Rome à l’apogée de l’Empire, Hachette, 1939, pp. 293-
304, et sur les Thermes de Caracalla, Filippo Coarelli, Guide archéologique de Rome, Hachette, 1994, pp. 228-231.
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