Nouvelles de ces derniers temps : édition du 28 janvier 2016
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Nouvelles de ces derniers temps - Édition du 28 janvier 2016
1) Un livre fondamental sur la cuisine italienne
Sur la cuisine italienne, on connaît en général le grand livre de recettes de Pellegrino Artusi (1820-1911) publié en
1891, La Scienza in cucina e l’arte di mangiar bene (La science en cuisine et l’art de bien manger). C’est un
achèvement de l’unité italienne dans un domaine très important, la gastronomie, et vous y trouverez des centaines de
recettes issues de toutes les régions d’Italie.
Mais si vous voulez en savoir plus sur la cuisine italienne, lisez le livre d’Alberto Capatti et Massimo Montanari, La
cuisine italienne, histoire d’une culture, Préface de Jacques Le Goff, Éditions du Seuil, 2002 (L’original italien, chez
Laterza, Rome-Bari, 1999). C’est un livre fondamental qui vous raconte tout, sur l’histoire des produits (les légumes,
les pâtes, la charcuterie, les vins, etc.), l’histoire du goût, des mots, de la nourriture, de l’appétit. Nous en reparlerons
bientôt à propos de la gastronomie italienne.
2) Un livre sur les chansons d’Italo Calvino (Enrico De Angelis) et un CD de ces chansons (Grazia De Marchi)
On a un peu oublié dans l’histoire de la chanson l’importance d’un groupe turinois, actif de 1958 à 1963,
Cantacronache. De grands intellectuels y participèrent, parmi lesquels Italo Calvino, qui écrivit pour le groupe 7
chansons, dont la plus connue est Dove vola l’avvoltoio. Ce groupe a contribué à relancer la chanson et à la sortir
de sa décadence antérieure.
Enrico De Angelis a raconté l’histoire du groupe et la participation de Calvino dans l’ouvrage Italo Calvino e gli
anni delle canzoni, Betelgeuse Editore, 2015. Au livre est joint un CD où Grazia De Marchi interprète toutes les
chansons de Calvino. Le livre contient aussi 2 longs articles d’Annalisa Piubello et de Paola Azzolini sur l’activité
de Calvino. Voilà une belle synthèse de la question.
En France on trouvait déjà une information dans le livre de Jean Guichard, La chanson dans la culture italienne,
Champion, 1999, qui contenait un chapitre sur le groupe Cantacronache et les chansons de Calvino, et dans le
numéro 12 de la revue Franco-Italica des Universités de Chambéry et Turin, avec un article de Jean Guichard sur
Fausto Amodei.
Nous reviendrons prochainement sur ce livre dans ce site et dans une prochaine émission de Couleurs FM.
3) Deux anniversaires en janvier
* On a fêté le 14 janvier 2016 le 40e anniversaire du journal Repubblica dans la grande salle Santa Cecilia de
l’Auditorium de Rome ; il a aussi fait l’objet de la publication du timbre ci-contre ; le premier numéro était sorti le 14
janvier 1976. En 1975, Eugenio Scalfari va trouver l’industriel Carlo De Benedetti pour lui exposer le projet d’un
nouveau quotidien, « un beau projet en accord avec mes idées, une infrastructure de la démocratie », dit De
Benedetti qui lui accorde une somme de 50 millions de lires à condition de ne pas devenir actionnaire.
La cérémonie s’est déroulée en présence des grands noms du journal, Ernesto Assante, Gino Castaldo, Ezio Mauro,
Mario Calabresi, et bien sûr, Carlo De Benedetti et Eugenio Scalfari, le fondateur. Scalfari était journaliste depuis déjà
26 ans, il avait écrit son premier article sur Il Mondo de Pannunzio en 1949, et il écrit encore aujourd’hui de beaux
éditoriaux ; il a reçu pour sa carrière de journaliste le Prix « Penna d’oro » (Plume d’or) 2015 ; il avait été auparavant
directeur de l’Espresso et député du Parti Socialiste italien (PSI). Comprendre la réalité, informer les citoyens, rendre
compte des transformations de la société italienne et internationale, répondre aux questions des lecteurs étaient les
buts de la publication.
Le journal n’eut pas de succès immédiat, les lecteurs ne savaient pas le définir, communiste ? socialiste ? gauche extraparlementaire ?
Puis l’orientation se précisa peu à peu, les femmes entrèrent dans la rédaction, Natalia Aspesi, Barbara Spinelli, Miriam Mafai, et
beaucoup d’autres.
De nombreux chanteurs ont participé à la fête organisée le 145 janvier, et le président de la République a envoyé à Carlo De Benedetti un
message dans lequel il dit entre autres : « Libertà, eguaglianza, fraternità, giustizia, democrazia, divisione dei poteri costituzionali, diritti,
doveri, innovazione: queste le parole che avete posto a fondamento del vostro lavoro. Una coincidenza significativa con valori della
costituzione. Il traguardo raggiunto da "Repubblica" coincide con l'anniversario dei settant'anni anni della scelta repubblicana da parte del
popolo italiano: auguri !» (Liberté, égalité, fraternité, justice, démocratie, séparation des pouvoirs constitutionnels, droits, devoirs,
innovation : telles sont les paroles que vous avez mises comme fondement de votre travail. Une coïncidence significative avec des
valeurs de la constitution. Le but atteint par « Repubblica » coïncide avec l’anniversaire des soixante-dix ans du choix républicain par le
peuple italien : vœux !). La Repubblica est aussi le premier journal à avoir développé son édition informatique.
Le journal continue à faire ce travail de compréhension de la réalité actuelle, de l’information des citoyens, de la réponse aux questions
qu’ils se posent, même si le ton faiblit souvent, même si la nécessité de soutenir le gouvernement Renzi limite parfois la critique, même si
le quotidien plus récent Il Fatto Quotidiano apparaît aujourd’hui comme plus représentatif du journalisme critique d’investigation.
* Le 21 janvier dernier, Rifondazione Comunista a fêté le 95e anniversaire du Congrès de Livourne en janvier 1921, où la
scission à l’intérieur du Parti Socialiste se traduisit par la création du Parti Communiste d’Italie. La
manifestation a été centrée sur le thème de l’actualité du communisme, sur l’analyse de la crise actuelle,
l’incapacité à en sortir des politiques néolibérales, dans le but de rassembler ceux qui critiquent ces
politiques et que le néolibéralisme a divisés.
Rappelons que ce parti naît en 1921 comme parti communiste d’Italie, se manifeste légalement jusqu’en
1926, puis agit dans la clandestinité de 1926 à 1943, où il réapparaît légalement comme Parti Communiste
Italien (PCI).
Après l’appel de 1920 du Komintern aux socialistes de souscrire 21 conditions pour être reconnus, le Parti
Socialiste se divise et une fraction communiste naît à l’intérieur du parti, avec Amadeo Bordiga, Antonio
Gramsci, Egidio Gennari, Bruno Fortichiari, Luigi Polano, Umberto Terracini et Francesco Misiano. Le 21
janvier 1921, le Congrès socialiste de Livourne se divise ainsi : sur 172.487 votants, 981 s’abstiennent,
92.028 (57,16%) votent la motion unitaire défavorable au Komintern, 58.783 (34,27%) votent la motion
communiste et 14.695 (8,57%) une motion de « concentration ». Les communistes sont donc invités par
Bordiga à quitter le congrès socialiste et à se retrouver dans une autre salle, où ils approuvent un nouveau
statut et élisent un nouveau Comité Central. Le parti déclarait 43.000 adhérents en 1922.
4) Deux décès dans le cinéma
* Toute la presse a abondamment parlé de la mort du metteur en scène Ettore Scola, mort à 84 ans le 18 janvier dernier. Lisez vos
journaux et regardez à nouveau un de ses grands films, Nous nous étions tant aimés et Une journée particulière, par exemple ; tous sont
une belle évocation de l’histoire et de l’image de l’Italie, de ceux qui s’étaient battus contre le fascisme et regrettaient les abandons de
beaucoup de leurs amis.
* On a par contre moins parlé de la mort de Franco Citti, à 80 ans, le 13 janvier. Ce fut
l’acteur fétiche de Pier Paolo Pasolini qui l’avait découvert et
lancé en 1961 dans Accattone, le sous-prolétaire Vittorio, le
« ragazzo di vita ». Il tourne encore avec lui dans Mamma
Roma, Porcile et dans la « trilogie de la vie », Le Décaméron
etc. et plus tard Citti travaille avec Federico Fellini dans
Roma, avec Elio Petri dans Todo modo, avec Bernardo
Bertolucci dans La Luna, avec son frère Sergio dans Casotto
et Il Minestrone. Il jouera aussi dans Le Parrain I de Francis
Ford Coppola en 1972 et La Parrain III en 1990 (rôle de
Calo, l’homme de main d’Al Pacino).
Citti était né à Fiumicino, dans la banlieue de Rome, le 23 avril 1935, dans une famille très pauvre
d’un quartier qu’on a souvent comparé à celui que décrit Ettore Scola dans Brutti, sporchi e cattivi
(Affreux, sales et méchants). Il vit de petits boulots incertains jusqu’à ce que son frère Sergio lui fasse rencontrer dans une pizzeria de
Torpignattara un Pasolini encore peu connu, sinon comme poète frioulan et qui était en train d’écrire Ragazzi di vita, paru en 1955. Ils
deviennent très amis et Citti sera un élément essentiel des longs métrages de Pasolini, à partir d’Accattone, joué avec des acteurs non
professionnels comme lui, payés 8000 lires par jour.
La perte d’un grand acteur parfois méconnu.
5) Trois documents sur les questions religieuses en Italie
* Le premier est un livre de Gianluigi Nuzzi, Via Crucis, Chemin de Croix dans la traduction française de Renaud Temperini,
Flammarion, 2015. Il rend compte de la crise qui traverse l’État du Vatican depuis l’arrivée du pape François. C’est un livre important par
les informations qu’il rapporte sur la lutte qui oppose le pape au collège des cardinaux, sur le fonctionnement et l’histoire de cet État ; il le
sous-titre « François, un pape en danger au cœur du Vatican ».
Ce livre nous remet en mémoire que l’État du Vatican a le double aspect d’une monarchie temporelle (comme n’importe quel État,
disposant d’un pouvoir politique, de fonctionnaires, d’ambassadeurs, d’une banque, d’une radio, d’une presse, etc.) et d’une monarchie
spirituelle, à la tête de tous les catholiques du monde et dont le monarque absolu, le pape, dispose depuis 1870 d’une « infaillibilité » en
matière de dogme et de mœurs lorsqu’il parle « ex-cathedra ». Mais il n’est pas infaillible lorsqu’il doit gérer une banque ou des richesses
financières ou un journal et les cardinaux réactionnaires qui ont pris possession de ces richesses le lui font fortement sentir …
Lorsqu’il arrive au pontificat, le pape décide aussitôt de procéder à une réforme radicale de la curie romaine qui, pour lui, ne fonctionne en
rien selon les préceptes évangéliques. C’est alors le début d’une guerre interne que le livre de Nuzzi raconte en détail après son «
voyage-enquête » dans les secrets du Vatican qui lui a permis de disposer d’une documentation inédite. Il veut informer le monde « des
contradictions d’une Église que François entend réformer en profondeur, pour en faire une maison enfin ouverte aux pauvres et aux
nécessiteux et non plus fermée sur ses privilèges et jalouse de son pouvoir inoxydable » (p. 14).
Il n’est pas question de raconter ce livre très riche, lisez-le, vous ne le regretterez pas, il est de lecture agréable (c’est parfois presque un
polar !) et il vous apprendra des quantités de choses sur le fonctionnement du Vatican, qui vous heurteront au plus profond de vous-
mêmes si vous êtes chrétiens, et qui vous confirmeront simplement que le Vatican est un État politique comme tous les autres, qui relève
de la science politique et de la sociologie comme tous les autres. Scalfari parla, à propos de la mort de Pie XII, de « cour décomposée de
cardinaux décrépits, d’astucieux chasseurs d’affaires, de nonnes fanatiques de neveux parasites » (La Repubblica, 27 mai 2012). Cela a-
t-il changé ? « Vatican à la dérive », titre un article de la revue Radici (nov.déc. 2015, p. 18), et la conclusion de Nuzzi n’est pas toujours
très optimiste, au souvenir de la démission de Benoît XVI face à cette curie, et de l’assassinat de Jean-Paul I le lendemain du jour où il
avait annoncé … qu’il réformerait la curie.
Un autre livre analyse les mêmes réalités, il n’est pas encore traduit, c’est celui d’Emiliano Fittipaldi, « Avarizia, le carte che svelano
ricchezza, scandali e segreti della chiesa di Francesco » (Feltrinelli, 2015). Les deux journalistes sont actuellement traduits devant le
Tribunal du Vatican, dans un procès qui est pour eux « procès contre la liberté d’expression ».
Le Vatican n’est certes pas l’Italie, mais ce serait une erreur de sous-estimer son pouvoir politique et psychologique sur les Italiens.
* Un livre d’Andrea Nicolotti revient de façon nouvelle sur le Saint Suaire de Turin (Il processo negato. Un inedito parere della Santa
Sede sull’autenticità della Sindone, Viella editore, 2015), une intéressante étude de la discussion interne à l’Église sur l’authenticité des
reliques. Au XIXe siècle, face aux progrès des méthodes historiques et scientifiques, l’Église laissa aux croyants une relative liberté de
croire ou non à l’authenticité des reliques, en particulier de celles qui touchent le Christ et les apôtres, et on leur apporta une attention
relativement limitée. Puis en 1898, les photographies de Secondo Pia firent apparaître plus nettement les contours de la figure du Saint
Suaire de Turin, on cria alors au miracle, et on vit arriver une nouvelle pseudo-science, la « sindonologia » (la science du saint Suaire).
Un prêtre conservateur mais historien rigoureux, Ulysse Chevalier, démontra alors que les chanoines de Lirey exploitaient cette relique
pour tromper les fidèles et leur extorquer de l’argent en prétextant qu’elle faisait des miracles, et il raconta l’histoire de « l’invention » de la
relique. Même le pape Léon XIII reconnut que la légende du Saint Suaire ne tenait pas debout. Pourtant on n’exécuta pas la décision
romaine et on développa le culte du Suaire dont le propriétaire est le roi d’Italie ; Chevalier fut contraint au silence en 1903 jusqu’à sa
mort. Le livre de Nicolotti raconte cette histoire et publie les documents qui rendent justice à Chevalier, et ce malgré les attaques des
milieux catholiques. Un travail intéressant et révélateur de la réalité de ce monument de Turin régulièrement exposé et « protégé » par les
seuls groupes qui affirment l’authenticité de la relique. Allez vous en assurer quand vous visiterez la cathédrale de Turin ; comme l’avait
dit l’ancien archevêque de Turin : même si ce n’est pas le véritable suaire du Christ, cela alimente le tourisme turinois !
* Dans le supplément du Monde Diplomatique, Manière de voir, n° 145, février/mars 2016, consacré à « l’emprise de la religion »,
Philippe Leymarie consacre un long article à la communauté Sant’Egidio, la petite ONU du Trastevere ; il complète l’article publié sur
Le Monde du 26 novembre 2015, Sant’Egidio, pilier discret de la diplomatie africaine du Vatican (Jean Tilouine), écrit au moment du
voyage du pape en Afrique qui se termina dans le Centrafrique les 29 et 30 novembre.
L’article du Monde rappelle l’histoire de la communauté Sant’Egidio, fondée à Rome en 1968 par Andrea Riccardi, jeune fils de banquier,
qui se préoccupa, avec un groupe d’étudiants, de la vie misérable des « borgate », les bidonvilles qui entouraient la ville, identiques à
celui que représenta Ettore Scola dans Brutti, sporchi e cattivi (Affreux, sales et méchants). «C'était traumatisant, se souvient-il.
S'immerger dans ces bidonvilles, avec leur vie violente, c'était comprendre que le tiers-monde était dans Rome. La tromperie de la ville
bourgeoise consiste à ne pas montrer les pauvres. On avait développé une lecture de la banlieue comme un grand désert où le peuple de
Dieu était destiné à entendre l'appel, à marcher vers la Terre promise. On commençait à bâtir des communautés dans la banlieue : libres,
autonomes, évangéliques, avec des femmes (sur lesquelles la marginalité pesait encore plus), des travailleurs, des jeunes au chômage ...
». On dit que les fondateurs de la communauté sont des fils de Vatican II et de Mai 68.
La communauté compte maintenant 75.000 membres, elle est présente dans 25 points de Rome et dans 74 pays du monde entier, où elle
pratique l’aide humanitaire des plus pauvres, dans l’esprit de pauvreté qui a conduit à sa création. Elle doit son nom à l’ancien monastère
romain du Trastevere où elle a son siège. Parallèlement elle joue un rôle important de médiateur dans les conflits du Mozambique, de
l’Albanie, du Kosovo, de la Côte d’Ivoire, du Soudan, du Guatemala, de l’Algérie (où la communauté connut un grave échec en 1995), du
Burundi, de l’Ouganda et du Centrafrique. C’est ce rôle diplomatique qui lui vaut le nom de « petite ONU du Trastevere ».
L’article du Monde raconte comment Mauro Garofalo (un ancien archéologue au Moyen-Orient) et Andrea Riccardi ont préparé la récente
visite du Pape en Afrique, après avoir parfois réuni à Rome tous les candidats à une élection présidentielle africaine, qui se détestent
mais arrivent ainsi à dialoguer. En 2013, un des pionniers de la diplomatie de Sant’Egidio, Mario Giro, est devenu Sous-secrétaire d’État
italien aux affaires étrangères.
La communauté, maintenant reconnue par le Saint-Siège comme « association internationale de laïques », pratique « une diplomatie
feutrée, pénétrée de l’atmosphère paisible qu’entretient, dans le jardin de la communauté, le père Angelo Romano. Le patio verdoyant où
s’épanouissent bananiers et oliviers donne sur une porte dérobée. Une entrée discrète où guérilleros, chefs de guerre, putschistes et
simples hommes politiques peuvent s’engouffrer sans crainte de croiser l’ennemi avec qui ils devront négocier », écrit le Monde.
Lisez ces deux articles qui éclairent un aspect peu connu des relations internationales.
6) … et puis suivez sur la presse le développement de tous les procès qui perturbent la vie italienne, celui de Mafia-Capitale, celui des
banques sauvées par l’État dont celle du père de la ministre Maria Elena Boschi, celui du président de la Région Campanie, élu sous
étiquette du PD, et inculpé de plusieurs délits, et les grandes journées autour du vote de la loi Cirinnà, celle du 30 janvier en faveur de la
loi, et du 31 janvier, le « Family Day », organisée par les opposants. Nous y reviendrons.
Jean Guichard, 28 janvier 2016
De gauche à droite, Ninetto Davoli, Pasolini,
Ettore Garofalo et Franco Citti