Poésie en musique - chapitre 10 - suite
Pétrarque, Canzoniere, Canzone 128
Italia mia, benché ’l parlar sia indarno Mon Italie, bien que parler soit vain
a le piaghe mortali devant ces plaies mortelles
che nel bel corpo tuo sì spesse veggio, que sur ton beau corps je vois si souvent
piacemi almen che’ miei sospir’ sian quali il me plaît au moins que mes soupirs soient tels
spera ’l Tevero et l’Arno, que les espèrent le Tibre et l'Arno
e ’l Po, dove doglioso et grave or seggio. et le Pô, où plein de douleur et grave, je suis maintenant assis.
Rettor del cielo, io cheggio Recteur du ciel, je demande
che la pietà che Ti condusse in terra que la pitié qui T’a conduit sur la terre
Ti volga al Tuo dilecto almo paese. te fasse te tourner vers le doux pays que tu aimes.
Vedi, Segnor cortese, Vois, Seigneur courtois,
di che lievi cagion’ che crudel guerra ; quelle guerre cruelle pour des raisons si légères
e i cor’, che ’ndura et serra et les cœurs qu’endurcit et referme
Marte superbo et fero, Mars orgueilleux et féroce,
apri Tu, Padre, e ’ntenerisci et snoda ; Père, ouvre-les, attendris-les et dénoue-les ;
ivi fa che ’l Tuo vero, fais que Ta vérité,
qual io mi sia, per la mia lingua s’oda. quel que je sois, s’entende par ma bouche.
Voi cui Fortuna à posto in mano il freno Vous à qui la Fortune a mis en mains les rênes
de le belle contrade, des belles contrées,
di che nulla pietà par che vi stringa, pour lesquelles aucune pitié ne semble vous étreindre
che fan qui tante pellegrine spade ? que font ici tant d’épées étrangères ?
perché ’l verde terreno pourquoi cette verte terre
del barbarico sangue si depinga ? se teindrait-elle du sang barbare ?
Vano error vi lusinga : Vous êtes trompés par une vaine erreur :
poco vedete, et parvi veder molto, vous voyez peu et il vous semble voir beaucoup
ché ’n cor venale amor cercate o fede. car dans un cœur vénal vous cherchez amour ou fidélité.
Qual piú gente possede, Celui qui possède le plus de gens d’armes
colui è piú da’ suoi nemici avolto. est entouré par le plus d’ennemis.
O diluvio raccolto O déluge constitué
di che deserti strani dans quels déserts étranges
per inondar i nostri dolci campi ! pour inonder nos douces campagnes !
Se da le proprie mani Si c’est de nos propres mains
questo n’avene, or chi fia che ne scampi ? que cela nous arrive, qui fera que nous y échappions ?
Ben provide Natura al nostro stato, La Nature a bien pourvu à notre état
quando de l’Alpi schermo quand le bouclier des Alpes
pose fra noi et la tedesca rabbia ; elle a placé entre nous et la rage allemande
ma ’l desir cieco, e ’ncontr’al suo ben fermo, mais le désir aveugle, obstiné contre son propre bien,
s’è poi tanto ingegnato, s’est depuis tellement ingénié
ch’al corpo sano à procurato scabbia. qu’à un corps sain il a donné la gale.
Or dentro ad una gabbia Maintenant dans une seule cage
fiere selvagge et mansüete gregge des bêtes sauvages et de doux troupeaux
s’annidan sí che sempre il miglior geme : se nichent de telle sorte que le meilleur gémit :
et è questo del seme, et voilà la semence
per piú dolor, del popol senza legge, du peuple sans loi, pour une plus grande douleur,
al qual, come si legge, auquel, comme on le lit,
Mario aperse sí ’l fianco, Marius ouvrit si bien le flanc
che memoria de l’opra ancho non langue, que le souvenir de son œuvre ne s’efface pas encore,
quando assetato et stanco quand assoiffé et las
non piú bevve del fiume acqua che sangue. il ne but plus dans le fleuve que du sang au lieu d’eau.
Cesare taccio che per ogni piaggia Je ne parle pas de César qui par chaque plaie
fece l’erbe sanguigne qui teignit l’herbe du sang
di lor vene, ove ’l nostro ferro mise. de leurs veines, là où il mit notre fer.
Or par, non so per che stelle maligne, Maintenant il semble, je ne sais par quelles étoiles mauvaises
che ’l cielo in odio n’aggia : que le ciel nous ait en haine :
vostra mercé, cui tanto si commise. à cause de vous, à qui on confia une telle mission.
Vostre voglie divise Vos volontés divisées
guastan del mondo la piú bella parte. abîment la plus belle partie du monde.
Qual colpa, qual giudicio o qual destino Quelle faute, quel jugement ou quel destin
fastidire il vicino vous font molester votre voisin
povero, et le fortune afflicte et sparte pauvre et les fortunes affligées et éparses
perseguire, e ’n disparte et, à l’écart
cercar gente et gradire, vous font chercher des gens d’armes et jouir
che sparga ’l sangue et venda l’alma a prezzo ? qu’ils répandent le sang et vendent leur âme à bas prix ?
Io parlo per ver dire, Je parle pour dire la vérité
non per odio d’altrui, né per disprezzo. et non par haine d’autrui, ni par mépris.
Né v’accorgete anchor per tante prove Ne vous apercevez-vous pas encore, avec toutes ces épreuves,
del bavarico inganno de la fourberie bavaroise
ch’alzando il dito colla morte scherza ? qui en levant un doigt plaisante avec la mort ?
Peggio è lo strazio, al mio parer, che ’l danno ; à mon avis, a honte est pire que le dommage qu’il cause ;
ma ’l vostro sangue piove mais votre sang coule
piú largamente, ch’altr’ira vi sferza. plus largement, car une autre colère vous excite.
Da la matina a terza De mâtine à tierce
di voi pensate, et vederete come vous ne pensez qu’à vous, et vous verrez combien
tien caro altrui che tien sé cosí vile. on chérit autrui quand on s’estime soi-même si vil.
Latin sangue gentile, Noble sang latin
sgombra da te queste dannose some ; éloigne de toi ces dangereux fardeaux ;
non far idolo un nome ne fais pas une idole d’un nom
vano senza soggetto : vain sans sujet
ché ’l furor de lassú, gente ritrosa, car si la fureur de là-haut, des gens sauvages,
vincerne d’intellecto, nous surpasse en intelligence,
peccato è nostro, et non natural cosa. c’est de notre faute et pas une chose naturelle.
Non è questo ’l terren ch’i’ toccai pria ? N’est-ce pas là la terre que j’ai foulée la première ?
Non è questo il mio nido N’est-ce pas là le nid
ove nudrito fui sí dolcemente ? où je fus si doucement nourri ?
Non è questa la patria in ch’io mi fido, N’est-ce pas là la patrie en laquelle j’ai confiance
madre benigna et pia, mère bienveillante et pleine de pitié,
che copre l’un et l’altro mio parente ? qui recouvre l’un et l’autre de mes parents ?
Perdio, questo la mente Par Dieu, que cela votre esprit
talor vi mova, et con pietà guardate émeuve parfois, et que vous regardiez avec pitié
le lagrime del popol doloroso, les larmes de votre peuple qui souffre,
che sol da voi riposo car de vous seul le repos
dopo Dio spera; et pur che voi mostriate il espère, après Dieu, et pourvu que vous donniez
segno alcun di pietate, quelque signe de pitié,
vertú contra furore la vertu contre la fureur
prenderà l’arme, et fia’l combatter corto : prendra les armes et fera que le combat soit court :
ché l’antiquo valore car l’antique valeur
ne gli italici cor’ non è anchor morto. n’est pas encore morte dans les cœurs italiques
Signor’, mirate come ’l tempo vola, Seigneurs, voyez comme le temps vole
et sí come la vita et comme la vie
fugge, et la morte n’è sovra le spalle. fuit, et la mort est sur nos épaules.
Voi siete or qui; pensate a la partita : Maintenant, vous êtes ici ; pensez au moment du départ
ché l’alma ignuda et sola car votre âme nue et solitaire
conven ch’arrive a quel dubbioso calle. doit arriver à ce sentier douteux.
Al passar questa valle Au passage de cette vallée
piacciavi porre giú l’odio et lo sdegno, qu’il vous plaise de déposer la haine et l’envie
vènti contrari a la vita serena ; ces vents contraires à la vie sereine ;
et quel che ’n altrui pena et que celui qui, à faire souffrir autrui
tempo si spende, in qualche acto piú degno dépense son temps, à quelque acte plus digne
o di mano o d’ingegno, ou sa main ou son intelligence,
in qualche bella lode, en quelque belle louange
in qualche honesto studio si converta : ou en quelque étude honnête se convertisse :
cosí qua giú si gode, c’est ainsi que l’on a du bonheur ici-bas
et la strada del ciel si trova aperta. et que la route du ciel se trouve ouverte.
Canzone, io t’ammonisco Chanson, je te demande instamment
che tua ragion cortesemente dica, de dire tes raison de façon courtoise,
perché fra gente altera ir ti convene, car il te faut aller parmi des gens altiers
et le voglie son piene et leurs volontés sont déjà pleines
già de l’usanza pessima et antica, de la très mauvaise et ancienne coutume
del ver sempre nemica. toujours ennemie de la vérité.
Proverai tua ventura Tu tenteras ta fortune
fra’ magnanimi pochi a chi ’l ben piace. parmi peu de gens magnanimes qui aiment le bien.
Di’ lor: - Chi m’assicura ? Dis-leur : Qui me rassurera ?
I’ vo gridanto : Pace, pace, pace. Je vais en criant : Paix, paix, paix.
(Enregistrement de la première strophe sur musique de Philippe Verdelot (1480 ? -1530 ?) et Enriquez De Valmerravano (1500-1557) sur le disque déjà cité au
chapitre précédent, Chiare, fresche e dolci acque, n° 25).
Le style s’explique souvent grâce aux références de Pétrarque aux auteurs latins cités ici ou à Dante, ou à l’histoire antique. Par exemple
la référence à la bataille d’Aquae Sextiae (Aix-en-Provence), de 102 av.J.C., où le consul Gaius Marius avait vaincu l’armée des Cimbres
et des Teutons qui étaient arrivés en 120 av.J.C., cherchant des terres plus fertiles au sud de l’Europe.
Ils venaient des rives de la Mer Baltique. Grâce à l’habile stratégie de Marius, les ennemis furent massacrés, on parla (Plutarque) d’un
nombre de morts entre 100.000 et 200.000, ce qui fit peut-être nommer le lieu « Champs putrides » rappelé par le nom de la commune
française de Pourrières. On maintint le souvenir de la bataille jusqu’au XVIe siècle grâce à un monument pyramidal et à un temple élevé
sur le terrain et remplacé par une petite église de la Victoire. L’emblème de Pourrières rappelle le monument, et chaque année on fit
longtemps une procession sur la colline en brûlant un tas de buissons.
Au vers 60, Pétrarque fait probablement allusion à l’empereur Louis III de Bavière (1282-1328-1347), élu empereur en 1322, qui voulut
être reconnu par le pape Jean XXII, contre lequel il soutient les Spirituels franciscains, et il marcha sur Rome en 1327.
Vers 61 : Lever un doigt signifiait chez les Romains se confesser vaincu
Vers 66 : du matin à tierce = 3 heures de temps = peu de temps.
Lo stile si spiega spesso grazie ai riferimenti del Petrarca ad autori latini, qui citati, o a Dante, o alla storia antica. Per
esempio il riferimento alla battaglia di Aquae Sextiae (Aix-en-Provence), del 102 a.C., in cui il console Caio Mario vinse
l’esercito dei Cimbri e dei Teutoni che erano arrivati nel 120 a.C. cercando terre più fertili nel sud dell’Europa. Venivano
dalle rive del Mar Baltico. Grazie all’abile strategia di Mario, i nemici furono massacrati, si parlò di un numero di morti tra 100.000 e 200.000, il che
fece nominare il luogo « Campi putridi » ricordato dal nome del comune francese di Pourrières. Si mantenne il ricordo della battaglia fino al
Cinquecento grazie ad un monumento piramidale e ad un tempio eretto sul campo e sostituito da una chiesetta della Vittoria. Lo stemma di
Pourrières ricorda il monumento, e ogni anno si fece a lungo una processione sulla collina bruciando un mucchio di cespugli.
Pétrarque au contraire n’est pas un écrivain politiquement partisan, ce texte est son seul écrit ayant un sujet véritablement politique
dans son Canzoniere, sa seule œuvre en italien. Le reste de son œuvre est en latin qu’il connaissait parfaitement (il ignorait le grec),
il fut un des premiers grands humanistes, et le marqua en latinisant son nom « Petracchi » (c’est-à-dire fils de « Petracco ») en
Petrarcha. À la différence de Dante, qui souffrit de son exil politique, Pétrarque se présentait comme intellectuel « sans patrie » et,
ayant reçu les ordres ecclésiastiques mineurs pour des raisons économiques (tout en ayant une vie sexuelle active et deux enfants
de femmes différentes), il put se mettre au service, sans aucun problème, de plusieurs cardinaux (les Colonna…) et princes italiens
(les Visconti…) et étrangers, parfois comme ambassadeur ou secrétaire. Pétrarque n’est pas un « politique », il eut simplement
des opinions sur la situation politique de l’Europe, il fut par exemple ami de Cola di Rienzo (1312-1354) à partir de 1342 et il
l’admira quand il tenta d’instaurer à Rome un pouvoir populaire républicain. Florence lui restitua d’ailleurs en 1351 les biens
confisqués à son père.
Composée probablement dans l’hiver 1344-545 à Parme, durant la guerre entre Obizzo d’Este (1247-1296) et
le seigneur Filippo di Gonzague ( ? - 1356) de Mantoue, suite à la « vente » de Parme par Azzo da
Correggio (1303-1362) à Obizzo d’Este, la chanson est une lamentation affligée sur la fragmentation
politique de l’Italie du XIVe siècle, divisée en petits États régionaux perpétuellement en guerre entre eux, et sur
le manque de paix qui ensanglantait la Péninsule à cause des conflits continuels entre seigneurs (surtout ceux
du nord de l’Italie) pour des contestations territoriales. Le texte est une des rares compositions de Pétrarque d’argument politique, et d’une
part il se rattache à la grande tradition lyrique du XIIIe siècle, surtout Guittone d’Arezzo (1235-1294 - Ahi lasso, or è stagion de doler tanto,
Canzone sur la défaite de Florence à Montaperti en 1260) et Dante, de l’autre il affronte des problématiques du temps de l’auteur comme, par
exemple, l’usage de mercenaires étrangers par les seigneurs italiens, que Pétrarque déplore et qui, un siècle et demi plus tard sera âprement
critiqué par des écrivains de la Renaissance comme Machiavel (1469-1527 - Il Principe, qui cite les vers 93-96 de Pétrarque).
Certes l’auteur montre qu’il a abandonné tout espoir d’une restauration utopique de l’Empire, telle que Dante cultivait encore au début du
siècle, et de comprendre ave lucidité le processus historique vers une Italie dominée par les petites seigneuries et les États régionaux, bien qu’il se rende compte,
sans pouvoir s’en consoler, que cette situation est irrémédiable et que tout ce qu’il peur faire est d’invoquer le secours divin afin qu’il
ramène la paix parmi les hommes. Et la mort et en train d’arriver…
Manuscrit du Canzoniere, XVe siècle
Métrique : chanson formée de 7 strophes de 16 vers chacune (hendécasyllabes et septénaires), avec un schéma de rimes
AbCBaCcDEeDdfGfGn et un « congedo » de 10 vers dont le schéma reprend la « sirma » (cDEeDdfGfG). La langue présente les
habituels latinismes, parmi lesquels « et » (v. 5 et ailleurs), « dilecto » (v. 9), « afflicte » (v. 59), « anchor » (v. 65, 96), « intellecto »
(v.79), « acto » (v.107), « honesto » (v. 110).
Extrêmement recherchée la construction rhétorique, par exemple dans la première strophe avec la personnification des trois fleuves de
l’Italie (Tibre, Arno et Po) pour indiquer les Italiens qui se lamentent, et avec l’invocation à Dieu soulignée par l’allitération du « t » (vv. 7
sq : « Rettor del cielo », « pietà », « Ti condusse in terra », « Ti volga al tuo dilecto »), tandis qu’aux vers 11sq on trouve
l’allitération du « c » vélaire et du « r » correspondant à la description de la guerre (« di che lievi cagion che crudel guerra », « e i
cor, che ‘ndura e serra »). Chiasme (voir sur ce site dans « Langue - vocabulaire thématique -8b . - le langage ») au vers 24
(« Poco vedete … veder molto ») et au vers 40 (« fiere selvagge et mansuete gregge », avec assonance des 2e et 4e mots). Dans la 6e
strophe, anaphore de « Non » et reprise de questions rhétoriques ; anaphore de « in qualche » aux vers 109-110. Dans le
« congedo », l’auteur s’adresse à la chanson et lui envoie des recommandations sur le public vers qui se retourner, selon la tradition des
XIIIe et XIVe siècles
Composta probabilmente nell’inverno 1344-45 a Parma, durante la guerra tra Obizzo d'Este e i Gonzaga di Mantova, la canzone è un accorato lamento sulla
frammentazione politica dell'Italia del Trecento, divisa in piccoli stati regionali perennemente in guerra tra loro, e sulla mancanza di pace che insanguinava la
Penisola a causa dei continui scontri tra i signori (specie quelli del nord Italia) per le loro contese territoriali. Il testo è uno dei pochi componimenti petrarcheschi di
argomento politico e da un lato si collega alla grande tradizione lirica del Duecento, soprattutto Guittone d'Arezzo e Dante, dall'altro affronta alcune problematiche
emerse ai tempi dell'autore tra cui, per esempio, l'uso di mercenari stranieri da parte dei signori italiani, fatto che Petrarca deplora e che un secolo e mezzo dopo
verrà aspramente criticato anche da scrittori del Rinascimento come Machiavelli.
Certo l'autore mostra di aver abbandonato qualunque speranza di una utopistica restaurazione imperiale, quale ancora Dante coltivava all'inizio del secolo, e di
comprendere lucidamente il processo storico in atto verso un'Italia dominata dalle signorie e dagli stati regionali, benché egli si renda conto in modo sconsolato che
tale situazione è irrimediabile e che quello che può fare è invocare a gran voce il soccorso divino affinché riporti la pace tra gli uomini. E la morte sta venendo.
Metro : canzone formata da sette stanze di sedici versi ciascuna (endecasillabi e settenari), con schema della rima AbCBaCcDEeDdfGfG e un congedo di dieci versi
il cui schema riprende la sirma (cDEeDdfGfG). La lingua presenta i consueti latinismi, tra cui « et » (v. 5 e altrove), « dilecto » (v. 9), « afflicte » (v. 59), « anchor
» (vv. 65, 96, di tipo grafico), « intellecto » (v. 79), « acto » (v. 107), « honesto » (v. 110).
Estremamente ricercata la costruzione retorica, ad es. già nella prima stanza con la personificazione dei tre fiumi principali dell'Italia (Tevere, Arno e Po) a indicare
gli italiani che si lamentano, e con l'invocazione a Dio sottolineata dall'allitterazione della « t » (vv. 7 ss. : « Rettor del cielo », « pietà », « Ti condusse in terra »,
« Ti volga al tuo dilecto »), mentre ai vv. 11 ss. c'è l'allitterazione della « c » velare e della « r » in corrispondenza della descrizione della guerra (« di che lievi
cagion' che crudel guerra », « e i cor', che 'ndura e serra »...). Chiasmo al v. 24 (« Poco vedete... veder molto ») e al v. 40 (« fiere selvagge et mansüete
gregge », con assonanza del secondo e quarto membro). Nella sesta stanza anafora di « Non » e replicazione di domande retoriche ; anafora di « in qualche » ai
vv. 109-110. Nel congedo l'autore si rivolge alla canzone e le rivolge raccomandazioni sul pubblico cui rivolgersi, secondo la tradizione due-trecentesca.
Al verso 60 , il Petrarca allude probabilmente all’imperatore Lodovico il Bavaro (1282-1347) eletto imperatore nel 1322, che volle essere riconosciuto dal
papa e perciò marciò su Roma nel 1327.
Verso 61 : levare un dito significava presso i Romani confessarsi vinto.
Verso 66 : dalla mattina a terza = 3 ore di tempo = poco tempo.
RETOUR A LA TABLE DES MATIERES CHAPITRE SUIVANT - 11 - Giovanni Boccaccio, poète de transition entre Moyen-Age et Renaissance
1
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
65
70
75
80
85
90
95
100
105
110
115
120
125
.
Portrait de Pétrarque, XIVe siècle
Andrea Leoni, Statue de Pétrarque, 1845, Uffizi Florence
Emblème des Visconti de Milan