Nouvelles de ces derniers temps : édition du 12 mai 2016
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Nouvelles de ces derniers temps - 12 mai 2016
* « Unions civiles ».
C‘est fait : le Parlement italien a adopté « l’Union civile » (autorisation des couples homosexuels) et la reconnaissances des « couples
de fait ». L’Italie était le dernier grand pays européen à adopter cette loi.
Le Parlement italien a donc adopté le décret-loi instituant les « Unions civiles » par 369 voix (dont la majorité des 302 députés du PD, les
députés du NCD en majorité ainsi que ceux de Scelta Civica, une partie de Democrazia solidale-CD), 193 contre (dont les 91 députés du
M5S, une autre partie de Democraziae solidale-CD, la majorité de Forza Italia, les 27 députés de la Lega et Fratelli d’italia, et les 32
députés de la Gauche du PD) et 2 abstentions, version affaiblie de notre « mariage pour tous », le gouvernement de Matteo Renzi ayant
dû négocier le vote avec ses alliés du NCD (Nouveau Centre Droit) d’Angelino Alfano. Selon une habitude renzienne du gouvernement
italien, – souvent imitée maintenant par le gouvernement de Manuel Valls –, Renzi a posé au Parlement la question de confiance, ce qui
met en difficulté en particulier l’opposition de gauche à ce qui reste du projet Cirinnà : 32 députés de la gauche du Parti Démocrate ont
annoncé avant le vote qu’ils voteraient contre πe texte et contre la confiance au gouvernement ; d’autres ont demandé au PD de ne pas
exiger un vote favorable, comme la catholique Paola Binetti ; une députée PD, Michela Marzano, a annoncé sa démission du PD pour
protester contre la timidité du texte.
Car le décret initial a dû être bricolé, raturé, modifié de tant de façons qu’il arrive au vote final en étant rempli de contradictions, de
discriminations, d’incohérences, si bien que l’on n’et pas sûrs qu’il ne puisse pas être déclaré « inconstitutionnel » par la Cour
Constitutionnelle. Certains parlementaires ont même déjà appelé le Président de la République à ne pas signer ce texte et à le renvoyer
au Parlement pour une nouvelle étude. Certains préparent déjà un referendum d’abrogation de la loi.
Ces régressions n’ont pas pour autant convaincu l’Église catholique italienne, dont les responsables continuent à déclarer leur hostilité à
cette réforme du « mariage » (mais les Italiens ont évité de parler de « mariage », ils appellent cela les « unions civiles »), voire leur
intention de refuser de le reconnaître, même si cela les met hors-la-loi. Certains maires ou candidats à une Mairie aux prochaines
élections municipales ont fait de même, par exemple le candidat de Forza Italia à la Mairie de Rome en octobre prochain, Alfio Marchini.
Le décret ne prévoit pas qu’un maire puisse refuser de marier deux personnes du même sexe pour objections de conscience.
L’Association Generazione famiglia, l’équivalent italien de la Manif pour tous en France, invite à tout faire pour bloquer le décret Cirinnà, et
attaque de façon vulgaire la ministre de l’égalité des Droits (Pari opportunità), Maria Elena Boschi.
Quels sont les effets secondaires du texte ? Vue la rédaction trop approximative du décret,
1) On est puni d’une peine aggravante si on tue son conjoint dans un mariage hétérosexuel, mais pas dans uh mariage homosexuel !
2) Le délit de « bigamie » n’existerait plus en cas d’« union civile » entre personnes du même sexe !
3) Inversement, plusieurs droits de justice n’existeraient plus pour les unions civiles, ce qui serait une discrimination illégale !
Un professeur de Droit constitutionnel compte ainsi 29 effets discriminatoires dans le texte de la loi !
Angelino Alfano a souligné combien l’intervention de la NCD avait contribué à « améliorer » le texte, par exemple en interdisant à un
couple gay l’adoption des enfants de l’un des partners et les « locations d’utérus ».
Il faudra maintenant que les candidats à « l’union civile » attendent un mois à partir de la signature du Préident de la République. Et les
décrets d’application (decreti attuativi) ne pourront être proposés que au moins 8 mois après la signature.
Et maintenant Renzi attend les résultats des prochaines élections municipales ; mais surtout il prépare le referendum d’Octobre sur ses
réformes, qui peut décider de son avenir politique.
* L’Italie au festival de Cannes.
En 2016, il n’y a donc aucun metteur en scène italien, à la différence de 2015 où il y en avait trois, Nanni Moretti, Matteo Garrone et Paolo
Sorrentino, d’ailleurs peu pris en considération par le jury. L’Italie n’est présente que dans les sections parallèles, « Un certain regard »
(avec Stefano Mordini, Pericle il Nero) et « Quinzaine des réalisateurs » (avec Marco Bellocchio, Fai bei sogni (à partir du bestseller de
Massimo Gramellini), Paolo Virzi, La pazza gioia et Claudio Giovannesi, Fiore) ; en « Séances spéciales », il y a le franco-Italien de
Thanos Anastopoulos, L’ultima spiaggia.
L’Italie reste pourtant le second pays après les USA à avoir connu le plus de triomphes au Festival de Cannes, des grands maîtres
Roberto Rossellini (1946, Roma città aperta), Vittorio De Sica (1951, Miracolo a Milano), Pietro Germi (1962, Divorzio all’italiana ;
1966, Signore e signori), Renato Castellani (1952, Due soldi di speranza), Federico Fellini (1960, La dolce vita), Luchino Visconti
(1963, Il Gattopardo), Michelangelo Antonioni (1960, L’avventura ; 1967, Blow-up), Elio Petri (1970, Indagine su un cittadino al di sopra
di ogni sospetto ; 1972, La classe operaia va in paradiso), Ettore Scola (1976, Brutti, sporchi e cattivi ; 1980, La terrazza), Francesco
Rosi (1972, Il caso Mattei), Pier Paolo Pasolini (1974, Il fiore delle mille e una notte), les frères Taviani (1977, Padre padrone, ; 1982,
La notte di San Lorenzo), Ermanno Olmi (1978, L’albero degli zoccoli), Marco Ferreri (1978, Ciao maschio), Nanni Moretti (1991, Caro
diario ; 2001, La stanza del figlio), Giuseppe Tornatore (1989, Nuovo cinema paradiso), Gianni Amelio (1992, Il ladro di bambini),
Roberto Begnini (1998, La vita è bella), Matteo Garrone (2008, Gomorra ; 2014, Reality), Paolo Sorrentino (2008, Il divo), Alice
Rohrwacher (2014, Le meraviglie), ou les acteurs et actrices comme Anna Magnani (1946 dans Roma città aperta (1949, Le mura di
Malapaga, de René Clément), Giulietta Masina (1957, Le notti di Cabiria), Ottavia P), Isa Miranda iccolo (1970, Dramma della gelosia),
Sophia Loren (1961, La ciociara, de De Sica), Virna Lisi (1966, Signore e signori ; 1994, Caterina de’ Medici), Marcello Mastroianni
(1960, La dolce vita ; 1970, Dramma della gelosia et Metello ; 1987, Oci Ciornie), Riccardo Cucciola (1971, Sacco e Vanzetti), Saro
Urzi (1964, Sedotta e abbandonata, de Pietro Germi), Giancarlo Giannini (1973, Film d’amore e d’anarchia, de Lina Wertmuller), Vittorio
Gassman (1975, Profumo di donna), Gian Maria Volontè (1983, La morte di Mario Ricci), Ugo Tognazzi (1975, La tragedia di un uomo
ridicolo, di Bernardo Bertolucci ; L’uomo di ferro, di Andrzej Wajda), Roberto Benigni (1998, La vita è bella), jusqu’à Elio Germano
(2010, La nostra vita, de Daniele Lucchetti).
*Panama Papers.
La presse italienne publie quelques noms de personnalités trouvés dans les documents du « Panama Papers ». On lit d’abord les noms
de Luca Cordero di Montezemolo, le président de Alitalia et ancien président de la Ferrari, qui dément ; il est suivi du pilote de F1 Jarno
Trulli, d’Oscar Rovelli un des fils de Nino Rovelli de la Sir, Giuseppe Donaldo Nicosia, entrepreneur de publicité et associé de Marcello
dell’Utri, le conseiller mafieux de Berlusconi, et condamné, Barbara d’Urso, présentatrice de TV, l’ex-Sénateur du PDL de Berlusconi,
Nicola di Girolamo, l’acteur Carlo Verdone, le styliste Valentino Garavani, de nombreux entrepreneurs, un joaillier, un architecte, des
commerciaux … En somme, pour le moment, peu de chose à côté des listes d’autres pays !
* Et puis pensez déjà à deux concerts importants de cet été, dans le cadre des Nuits de Fourvière, celui de Giovanna Marini,
le 30 juin à 22h, à l’Odéon, Rue de l’Antiquaille, 69005, Lyon, et celui de Vinicio Capossela, le 9 juillet, à 21h, dans la même salle.
Giovanna Marini est de retour chez nous après plusieurs années, pour un hommage à Pier Paolo Pasolini, accompagnée d’un chœur,
celui de son École du Testaccio à Rome, et d’un lecteur qui racontera la jeunesse de Pasolini à partir de textes écrits un peu avant sa
mort.
Qiuant à Vinicio Capossela (né en 1965), c’est un des meilleurs « cantautori » d’aujourd’hui et un des plus suivis en Italie. Avant son
concert, il animera un bal le 7 juillet au Domaine de Lacroix Laval, et le 8 juillet, il sera sur la scène du Grand Théâtre.
Si vous êtes adhérents de l’Institut Culturel Italien de Lyon, voyez ci-dessous la possibilité d’obtenir des billets à prix réduit.
Jean Guichard, 12 mai 2016