9.2.4. La chanson traditionnelle par auteur : Dario FO (suite)
Che vogliono, che vogliono
Que veulent-ils ? Que veulent-ils ?
(Testo : Dario Fo
Musica : Fiorenzo Carpi
La colpa è sempre del diavolo, 1965
Commedie di Dario Fo, Einaudi, 1966, pp. 266-267)
Tutti cantano e danzano sul medesimo ritmo, esasperandone movenze e gesti.
Che vogliono, che vogliono ?
Non sono mai contenti.
Che sono sti lamenti ?
Non fanno che frignar.
Gli ho fatto un bell'esercito
con ferma obbligatoria :
non vogliono la gloria,
lor non vogliono crepar.
Li ho resi tutti liberi
di consolarsi cantando,
ma sol canzoni facili,
con rime un poco stupide
che parlino d'amore,
che sciolgano in languore
i figli e le figliuole
e le tardone sole ;
che faccian rifiorire
le balie e il loro latte
e rigonfiar il petto
alle ragazze piatte ;
canzoni per l'estate,
l'inverno e la montagna,
per far tutti convinti
che qui c'è la cuccagna.
Che vogliono, che vogliono?
Non sono mai contenti.
Che sono sti lamenti ?
Facciamoli cantar !
E canta mentre sgobbi
e tiri sacripanti,
e canta sull'attenti
e canta mentre schianti.
Canzoni per far rifiorire
le balie e il loro latte
e rigonfiar il petto
alle ragazze piatte ;
canzoni per l'estate,
l'inverno e la montagna,
per far tutti convinti
che qui c'è la cuccagna.
Non ti star a dormir sola
Ne continue pas à dormir toute seule
(Testo : Dario Fo
Musica : Fiorenzo Carpi
La colpa è sempre del diavolo, 1965
Commedie di Dario Fo, 1966, p. 268)
Scena in penombra. In un angolo del loggiato superiore, due giovani cantano accompagnandosi col liuto. Al centro della scena Amalasunta è coricata su di un grande letto.
Non ti star a dormir sola
tutta calda e smaniosa :
io ben so che sei goliosa,
che sei goliosa di sentirmi
a te vicino.
Tu ti volti e ti rivolti
e nel letto ti rigiri,
io li sento i tuoi sospiri :
tu sospiri e ti discopri.
Hai addosso la caldana,
fammi un po' scender di sotto :
ti farò tornare sana, tornare sana,
se la porta s'aprirà.
Ho il cuor, la bocca piena
di fresc'acqua di fontana :
tu l'avrai la tua frescura, la tua frescura.
Ubriaco io sarò.
Al termine della canzone la ragazza comincia a parlare in veneto con toni quasi gutturali, alla maniera del diavolo nano. Quindi risponde a se stessa con voce del tutto normale, dando
luogo ad un curioso dialogo sostenuto da gesti, ora fluidi, propri di Amalasunta, ora burattineschi, a ricordare il piu possibile la mimica di Brancalone.
Forza avanti
Allez en avant !
(Testo : Dario Fo
Musica : Fiorenzo Carpi
La colpa è sempre del diavolo, 1965
Commedie di Dario Fo, Einaudi, 1966, pp. 317-318)
COMUNITARDI (cantano)
Che ci importa se domani
con la patria liberata
ci dovremo render conto
che ancor non è finita,
che dovrem tornare in piazza
a pigliarci i calci in faccia,
se del nostro sacrificio
chiederanno: «a che è servito ? »
Forza avanti, forza avanti, a costo di crepar !
Che c'importa se domani,
su sta barca sgangherata,
scoprirem la stessa gente
che al timone si è abbrancata ;
che se il vento va a calare
noi di nuovo qui a remare
sempre chini sul groppone :
fin che dura hanno ragione.
Forza avanti, forza avanti, a costo di crepar !
(Escono di scena).
(lls sortent de scène)
Que veulent-ils, que veulent-ils ?
Ils ne sont jamais contents.
Qu’est-ce que ces lamentations ?
Ils ne font que pleurnicher.
Je lui ai fait une belle armée
Avec un service obligatoire :
Ils ne veulent pas la gloire,
Ils ne veulent pas crever.
Je les ai rendus tous libres
De se consoler en chantant,
Mais seulement des chansons faciles
Avec des rimes un peu stupides
Qui parlent d’amour,
Qui font tomber dans la langueur
Les fils et les filles
Et rien que les croulantes ;
Qui fassent refleurir
Les nourrices et leur lait
Et gonfler leur poitrine
Aux filles plates ;
Des chansons pour l’été,
L’hiver et la montagne
Pour convaincre tout le monde
Qu’ici c’est le pays de cocagne.
Que veulent-ils, que veulent-ils ?
Ils ne sont jamais contents.
Qu’est-ce que ces lamentations ?
Faisons-les chanter !
Et chante tandis que tu bosses
Et que tu menaces des sacripants,
Et chante au garde-à-vous
Et chante pendant que tu crèves.
Des chansons pour faire refleurir
Les nourrices et leur lait
Et gonfler leur poitrine
Aux filles plates ;
Des chansons pour l’été,
L’hiver et la montagne
Pour convaincre tout le monde
Qu’ici c’est le pays de cocagne.
Ne continue pas à dormir toute seule
Toute chaude et impatiente :
Je sais bien que tu es avide,
Que tu es avide de me sentir
A côté de toi.
Tu te tournes et tu te retournes
Et dans le lit tu gigotes,
Moi je les entends tous tes soupirs :
Tu soupires et tu te découvres.
Tu as des vapeurs,
Fais-moi un peu descendre d’ici :
Je te ferai redevenir saine, redevenir saine,
Si la porte s’ouvre.
J’ai le cœur, la bouche pleine
D’eau fraîche de la fontaine :
Tu l’auras ta fraîcheur, ta fraîcheur.
Je serai ivre.
Les communards (ils chantent)
Que nous importe si demain
Avec la patrie libérée
Nous devons nous rendre compte
Que ce n’est pas encore fini,
Que nous devons retourner dans la rue
Nous prendre des coups de pied dans la figure,
Si de notre sacrifice
On demandera : « À quoi ça a servi ? ».
Allez en avant, allez en avant, au risque de crever !
Que nous importe si demain,
sur cette barque déglinguée,
nous découvrons les mêmes gens
qui se sont accrochés au timon ;
que si le vent tombe
nous devrons à nouveau ramer
toujours penchés en train de trimer :
tant que ça dure ils ont raison.
Allez en avant, allez en avant, au risque de crever !
Siam gli imperiali
Nous sommes les impériaux
(Testo : Dario Fo
Musica : Fiorenzo Carpi
La colpa è sempre del diavolo, 1965
Commedie di Dario Fo, Einaudi, 1966, p. 321)
Inizia fuori scena la canzone degli Imperiali che vediamo entrare in gran numero con passo marziale, perfettamente allineati e affiancati : formano, con gli scudi, una strana macchina, una
barriera che si snoda per tutta la larghezza della scena. Il manichino-nano osserva soddisfatto la parata e applaude agli imperiali che cantano.
IMPERIALI
Parà parà parazipunzi pà !
Siam gli imperiali
e non ci ferma nessuna ragione
né legal né civile né umana :
di pretesti per far l'invasione
ne inventiamo a bizzeffe ogni dì.
Col pretesto di mettere pace
in un popolo che sta in rivolta
arriviamo tremila per volta
e la pace dei morti portiam.
Parà parà parazipunzi pà !
Siam gli imperiali
e non ci ferma nessuna ragione
né legaI né civile né umana :
di pretesti per far l'invasione
ne inventiamo a bizzeffe ogni dì.
Che ci importa se gli uomini onesti
van gridando che siamo schiavisti,
prepotenti coi poveri cristi :
chi ci tiene bordone l'abbiam !
Parà parà parazipunzi pà ! Son tirapiedi,
son governanti di tipo nostrano
sempre pronti a tenerci la mano :
ecco giungon con aria devota
comprension ed appoggio ad offrir,
comprensione per tutte le stragi,
per le terre ridotte a bracieri
e per tutti quei bei cimiteri
monumenti della libertà.
Parà parà parazipunzi pà!
Siam gli imperiali!
Sempre cantando gli imperiali escono di scena. Entra la duchessa che tiene per mano il monaco ridotto anch'egli a nanerottolo (= à l’état de petit nain) in seguito al cascatone (= la grande
dégringolade).
LES IMPERIAUX
Nous sommes les impériaux
Aucune raison ne nous arrête
Ni légale, ni civile ni humaine :
Des prétextes pour faire une invasion
Nous en inventons à la pelle tous les jours.
Sous le prétexte de rétablir la paix
Dans un peuple qui se révolte
Nous arrivons trois mille à la fois
Et nous apportons la paix des morts.
Nous sommes les impériaux
Aucune raison ne nous arrête
Ni légale, ni civile ni humaine :
Des prétextes pour faire une invasion
Nous en inventons à la pelle tous les jours.
Que nous importe si les hommes honnêtes
Crient que nous sommes des esclavagistes,
Dominateurs avec les pauvres gens :
Nous avons des gens pour nous tenir le bourdon ! (= pour nous aider).
Ce sont des larbins,
ce sont des gouvernants de notre type
toujours prêts à nous tenir la main :
voilà qu’ils arrivent avec un air dévot
nous offrir compréhension et appui,
compréhension pour tous les massacres,
pour les terres réduites en brasiers
et pour tous ces beaux cimetières
monuments de la liberté.
Nous sommes les impériaux !
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