Quelques auteurs compositeurs interprètes avant les cantautori (suite : Rodolfo De Angelis)
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Rodolfo De Angelis (1893-1965)
Il s'appelait Rodolfo Tonino. Il était né lui aussi à Naples, le 27 février 1893, cette ville à partir de laquelle la chanson se renouvelle en Italie à
la fin du XIXe siècle. Mais on l'a connu comme grand acteur, dramaturge, peintre, essayiste et « cantautore », comme on ne disait pas encore,
sous le nom de Rodolfo De Angelis, on ne sait pourquoi il choisit ce nom de scène.
Il est mort à Milan le 2 avril 1965, c'était la ville qui, en particulier à travers le futurisme, était devenue un des principaux centres culturels d'Italie,
et où Tonino avait dû s'exiler dès sa jeunesse, à la recherche d'un travail : Naples était alors aussi une ville culturellement riche mais
économiquement pauvre, abandonnée par le nouvel État unifié qui avait transféré dans le Nord une bonne partie de ses richesses économiques.
Il commence sa carrière dès 1912 dans les cafés-chantants, comme chanteur et acteur. Il rencontre par hasard le
futuriste Francesco Cangiullo (1884-1977) et il va bientôt travailler avec lui à la création à Naples du Teatro della
Sorpresa (1921-1924) qui devient ensuite le Nuovo Teatro Futurista. Il dirige avec Cangiullo et Marinetti la
Compagnia di Teatro Futurista qui joue au Théâtre Mercadante de Naples. Ces deux auteurs publient leur Manifesto
del Teatro della Sorpresa en 1922, en italien et en français, où on ressent l'influence du Rire d'Henri Bergson. Ils
avaient déjà fait avec De Angelis la première « serata futurista » il 20 aprile 1910, et ils avaient derrière eux toute
l'expérience du « Théâtre de Variétés » que le futurisme théorisa par la suite.
C'est De Angelis qui fut le directeur de la troupe de la Compagnia, il la dota d'une véritable organisation avec des
auteurs (surtout Marinetti et Cangiullo, puis d'autres comme Enrico Prampolini), un directeur artitistique
(Cangiullo), des scénographes comme Depero, des peintres, des musiciens comme Franco Casavola (1891-1955).
Le 22 février 1922, il faisait un spectacle aux Folies Bergères de Florence, mais il fut presque aussitôt interrompu
par une « squadra » fasciste qui lui ordonna de suspendre le spectacle. Depuis lors, il ne remontera plus sur scène
et consacrera sa vie à la chanson, créant en 1929 la maison d'édition discographique Dea pour publier sa propre
production.
Entre 1924 et 1925, il enregistra sur disque, les voix de généraux de la Première Guerre Mondiale,
d'hommes d'État, d'écrivains, de poètes sous le titre La parole des grands, qui constitua une anthologie
remise ensuite à L'Association Nationale des Mutilés et Invalides de Guerre, et qui fut à la base de la
Discothèque d'État créée à Rome en 1928, aujourd'hui ICBSA (Istituto Centrale per i Beni Sonori e
Audiovisivi).
Rodolfo De Angelis doit beaucoup à sa rencontre active avec le futurisme, il développe un des premiers
dans la chanson la satire sociale, subtilement agressive et provocatrice, l'irrévérence contre les conduites
conformistes, le non-sens démentiel avec des jeux de mots, l'utilisation d'une trompette avec sa bouche, la
polémique politique envers des vices fréquents en Italie, la corruption, la recommandation, le conformisme,
l'hypocrisie, le discours vide et trompeur.
En 1924, il décide de se cantonner à la chanson et sa grande période de
production sont les années 1930 : il écrit plus de 400 chansons, qu'il interprétait en
s’accompagnant lui-même au piano. Avec deux autres compositeurs napolitains,
Francesco Balilla Pratella et Francesco Cangiullo, De Angelis est
vraiment l'inventeur d'une nouvelle forme de chanson qui sorte et des
mélodies traditionnelle et des schémas textuels hérités de l'opéra lyrique, de
même que le vénitien Luigi Carlo Filippo Russolo (1885-1947) invente un
nouvel art des bruits et de nouveaux instruments de musique.
Il sera aussi l'auteur de deux livres importants sur le théâtre de variété, Caffè
concerto. Memorie di un canzonettista (1940) et Storia del café chantant
(1946). Il écrit aussi de nombreuses comédies d'inspiration futuriste.
À partir de 1940 il abandonna toute activité musicale et se consacra à la
peinture. Ses tableaux furent le sujet de plusieurs expositions en 1955, 1956
et 1933. On sait peu de choses de sa vie.
Giaele Mulinari, Francesco Cangiullo. Rodolfo De Angelis, Maschere, Pulcinella e Arlecchino
- Dopo il 1940.
Il a été l'auteur d'une chanson intitulée Addio canzoni americane, relancée dans les années 2000 par le groupe musical Orchestra Maniscalchi. En 2006, le groupe folk
Folkabbestia grave la chanson Ma cos'è questa crisi, dans l'album 25-60-38, Breve saggio sulla canzone italiana. Serions-nous toujours en crise ?
Il commit pourtant en 1935 la chanson Duce d'Italia. C'est ce rapport ambigu avec le pouvoir fasciste qui l'a sans doute marginalisé après la guerre. Dommage, ce fut un des
plus grands, et il mérite d'être écouté aujourd'hui, par plaisir.
L'influence futuriste
Il faut toujours penser que les chansons de De Angelis des années 1930 furent marquées par l'influence du mouvement futuriste, son goût de la critique du passé, son ironie, sa
fantaisie.
C'est le cas d'une première chanson, Ma cos'è questa crisi ?, une des plus célèbres de cet auteur.
Ma cos'è questa crisi
Mais c'est quoi cette crise
(Rodolfo De Angelis
1933)
Si lamenta l'impresario che il teatro più non va...
L'impresario se lamente que le théâtre ne va plus...
Ma non sa rendere vario lo spettacolo che dà... Mais il ne sait pas rendre attractif le spectacle qu'il donne
« Ah la crisi... »
« Ah la crise »
Ma cos'è questa crisi... ma cos'è questa crisi...
Mais c'est quoi cette crise... (bis)
Metta in scena un buon autore
Qu'il mette en scène un bon auteur
Faccia agire un grande attore e vedrà...
Qu'il fasse agir un bon acteur et il verra...
Che la crisi passerà !
Que la crise passera !
Un riccone avaro e vecchio dice : ahimè così non và
Un richard avare et vieux dit : hélas comme cela ça ne va pas
Vedo nero nello specchio chissà come finirà... je vois du noir dans le miroir, qui sait comment tout ça va finir
« Ah la crisi... mmh »
« Ah la crise... mmh »
Ma cos'è questa crisi... Ma cos'è questa crisi...
Mais c'est quoi cette crise... (bis)
Cavi fuori il portafogli
Qu'il tire son portefeuille
Metta in giro i grossi fogli e vedrà...
qu'il mette en circulation de gros billets et il verra...
Che la crisi finirà !!
que la crise finira !!
Si lamenta Nicodemo della crisi lui che và
Nicodème se lamente de la crise lui qui va
Nel casino di Sanremo a giocare al Baccarat :
au Casino de Sanremo jouer au baccarat
« Ah la crisi... e capirai la crisi... »
« Ah la crise... et tu comprendras la crise »
Ma cos'è questa crisi... Ma cos'è questa crisi...
Mais c'est quoi cette crise... (bis)
Lasci stare il gavazzare cerchi un po di lavorare
qu'il cesse de faire la noce et essaie de travailler un peu
E vedrà...
et il verra...
Che la crisi passerà ! Taratata taratata !
Que la crise passera !
Tutte quante le nazioni si lamentano così
Toutes les nations se lamentent comme ça
Conferenze riunioni ma si resta sempre lì
conférences, réunions, mais on en reste toujours là
« Ah la crisi... ehhhh... »
« Ah la crise... eeeh »
Ma cos'è questa crisi... Ma cos'è questa crisi...
Mais c'est quoi cette crise... (bis)
Rinunziate all'opinione della parte del leone e chissà... Renoncez à l'idée de la part du lion et qui sait...
Che la crisi finirà !
Si la crise finira !
L'esercente poveretto non sa più che cosa far Le pauvre petit commerçant ne sait plus que faire
E contempla quel cassetto che riempiva di danar.. et il contemple sa caisse qu'il remplissait d'argent
« Ah la crisi signor. »
« Ah la crise, Monsieur »
Ma cos'è questa crisi... Ma cos'è questa crisi...
Mais c'est quoi cette crise... (bis)
Si contenti guadagnare
Qu'il se contente de gagner
Quel che è giusto e non grattare e vedrà...
ce qui est juste et de ne pas voler et il verra...
Che la crisi passerà !
Que la crise passera !
E perfin la donna bella alla crisi s'intonò
Et même la femme belle s'en remit à la crise
E per far la linea snella digiunando sospirò
et pour garder la ligne, elle soupira en jeûnant
« Ah la crisi.ah signora la crisi »
« Ah la crise, ah Madame, la crise »
Ma cos'è questa crisi... Ma cos'è questa crisi...
Mais c'est quoi cette crise... (bis)
Mangi un sacco di patate
Qu'elle mange un sac de patates
Non mi sprechi le nottate e vedrà
qu'elle ne gâche pas mes nuits et elle verra
Che la curva tornerà !
Que sa courbe reviendra !
Chi ce l'ha li metta fuori
Que celui qui a des sous les sorte
Circolare miei signori e chissà...
Circulez, messieurs, et qui sait
la crisi finirà !
La crise finira !
Écrite et interprétée par De Angelis en 1933 la chanson décrit ironiquement les fausses lamentations des classes moyennes de l'époque, mettant en relief ces hypocrisies de
ces gens qui se lamentent d'une fausse misère due à leur médiocrité. Mais en même temps, la chanson se moque de ce qu'on appelait alors le « défaitisme » de ceux qui
mettaient en doute les résultats positifs du fascisme. La chanson faisait partie du répertoire des chanteurs futuristes, une de celles qui provoquaient des rixes et des réactions
violentes d'une partie du public.
Pesci e frutti di mare
Poissons et fruits de mer
(Rodolfo De Angelis,
1934)
Che bellezza ! Che bellezza !
Quelle beauté ! Quelle beauté !
« Mi dà due branzini ? »
« Vous me donnez deux bars »
« A quanto le sarde ? »
« À combien les sardines ? »
« A tre e cinquanta il chilo,
« À trois cent cinquante le kilo,
questo è pesce vivo ! »
c'est un poisson vivant ! »
Pesce, pesce, pesce !
Du poisson, du poisson, du poisson !
« Mi dà un pescespada ? »
« Vous me donnez un espadon ? »
« A me due cozze »
« À moi quelques moules »
« Fritto di gamberi »
« Friture de homard »
« Gamberi e pesci »
« Homards et poissons »
Che bei gamberi !
Quels beaux homards !
Che merluzzi, che merluzzi, che merluzzi
Quelles morues, quelles morues, quelles morues
« Mi sbrighi, faccia presto ! »
« Vous me servez, faites vite ! »
« Tre chili d'anguille »
« Trois kilos d'anguilles »
« Frutti di mare ne avete ?
« Des fruits de mer, vous en avez ?
A quanto la dozzina ? »
À combien la douzaine ? »
Ostriche e vongole
Des huîtres et des moules
Telline e datteri.
Des tellines et des dattes de mer.
Se mia moglie vien quiu
Si ma femme vient ici
io le vendo il baccalà
je lui vends de la morue séchée
che se a zuppa se lo fa
car si elle se la prépare dans la soupe
molto bene mangerà !
Elle mangera très bien !
Ostriche e vongole
des huîtres et des moules
se dice « no », perché si elle dit « non », parce que
lo tiene già
elle en a déjà
il baccalà chissà
l'andouille qui sait
chi mai sarà !
Ce sera qui, alors ?
In quessto caso, sì,
Dans ce cas, oui,
saresti tu !
Ce serait toi !
Amico bello !
Mon bel ami !
Baccalà fresco !
Andouille fraîche !
Che bellezza ! Che bellezza !
Quelle beauté ! Quelle beauté !
« Quattro etti di aguglie »
« Quatre hectos d'aiguilles de mer »
« Dieci lire alla cassa »
« Dix lires à la caisse »
La settimana erano vive
La semaine dernière elles étaient vivantes
Pesce, pesce, pesce !
Poisson, poisson, poisson !
« Queste triglie sono fresche ?
« Ces rougets sont-ils frais ?
E queste alici ? »
et ces anchois ? »
« Guardi l'occhio,
« Regardez l’œil,
Guardi la coda ! »
regardez la queue ! »
Che bei gamberi !
Quels beaux homards !
Triglie e alici, triglie e alici... !
Rougets et anchois, rougets et anchois... !
« Mezzo chilo a me »
« Un demi kilo pour moi »
« A quanto i cefali ? »
« À combien les mulets ? »
« A venti lire »
« À vingt lires »
« Eh, son troppo cari ! »
« Eh, ils sont trop chers ! »
Sogliole e scorfani !
Soles et rascasses !
Ombrine e cefali !
Ombrines et mulets !
Belle donne ve lo do
Belles dames je vous le donne
questo cefalo, però,
ce mulet, cependant,
costa caro ed è perciò
Il coûte cher, et c'est pour ça
darlo a tutti non si può.
qu'on ne peut pas le donner à tout le monde.
Alla più bella !
À la plus belle !
Io glielo do, ma sì
Je le lui donne, mais oui,
se lei mi dà
si elle me donne
quello che so che val,
ce que je sais qu'il vaut,
ma lei non sa,
mais elle ne sait pas,
per una lira no,
pour une lire non,
per dieci, sì !
Pour dix, oui !
Alla più bella !
À la plus belle !
Ombrine e cefali !
Ombrines et mulets !
Pesce, pesce, pesce !
Poisson, poisson, poisson !
C'est une description ironique, très vivante, d'un marché populaire , à Naples probablement.
Canzone pazza
Chanson folle
(De Angelis Rodolfo, 1932)
Canto perché ho la voce Je chante parce que j'ai de la voix
e chi ha la voce deve cantar et qui a de la voix doit chanter
non sono innamorato, nessuna mi ha ingannato Je ne suis pas amoureux, aucune femme ne m'a
trompé
canto per frenesia questa canzone mia.
C'est par frénésie que je chante cette chanson.
Lasciatemi cantare ! Che cosa c'è di male ? Laissez-moi chanter ! Qu'y a-t-il de mal ?
Il mondo è un carnevale ! Tra la la la tra la la la.
Le monde est un carnaval ! Tra la la la tra la la la la
Bimba se lei lo vuole in pieno sole posso cantar ;
Petite si vous voulez je peux chanter en plein soleil
e canterei per lei, però l'avvertirei
et je chanterais pour vous, pourtant je vous avertirais :
di non tradirmi mai se al mondo tiene assai.
Ne me trahissez jamais si vous tenez beaucoup au monde
Lasciatemi cantare sotto la bianca luna !
Laissez-moi chanter sous la blanche lune !
lo canto per la bruna. Tra la la la tra la la la
Je chante pour la brune. Tra la la la tra la la la la
Ecco il direttore, il mio terrore ; eccolo là.
Voilà le directeur, ma terreur ; le voilà là
No, io non sono un pazzo ! lo sono un buon ragazzo Non je ne suis pas fou ! Je suis un bon garçon
Lei sa che l'amor mio non l'ho ammazzata io.
Vous savez que mon amour ce n'est pas moi qui l’ai tuée.
Lasciatemi cantare che lei è al cimitero.
Laissez-moi chanter car elle est au cimetière.
lo sono prigioniero. Tra la la la tra la la la
Je suis prisonnier. Tra la la la tra la la la la
Venga mio direttore, ma non mi faccia male.
Venez mon directeur mais ne me faites pas de mal.
Il mondo è un carnevale ! Tra la la la tra la la la.
Le monde est un carnaval ! Tra la la la tra la la la la
Il mondo è un carnevale ! Tra la la la tra la la la.
Le monde est un carnaval ! Tra la la la tra la la la la
Le titre dit tout et se suffit à lui-même. Le monde est un carnaval. Ce thème de la chanson folle est un classique de la chanson populaire.
Il colore che vuoi tu
La couleur que tu veux toi
(De Angelis Rodolfo,
1933)
A Gioconda ch'era nera io promisi tempo fa
À Joconde qui était brune j'ai promis il y a longtemps
una bella poesia sul color di sua beltà.
Une belle poésie sur la couleur de sa beauté
L'altra sera mi recai con i versi da Gioconda
L'autre soir, je me suis rendu avec mes vers chez Joconde
e trovai che la mia nera s'era fatta tutta bionda.
Et j'ai trouvé que ma brune était devenue blonde
Poveri versi miei gettati al vento, oh che tormento. Pauvres vers que j'ai jetés au vent, oh quel tourment.
Con le donne con le donne con le donne d'oggigiorno
Avec les femmes avec les femmes d'aujourd'hui
il color non vale un corno il color non vale un corno
la couleur ne vaut pas un clou (bis)
sono bionde, sono nere, sono rosse, sono blu
elles sont blondes, elles sont brunes, elles sont rousses, elles sont bleues
sono insomma del colore del colore che vuoi tu.
Elles sont en somme de la couleur de la couleur que tu veux.
La Rosina lesse un giorno nel giornale con stupor
Rosine lut un jour dans le journal avec stupeur
« Cerco moglie - bei capelli indicatene il color » ;
« Je cherche femme – beaux cheveux en indiquant la couleur ! »
Senza porre tempo in mezzo in un attimo, in un vol
Sans perdre de temps en une minute, en un envol
lei rispose ingenuamente « dice lei come li vuol
elle répondit ingénument « c'est vous qui dites comment vous les voulez
a mia testa la si face del color che più le piace
ma tête on la fait de la couleur qui vous plait le plus
un pochino di tintura e ci passa la paura »
un peu de teinture et on n'a plus peur »
lo credevo la sua chioma naturale e dissi allor :
Moi je croyais sa couleur naturelle et je dis alors :
« Non mi piacciono le donne che si cambiano color ! »
« Je n'aime pas les femmes qui changent de couleur ! »
Ma la bella corteggiata sussurò con emozion :
Mais la belle que je courtisais susurra avec émotion ;
« La mia testa è ossigenata, non lo vede mascalzon ! »
« Ma tête est oxygénée, tu ne le vois pas, voyou ! »
« Scusi signora, scusi non vedo troppo,
« Excusez-moi, Madame je ne vois pas trop bien
e qualche volta intoppo e qualche volta intoppo »
et quelquefois je me goure et quelquefois je me goure ».
Una donna solamente il colore mai mutò
Une femme seulement n'a jamais changé la couleur
alla chioma profumata che per anni mi mostrò
de ses cheveux parfumés qu'elle me montra pendant des années
ma purtroppo devo dire con mio grande dispiacer
Mais malheureusement je dois dire à mon grand déplaisir
che la sua capigliatura la comprò dal parrucchier.
Que sa chevelure elle l'avait achetée chez le coiffeur
Eran tinti e finti i suoi capelli se pure belli.
Ils étaient teints et faux ses cheveux bien que beaux.
Oggigiorno cosa vale dire il gusto che si ha
Aujourd'hui à quoi bon dire le goût que l'on a
in materia femminile se il colore non si sà
en matière de femme si on ne connaît pas la couleur
Tu ti credi di sposare una bionda tipo albion
Tu crois épouser une blonde type albion
e poi scopri viceversa che di sotto c’è il carbon.
Et puis tu t'aperçois au contraire qu'en-dessous il y a du
charbon.
Une satire contre certaines habitudes de la mode féminine de l'époque, où les styles de beauté se transforment, selon les modèles du cinéma. À la fin, il rappelle les deux
couleurs dominantes, le noir et le blond, mais c'est aussi le début de l'émancipation féminine qui devra concilier le modèle américain avec la rigueur fasciste qui voulait les jupes
à mi-mollet et se présentait comme hostile à la liberté de la femme..
Tinghe, tinghe, tanghe
(Rodolfo De Angelis, 1934)
Tinghe, tinghe, tinghe
Tinghe, tinghe, tinghe, tanghe
Questa è la canzone che ci manc !
Tinghe, tinghe, tinghe,
Tinghe, tinghe, tinghe, tanghe
Questa è la canzone che ci manc !
Questa è la canzone che non stanc !
L'ho scritta proprio per te
questa canzone d'amor
questa canzone d'amor
questa canzone d'amor, Marì, Marì, sì !
questa canzone d'amor, Marì, Marì,
Ti pare bello, sì o no questo motivo che fo,
che fo per te, Marì, Marì, Marì, sì ?
Ah, Maria Marì
I love you
Oh, funiculì funiculà !
Tinghe, tinghe, tinghe
Tinghe, tinghe, tinghe, tanghe
Questa è la canzone che ci manc !
Tinghe, tinghe, tinghe, tanghe
Tinghe, tinghe, tinghe, tanghe
Questa è la canzone che non stanc !
Ah, Maria Marì
chissà perché
o sole mio
sta nfronte a te !
Tinghe, tinghe, tinghe
Tinghe, tinghe, tinghe, tanghe
Questa è la canzone che ci manc !
L'ho scritta proprio per te
Une autre chanson folle qui joue sur les sons, et qui vient rappeler aussi deux chansons napolitaines classiques, Funiculì funiculà et O sole mio.
E se non fosse vero ?
(Rodolfo De Angelis, 1935)
Zio Camillo dice sempre : "Non temere, stai tranquillo !
Tutto quello che posseggo quando muoio lascio a te,
solo a te, tutto a te, mio Cecè" seh seh...
.
E se non fosse vero ? E se non fosse vero ?...
É VERO É VERO É VERO !!
mmm, lo dite voi...
E se non fosse vero? E se non fosse vero ?...
É VERO É VERO É VERO !!
Mah, mah, mah...
Corallina dice sempre : “Se ti sposi mia cugina,
troverai la bambina che del mondo nulla sa,
la nannà, nulla sa, che si fa ? Qua qua"
E se non fosse vero ? E se non fosse vero ?...
É VERO É VERO É VERO !!
mmm, lo dite voi...
E se non fosse vero? E se non fosse vero ?...
É VERO É VERO É VERO !!
Mah, mah, mah...
C'è chi dice che Marianna ci vuol bene non ci inganna,
per salvare le apparenze deve fare quel che fa,
ma si sa perchè fa quel che fa, già già...
E se non fosse vero ? E se non fosse vero ?...
É VERO É VERO É VERO !!
mmm, lo dite voi...
E se non fosse vero? E se non fosse vero ?...
É VERO É VERO É VERO!!
Mah, mah, mah...
A parole si rattrista la nazione sanzionista
"Se non fosse per la lega non farei quel che fo,
ohibò! No, no, no ! Quel che fo, no no"
E se non fosse vero ? E se non fosse vero ?...
É VERO É VERO É VERO !!
mmm, lo dite voi...
E se non fosse vero ? E se non fosse vero ?...
É VERO É VERO É VERO !!
Mah, mah, mah...
M'hanno detto che la pace si mantiene col cannone,
con le armate sviluppate d'ogni singola nazione,
senza che non ce n'è pace ahimè, macchè...
E se non fosse vero ? E se non fosse vero ?...
É VERO É VERO É VERO !!
mmm, lo dite voi...
E se non fosse vero ? E se non fosse vero ?...
É VERO É VERO É VERO !!
Mah, mah, mah...
Voilà encore une chanson où se manifeste le doute sur la réalité du monde, ici à propos de ce que disent les deux nations qui demandent à la Société des Nations des
sanctions contre l'Italie pour la cruauté de son armée contre les civils d'Éthiopie.
Douter, douter, toujours douter, où est la vérité ?
La « Marianna » est la France et la « nazione sanzionista » est la Grande Bretagne. Et cela se termine sur une interrogation : est-ce bien par les canons qu'on arrive à la
paix ? La chanson deviendrait alors une manifestation d'hostilité envers la guerre, peu appréciée par le pouvoir fasciste en train de reconquérir un empire. De Angelis est
toujours difficile à comprendre et à interpréter.
PAGE SUIVANTE : De Angelis et le fascisme
Et si ce n'était pas vrai ?
L'oncle Camille dit toujours : « Ne crains rien ! Sois tranquille,
Tout ce que je possède, quand je meurs, c'est à toi que je le
laisse,
rien qu'à toi, tout à toi, mon Cecè » Seh seh...
Et si ce n'était pas vrai ? Et si ce n'était pas vrai ?
C'EST VRAI C'EST VRAI VRAI !!
mm, c'est vous qui le dites...
Et si ce n'éta!t pas vrai ? Et si ce n'était pas vrai ?
C'EST VRAI C'EST VRAI C'EST VRAI !!
Mah, mah, mah...
Coralline dit toujours : “Si tu épouses ma cousine
tu trouveras la petite fille qui du monde ne sait rien,
le dodo, elle ne sait rien, qu'est-ce qu'on fait ?? Qua, qua”
Et si ce n'était pas vrai ? Et si ce n'était pas vrai ?
C'EST VRAI C'EST VRAI C'EST VRAI !!
mm... c'est vous qui le dites
Et si ce n'était pas vrai ? Et si ce n'était pas vrai ?
C'EST VRAI C'EST VRAI C'EST VRAI !!
Mah, mah, mah...
Il y en a qui disent que Marianne ne nous trompe pas
pour sauver les apparences elle doit faire ce qu'elle fait
mais on sait pourquoi elle fait ce qu'elle fait, bien sûr...
E se non fosse vero ? E se non fosse vero ?...
É VERO É VERO É VERO !!
Mah, mah, mah......
En paroles la nation sanctionniste devient triste
“ Si ce n'était pour la ligue je ne ferais pas ce que je fais
Fi donc ! Non, non, non ! Ce que je fais, non, non”
On m'a dit que la paix se maintient par les canons
avec les armées développées de chaque nation,
sans quoi il n'y a pas de paix hélas,mais pas du tout
Tinc tin tinc
tinc, tinc, tinc, tang,
C'est la chanson qui nous manque !
Tinc tinc tinc,
tinc, tinc, tinc, tanc,
C'est la chanson qui nous manque !
C'est la chanson qui ne fatigue pas !
je l'ai écrite rien que pour toi
cette chanson d'amour
Ah Marie Marie
qui sait pourquoi
oh mon soleil
est en face de toi !
Tinc tinc tinc t
tinc, tinc, tinc, tanc
C'est la chanson qui nous manque !
je l'ai écrite rien que pour toi
cette chanson d'amour
Cette chanson d'amour, Marie, Marie, oui !
Cette chanson d'amour, Marie, Marie, oui !
Te paraît-il beau, oui ou non, ce motif que je fais
Que je fais pour toi, Marie, Marie, Marie, oui ?
Ah Marie Marie
I love you
Oh funiculì funiculà !
Tinc tinc tinc
tinc, tinc, tinc, tanc
C'est la chanson qui nous manque !
tinc, tinc, tinc, tanc,
tinc, tinc, tinc, tanc,
C'est la chanson qui ne fatigue pas !