Visite de Monza
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Visite de Monza (Lombardie) Proche de Milan, Monza est cependant une ville indépendante sur tous les plans, même religieux : elle est une enclave de rite romain dans le diocèse de rite ambrosien. Elle constitue depuis 2004 une province nouvelle, de Monza et Brianza (la région située au Nord de Milan), dont les élections de 2009 consacreront l‘indépendance. À l’époque romaine, « Modicia » est au croisement des voies vers le Nord et vers l’Est. La ville acquiert une certaine autonomie à partir du VIe s. quand elle devient le siège de la cour de la reine Teodolinda, épouse du roi longobard Agilulf séduite par la salubrité du climat, qui fait construire l’oratoire dédié à S. Jean Baptiste, à côté de son splendide palais ; elle est ensuite un des plus grands centres de la civilisation longobarde et carolingienne. En 1188, le pape confirme l’indépendance de la cathédrale vis à vis de Milan. Commune libre elle soutiendra Frédéric Barberousse contre Milan. C’est dans ce lieu que sont consacrés les rois d’Italie (présence de la Couronne de fer). Soumise aux Visconti, elle acquiert alors sa structure urbaine définitive jusqu’au XVIIIe s. où elle est une petite capitale nobiliaire et bourgeoise, avec sa Villa Archiducale puis Royale. Le tissu urbain se modifie après l’unité italienne, suite au développement industriel (textile, industrie  du chapeau, mécanique), ferroviaire (construction du chemin de fer pour Lecco en 1873 et pour le Saint Gothard en 1882). Elle a  28.000 habitants en 1881, 52.000 en 1911, 121.000 aujourd’hui, se dote de fonctions culturelles (Biennale des Arts Décoratifs) et directionnelles (District militaire, Tribunal). Son développement même lui cause de nombreux problèmes après la seconde guerre mondiale : gestion des quartiers périphériques, décentralisation des industries vers des communes environnantes, rachat des édifices historiques (Villa Reale), gestion du Parc … On peut partir de piazza Roma, et de l’Arengario, construit dans la seconde moitié du XIIIe s., avec une tour de la fin du XIVe s. surmontée de créneaux gibelins. Puis descendre vers la cathédrale consacrée à S. Jean Baptiste. Le « Duomo » est construit sur le lieu où Teodolinda fit construire son oratoire ; la première pierre de l’agrandissement  est posée le 31 mai 1300 après une période d’intenses constructions d’églises. Le 19 mai 1300 (c’est le premier jubilé proclamé par Boniface VIII), les reliques de S. Jean Baptiste sont exposées dans l’église. Elle est terminée en 1346 en croix latine avec transept. Entre 1350 et 1396, Matteo da Campione agrandit l’église, ajoutant de nouvelles chapelles latérales, élargissant la façade, ajoutant l’ambon et le baptistère. Le chœur fut réalisé au XVIe s. grâce au défoncement de   l’abside, et décoré par Giuseppe Arcimboldo et Giuseppe Lomazzo ; Charles Borromée fait réaliser le clocher à partir de 1582 ; l’intérieur est remanié aux XVIIe et XVIIIe s., les peintures sont remplacées sauf celles de Zavattari dans la chapelle de Teodolinda. : il s’agit pour le clergé de Monza de justifier son indépendance, contestée par l’archevêque de Milan, en rappelant l’importance de la tradition de Monza, le rôle de Teodolinda, la présence d’un clou du Christ dans la Couronne de Fer, etc., et de nombreux artistes lombards interviennent dans ce travail ; de 1792 à 1798, Andrea Appiani enrichit le grand autel. Napoléon fait voler de nombreuses pièces du Trésor de la cathédrale, dont une partie seulement sera restituée en 1816. La façade est un des plus beaux exemples de l’architecture de Matteo da Campione  en Lombardie, avec sa verticalité, sa bichromie de marbre, ses cinq parties, son fronton couronné de petites aiguilles. La restauration de 1892-1908 par Beltrami remplace les bandes noires d’origine par du marbre serpentin d’Oira. Le grand portail  (A1)  est ébrasé, avec de petites colonnes et des piliers à chapiteaux corinthiens ; il est en bois de mélèze ; il est surmonté d’une lunette (1320) comportant deux fragments anciens avec des scènes de chasse et des animaux marins et deux fragments de pilier du moyen âge. Dans la partie inférieure de la lunette, Baptême du Christ dans les eaux du Jourdain : Jésus bénissant est entre Jean Baptiste et un ange qui tient le lin cérémonial ; au-dessus de lui, une colombe les ailes déployées tient une ampoule en signe de baptême ; à côté, sainte Élisabeth et Zacharie ; à l’extrémité, après une moulure, saint Pierre à côté d’un arbuste de chêne à 7 feuilles et saint Paul avec un plant de vigne à 12 feuilles. Dans la partie supérieure, saint Jean reçoit pour le Dôme la donation de Teodolinda qui tient en mains la Couronne de fer et une croix. Derrière elle, ses deux fils Gundeberg et Adaloald avec un oisillon sur la paume de la main, et son mari Agilulf à genoux ; derrière lui, 3 couronnes votives plus  grandes avec des croix, et à côté du Baptiste, une poule avec 7 poussins, la Croix du Royaume, la petite coupe de zéphir, un grand calice, qui étaient des pièces du Trésor. Au-dessus de la lunette, la rosace scandée de 16 colonnes insérées dans un cadre circulaire entouré de panneaux carrés contenant des macarons, des fleurs et des étoiles, chaque panneau étant entouré de petites roses. Au-dessus, échiquier de 36 autres panneaux identiques et 9 fenêtres aveugles hautes. En haut des 6 contreforts, une aiguille, sous laquelle est protégée une statue : la seule ancienne est celle de Saint Grégoire le Grand à droite ; les autres sont de 1907- 08, de gauche à droite : S. Gérard Tintori, co-patron de Monza, Teodolinda, S. Henri, S. Ambroise, Ste Hélène. Le « protiro » (= édicule architecturé placé devant l’entrée principale d’une église) devant le portail est du début du XVIe s. ; deux oculus contiennent des bustes de Teodolinda et Agilulf ; les lions qui portent les colonnes sont un réemploi d’une structure du XIIIe s. En haut, grande statue de S. Jean Baptiste avec l’agneau qui a la main droite levée vers le ciel et porte l’Agnus Dei dans la main gauche. C’est une copie de l’original du XIIe ou XVe s. Le clocher (A2) de 75 mètres est commencé en 1592 et terminé en 1620 ; Frédéric Borromée bénit les cloches en 1628. L’intérieur de la cathédrale est en croix latine à 3 nefs, couvert d’une voûte, avec 3 chapelles latérales de chaque côté et 3 chapelles d’abside à plan polygonal. Voir le détail des chapiteaux typiques de l’art lombard du XIIIe s. En (B2-Voir le plan plus loin), Vierge à l’enfant sur le trône, d’un peintre lombard du XIVe s. Voir les vitraux de la rosace (diamètre = 5,80 m.), de Gaetano Landriani et Luca Beltrami (1890-96), représentant la Vierge, le Christ, S. Jean-Baptiste,  S. Paul et les 11 apôtres ; ils imitent les vitraux anciens. La voûte de la nef centrale est décorée entre 1690 et 1696 par Stefano Maria Legnani : Gloire de S. Jean- Baptiste et de l’Agneau mystique. Les 4 grands tableaux au-dessus des arcs illustrent la fondation de la Basilique et l’histoire de la Couronne de Fer. (B3) = chaire en bois de 1808 qui comporte en bas des statues de Docteurs de l’Église en dessous de bas-reliefs dorés : Prédication de Jean-Baptiste, Le serpent de bronze et Noé qui fait jaillir la source. En haut, 2 anges et écrits bibliques. (B4) = l’ancien ambon utilisé comme tribune des chantres, de Matteo da Campione : les apôtres. Voir dans les petits piliers la représentation des Vices, des Vertus et des Mois. (B5) = Chapelle de S. Antoine Abbé (1745, Carlo Innocenzo Carloni)). (B6) = Chapelle de S. Jean Décollé (1746, Ferdinando Porta) ; dans une niche intermédiaire, tête de Jean-Baptiste dans un bassin, dont le marbre est usé par les baisers des fidèles (1640, photo ci- contre). (B7) = Chapelle des saints Roch et Sébastien (1740). Autel de S. Catherine (1721). (B8) = Chapelle du Baptistère et de S. Lucia (1752-3, Giovan Angelo Borroni). Le baptistère est de 1622-3. Voir dans la voûte de (B9) la Gloire de S. Lucie. (B10) = Chapelle du Très Saint Sacrement (1742, Bortoloni). Après la chapelle, dans le sol devant l’entrée latérale, première tombe du VIIe s. (à côté de la colonne) qui est peut-être celle de Teodolinda, libérée des restes de la reine en 1308 ; et 2 autres tombes des  VIII-IXe s. (B11) = Chapelle de S. Étienne (1723, Giambattista Sassi. Photo ci-contre, Lapidation de S. Étienne). (B12) = Coupole (Pietro Gilardi et Castellino, 1718-19) : Histoires de la Croix (B13) Transept droit : sur la paroi g., Approbation de la Couronne de fer ; voir les statues de S. Grégoire le Grand et de Teodolinda (Marco Mauro, 1722, photo ci-contre à droite). En dessous de la statue, une inscription cachée par un confessionnal rappelle le couronnement de Napoléon par la Couronne de Fer (Milan, 28 mai 1805). Sur la voûte, les Évangélistes ; sur les autres parois, L’Arbre de Vie autour de Jésus crucifié (Giuseppe Arcimboldo, 1556), et en bas la figure couchée de Jessé, ancêtre de David et du Christ, et son rêve de descendance, thème classique de la peinture lombarde. (B14) = Transept gauche : (Giuseppe Lomazzo-Meda, 1562 : Dieu le Père entre anges et saints, et Vie de Jean-Baptiste. Voir la plaque postérieure de la chaire : Couronnement d’un empereur par la Couronne de Fer (Matteo da Campione, 1576, Photo ci- dessous). (B15-16) : Presbyterium et nouveau chœur à partir de 1648 : Histoires de l’Ancien Testament ; en haut des marches, le devant d’autel du XIVe s. en argent doré, de Borgino del Pozzo (1350-57) : Vie de Jean-Baptiste, autour de la mandorle centrale du Baptême du Christ.  (Photo à g. de l’ensemble du chœur). Voir le grand autel avec le tabernacle détaché et surélevé par rapport à la table d’autel (1793- 98). Derrière l’autel, le chœur (B16) avec ses stalles de bois de la moitié du XVIe s., 35 dans l’ordre supérieur pour les chanoines et 28 autres pour les chapelains. (B17) = Chapelle de la Madone du Rosaire (à l’origine : du Saint Clou) (Giovan Angelo Borroni et Castellino, 1720) : Invention de la Croix, Insertion du Saint Clou dans la Couronne de Fer et dans la voûte, Gloire de la Couronne de Fer (Photo ci-dessous). On peut descendre voir la crypte creusée entre 1611 et 1614  sur projet de Ercole Turati. Enfin revenir à : (C) = Chapelle de Teodolinda ornée par Zavattini et son atelier (1440-46), qui raconte, 8 siècles après les événements, la légende de la reine (Voir le plan page suivante), selon les Chroniques de Paolo Diacono (787). (Ci-dessous, à droite, le Sarcophage de Teodolinda). Pour finir la visite, on pourra faire le tour de la cathédrale (E). Qu’est-ce que la Couronne de fer ? Elle se trouve sur l’autel central de la chapelle : diadème en or de 6 plaques rectangulaires de 15 cm de diamètre et 5,3 cm de hauteur, orné de rosettes en or, pierres précieuses et émaux dont les premiers datent du Ve s. restaurés au VIIIe-IXe s. Les origines sont incertaines ; le nom vient de la tradition selon laquelle un Clou de la Croix du Christ y aurait été inclus (d’où le nom « de fer »). S. Ambroise dit qu’Hélène, mère de l’empereur Constantin aurait retrouvé les clous de la croix et avec l’un d’entre eux aurait fait un diadème pour son fils en 326. La Couronne est au contraire plus tardive, peut-être un diadème du Ve s. réalisé pour Théodoric, roi des Goths ; les Longobards s’en seraient emparé en 572 lors de la conquête de Pavie et en auraient fait le symbole du Royaume Italique. Puis les Francs s’en emparent et Charlemagne la fait restaurer pour marquer la continuité du pouvoir impérial consacré par une relique de la Passion du Christ. Ainsi Monza entretient aussi son affirmation comme siège du pouvoir royal, et les rois et empereurs se firent couronner à Monza par l’archevêque de Milan, Frédéric Barberousse en 1158, Charles V en 1530, Napoléon en 1805. Un décret royal d’Humbert I confirme à la Couronne son caractère de relique d’intérêt national en 1883. Suite de la visite de Monza. On peut, si le temps le permet, visiter le Musée Serpero, un des plus importants musées médiévaux du monde, récemment agrandi en sous-sol du « Chiostrino », qui contient le Trésor de la cathédrale depuis la Poule et ses 7 poussins, du IVe s., symbolisant, selon la coutume bavare (pays d’origine de la reine Teodolinda), symbolisait la renaissance de la vie. Par la via Lambro, sur laquelle donnait probablement le légendaire palais de la reine Teodolinda, et la via Vittorio Emanuele, voir le Pont des Lions (Tantartini, XIXe s.), remonter jusqu’au Palais de Justice  (1934), Piazza Garibaldi ; redescendre au Palais Communal (1928-38), place Trento e Trieste ; derrière celui-ci, place Carducci, et la Maison-Tour des Galtieri (XVe s.). Par la via Carlo Alberto, qui prend près de l’Arengario, on arrive à l’église S. Pietro Martire (XIVe s.) : à l’intérieur, fresques intéressantes du XIVe s. (Annonciation, Crucifixion). Plus loin à droite, l’église S. Maria, commencée après 1232, avec façade refaite en 1723, et plus bas, le Moulin Colombo, un des derniers moulins à eau de la zone, restauré en 1989, le long du Lambro. En continuant la via Carlo Alberto on arrive à la place Citterio (Monuments à Victor Emmanuel II de Luigi Crippa, de 1878, et sur la zone verte, Monument à Giuseppe Garibaldi, de Ernesto Bazzaro, de 1886), et à quelques-unes des villas de Monza : Villa Rusconi et Villino Cattani Fumagalli, et un peu plus loin, la Villa Archinto Pennati (1840). Signalons enfin, en haut du plan, la Villa Reale, importante mais dont la plus grande partie est en cours de restauration, commandée par  Ferdinand d’Autriche en 1777-80 ; derrière les immenses jardins à la française et à l’anglaise. À gauche du plan, la Chapelle expiatoire construite sur le lieu où le roi Humbert I fut assassiné par l’anarchiste Gaetano Bresci le 29 juillet 1900. Notez qu’une partie des Promessi Sposi de Manzoni se déroule à Monza (La Monaca di Monza, Gertrude) = occasion de lire (ou relire) ce beau roman Près de Monza se trouve l’Autodromo Nazionale de Monza où se déroule le circuit automobile de F1 le plus rapide : 370,1 km/h en 2005. Il a été construit en 1922. Il est aussi utilisé pour la course d’endurance des « Mille miglia ». C’est là que se déroule le grand Prix d’Italie de Formule 1, remporté le 14 septembre 2008 par Sébastien Vettel sur une Toro Rosso de Ferrari. Le Grand Prix comporte 53 tours de 5,793 kms (306,720 kms). Cela contribue à développer le tourisme dans la ville. Voir les détails sur Internet : Autodromo di Monza, et Grand Prix de Monza.                                                                Ci-contre, le blason de Monza
Monza, Cathédrale, la façade
Monza, Cathédrale, la lunette du portail : en bas, baptême du Christ ; en haut, Teodolinda donne l’église