Piemonte : Le Piémont - Histoire 5
L’après-guerre jusqu’à nos jours commence par le referendum du 2 juin 1946. Le 9 mai
1946, pour tenter de sauver la monarchie, Victor Emmanuel III abdique au profit de son fils
Humbert II. Cela ne convainc pas le peuple italien, qui vota en faveur de la République par
12.717.923 voix contre 10.719.284 à la monarchie sur 24.946.942 votants (89,1% des
inscrits). La République est proclamée le 10 juin suivant. Enrico De Nicola est élu Président
de la République ; le gouvernement dirigé par Alcide De Gasperi est mis en place,
comprenant la Démocratie Chrétienne, le Parti Communiste Italien, le Parti Socialiste Italien
d’Unité Prolétarienne et le Parti Républicain Italien. Le Traité de Paris du 10 janvier 1947
rectifie quelques frontières italiennes et fait perdre quelques territoires au Piémont (Cf carte
ci-dessous). Humbert II ne reconnaît pas les résultats du referendum et quitte l’Italie pour le
Portugal le 13 juin. La constitution républicaine appliquée à partir du 1er janvier 1948
interdira le séjour, mort ou vif, de tout membre mâle de la famille de Savoie.
La Fiat et quelques autres grandes industries
du Piémont bénéficieront de 25% des
financements donnés à l’Italie par le Plan
Marshall. L’industrie automobile est favorisée
et la Fiat connaîtra une expansion continue
pour atteindre un personnel de 158.000
employés en 1968 et à une production de
1.452.000 véhicules, soit 6% du marché
mondial.
Dans les années ‘50, le mouvement syndical
connut une forte offensive du patronat dans
les entreprises ; la FIAT, – dirigée par Valletta,
de la mort de Gianni Agnelli en décembre
1945 à la remise du pouvoir à Gianni Agnelli II
en 1966 –, fut la pointe de cette attaque réactionnaire, les syndicalistes, surtout ceux de la
CGIL, furent marginalisés, souvent licenciés, contrôlés par la police pour leur « conduite morale » et pour leur appartenance politique ; le
directeur des services sociaux, Santhià, fut licencié parce qu’il était membre du Parti Communiste ; en mars 1952, la FIAT promit un
supplément de 2000 lires à ceux qui ne feraient pas la grève de mars. Les syndicats « jaunes » liés au patronat l’emportent sur la FIOM-
CGIL et obtiennent la majorité à la Commission Interne en 1958.
Les années ‘60 verront une reconquête de la FIOM, en liaison avec le mouvement étudiant qui se manifeste dès le début de 1967. Le
miracle économique et l’arrivée de milliers d’immigrants jeunes venus du Sud, moins résignés à la discipline rigoureuse et aux rythmes de
travail, ouvrent une période de protestation ouvrière et de contestation, qui va souvent, contre le gré du PCI et des syndicats, jusqu’à
l’appui d’entreprises terroristes des Brigades Rouges ou d’autres groupes d’extrême-gauche
Dans les années ‘70, après la pointe de 1973 (1.628.000 véhicules produits), la Fiat transforme
encore sa technologie par la robotisation (l’usine Mirafiori atteint 50.000 ouvriers en 1970) et la
disparition des chaînes de montage traditionnelles où la conflictualité était la plus dure, et répond à
la contestation par une politique de licenciements (61 ouvriers accusés de violence en 1979, 14.000
licenciés par Cesare Romiti en 1980 et envoyés en « Cassa integrazione », le mécanisme
d’assistance qui prévoit la suspension du travail des ouvriers en excédent avec un salaire partiel
payé par l’État). Le syndicat réagit en occupant la Mirafiori, mais est désavoué par la « Marche des
40.000 » du 14 octobre 1980. (Cf. photo à gauche), ouvriers souvent venus du Sud qui se déclarent
solidaires avec l’entreprise. C’est une défaite pour la classe ouvrière turinoise, qui provoque entre
autres 80 suicides de militants.
L’envers du développement de l’industrie et de la croissance
de Turin (1.200. 000 habitants en 1961) est la dégradation
de l’agriculture, sacrifiée à l’industrie, et l’exode des
campagnes. De 1951 à 1961, l’agriculture passe de 32% à
23% de la population active, provoquant soit un dépeuplement dans les zones les plus pauvres
(Cuneo) soit la création d’ouvriers-paysans. En 2006, les agriculteurs sont réduits à 3,6% de la
population active, malgré les progrès technologiques et l’action d’un mouvement comme « Slow
Food » de Carlo Petrini.
Par contre la croissance industrielle a provoqué un mouvement
d’immigration interne : 800.000 immigrés de 1951 à 1969, dont la
moitié à Turin, venus de Vénétie, de Pouilles, de Sicile et de Calabre. Cela est à l’origine d’une transformation
rapide de la société piémontaise, d’où le racisme n’est pas absent, surtout après l’arrivée plus récente de
roumains et autres habitants d’Europe centrale.
Il faut signaler encore un phénomène qui a été parfois dramatique dans les années 70 et 80, le terrorisme
« rouge », qui assassine plus de 20 personnes entre 1975 et 1982. Les premières Brigades Rouges se
concentrent d’abord sur la Fiat, la plus grande industrie italienne, dirigées par Renato Curcio, Mara Cagol et
Alberto Franceschini ; en 1972, ils s’attaquent aux militants du parti néofasciste et du syndicat « jaune », la
CISNAL, puis ils séquestrent Ettore Amerio, chef du personnel de Fiat Auto. L’antiterrorisme, dirigé par le
général Dalla Chiesa, arrête ces premiers dirigeants en 1974 ; en 1975 un commando dirigé par Mara Cagol
libère Curcio de sa prison et séquestre un industriel, Vallarino Gancia ; dans le conflit qui l’oppose à la police
sont tués un carabinier et Mara Cagol. S’ensuivent les procès et le durcissement des Brigades Rouges qui «
haussent le tir », aux jambes (des dizaines de blessés de 1976 à 1980) puis à la tête (homicides de l’avocat
Fulvio Croce, médaille d’or de la Résistance et président de l’Ordre des Avocats de Turin, de Carlo Casalegno,
directeur adjoint de la « Stampa », de l’adjudant Rosario Berardi, expert de l’antiterrorisme, de 4 agents, d’un
dirigeant de la Lancia). Un autre commando terroriste, « Prima Linea », prend la suite des BR, avec des groupes
comme les « Nuclei Comunisti Territoriali », jusqu’à la fin de ce phénomène en 1982.
Les élections politiques ont manifesté un partage du Piémont en deux zones, avec une majorité communiste et de gauche dans les
parties industrielles (Turin – Novara,– Vercelli) et une majorité conservatrice démocrate-chrétienne dans les parties rurales (Cuneo – Asti
– Alessandria). Après les années ‘80, la DC décline, le PCI prendra le dessus, conquérant
plusieurs grandes villes et la direction de la région en 1975, puis il se transformera en PDS puis
en DS, assurant la promotion d’une grande culture progressiste. Quelques écrivains marqueront
la vie culturelle de la région : Cesare Pavese, Leone Ginsburg, Franco Antonicelli, l’éditeur
Frassinelli (Cf photo ci-contre), et bien d’autres, Natalia Ginsburg, Primo Levi, Fruttero et Lucentini,
Carlo Levi, Mario Soldati, Lalla Romano, Norberto Bobbio, Giovanni Arpino, Alessandro Baricco,
etc. avec quelques grandes maisons d’édition, comme Tallone, l’UTET, Einaudi, Bollati, Paravia,
Petrini, Loescher … Turin est chaque année le siège d’une des plus importantes Foires
Internationales du Livre d’Europe, et le Piémont organise le prestigieux prix littéraire de Grinzane
Cavour.
Bibliographie
(Quelques-uns des ouvrages consultés pour la préparation de ce document. Il faut y ajouter les sites Internet italiens ou français sur
chaque région, ville, personnage historique, événement, etc.)
Storia d’Italia, Vol. I, I caratteri originali, Einaudi, 1972, 1064 p. ; Vol. 6, Atlante, Einaudi,
1976, 874 p.
Storia dell’Italia repubblicana, Volume I, La costruzione della democrazia, Einaudi, 1994, 1030
p.
Istituto geografico D’Agostini, Storia d’Italia, Cronologia 1815-1990, De Agostini, 1991, 832 p.
Storia d’Italia, Bompiani, 1989
Storia degli Italiani, Fratelli Fabbri, 1974
T. Menin, Atlante Storico vol. I e II, Minerva Italica, 1979
Cristina Vernizzi, Il Museo Nazionale del Risorgimento Italiano di Torino, Torino 1994, 126 p.
Alessandro Barbero, Storia del Piemonte, dalla preistoria alla globalizzazione, Einaudi, 2008,
528 p. Orientamento bibliografico
Gianni Oliva, I Savoia, novecento anni di una dinastia, Oscar Storia, Mondadori, 1998, 526 p.
P. Guichonnet, Histoire de Savoie, Gardet et Garin, Annecy, s.d. (1958), 100 p.
« Histoire de l’annexion de la Savoie à la France, 1960 et nous, La Fontaine de Siloe, 2003, 352 p.
Alain Dufour et Hyacinthe Vuilliez, Le pasteur, le saint et le roi, Théodore de Bèze, François de Sales et Henri IV, La Salésienne, Éditions
Comp’Act, 2005, 94 p. (rapports entre Genève et la famille de Savoie)
Jean d’Orville, dit Cabaret, La chronique de Savoie des origines à 1400, traduction et adaptation en français moderne par Daniel Chaubet,
La Fontaine de Siloé, 1995, 304 p.
Angelo Lostia, Storia di Torino, Newton Compton Editori, 1997, 302 p.
Renzo Rossotti, Le strade di Torino, Newton Compton Editori, 1997, 672 p.
Valerio Castronovo, Torino, Editori Laterza, 1987, 686 p. (L’histoire de la ville de 1864 aux années 1980)
Città di Torino, Torino et la littérature, Torino Musei, 2002, 38 p.
Gruppo Padano di Piadena, Le donne della filanda, Biblioteca popolare di Piadena, settembre
1977, 114 p.
Museo del lino, Pescarolo ed Uniti, Cavaléer, la coltura del baco da seta nelle testimonianze dei protagonisti e nei documenti dell’epoca,
1979, 70 p.
Michele L. Straniero, Antologia della canzone popolare piemontese tra Settecento e Novecento, Paravia Scriptorium, 1998, 288 p.
Ettore Galvani, Canti popolari piemontesi, Vol.I, 1999, e II : Son tre re, canti natalizi nella
tradizione popolare, Daniela Piazza Editore,
2004, 110 p.
Costantino Nigra, Canti popolari del Piemonte, Vol. I e II, 1888, Reprint Einaudi, 1974, pp. 774, con prefazione di Giuseppe Cocchiara.
ANNEXE
Genève et les Savoie.
À cette époque où le Piémont n’était encore qu’un appendice de la Savoie, les cantons
suisses, Berne, Fribourg, étaient leur frontière, et la ville de Genève était une de celles qui
refusaient de rendre hommage aux comtes puis aux ducs. Elle était pourtant au milieu de
leurs possessions, le pays de Vaud, de Genève à Berne, le pays de Gex, le Genevois, le
Chablais, le Faucigny, elle aurait dû être une capitale des États de Savoie. Mais les Genevois
tenaient à leur autonomie communale. Genève était une de ces villes à qui les rois ou les
empereurs avaient été obligés de donner une autonomie, un droit de s’administrer elles-
mêmes, de créer des activités artisanales et commerciales, des échanges entre citadins et
paysans des campagnes environnantes. C’était une réponse à la grande croissance
démographique des XIIe et XIIIe siècles. Les Genevois avaient reçu une charte de franchise
de leur évêque et prince, Adhémar Fabri, en 1387, mais ils étaient organisés en commune
depuis 1291, avec l’appui du comte de Savoie contre leur évêque d’alors.
Plus tard, la plupart des communes avaient accepté que leurs maires soient nommés par le
roi et que leurs droits soient imités, mais pas les Genevois. Leur résistance s’appuyait sur
l’existence des cantons suisses qui s’étaient affranchis de la domination autrichienne à la fin
du XIIIe siècle, et dont les foires et marchés étaient un lieu de rendez-vous entre les
marchands de la Haute Allemagne et ceux de France et d’Italie, et dont l’indépendance était
donc un peu la condition d’un commerce florissant ; les partisans de la liberté étaient appelés
les « eidgenots », du nom des Confédérés (les « Eidgenossen »), d’où le nom français de «
huguenots » ; les partisans du duc de Savoie étaient au contraire les « Mamelous » (du nom
des chrétiens renégats qui formaient la garde du Grand Turc).
Les marchands allemands propagent peu à peu la réforme luthérienne dès 1526 parmi les
commerçants genevois ; le courant se développe grâce aux prédications de Guillaume Farel,
protégé par les Bernois qui ont adopté la Réforme en 1528. Les Genevois l’adoptent en1535,
s’opposant aux ducs de Savoie et à l’évêque de Genève qui était un de leurs hommes, comme Pierre de la Baume, grand seigneur de
Bresse, qui partit en 1533, laissant son siège vacant, les autorités communales s’élevant au rang de gouvernement de l’État. Les raisons
de la conversion furent autant religieuses (hostilité au catholicisme corrompu dénoncé par Luther) que politiques : il s’agissait de résister
aux entreprises du duc de Savoie, catholique acharné. Les guerres et les coups de force ne réussirent jamais à soumettre Genève : la
guerre de la Cuiller en 1528 (ligue des chevaliers de la Cuiller, vassaux du duc de Savoie, qui avaient juré de rendre Genève au duc en
jurant sur la cuillère qui leur servait à manger leur potage) se termina par un traité qui mit en gage le pays de Vaud qui serait occupé par
Berne et Fribourg si Genève était à nouveau attaquée par la Savoie ; les coups de force échouèrent aussi comme celui du duc Charles III
qui fit voter le Conseil général des citoyens sous la contrainte de sa garde armée ; mais à peine eut-il quitté Genève que le Conseil cassa
toutes les décisions prises.
En 1536, Genève devenait protestante avec tous les villages du pays de Vaud, de Gex, Gaillard et du Chablais. Le duc de Savoie s’était
allié à l’empereur Charles Quint, dont il était le beau-frère par sa femme Béatrice de Portugal, sœur d’Isabelle, l’épouse de Charles Quint.
Pour le punir, François Ier envahit la Savoie, et les Bernois, à qui le duc de Savoie devait beaucoup d’argent, en profitèrent pour conquérir
le pays de Vaud (qui était le gage de l’emprunt) et les baillages alentour devenus protestants. Après la victoire de Charles Quint et de son
général en chef, le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, celui-ci récupéra ses États ainsi que les terres conquise par Berne, sauf le canton
de Vaud qui devint définitivement bernois jusqu’à sa transformation en canton suisse par Napoléon. Mais le Traité de Lausanne en 1564
décida que ces territoires devaient rester protestants : les terres entourant Genève redevenaient donc savoyardes mais restaient
protestantes. Cela renforça l’indépendance de Genève et des terres environnantes, parfois rachetées par de riches marchands, comme la
famille Budé, les descendants de Guillaume Budé, fondateur du Collège de France à Paris ; celle-ci, réfugiée à Genève parce que
protestante avait acquis la seigneurie de Boisy. Certains habitants de cette région étaient restés catholiques et pratiquaient librement leur
religion, et les protestants étaient protégés par la duchesse Marguerite de France, épouse d’Emmanuel Philibert, de tendance protestante
comme sa tante Marguerite de Navarre.
Le successeur d’Emmanuel-Philibert, Charles-Emmanuel II voulait reconquérir Genève, enclave dans ses terres du nord-ouest, et ville de
riches marchands que ses soldats seraient heureux de piller. Par ailleurs les Suisses tenaient à Genève, passage indispensable pour les
soldats, montagnards pauvres qui devenaient mercenaires au service du roi de France, qui s’en était pratiquement assuré le monopole : la
Franche-Comté était espagnole et l’Alsace impériale, il fallait donc passer par Genève pour rejoindre Lyon. La Suisse était fragile et devait
sa coexistence entre cantons catholiques et cantons protestants à la protection du roi de France. Face à l’attaque de la ville par le duc de
Savoie, en 1582, Henri III envoya ses soldats à Genève. Le duc ne renonça pas pour autant et, à plusieurs reprises, tenta d’assiéger la
ville en la privant de ravitaillement, mais les contacts étaient toujours possibles par le nord avec l’Allemagne. Le duc s’empara alors du
marquisat de Saluzzo qui appartenait au roi de France, et en 1588, le roi de France était pris par l’affrontement avec la Ligue ; Charles-
Emmanuel prétexta qu’il venait protéger le marquisat contre les huguenots ; l’assassinat du duc de Guise par Henri III renforça
l’acharnement de la Ligue ; Henri III s’allia alors avec Henri, roi de Navarre, et pour reprendre Paris aux Ligueurs, il recruta des
mercenaires suisses, qu’il lança contre le duc de Savoie avec mission de reprendre le marquisat de Saluzzo. Ce fut la guerre de 1589 : en
avril, les compagnies genevoises occupèrent le Chablais et le pays de Gex ; le duc de Savoie réagit en envoyant des soldats espagnols et
napolitains dévaster le pays de Gex dont les villageois se réfugièrent dans la ville de Genève.
Ce fut une guerre inutile : Genève resta finalement indépendante du duc de Savoie et conserva le pays
de Gex jusqu’en 1600, tandis que les Savoie gardaient le marquisat de Saluzzo, Henri IV, après avoir
vaincu la Ligue obligea le duc de Savoie, s’il voulait garder le marquisat, à lui céder la Bresse. Les
négociations aboutirent au Traité de Lyon, le 17 janvier 1601, selon lequel le duc gardait Saluzzo mais
remettait à la France la Bresse, le Valromey et Gex, c’est-à-dire l’actuel département de l’Ain. Genève
cessait donc d’être incluse dans le duché de Savoie, puisque le Rhône séparait la France de la Savoie,
pour devenir une ville entre la Savoie et la France, mais la ville dut rende Gex en échange des villages
de Chancy et de Aire-la-Ville.
Méprisant le Traité de Lausanne de 1564, Charles-Emmanuel tenta alors de « recatholiciser » le
Chablais et le mandement de Gaillard ; il y envoya un prédicateur remarquable, le jeune prévôt de
l’église d’Annecy, François de Sales, qui convertit un gentilhomme connu, Antoine de Saint-Michel,
sieur d’Avully. Celui-ci, devenu catholique, s’attaqua à Théodore de Bèze, alors très âgé ; les débats
publics organisés entre théologiens protestants et catholiques tournèrent au profit des catholiques et,
contre le gré des Genevois, la région redevint catholique. Charles-Emmanuel pensa alors que le
moment était venu de tenter la reconquête de Genève, et dans la nuit du 21 décembre 1602, il lança
secrètement des troupes d’élite à l’assaut des murs de la ville, avec échelles à roulettes feutrées pour
ne pas faire de bruit ; l’alarme fut donnée, et les troupes du duc de Savoie durent se retirer ; les
Genevois exécutèrent les prisonniers comme des larrons qui avaient attaqué la ville en pleine paix, sans déclaration de guerre. Ce fut la
nuit de « l ‘Escalade ».
D’autres escarmouches eurent lieu, mais le Traité de Saint-Julien en juillet 1603 stabilisa définitivement la situation et les rapports entre
catholiques et protestants dans cette région. Les frontières entre la Savoie et Genève furent reconnues au Traité de Trin le 3 juin 1754.
Après l’occupation napoléonienne, Genève retrouva son indépendance le 31 décembre 1813.
Les paysans rassemblés dans une étable pour
regarder l’émission Lascia o Raddoppia
Manifeste des étudiants qui
occupaient l’Université en
1967, qui fut un modèle pour
les autres Universités en
1968
Affiche de l’Exposition Internationale des
Industries et du Travail de Turin en 1911
la FIAT Mirafiori
une ferme de rizière dans le Vercellese
États de Savoie en 1559 après le
Traité de Cateau-Cambrésis.
Genève = Ginevra ?
Théodore de Bèze, 1519-1605, converti
au calvinisme en 1548, devint le
principal collaborateur de Calvin à qui il
succéda à sa mort en 1564 dans ses
charges à Genève.
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