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Storia dei popoli d’Italia e canzone - 2° partie suite2
Les deux États, L’Église et l’Empire Bénédictins et monachisme Toute l’histoire de la christianisation de l’Occident intéresse de près l’histoire de l’Italie. Dans un premier temps, la nouvelle religion venue de Palestine s’implante lentement et avec difficulté du fait en particulier des  «  hérésies », c’est-à-dire des diverses interprétations du message évangélique ; elle est combattue par l’autorité impériale et connaît le martyre, parce qu’elle ne reconnaissait pas le pouvoir absolu et « divin » de l’empereur, apparaissant ainsi comme un acte de désobéissance en même temps qu’une forme d’athéisme. À la tête des groupes organisés par les Chrétiens il y avait le personnage de l’évêque, qui entretenait la vérité nouvelle : une vie menée avec les autres hommes mais ayant comme objectif la vie en Dieu, le « monde » étant une terre étrangère. Après son installation par Constantin (272-306-337), l’Église chrétienne apparaît autrement, comme un nouveau pouvoir s’opposant au pouvoir politique : ce sont deux autorités qui se reconnaissent dans les mêmes valeurs religieuses mais qui s’opposent pour savoir qui sera le maître de la chrétienté. Tout le Moyen-Âge va se référer à la pensée d’Augustin, évêque d’Hippone, formulée surtout dans son ouvrage De civitate Dei (413-426), où il distingue la cité de Dieu et la cité terrestre des hommes. Dans l’héritage de ce développement idéologique et de cette théorie des deux cités, vont apparapaître deux visions opposées des rapports entre la nouvelle Église et l’empire. La première avait pour origine l’évêque palestinien Eusèbe de Césarée (265-339. Image ci-contre) ; formé dans un milieu arien, il maintenait que le Fils et le Saint Esprit étaient de nature diverse et inférieure à celle du Père ; il était en rapport étroit avec l’empereur Constantin et avait été réhabilité en 325 par le Concile de Nicée dont il avait accepté  la conclusion. Il défend le primat de l’empereur chrétien sur toute l’humanité, au-dessus de l’Église et de l’État, et en ce sens l’empereur se sert de l’une et de l’autre pour guider l’humanité vers le Christ ; l’empereur  est donc assimilé au Père, supérieur même au pape, qui n’est que le successeur du Fils. On imagine mal combien ce débat théologique qui peut nous apparaître lointain fut important politiquement, faisant de l’empereur celui qui devait guider l’humanité vers Dieu par tous les moyens, y- compris militaires ; cela commanda toute la théocratie orientale, où l’Église a certes son rôle doctrinal et liturgique, mais ne peut l’exercer que par la médiation de l’empereur. À l’opposé s’affirmait la théologie  d’Ambroise (340-397), évêque de Milan, repris et développé par le pape Gélase  I (492-496 - Ci-contre son emblème pontifical) : l’Église a un rôle de guide de l’humanité dans son chemin vers Dieu et n’a besoin d’aucune médiation politique, elle impose son primat spirituel sur le pouvoir temporel ; les deux sont autonomes, certes, mais le temporel est soumis au spirituel qui peut intervenir sur toute question politique et juridique. Les empereurs Constantin et Théodose représentaient la conception « eusébienne » suivis par les empereurs d’Orient jusqu’en 1453 (chute de Constantinople, vaincue par l’armée des Turcs musulmans), date à laquelle elle se transfère à Moscou dans l’empire orthodoxe. Cette vision « eusébienne » marque aussi la partie de l’Italie restée sous le pouvoir de l’empire byzantin, toute l’Italie méridionale et la Sicile, où l’occupation arabe soutenait la même position, un État sacralisé dans lequel coïncident les pouvoirs politique et religieux. Par la suite, le pouvoir de l’empereur Frédéric II (1194-1220-1250), « empereur des Romains », reprend cette conception théocratique, lui qui connaissait aussi la pensée de l’Islam. Quand arrivent les Longobards, il n’y a pas encore d’État de l’Église, et ce qu’on appelle « patrimoine de Saint-Pierre » est encore inclus dans les territoires contrôlés par l’empire byzantin, qui a récupéré sous Justinien (527-565) ses terres italiennes (avec l’aide des grands propriétaires terriens), africaines et espagnoles. Les Vandales annulleront tout cela, provoquant la dégradation des communications, des routes, des canaux de drainage, des aqueducs, l’abandon des plaines (les habitants se réfugient sur les hauteurs pour raisons de sécurité et d’hygiène) ; la misère augmente considérablement. Mais quand les Longobards veulent s’emparer des terres byzantines, le pape fait appel aux Francs qui créent donc les « États de l’Église » en remettant au pape les terres byzantines reprises aux Longobards. Byzance est désormais trop loin et trop affaiblie. L’Europe est alors entrée pour deux siècles, entre le VIe et le VIIIe siècles, dans une de ses périodes les plus sombres ; elle décline depuis le Ve siècle, malgré les tentatives de reprise de l’ostrogoth Théodoric (493-526). La première « peste noire » (bubbonique) de 543, qui dure jusqu’au VIIIe siècle, aggrave encore les choses, diminuant de moitié la population européenne, réduite probablement (on manque de documents écrits) à 4 ou 5 millions au lieu des 8 ou 9 du IIIe siècle. Les Francs de Clodovée ont encore une conception sacrale de leur pouvoir, bien que convertis à un christianisme non arien, et c’est lentement que la papauté pourra affirmer sa primauté selon la théorie «  gélasienne » et « agostinienne ». Charlemagne lui-même a aussi une conception « eusébienne » de son pouvoir, le pape devant simplement prier pour la victoire du roi dans sa lutte contre les ennemis de la chrétienté : il convoque par exemple lui-même et dirige lui-même avec l’aide de théologiens comme Alcuin (730-804) le Concile de Francfort en 794, où il prendra position contre l’empire byzantin iconoclaste sur le problème des images, lui est iconodule (partisan des images) : le Concile se prononce pour la pratique des images, au nom de l’incarnation du Christ, et elles deviennent pour Charlemagne un instrument d’éducation d’un peuple analphabète, Bible des pauvres, cathéchèse en images. Il faudra attendre le pape Grégoire VII (1073-1085) pour que la lente évolution aboutisse à la formation d’un pouvoir eccésiastique autonome, où l’Église, société eschatologiquement parfaite, « devait être aussi une société historique différente de la société politique, une société historique dans la plénitude de sa signification  : avec une hiérarchie, un droit, une individualté d’État » (Claudio Leonardi, Storia d’Italia, p. 143, Bompiani, op. cit.) : le dualisme entre les deux pouvoirs, inconnu des mondes romain, oriental, juif et musulman, est maintenant reconnu ; l’État pourra se libérer de toute sacralité religieuse et marcher vers sa laïcité ; l’Église cesse d’être un service d’État, et elle prend aussi son autonomie spirituelle, étatique et politique. Le contraste entre les deux pouvoirs deviendra aussi une réalité historique. Et Grégoire VII récupère Gélase (le pape est supérieur à l’empereur) et Augustin (l’histoire est la lutte entre deux cités) : il peut porter les insignes de l’empire, il peut déposer l’empereur, il ne peut être jugé par personne, il est nécessairement saint, qui n’est pas d’accord avec l’Église ne peut se dire catholique (Voir son Dictatus) ; c’est un véritable pouvoir monarchique qui se met en place, au sommet de tous les autres pouvoirs politiques. C’est la Bulle Unam sanctam de Boniface VIII (1294- 1303) qui confirmera ces principes, au moment des luttes italiennes entre Guelfes et Gibelins, qui affirmaient au contraire que les deux glaives provenaient directement de Dieu sur un plan de parité (Voir aussi le chapitre sur  Dante sur le site ww.italie-infos.fr). Dans un autre sens s’affirment et le roi de France, Philippe le Bel (1285- 1314) qui humiliera Boniface VIII, et les Seigneuries dans les villes italiennes ; et bientôt, le pape devra s’exiler à Avignon, sous la protection du roi de France  : une autre époque va commencer. Déjà avant la domination franque, de nombreux Francs étaient venus s’installer en Italie, en particulier dans les monastères. Avec la réforme de Charlemagne, le haut-clergé (évêques et abbés) devient déterminant dans la gestion administrative de l’Italie, à côté des administrateurs laïcs, comtes et autres. Tous composent aussi les groupes de « missi dominici », les envoyés du Seigneur qui contrôlaient le fonctionnement des régions avec lesquelles ils n’avaient pas de relations personnelles, faisaient voter les lois, faisaient faire aux sujets un serment de fidélité active. Et pendant un temps, le pouvoir civil de l’évêque est le seul à pouvoir s’opposer dans les villes à l’autorité impériale germanique ; en Italie, pays de très nombreuses villes, les évêques sont des centaines ; parmi ceux-ci, l’évêque de Rome prend de plus en plus d’importance, apparaissant comme l’héritier principal de l’empire romain, face au pouvoir politique de l’empereur byzantin ou de l’empereur germanique ; il est aussi le gardien de la culture écrite romaine (on vénère Cicéron, Virgile ou Ovide, et Charlemagne imposera la restauration d’une langue latine inspirée de Cicéron), contre la culture orale des Germains. Sur un autre plan, ce pouvoir des évêques contribue au développement autonome des villes-États qui déboucheront plus tard dans la nouvelle civilisation des communes. Dans les campagnes, se développent au contraire les monastères, pouvoir parallère à celui des cathédrales et des basiliques dans les villes ; ils profitent largement des contradictions, des évolutions et des difficultés de l’époque, stimulant la pratique de l’artisanat paysan. Les monastères augmentent leurs propriétés à partir de donations et d’héritages. C’est Benoît de Norcia (480/490-543/547  ?), ville d’Ombrie, qui structure ces nouvelles structures ecclésiastiques, à côté du primat des évêques dans les villes. Il fonde les monastères du Mont Cassin et de Terracina (Latium). Sa Règle bénédictine exerça une influence considérable dans toute l’Europe, partageant la vie des moines entre prière, lecture et travail manuel, et les abbayes (Benoît parle de « monastères ») bénédictines se mutiplient en particulier en Italie. Elles sont des lieux de rassemblement des communautés paysannes, de formation religieuse et intellectuelle, d’aide aux miséreux. La valorisation du travail fit aussi que les abbayes devinrent des centres de vie économique qui furent une des bases de la reprise économique que connut l’Italie entre le VIIIe et le Xe siècle, bonifiant les sols, développant de nouvelles cultures, de l’apiculture pour obtenir la cire pour l’éclairage des églises à l’élevage d’animaux pour les vêtements, les parchemins, les graisses, plantant des vignes et des oliveraies, développant les échanges commerciaux, construisant des moulins, des ateliers de produits alimentaires, etc. Sur un autre plan, les abbayes sont d’importants centres de vie culturelle ; c’est là que se conservent et sont recopiés de nombreux manuscrits de littérature grecque et romaine et de littérature chrétienne ancienne : les moines copistes copiaient de 10 à 12 pages par jour, et recopier une Bible entière pouvait prendre presque un an. On illustrait aussi ces manuscrits, et ils étaient utilisés dans les nombreuses écoles créées par les Bénédictins pour former les moines, mais souvent aussi des étudiants laïques, avec un programme de « trivium » (grammaire, dialectique, rhétorique) suivi d’un « quadrivium » (arithmétique, géométrie, musique, astronomie). (Sur les Bénédictins, voir le site  : ora-et-labora.net). L’église de Rome reste la plus riche, ayant des propriétés en Italie, Gaule, Dalmatie, Afrique, que Rome contrôle efficacement ; elle se libère des taxes qu’elle doit payer au patriarche de Constantinople, en abandonnant peu à peu l’appartenance à l‘empire byzantin et en s’alliant aux « barbares » francs. Cette époque a sans doute beaucoup chanté, mais on n’en possède pratiquement aucune trace, sinon dans les chants religieux qui se sont perpétués longtemps dans l’Église catholique, en italien ou en dialecte, et dont voici quelques exemples. Nous disposons en particulier de deux publications importantes, la première de Roberto De Simone (1933- ), La tradizione in Campania, un coffret de 7 disques 33T réalisé en collaboration avec la Région et publié en 1979 par EMI, repris en 2010 par l’éditeur Squilibri en 6 CD avec quelques ajouts sous le titre Son sette sorelle, Rituali e canti della tradizione in Campania, avec un beau volume comportant les textes et les commentaires. L’autre est publié par Albatros en 1985, Canti liturgici di tradizione orale, préparé par Piero Arcangeli, Roberto Leydi, Renato Morelli, Pietro Sassu et Carlo Oltolina ; c’est un coffret de 4 disques 33T réalisé par l’Université de Bologne ; il concerne toute l’Italie, et 2 des 4 disques sont consacrés à la Sardaigne. Du premier recueil, citons un chant de procession, Canto per Montevergine, une introduction qui explique le sens des 6 sœurs, 6 Vierges autour de Naples qui sont l’objet d’un pèlerinage ; elle est suivie d’un chant « a ffigliola » qui mêle des strophes à la Vierge, des comptines populaires (filastrocche), une intéressante  « tammurriata », une tarantelle, dans un ensemble où la louange de la Vierge va de pair avec le rite traditionnel de l’accouplement sexuel dans un champ d’oliviers, de tomates, de poivrons, d’aubergines, avec l’idée que cela favoriserait et l’abondance des fruits et légumes et la fertilité de la femme ; on célèbre aussi « Nanasse », l’ananas, fruit exotique très doux qui accompagne symboliquement les jeux érotiques. C’est une ritualité religieuse à l’opposé de ce que demandait l’Église officielle.
Longobards et Byzantins sous Rhotari
Abbaye bénédictine de Casamari (XIe s.), Veroli (Frosinone) - reconstruite par les Cisterciens au XIIe s.
Abbaye de Montecassino (530) entre Rome et Naples
1) CANTO PER MONTEVERGINE Introduzione, canto e danza per Montevergine Nell'introduzione Maria Boccia D'Aquino (contadina di Boscoreale - Salerno), racconta il mito delle Sette Madonne della Campania. Esse erano sette sorelle, sei belle ed una brutta e nera. La brutta se ne andò sulla montagna di Montevergine e così ebbe inizio il culto a quest'ultima sorella brutta che invece è la più bella. Dopo tale introduzione dialogata ha inizio il canto e la danza per Montevergine. Zona: S. Sebastiano al Vesuvio Esecutori: Armando Gallo (canto e tamburo) - Giuseppe Simeoli (putipù) - Antonio Scarpato (castagnette). L'esecuzione ha inizio con un tradizionale canto di tipo «  a ffìgliola  » al quale segue poi una «  tammurriata  ». Da sottolineare in questa seconda parte la quantitativa presenza di filastrocche ottonarie o "barzellette", aggiunte alla normale scansione degli endecasillabi. Notevole anche la bravura di Armando Gallo nella estemporanea esecuzione di tali filastrocche. lnfine la « tammurriata » si conclude con una ripresa di canto a distesa sulle strutture dei canti detti « a vvoce 'e Napule» (secondo lo stile delle voci dei venditori di Napoli). Introduzione – Cumm'è che ddicen"o fatto r' 'e ... Maronne che ssongo sei' sòre? – A Maronn"e Muntevergene ... 'a Maronn"e Pumpei' ... 'a Maronn' 'e Mugnano ... 'e santa Filumena ... 'a Maronn' ‘o'’ Càrmene ... 'a Maronn' 'e Vagne .. : a che stammo? ... 'A cchiù brutta se ne jette a Muntevergene ... er’ ‘a Maronn’ ‘e Muntevergene. – Pecché era nera ... – Eh ... 'a Maronn' ‘o chiano ... – E pecché signo' se ne jette a Muntevergene? – E se ne jette pecché chell'er’ ‘a cchiù brutta, rice : - l' so' 'a cchiù brutt' 'e tutt' 'e ssòre meie, me n'aggi' 'a j' tanto luntano ca m'hanno 'a veni' a truva' tutt' o prùbbeco. – Se jette a mettere ncopp'a nu pizz' 'e muntagna... i – Ncopp'a nu pizz' 'e muntagna ...’o gghianco. – Era 'a settima. – Eh 'a settima, 'a l'urdema sòra. – 'A l'urdema sòra ... ricette: - l' so' cchiù brutta 'e tutt' 'e ssòre meie, me n'aggi' 'a j' tanto luntano ca m'hann' 'a veni' a truva'. – Pecché era nera ... – Invece chell'er' 'a cchiù bella! – Chell'er' 'a cchiù bella! – Ma pecché è nera? – Era nera. – Allora so' sett' 'e ssòre! – Eh ... sette sòre. – So' sei' belle e una brutta. – Sei' belle e una ... un' 'a chiammano brutta, però chella brutta è cchiù bella! – Chella cchiù brutta è cchiù bella! – È'a Maronn"e Muntevergene. – È'a Maronn"e Muntevergene ! Canto e danza per Montevergine (affigliola) Ah ... chi vo' 'ràzzia 'a chesta Vergene ca sagliesseno a Muntevergene Susivete 'uagliune 'a int'a stu lietto ca a Muntevergene nun se vène pe' durmi' se vène pe' dda' onore a Mamma Schiavona. Affacciateve figliole asti ffeneste hanno venut' 'e guagliun' 'e passione Acalàtece nu sciore 'a int'a sti tteste ammore cu wuie vulimmo fa' (a "tammurriata") Uh bella figliola ca te chiamme Rosa uh bella figliola ca te chiamme Rosa e che bellu nomme màmmeta t'ha miso che bellu nomme màmmeta t'ha miso e t'ha mis' '0 nomme bello relli rrose '0 meglio sciore ca sta 'mparaviso Uh bella figliola ca chiagne a selluzzo bella figliola ca chiagne a selluzzo - 'O nnammurato mio ca m'ha lassato '0 nnammurato mio ca m'ha lassato na pugnalata '0 core me nce ha miso na pugnalata '0 core me nce ha miso Quanto si' bella cu sti trezze appese comme si' bella cu sti trezze appese cu chisti buccole arravugliate cu chisti buccole arravugliate bellu mare a bbiv'a ccòre 'a pent' 'e màmmeta nun fa Il'ove 'a penta mia e'a penta toia stéveno 'ntis' 'e via nova se rumpette 'o panaro cu Il'ove se spezzaino 'e bbalanzòle ménate 'nterra facimmo 'a prova e chi maie s' 'o ccrereva sotto a tte comme ce steva e ce sta na cosa bella comme riavulo sona bello '0 siscariello e 'a trummettella 'o tricchitracco int' 'a vunnella si nun fa Pulicenella aro' t'arrivo te sbatto 'nterra tarantella napulitana pigliame a mme ca so' pacchiana so' pacchiana e tengo onore '0 pappavallo rint' 'a caìola tira tira ca se ne vène se ne vène'a ponta r' 'o pesce chillo jera '0 baccalà si muglièrema jesce prena cumme riavulo avimm' 'a fa' ce ne jammo c' 'o marchetiello c' 'a tenaglia c' 'o martiello ce mettimmo a martellà ncopp' 'o campo r' 'aulive io te rallevo e tu te stive uh mannaggia chi t'è mmuorto aro' t'arrivo te schiaffo 'ncuorpo '0 murtal'e '0 pesaturo Il'èvera'e muro p' 'a sdignatura Sapite ch'è succieso a 'Uttaìano neh nu monaco ha vasato a na figliola faceva a mmente ca la cunfessava quann'è stato int"a nuttata l'ha stracciato tutt' 'a suttana mamma mia c'ha cumbinato comme se sté se sté se sta chella vo' fa' chella vo' fa' chella vo' fa' comme se sté se sté se sta (a distesa o "a vvoce 'e Napule'?) Aggio menato na rezza a mmare aggio piscato hu marvizzo 'a nnammurata mia ten' 'e bellizze 'a muntagna fredda N anasse nanasse c' 'a primma faccio ammore c' 'a siconda me spasso ten' 'e bellizze 'e santa Lucia 'e purpetielle verace chin' 'e pepe.
Introduction – Comment on dit, le récit des ... Madones qui sont six sœurs ? – La Vierge de Montevergine ... la Vierge de Pompéi ... la Vierge de Mugnano ... de sainte Philomène ...la Vierge des Carmes ... la Vierge des Bains ... Où on en est ? La plus laide s’en alla à Montevergine, c’était la Vierge de Montevergine – Parce qu’elle était noire ... – Oui ... la Vierge de la plaine ... – Et pourquoi elle est partie à Montevergine ? – Elle est partie parce que c’était la plus laide ... Elle dit : Je suis la plus laide de toutes mes sœurs, je veux m’en aller si loin que les gens devront marcher pour venir me trouver. – Elle est allée s’installer en haut d’une montagne ... – En haut d’une montagne ... sur le blanc. – C’était ... la septième. – Oui... la septième ... la dernière sœur. – La dernière sœur ... elle dit : je suis la plus laide de toutes mes sœurs, je dois m’en aller si loin qu’ils doivent venir me trouver. – Parce qu’elle était noire... – Au contraire elle était la plus belle ! – C’est elle qui était la plus belle ! – Mais parce qu’elle est noire ! – Elle était noire. – Alors il y a sept sœurs ! – Oui ... sept sœurs – Six belles et une laide – Six belles et une ... qu’on dit laide, pourtant cette laide est plus belle. –La plus laide est plus belle ! – Oui c’est la Vierge de Montevergine ! Chant et danse pour Montevergine (a ffigliola) Ah ... que celui qui veut des grâces de cette Vierge / monte donc à Montevergine / Levez-vous de votre lit, mes enfants / car à Montevergine on ne vient pas pour dormir / On vient pour faire honneur à Mamma Schiavona / Les filles , mettez-vous aux fenêtres / les garçons sont venus pleins de passion / Jetez-nous une fleur de ces vases / Nous voulons faire l’amour avec vous. (Tammurriata) Belle jeune fille qui t’appelles Rose / Quel beau nom t’a donné ta mère / Elle t’a donné le beau nom des roses / la plus belle fleur du paradis // Ah belle fille qui pleures et sanglotes / belle fille qui pleures et sanglotes / Mon amoureux m’a quittée / Mon amoureux m’a quittée / Il m’a donné un coup de poignard au cœur / Il m’a donné un coup de poignard au coeur // Comme tu es belle avec ces tresses accrochées / avec ces boucles enroulées avec ces boucles enroulées / Beaux sont la mer et ton cœur / Le sexe de ta mère ne fait pas d’œufs / mon sexe et le tien / ils avaient convenu de se retrouver sur la route / Le panier s’est brisé avec les œufs / les balances se sont cassées / jetés par terre faisons l’essai // Et qui aurait jamais cru / sous toi comme on était bien / et c’est une belle chose / comme ça marche bien / le sifflet et la trompette / un feu d’artifice sous ta jupe / si Polichinelle ne le fait pas / où je t’attrape je te jette par terre // Tarentelle napolitaine / prend-moi moi qui suis une paysanne / je suis une paysanne et une femme d’honneur / le perroquet dans la cage / il tire il tire tant qu’il s’en vient / il s’en vient le bout du poisson / c’était une morue / Si ma femme reste enceinte / que diable ferons- nous ? Nous nous en allons avec le train / avec les tenailles et le marteau / et nous nous mettons à marteler // Sur le champ d’oliviers / je te serrais et tu étais d’accord / Ah maudit celui qui est mort pour toi / Là où je te rejoins, je t’enfile dans le corps / le mortier et le pilon / l’herbe du mur pour ton pied foulé // Savez-vous ce qui est arrivé à Ottaviano ? (village près de Naples) / un moine a embrassé une fille / il faisait semblant de la confesser // Et il est resté toute la nuit / il lui a arraché toute sa jupe / Ma mère qu’est-ce qu’il a combiné / Comme elle est d’accord, comme elle est d’accord / Elle veut le faire / Elle veut le faire / Elle veut le faire / Comme elle est d’accord / (à pleine voix, ou « voix de Naples ») J’ai jeté un filet dans la mer / J’ai pêché un « tourd » (poisson coloré méditerranéen)/ Mon amoureuse est pleine de beautés / La montagne est froide / Ananas, ananas / Avec la première je fais l’amour / avec la deuxième je m’amuse / Elle a la beauté de sainte Lucie / de vrais petits poulpes pleins de poivre.
Introduction, chant et danse pour Montevergine Dans l’introduction Maria Boccia d’Aquino (paysanne de Boscoreale–Salerno) raconte le mythe des Sept Vierges de la Campanie. Elles étaient sept sœurs, six belles et une laide et noire. La laide s’en alla sur la montagne de Montevergine et ainsi commença le culte de cette dernière sœur laide qui au contraire était la plus belle. Après cette introduction dialoguée commence le chant et la danse pour Montevergine. Zone : S. Sebastiano al Vesuvio. Exécutants : Armando Gallo (chant et tambour), Giuseppe Simeoli (putipù), Antonio Scarpato (castagnettes). L ’exécution commence par un chanttraditionnel de  type « a ffigliola » suivi par une « tammurriata ». Il faut souligner dans cette seconde partie la présence quantitative de cantilènes (filastrocche) de 8 pieds ou « barzellette » ajoutées à la scansion normale   deshendécasyllabes. Noter aussi l’exceptionnelle qualité d’Armando Gallo dans l’exécution simultanée de ces comptines. Enfinla « tammurriata » se conclut par une reprise de chant à pleine voix (a distesa) sur la reprise de chant à pleine voix (a distesa) sur la structure des chants dits « a vvoce ‘e Napoli » (selon de style de voix des vendeurs de Naples).
Écoutons dans le deuxième recueil un chant religieux de Piano d’Arta, près d’Udine (Frioul), Puer natus est. C’est un chant de la période de Noël qui se caractérise par une alternance entre une strophe en latin et de brèves strophes en dialecte frioulan, fait assez rare qui révèle aussi un chant très archaïque, où on entend des voix aigues de femmes et des voix d’hommes. Le chant, dit Pietro Arcangeli (op. cit. p. 57) était exécuté du premier dimanche après Noël jusqu’à l’Épiphanie, et il était lié à des chants de quête, c’est-à-dire de « questua », où la procession demandait des dons en nature ou en argent pour les pauvres, pour les enfants, pour la confrérie, etc. Puis les voix d’adultes furent remplacées par des voix d’enfants jusqu’à ce que le chant disparaisse, avant d’être « ressuscité » vers le début des années 1970 par Francesco Del Colle. C’était donc un chant de fête, où la communauté se retrouvait, après des semaines de dur travail des champs, peut-être sous l’impulsion de la confrérie locale (la confratèrnita), autre réalité qui a pratiquement disparu, mais qui exista depuis le haut Moyen-Âge, association laïque la plus importante qui imposait son autonomie par rapport à la hiérarchie ecclésiastique qui combattit cette forme d’organisation, surtout à partir du Concile de Trente qui renforce le contrôle bureaucratique des évêques et des prêtres sur les communautés de fidèles. On craignait aussi dans la hiérarchie que ces confréries ne deviennent une base de contestation du pouvoir central ; ce phénomène de méfiance s’accrut à partir de l’Unité Italienne de 1861, où le pouvoir exécutif national voulut aussi affirmer son pouvoir et réduire les confréries à un rôle d’assistance. PUER NATUS EST Puer natus est in Bethlem in Bethlem Unde gaudet Jerusalem Alleluja, Alleluja, Alleluja Christus est natus hodie Christus est natus hodie Lusive la luna come ‘n biel dì Come ‘n biel dì Quant’ che Maria parturì Alleluja, Alleluja, Alleluja Christus est natus hodie Christus est natus hodie Lusivin i monz i cjamps e i pràs i cjamps e i  pràs pareve d‘istàt in ogni luc parevi d’istàt in ogni luc Alleluja, Alleluja, Alleluja Christus est natus hodie Christus est natus hodie. Mais ceci n’est que l’histoire des classes dominantes, car la majorité de la population, les paysans et  les habitants de la campagne, ne connaissait pratiquement pas l’histoire des rois et des empereurs, ils ne savaient pas l’histoire des événements européens, des luttes et des successions dynastiques, ils ne faisaient que les subir à travers les guerres qui détruisaient leurs fermes et leurs champs, ou à travers la fiscalité et les droits qui leur étaient imposés. La vie dans les campagnes restait précaire et misérable, l’Italie était encore couverte de forêts et de marais, où on pratiquait un élevage sauvage, quelques vaches, quelques cochons, et plus près de la maison, des poules qui apportaient un peu plus de richesse et de variété à l’alimentation quotidienne. Que le propriétaire des terres soit romain, goth, lombard, franc, ne changeait pas grand chose, l’expoitation était la même. Dans les villas romaines puis dans les « curtes » médiévales, jusqu’au XIe siècle, la production se partageait entre la « pars domenica », la partie réservée au seigneur, cultivée par les esclaves puis par les serfs et la « pars massaricia » donnée en concessions à des fermiers (les « massari ») qui payaient en remettant une partie de leur récolte au propriétaire. Par ailleurs la dispersion de plus en plus grande des propriétés éloignait toujours plus le « massaro » du propriétaire, permettant le développement d’une agriculture moins fermée et plus dynamique. Mais les conditions de vie restaient médiocres, on se nourrissait avec un peu de pain, une soupe de fèves enrichie d’un peu de lard ou de viande, accompagnée d’un peu de vin, dans une économie dont les techniques changeaient peu, basée sur la triade méditerranéenne, blé, vigne, olivier, où l’une des rares nouveautés fut, vers 1100, le moulin à eau. C’est pourquoi, « l’histoire » vécue par les paysans se déroulait surtout au rythme de la nature, des saisons, des travaux des mois : c’est ce qu’on trouvait parfois représenté sur les façades des églises plus que les portraits des rois et des empereurs. La littérature avait aussi chanté ces représentations du travail des mois, sous l’inspiration des Fastes d’Ovide ou des Géorgiques de Virgile, puis des Carmina mensium  de l’époque carolingienne : Bonvesin de la Riva (1240-1315) vers 1313 (Disputatio mensis), les sonnets des mois des poètes florentins Folgore di San Gimignano (1270-1332) et Cenno della Chitarra (  ? -1338) (vers 1310-1320) et beaucoup d’autres (Voir des détails sur : ww.treccani.it/enciclopedia/mesi)). Plusieurs cantaurori, en particulier Roberto Tombesi (avec le groupe Calicanto né en 1981) et Francesco Guccini, très attaché aux traditions locale, ont repris ce thème des mois. Le texte de Tombesi est un exemple de texte « mixte ». Il est inspiré d’un ouvrage d’un spécialiste du Polesine, Pio Mazzucchi, qui avait recueilli le texte au début du XXe siècle, mais ne disposait d’aucune partition ni enregistrement : redisons encore que l’on a peu de traces écrites de musique « traditionnelle » avant le XVIIIe siècle au minimum. Roberto Tombesi en écrit la musique. C’est un thème classique dans la culture paysanne traditionnelle, les douze mois de l’année, leurs produits, les travaux correspondants, les joies, les peines. L’année ne commence vraiment qu’en avril, c’était déjà la tradition romaine primitive qui ne comptait pas janvier et février dans la liste des mois, ce pourquoi notre mois de septembre (qui vient de 7) est en réalité le 9 e  mois, l’année ne débutait qu’en mars ; en janvier, les vieux souhaitent donc la mort et seuls les jeunes en profitent ; quant à mars on trouverait dans toute l’Italie du Nord et du Centre des chansons ou des récits qui en font le mois du vent et du mauvais temps (voir par exemple la nouvelle intitulée « Mars et le berger » dans les Cento racconti popolari lucchesi de Ildefonso Nieri (1853-1920) publiée en 1906, qui s’inspire d’une tradition de la région de Lucques). Avril est « propre », c’est le début de la végétation, de la floraison des arbres, des salades et des légumes ; mai est le mois des fleurs et des fêtes (on porte la « guirlande ») ; en juin, on coupe, on récolte et en juillet on bat le blé sur l’aire ; on va à la pêche en août ( un « beau brochet », un poisson d’eau douce et une « tanche »); en septembre « uese » (porteur de fruits) c’est la vendange, qui permet de faire les bons vins, comme le « merlot », le « clinto » et le « marzimino », vins rouges très réputés de la région, qui procurent de la joie, de l’euphorie, dit le texte (« lo sbagolo ») ; octobre est « fatigué », après tous les travaux de l’été, on ne fait que chasser le lièvre ; novembre fait fuir les oiseaux et les hirondelles qu’on ne met pas en cage ; décembre apporte la neige et le brouillard, et le manque de souliers est terrible. C’est une bonne évocation de la vie paysanne de Vénétie ; dans d’autres régions, les 12 mois évoqueront d’autres activités, d’autres rythmes, d’autres vins. I dodese mesi de l’ano       I dodici mesi dell’anno      Les douze mois de l’année (Calicanto, De là de l’acqua, 1983 e Isole senza mar, 2005, Texte d’un livre de Pio Mazzucchi, Musique de Roberto Tombesi) Mi che son genaro forte, Moi qui suis le fort mois de janvier tute le vècie s’ingura la morte, toutes les vieilles souhaitent la mort e le giovani se gode, et les jeunes jouissent drento e fora de le porte : à l’intérieur et hors des portes : mi che son genaro forte. Moi qui suis le fort mois de janvier Mi che son febraro curto Moi qui suis le court mois de février che l’è un mese cussì fino, qui est l’un des mois si fins che ‘l va via col brustolino, qu’il s’en va avec le givre po’ el vien casa co’ ‘na carga : et qu’il revient chargé de froid ; de febraro no se parla. de février on ne parle pas. Mi che son marzo dal vento, Moi qui suis le venteux mois de mars ‘na pelliza l’ò comprata, j’ai acheté une pelisse e me mama me l’ha data, et ma maman me l’a donnée che la porta in ogni tempo : car elle la porte par tous les temps : mi che son marzo dal vento. Moi qui suis le venteux mois de mars Mi che son april pulito, Moi qui suis le propre mois d’avril quel che fa fiorir le tere, celui qui fait fleurir la terre salatina e erbe bele, de la petite salade et de petites herbes de printemps, de ogni albaro fiorito : des fleurs sur chaque arbre : mi che son aprii pulito. Moi qui suis le propre mois d’avril Mi che son màgio dei fiori, Moi qui suis le mois de mai des fleurs quel che porta la ghirlanda celui qui porte la guirlande rose e bòcoli d’ogni banda roses et boutons de toute sorte e che sa di mille odori : et qui a mille odeurs ; mi che son màgio dei fiori Moi qui suis le mois de mai des fleurs Mi che son giugno che tàjo, Moi qui suis le mois de juin qui coupe perché tàjo ogni coltura, parce que je coupe toutes les cultures el formento e la pastura, le blé et le foin e che son mejio de màgio : et qui suis mieux que le mois de mai ; mi che son giugno che tàjo. Moi qui suis le mois de juin qui coupe Mi che son lujo che bato, Moi qui suis le mois de juillet qui bat, tuto el giorno su le are, toute la journée sur les aires, el formento e le segale, le froment et le seigle con quel sol devento mato : avec ce soleil je deviens fou : mi che son lujo che bato. Moi qui suis le mois de juillet qui bat. Mi che son ‘gosto che pesca, Moi qui suis le mois d’août qui pêche a la pesca mi son ‘ndà, et à la pêche je suis allé, un bel luzzo go ciapà, j’ai pris un beau brochet, una scarua e ‘na tenca : un poisson d’eau douce et une tanche : mi che son gosto che pesca. Moi qui suis le mois d’août qui pêche Mi che son settembre uese, Moi qui suis le mois de septembre porteur de fruits quel che fa boir i tini, celui qui fait bouillir les cuves merlò, clinto e marzemini, merlot, Clinto et Marzemini per dar sbagolo a chi beve : pour donner de l’euphorie à celui qui boit : mi che son settembre uese. Moi qui suis le mois de septembre porteur de fruits Mi che son ottobre straco, Moi qui suis le mois d’octobre fatigué a la caza mi son ‘ndà je suis allé à la maison ciapo in lievore incoatà, chasser le lièvre caché e me ‘o meto drento al saco : et je l’ai mis dans mon sac : mi che son ottobre straco. Moi qui suis le mois d’octobre fatigué. Mi che son novembre in pene Moi qui suis le mois de novembre en peine, quel che fa scampare i osei, celui qui fait fuir les oiseaux, i osei e le rondanele, les oiseaux et les hirondelles, perché in gabia no i se tiene : parce qu’en cage on ne les garde pas : mi che son novembre in pene. Moi qui suis le mois de novembre en peine, Mi che son dezembre fredo, Moi qui suis le mois de décembre froid porto neve e la fumana, j’apporte la neige et le brouillard, co la piova se impantana, avec la pluie on s’embourbe, serco scarpe e no le vedo : je cherche des souliers et je ne les vois pas : mi che son dezembre fredo.            Moi qui suis le mois de décembre froid. Francesco Guccini est au contraire de l’Émilie-Romagne, terre de l’intérieur, où l’hiver est brûmeux, mars est pluvieux  ; mais quand vient le printemps, Guccini, proche de la Toscane, reprend un poème de Angelo Poliziano (Ben venga Maggio) et se réfère à Cenne et à Folgore. CANZONE DEI DODICI MESI Chanson des douze mois Francesco Guccini (Radici, 1972) Viene Gennaio silenzioso e lieve Voilà Janvier silencieux et léger un fiume addormentato un fleuve endormi fra le cui rive giace come neve entre ses rivages repose telle la neige il mio corpo malato.         mon corps malade. Sono distese lungo la pianura De blanches files de champs bianche file di campi         sont étendues le long de la plaine son come amanti dopo l'avventura ils sont comme des amants après l'aventure, neri alberi stanchi.          des arbres noirs et las. Viene Febbraio, e il mondo è a capo chino Voilà Février et le monde va tête basse ma nei conviti e in piazza          mais dans les festins et dans la rue lascia i dolori e vesti da Arlecchino quitte tes douleurs et habille-toi en Arlequin il carnevale impazza.          le carnaval bat son plein. L'inverno è lungo ancora, ma nel cuore L'hiver est long encore, mais dans nos coeurs appare la speranza          apparaît l’espérance nei primi giorni di malato sole          dans les premiers jours de soleil malade la primavera danza.          le printemps danse. Cantando Marzo porta le sue piogge Mars en chantant apporte ses pluies la nebbia squarcia il velo          la brume déchire son voile, porta la neve sciolta nelle rogge          le sourire du dégel il riso del disgelo.          conduit dans les canaux la neige fondue. Riempi il bicchiere, e con l'inverno butta Emplis ton verre et jette avec l'hiver la penitenza vana         la vaine pénitence l'ala del tempo batte troppo in fretta trop vite bat l'aile du temps la guardi, è già lontana.          tu la regardes et déjà elle est loin. O giorni, o mesi, che O jours, o mois andate sempre via ;  vous qui toujours passez sempre simile a voi toujours elle vous ressemble è questa vita mia ; cette vie qui est la mienne ; diverso tutti gli anni chaque année différente ma tutti gli anni uguale mais chaque année égale la mano di tarocchi une main de tarots che non sai mai giocare. que tu ne sais pas prendre. Con giorni lunghi al sonno dedicati  Avec ses longues journées consacrées au il dolce Aprile viene          sommeil, voilà le doux Avril quali segreti scoprì in te il poeta quels secrets découvrit en toi le poète che ti chiamò crudele ?           qui t'appela cruel ? Ma nei tuoi giorni è bello addormentarsi  Mais c'est durant tes jours qu'il fait bon dopo fatto l'amore           s'endormir en ayant fait l'amour come la terra dorme nella notte  comme durant la nuit la terre dopo un giorno di sole.          dort après une journée de soleil. Ben venga Maggio e il gonfaloniere amico Que soit bien venu Mai et son gonfalon ami ben venga primavera que soit bien venu le printemps il nuovo amore getti via l'antico que le nouvel amour rejette l'ancien nell'ombra della sera ; dans l'ombre du soir ; ben venga Maggio, ben venga la rosa Que soit bien venu Mai, bienvenue à la rose che è dei poeti il fiore, qui des poètes est la fleur, mentre la canto con la mia chitarra tandis que je la chante avec ma guitare brindo a Cenne e a Folgore. je trinque en l'honneur de Cenne et Folgore. Giugno, che sei maturità dell'anno Juin, toi qui es la maturité de l'année di te ringrazio Dio          je remercie Dieu de ta présence in un tuo giorno, sotto al sole caldo c'est dans un de tes jours sous un soleil ci sono nato io ;          chaud que je suis né moi-même ; e con le messi che hai fra le tue mani et avec les moissons que tu as dans les mains ci porti il tuo tesoro,          tu nous apportes ton trésor, con le tue spighe doni all'uome il pane avec tes épis tu donnes à l'homme le pain alle femmine l'oro.          et aux femmes l'or. O giorni, o mesi che... O jours, o mois qui ... Con giorni lunghi di colori chiari          Avec de longues journées aux couleurs claires ecco Luglio il Leone,          voici Juillet le Lion riposa e bevi, e il mondo attorno appare repose-toi et bois : autour de toi le monde come in una visione.         apparaît comme dans une vision. Non si lavora, Agosto, nelle stanche On ne travaille pas, Août, dans tes longues tue lunghe oziose ore, heures d'oisive lassitude, mai come adesso è bello inebriarsi jamais comme à présent il n'est bon di vino e di calore.          de s'enivrer de vin et de chaleur. Settembre è il mese dei ripensamenti Septembre est le mois des retours en arrière sugli anni e sull'età sur les ans et sur l'âge dopo l'estate porta il dono usato après l'été il apporte le don usagé della perplessità. de la perplexité. Ti siedi e pensi e ricominci il gioco Tu t'assieds et tu penses et tu recommences della tua identità le jeu de ton identité come scintille brucian nel tuo fuoco comme des étincelles brûlent dans ton feu le possibilità. tes possibilités. Non so se tutti hanno capito, Ottobre, je ne saispas s’ils ont touscompris, Octobre la tua grande bellezza,          ta grande beauté, nei tini grassi come pance piene          dans les cuves grasses comme des ventres pleins prepari mosto e ebbrezza.                   tu prépares le moût et l'ivresse. Lungo i miei monti, come uccelli tristi,     Le long de mes montagnes, comme des oiseaux tristes fuggono nubi pazze,                  fuient des nuages fous, lungo i miei monti, colorati in rame          le long de mes montagnes aux couleurs de cuivre fumano nubi basse.                  de cuivre fument des nuages bas. O giorni, o mesi che...         O jours, o mois qui … Cala Novembre, e le inquietanti nebbie Tombe Novembre et ses brumes inquiétantes gravi coprono gli orti         et lourdes couvrent les potagers lungo i giardini consacrati al pianto le long des jardins consacrés aux pleurs si festeggiano i morti. on fête les morts. Cade la pioggia, ed il tuo viso bagna Tombe la pluie qui baigne ton visage di gocce di rugiada,         de gouttes de rosée, te pure, un giorno, cambierà la sorte toi aussi un jour le sort te changera in fango della strada.          en boue de la route. E mi addormento come in un letargo Et je m'endors comme pris de léthargie, Dicembre, alle tue porte          Décembre, à tes portes lungo i tuoi giorni con le mente spargo le long de tes jours je disperse en esprit tristi semi di morte.          de tristes semences de mort. Uomini e cose lasciano per terra Hommes et choses laissent à terre esili ombre pigre         de fines ombres paresseuses ma nei tuoi giorni, dai profeti detti mais c'est durant tes jours qu'annoncèrent les prophètes nasce Cristo la Tigre.         que naît Jésus le Tigre. O giorni, o mesi che... O jours, o mois qui … On voit combien les activités et les images de paysages sont différentes, de la Vénétie à l’Émilie. Quant à l’image finale, « Christ le Tigre », que personne n’expliquait, on en trouve une explication dans un blog de l’écrivain Adriano Ercolani sur Il Fatto Quotidiano  du 29 décembre 2015, Natale : ‘E venne Cristo la Tigre’. Il commente la signification de la fête de Noël et sa valeur universelle, qui réside dans la Résurrection, et à la fin de son article, il explique quelques expressions, terminant par le « Cristo la     Tigre » de Guccini. Il réfère l’expression à une poésie de Thomas Steams Eliot (1888-1965), Gerontion, de 1919 : In the juvescence of the year           En la jouvence de l’année                                  Came   Christ the tiger.                 Vint Christ le tigre. (Voir la poésie de T. S. Eliot et sa traduction par Pierre Leyris dans : fr.scribd.com).  9 Voir par exemple Sulle orme di Orlando - Leggende e luoghi carolingi in Italia (a cura di Anna Imelde Galletti e Roberto Roda), Centro Etnografico Ferrarese, InterBooks, 1987, 370 pages. Le dernier chapitre parle de Roland dans la bande dessinée et au cinéma. Mais sur la chanson, évidemment, rie RETOUR A LA TABLE DES MATIERES                          SUITE 2.3 DU FICHIER
L’Enfant est né à Bethléem c’est pourquoi Jérusalem se réjouit Alleluia, Alleluia, Alleluia Le Christ est né aujourd’hui
La lune resplendissait comme en plein jour / quand Marie accoucha / Les monts, les champs et les prés resplendissaient / On aurait dit l’été en tous lieux.)
Benedetto Antelami - Battistero di Parma - Mese di giugno. Maestro dei Mesi - Ferrara, Duomo - Settembre