Poésie en musique - chapitre 20
Chapitre 20
Quelques poètes et musiciens baroques : Michelange le Jeune, Rinuccini, Marino, Jacopo Peri
Aux XVIe et XVIIe siècles, l’Italie connaît de nombreux poètes et de nombreux musiciens, en voici quelques-uns.
Notons d’abord que beaucoup de musiciens étrangers viennent travailler en Italie, véritable patrie de la musique, par exemple les franco-flamands Roland de
Lassus (Orlando di Lasso, 1532-1594), Adrian Willaert (1490-1562) et Jacques Arcadelt (1507-1568). Parmi les très nombreux poètes, notons Giambattista
Marino (1569-1625), Teofilo Folengo (1491-1544), Pietro Bembo (1476-1547), Gabriello Chiabrera (1552-1638), quelquefois mis en musique.
Michelange Buonarroti le Jeune (1568-1646) est le neveu de Michelange, fils du frère cadet du sculpteur. Michelange est connu comme sculpteur, architecte,
peintre, il était aussi auteur de nombreuses poésies, son neveu fut seulement un poète de goût pétrarquesque, moins original que son ancêtre. Il écrivit cette
poésie (il n’y a ici que la première strophe) et l’envoya à son ami Luigi del Riccio, un agent à Rome de la banque Strozzi de Florence, en lui demandant de la
faire mettre en musique. Le compositeur choisi fut Jacques Arcadelt, venu à Venise en 1537, puis jusqu’en 1551 à Rome où il fut Maître du Chœur de la Chapelle
Sixtine. Michelange le Jeune venait d’un milieu modeste et n’avait jamais pu faire de longues études humanistes, il envoyait donc toujours à des amis littéraires
(Pietro Aretino, Vittoria Colonna et d’autres) ses poésies pour qu’ils les évaluent.
La composition de Michelange le Jeune est probablement destinée au jeune noble romain Tommaso de’ Cavalieri, de 23 ans, que
Michelange (il avait 53 ans) aima, sans être aimé en retour, en 1532, et qui était aussi un ami de Luigi del Riccio. La poésie de Michelange
le Jeune est donc à thème amoureux, un amour sans retour, mais elle a aussi un arrière-plan politique : il envoie sa poésie à un agent du
Comte Filippo Strozzi, et tous les deux étaient à la tête de la faction antimédicéenne de Florence, comme Michelange lui-même, et dont les
membres étaient appelés les « fuorusciti » (les fuyards) ; parmi ceux-ci, il y avait aussi le cardinal Niccolò Ridolfi (1501-1550), pour lequel
Michelange réalisa le buste de Brutus (1538, ci-contre) avec les apparences de Lorenzino de’ Medici, cousin et assassin d’Alessandro
de’Medici. De celui-ci, Arcadelt avait mis en musique une poésie lyrique, Ver inferno è il mio petto (Lire Lorenzaccio, drame en 5 actes
d’Alfred de Musset, 1834).
Les œuvres lyriques de Michelange le Jeune sont intéressantes non seulement sur le plan stylistique, mais aussi parce qu’elles témoignent
du fait que la figure de l’artiste commençait à ne plus être considérée comme celle d’un simple artisan mais se transformait peu à peu en celle
d’un véritable intellectuel, capable, par sa veine artistique, de prendre part aux débats sociaux-politiques de son temps.
Ottavio Rinuccini (1562-1621) était de Florence, il participa à la Camera fiorentina. Il écrit des madrigaux et plusieurs livrets de mélodrame de Jacopo Peri et
Jacopo Corsi (1595), L’Euridice de Jacopo Peri et Giulio Caccini (1600), l’Arianna (1608), et Il ballo delle Ingrate (1608) de Claudio Monteverdi.
Giambattista Marino (le Cavalier Marin pour la France) est né à Naples en 1565, dans une famille de juristes assez aisés, et mort dans la même ville en 1625 ;
rappelons que Naples est alors une des plus grandes villes italiennes et européennes, démographiquement, économiquement et
culturellement, et elle est fondamentale dans la formation littéraire de Marino ; celui-ci est souvent considéré comme le fondateur de
la poésie baroque, il a eu une influence importante sur toute la littérature italienne et européenne, « le roi du siècle, le maître de la
parole », disait Francesco de Sanctis. Il était fils d’un juriste aisé, le premier de 7 enfants. Il reçut une formation humaniste qui le
conduisit à l’Accademia degli Svegliati (les Éveillés) de Naples, fondée par le poète et philosophe Giulio Cortese (1530-1598) en 1586
et qui compta les meilleurs intellectuels napolitains (parmi lesquels Torquato Tasso). Plusieurs patriciens napolitains subviennent à
ses besoins, et il entre au service du Prince Matteo di Capua et commence à écrire des églogues inspirées de Virgile, d’Ovide et de
l’Aminta du Tasse. Après avoir été incarcéré deux fois pour des raisons que nous ne connaissons pas et fait un an de prison, il se
réfugie à Rome, protégé par quelques nobles et ecclésiastiques, et passe au service de Monseigneur Melchiorre Crescenzi. Il entre
dans l’Acccademia degli Umoristi qui se constitue en 1600, en opposition à l’Accademia degli Ordinati protégée par le pape et attire de
grands poètes comme Alessandro Tassoni, Gabriello Chiabrera et Battista Guarini. Son ami Caravage lui
fait un portrait vers 1596 (ci-contre). En 1601, Marino part à Venise où sont imprimées ses Rimes. Revenu à
Rome, il entre au service du cardinal Pietro Aldobrandini, neveu du pape et le suit à Ravenne, où le cardinal
doit partir après le changement de pape, puis il passe à Turin de 1608 à 1615, à la cour du Duc de Savoie
Charles-Emmanuel I pour lequel il continue à écrire et dont il devient secrétaire.
À partir de 1609, il est l’objet d’un procès d’inquisition demandé pour offense à la majesté de Dieu par le pape Paul V, et il reste en prison
jusqu’en 1612. Libéré, il écrit et publie la Lira et en 1614 les Dicerie sacre au milieu de nombreuses polémiques. En 1615, il part à Paris où il
a la protection de Marie de Médicis, grâce à sa formidable capacité de tisser des relations et d’écrire des panégyriques en hommage à la
reine ou à ses favoris. En 1616, il commence à écrire l’Adone, publié en 1624, financé par le roi de France. Il se constitue un importante
pinacothèque. En 1623, il revient à Rome où se poursuit son procès d’inquisition, et le pape Urbain VIII fait condamner les écrits de Marino
dont l’Adone, mais celle-ci connaîtra malgré tout un énorme succès européen. L’opposition du pape était d’ordre éthique mais aussi littéraire
: il était membre d’une tendance académique opposée à celle de Marino, et sur des positions plus classiques et pétrarquisantes. Il retourne
à Naples fin 1624, il y est très honoré, et il y fait entre autres un discours sur les droits des animaux. Atteint d’une maladie urinaire, la
strangurie, il meurt en 1625. Les Académies lui feront des obsèques somptueuses.
Marino a inauguré une nouvelle saison littéraire, avec une sensualité morbide, quelquefois licencieuse qui exaspère le style des maniéristes
et crée la forme du baroque qui se répandra dans toute l’Europe.
Parmi les musiciens, Jacopo Peri (1561-1633) fut organiste, ténor et compositeur à Florence, il était né en 1561 dans une noble famille
florentine, et déjà chanteur salarié à 12 ans au couvent de la Santa Annunziata ; il fut l’élève de Cristofano Malvezzi (1547-1599), organiste et
alors le plus grand musicien de Florence avec Alessandro Striggio (1536-1592).En 1578, Peri devient organiste de la Badia fiorentina où il
reste pendant 25 ans et en 1588 il commence son activité au service de la cour des Médicis, et son rôle dans la vie
musicale devient important, grâce à ses compositions pour la Compagnie de l’Archange Raphaël, dont font partie les plus
grands intellectuels de la Toscane. C’est le premier inventeur de l’opéra lyrique dans la Camera fiorentina, en pratiquant le
style récitatif. En 1605, il avait publié sur un livret de Michelange le Jeune Il Natal d’Ercole (le Noël d’Hercule). Il meurt en
1633. Il fut l’auteur d’une Daphné sur un texte d’Ottavio Rinuccini (1597), d’une Thétis sur livret de Francesco Cini
(1608), d’un Adonis sur livret de Jacopo Cicognini (1611, d’un Mariage de Médor et Angélique sur texte d’Andrea
Salvadori (1619), d’une Flora (1628) avec Marco da Gagliano, de nombreuses Représentations sacrées, Bals,
Mascarades et Intermèdes. On le surnomma « Le Chevelu » (lo zazzerino) (Voir image ci-contre à gauche) à cause de son
abondante chevelure.
Poète et musicien, Peri a toujours cherché à unir étroitement poésie et musique, en créant un style expressif basé sur la force de la parole (« la
pensée ») et la douceur de l’expression verbale (« la sonorité »). Son œuvre la plus connue reste l’Euridice de 1600 (cf. chapitre suivant).
Nel Cinquecento e nel Seicento, l’Italia conosce numerosi poeti e numerosi musicisti, eccone alcuni. Notiamo prima che molti musicisti stranieri vengono a lavorare
in Italia, vera patria della musica, per esempio i franco-fiamminghi Roland de Lassus (Orlando di Lasso, 1532-1594), Adrian Willaert (1490-1562), e Jacques
Arcadelt (1507-1568). Tra i numerosissimi poeti, notiamo Giambattista Marino (1569-1625), Teofilo Folengo (1491-1544), Pietro Bembo (1470-1547),
Gabriello Chiabrera (1552-1638), talvolta musicati.
Michelangelo Buonarroti il Giovane (1568-1646) è il pronipote di Michelangelo, figlio del fratello minore dello scultore. Michelangelo, conosciuto come
scultore, architetto, pittore, era anche autore di numerose poesie, il pronipote fu soltanto un poeta di gusto petrarchesco, meno originale dell’antenato.
Michelangelo scrive quella poesia (qui c’è soltanto la prima strofa), e la mandò al suo amico Luigi del Riccio, un agente a Roma del Banco Strozzi di Firenze,
chiedendogli di farla musicare. Il compositore scelto fu Jacques Arcadelt, venuto a Venezia nel 1537, poi fino al 1551 a Roma dove fu Maestro del Coro della
Cappella Sistina. Michelangelo veniva da un ambiente modesto e non aveva potuto fare lunghi studi unmanistici, dunque mandava sempre ad amici letterati
(Pietro Aretino, Vittoria Colonna e altri) le sue poesie perché le valutassero.
Il componimento di Michelangelo è probabilmente destinato al giovane nobile romano Tommaso de’ Cavalieri, di 23 anni che Michelangelo (aveva 57 anni) amò,
non ricambiato, nel 1532, e che era anche amico di Luigi di Riccio.
La poesia di Michelangelo è dunque a tema amoroso, amore non ricambiato, ma ha anche un retrofondo politico : manda la sua poesia ad un agente del Conte
Filippo Strozzi che tutt’e due erano a capo della fazione antimedicea a Firenze, come Michelangelo stesso, e i cui componenti erano chiamati « i fuorusciti » ;
fra quelli c’era anche il cardinale Ridolfi, per il quale Michelangelo realizzò il busto di Bruto (1538 -Cf ci-dessus à droite) con le apparenze di Lorenzino de’
Medici, cugino e assassino di Alessandro de’ Medici. Di quello, Arcadelt aveva musicato una lirica, Ver infermo è il mio petto. (Voir Lorenzaccio, drame en 5
actes d’Alfred de Musset, 1834).
Le liriche di Michelangelo sono interessanti non solo per il loro aspetto stilistico, ma anche perché testimoniano come la figura dell’artista cominciava a non
essere più considerata come quella un mero artigiano, ma stava man mano mutuandosi in quella di un vero e proprio intellettuale, capace, con la propria vena
artistica, di prendere parte alle discussioni socio-politiche del proprio tempo.
Ottavio Rinuccini (1562-1621) fu di Firenze, partecipò alla Camerata fiorentina. Scrive dei madrigali e parecchi libretti di melodrammi, la Dafne di Jacopo Peri e
Jacopo Corsi (1595), l’Euridice di Jacopo Peri e Giulio Caccini (1600), l’Arianna (1608) e Il ballo delle Ingrate (1608) di Claudio Monteverdi.
Jacopo Peri (1561-1633) fu organista, tenore e compositore a Firenze, è il primo inventore dell’opera lirica nella Camerata fiorentina, praticando lo stile recitativo.
Nel 1605, aveva pubblicato su libretto di Michelangelo Buonarroti il Giovane Il Natal d’Ercole.
Giambattista Marino è nato a Napoli nel 1565 e morto lì nel 1625 ; è spesso considerato come il fondatore della poesia barocca, ha avuto un’influenza
importante su tutta la letteratura italiana ed europea, « il re del secolo, il maestro della parola », disse Francesco De Sanctis. Era figlio d’un giureconsulto
benestante, primo di sette figli. Ebbe una formazione umanistica che lo conduce all’Accademia degli Svegliati di Napoli fondata da Giulio Cortese nel 1586 e che
conta i migliori intellettuali napoletani. Entra al servizio del Principe Matteo di Capua e comincia a scrivere egloghe ispirate a Virgilio e Ovidio. Dopo essere
stato incarcerato due volte, parte a Roma, protetto da alcuni nobili ed ecclesiastici, ed passa al servizio di monsignore Melchiorre Crescenzi. Entra
nell’Accademia degli Umoristi che si costituisce nel 1600 e attrae grandi poeti come Alessandro Tassoni, Gabriello Chiabrera e Battista Guarini. Il
Caravaggio gli fa un ritratto. Va nel 1601 a Venezia dove sono stampate le sue Rime. Tornato a Roma, entra al servizio del cardinale Pietro Aldobrandini e lo
segue a Ravenna, poi passa a Torino alla corte del duca di Savoia Carlo Emanuele I, per cui continua a scrivere e del quale diventa segretario.
Dal 1609, è oggetto di un processo di inquisizione promosso dal papa Paolo V. Liberato scrive e pubblica la Lira e nel 1614 le Dicerie sacre tra molte polemiche.
Parte a Parigi dove ha la protezione di Maria de’ Medici grazie alla sua formidabile capacità di tessere relazioni. Nel 1616 comincia a scrivere l’Adone, pubblicata
nel 1624 finanziata dal re. Torna a Roma, dove continua il suo processo dell’Inquisizione, che condanna l’Adone, la quale conoscerà lo stesso in enorme successo
europeo. Raggiunto da una malattia urinaria, la stranguria (= la strangurie), muore nel 1625. Le Accademie gli faranno esequie sontuose. Il Marino ha inaugurato
una nuova stagione letteraria, con una sensualità morbida, talvolta licenziosa che esaspera lo stile dei manieristi e crea la forma del barocchismo sparso poi in tutta
l’Europa.
Tra i musicisti, Jacopo Peri, nato nel 1561 da nobile famiglia fiorentina, già cantore stipendiato a 12 anni al convento della SS.
Annunziata, fu allievo di Cristofano Malvezzi (), organista, il maggiore musicista di Firenze con Alessandro Striggio (). Nel
1578, Peri diventa organista alla Badia fiorentina dove rimaneper 25 anni e nel 1588 inizia la sua attività al servizio della corte
medicea, e il suo ruolo nella vita musicale diventa importante, grazie alle sue composizioni per la Compagnia dell’Arcangelo
Raffaello, di cui fannon parte i più grandi intellettuali della Toscana. Muore nel 1633.
Fu autore di una Dafne su testo di Rinuccini (1597), una Tetide su testo di Francesco Cini (1608), un’Adone su testo di
Jacopo Cicognini (1611), uno Sposalizio di Medoro ed Angelica su testo di Andrea Salvadori (1619), una Flora (1628) con
Marco da Gagliano, numerose Sacre Rappresentazioni, balli, mascherate ed Intermedi. Fu soprannominato « lo Zazzerino »
(Ved. immagine della pagina precedente) per la sua abbondante capigliatura.
Poeta e musicista, ha sempre cercato di unire strettamente poesia e musica, creando uno stile espressivo basato sulla forza
della parola (« il pensiero ») e la dolcezza dell’espressione verbale (« la sonorità »). La sua opera più conosciuta resta
l’Euridice del 1600 (Cf prossima lezione).
Deh dimmi
Ah, dis-moi
(Testo : Michelangelo Buonarroti, 1537-1538,
Musica : Giacomo Arcadelt)
Deh dimmi, Amor, se l’alma di costei
Ah, dis-moi, Amour, si l’âme de cette femme
fusse pietosa com’ha bell’ il volto,
avait autant de pitié que son visage est beau
s’alcun saria sì stolto
dis-moi si quelqu’un serait assez sot
ch’a sé non si togliessi e dessi a lei ?
pour ne pas s’arracher à lui-même et se donner à elle ?
E io, che più potrei
Et moi, qui pourrais le mieux
servirla, amarla, se mi fuss’amica,
la servir et l’aimer, si elle était mon amie,
che, sendomi nemica,
comme elle est mon ennemie
l’amo più c’allor far non doverrei ?
est-ce que je l’aime plus que je ne devrais ?
(- Io dico che fra voi, potenti dei,
convien c’ogni riverso si sopporti.
Poi che sarete morti,
di mille ’ngiurie e torti,
amando te com’or di lei tu ardi,
(Seconde strophe non mise en musique par Arcadelt)
far ne potrai giustamente vendetta.
Ahimè, lasso chi pur tropp’aspetta
ch’i’ gionga a’ suoi conforti tanto tardi !
Ancor, se ben riguardi,
un generoso, alter e nobil core
perdon’ e porta a chi l’offend’ amore.)
SE TU PARTI DA ME, FILLIDE AMATA .
SI TU ME QUITTES, PHIILIS BIEN-AIMÉE
(Testo : Michelangelo Buonarroti il Giovane
Musica : Jacopo Peri)
Se tu parti da me, Fillide amata,
Se privi gl' occhi miei del tuo splendore ,
S'en sul fiorir' il mio sperar s'adombra,
Ben sarai tu spietata,
Ben misero'i mio core,
Ben tosto cenere, et ombra.
Chè di tenebre ingombra
Già sembra dal mio sen girsene a volo.
L'anima afflitta, chè mi vince'l duolo].
MA SE RESTI AL MIO BEN, AL MIO CONTENTO
MAIS SI TU RESTES POUR MON AMOUR, MA JOIE
(Testo di Michelangelo Buonarroti il Giovane ;
Musica di Jacopo Peri) .
Ma se resti al mio ben, al mio contento,
Se sovra i fior de miei caldi desiri,
Dolce di tua pietà rugiada versi,
Felice quel tormento
Felici quei martiri
Felice il duol, ch' amando te soffersi.
Il cor ch'io già t'apersi
non può tener a fren l'errante vita
Se fai da lei, se fai da me, partita.
CHI PIÙ CARA T'HAVRÀ, CHI TANTO T'AMA QUI PLUS TE CHERIRA, QUI AUTANT T'AIMERA
(Testo di Michelangelo Buonarroti il Giovane ; Musica di Jacopo Peri)
Chi più cara t'havrà, chi tanto t'ama,
Chi t'accorrà nel sen con tal dolcezza,
Chi ti servirà mai con maggior fede
Mio cor sempre ti brama
Mio amor te solo apprezza
Altro mia fè non cura, altro non chiede.
Ferma deh, Fille’l piede
Ferla deh, non partir, ch’altrove amante
Qual me non troverai fido e costante.
ANIMA, OHlME', CHE PENSI, OlllME', CHE FAI? AME QUE PENSES - TU, QUE FAIS - TU, HÉLAS?
(Testo di Ottavio Rinuccini, Musica di Jacopo Peri)
Anima, ohimè, che pensi, ohimè, che fai ?
Âme, que penses-tu, hélas, que fais-tu ?
A che pur mit’intorno ?
Que regardes - tu autour de toi ?
Sparito è' 1 tempo e, dell'orribil giorno
Le temps a disparu et de l’horrible jour
Risplendon già nell’Oriente i rai.
A l'Orient déjà resplendissent les rayons.
Qual più giocondo ben quaggiù sospiri
À quel bien plus joyeux aspires-tu ici-bas
quel che più vago ammiri ?
que le plus charmant que tu admires ?
Sprezzar conviensi. A che dubbiosa stai ?
Il convient d’éprouver du dédain. De quoi doutes-tu ?
Anima, ohimè, che pensi, ohimè, che fai ? Mon âme, hélas, que penses-tu, hélas, que fais-tu ?
O MIEl GIORNI FUGACI, O BREVEVITA
O MES JOURS FUGITIFS, O MA COURTE VIE
(Testo di Ottavio Rinuccini, Musica di Jacopo Peri)
(Interpretazione : Nella Anfuso, Jacopo Peri, Opera omnia, I, Madrigali, 1609)
o miel giorni fugaci, o breve vita
Oimè, già sei sparita.
Già sento, 0 sentir parmi,
La rigorosa tromba
D'avanti a te, giusto Signor, chiamarmi.
Già nel cor mi rimbomba
Il formidabil suono :
Miserere di me, Signor, perdono.
VORREI BACIARTI, O FILLI
JE VOUDRAIS T’EMBRASSER, OH PHYLLIS
(Testo di Giambattista Marino
Musica di Sigismondo d’India
Interpretazione : Cristiana Presutti, Ensemble Poïesis, Sigismondo d’India, ZigZag Territoires, 2003)
Vorrei baciarti, o filli
Je voudrais t’embrasser, oh Phyllis
Ma non so prima ove il mio bacio scocchi
mais je ne sais pas où d’abord décocher mon baiser
Ne la bocca o ne gli occhi.
sur la bouche ou les yeux.
Cedan le labbra a voi, lumi divini
Que mes lèvres cèdent devant vous,divines lumières
Fidi specchi del core,
Fidèles miroirs du cœur,
Vive fiamme d’amore
.
vives flammes de l’amour.
Ah pur mi volgo a voi, perle e rubini,
Ah pourtant je me tourne vers vous, perles et rubis,
Tesoro di bellezza,
trésor de beauté,
Fontana di dolcezza,
fontaine de douceur,
Bocca, onor del bel viso :
bouche, honneur de votre beau visage,
Nasce il pianto da lor, tu m’apri ilriso.
Des yeux naissent les larmes, tu m’ouvres ton sourire.
RETOUR A LA TABLE DES MATIERES CHAPITRE 21 - L’invention de l’opéra lyrique, Peri et Monteverdi
Si tu me quittes, Phyllis bien-aimée,
Si tu prives mes yeux de ta splendeur,
Si mon espérance à peine née s’assombrit
Sans pitié tu seras,
Et mon cœur bien malheureux,
Bientôt cendres et ombre.
Parce que de ténèbres envahie
Déjà de mon sein elle semble fuir à tire d'aile
Mon âme affligée, car la douleur m'a vaincu.
Mais si tu restes, pour mon amour, pour ma joie,
Si sur les fleurs de mes ardents désirs,
Tu répands la douce rosée de ta pitié
Bienheureux ce tourment,
Bienheureux ces martyrs,
Bienheureuse la peine soufferte en t'aimant.
Le cœur que je t'ai jadis ouvert
Ne peut retenir en lui la vie qui fuit
Si tu le quittes, si tu me quittes.
Qui plus te chérira, qui t'aimera autant,
Qui t'enlacera avec une telle douceur,
Qui avec plus de foi jamais te servira ?
Mon cœur toujours te désire
Mon amour n’apprécie que toi
personne d'autre ne cherche ma foi, personne d'autre ne me demande.
Arrête tes pas, Phyllis,
Arrête, ne pars pas car ailleurs un amant
Tel que moi tu ne trouveras, fidèle et constant
0 mes jours fugitifs, ô ma courte vie,
Déjà, hélas, tu as disparu,
Déjà j'entends ou crois entendre
La sévère trompe
Qui devant toi, juste Seigneur, m'appelle.
Déjà dans mon cœur retentit
Le formidable son :
Miséricorde, Seigneur, pardon.