7.5. La littérature : Niccolo’ Machiavelli (suite)
Gramsci, Note sul Machiavelli, sulla politica e sullo stato moderno, Einaudi, 1953  Dans ce domaine, il faut bien le dire, ce qu'on oublie d'abord, ce sont justement les premiers éléments, les choses les plus élémentaires ; et pourtant, comme ils se répètent mille fois, ces éléments deviennent les piliers de la politique et de n'importe quelle action collective. Le premier élément, c'est qu'il existe réellement des gouvernés et des gouvernants, des dirigeants et des dirigés. Toute la science et l'art politiques se fondent sur ce fait primordial, irréductible (dans certaines conditions générales). Les origines de ce fait constituent un problème en soi, qui devra être étudié à part (au moins pourra-t-on et devra-t-on étudier comment atténuer et faire disparaître le fait, en changeant certaines conditions susceptibles d'être identifiées comme agissant dans le sens de cette divi-sion), mais il reste le fait qu'il existe des dirigeants et des dirigés, des gouvernants et des gouvernés. Ce fait étant acquis, il faudra voir comment on peut diriger de la manière la plus efficace (une fois définis certains buts) et comment, en conséquence, assurer la meilleure préparation aux dirigeants (c'est plus précisément l'objet de la première section de la science et de l'art politiques) et comment d'autre part, on ap-prend à connaître les lignes de moindre résistance ou lignes rationnelles conduisant à l'obéissance des dirigés et des gouvernés. Dans la formation des dirigeants, ce qui est fondamental, c'est le point de départ : veut-on qu'il y ait toujours des gouvernés et des gouvernants, ou bien veut-on créer les conditions qui permettront que disparaisse la nécessité de cette division ? C'est-à-dire part-on du principe de la division perpétuelle du genre humain ou bien ne voit-on dans cette division qu'un fait historique, répon-dant à certaines conditions ? Il faut voir clairement que, même si elle remonte, en dernière analyse, à une division en groupes sociaux, cette division en gouvernés et gouvernants existe cependant, les choses étant ce qu'elles sont, jusque dans le sein d'un même groupe, même d'un groupe socialement homogène; en un certain sens, on peut dire que cette division est une création de la division du travail, que c'est un fait technique. C'est sur cette coexistence de problèmes que spéculent ceux qui, en toute chose, voient seulement la « technique », la nécessité « technique », etc., pour ne pas envisager le problème fondamental. Étant donné que jusque dans un même groupe existe cette division entre gouver-nants et gouvernés, il devient nécessaire d'établir quelques principes n'admettant aucune dérogation, et c'est justement sur ce terrain que surviennent les « erreurs » les plus graves, c'est-à-dire que se manifestent les incapacités les plus criminelles, mais aussi les plus difficiles à corriger. On croit que, une fois établi le principe de l'homo-généité d'un groupe, l'obéissance doit être automatique, et non seulement qu'elle doit être acceptée sans qu'on ait besoin d'en démontrer la « nécessité » ni la rationalité, mais qu'elle est indiscutable (certains pensent et, ce qui est pire, agissent conformé-ment à cette pensée, que l'obéissance « viendra » sans être demandée, sans que la voie à suivre soit indiquée). C'est ainsi qu'il est difficile d'extirper des dirigeants le « cadornisme », c'est-à-dire la conviction qu'une chose sera faite parce que le diri-geant considère comme juste et rationnel qu'elle soit faite : si elle n'est pas faite, la « faute » est versée au compte de ceux « qui auraient dû » etc. C'est ainsi qu'il est diffi-cile d'extirper l'habitude criminelle de né-gliger d'éviter les sacrifices inutiles. Et pour-tant, le sens commun montre que la majeure partie des désastres collectifs (politiques) arrivent parce qu'on n'a pas cherché à éviter le sacrifice inutile, ou qu'on a montré qu'on ne tenait pas compte du sacrifice des autres et qu'on a joué avec la peau des autres. Chacun a entendu raconter par des officiers du front comment les soldats réellement risquaient leur vie dans les moments où c'était vraiment nécessaire, mais comment au contraire ils se révoltaient quand ils voyaient qu'on n'avait pour eux aucun égard. Par exemple : une compagnie était capa-ble de jeûner plusieurs jours, si elle voyait que les vivres ne pouvaient arriver pour une raison de force majeure, mais elle se mutinait si on sautait un seul repas par négligence et bureaucratisme, etc. Ce principe s'étend à toutes les actions qui exigent un sacrifice. C'est pourquoi, toujours, après tout échec, il faut avant tout rechercher la responsabilité des dirigeants, et cela, au sens strict (par exemple : un front est constitué de plusieurs sections et chaque section a ses dirigeants : il est possible que d'une défaite les dirigeants d'une section soient plus responsables que ceux d'une autre, mais c'est une question de degré, et il ne s'agit pas d'exclure la responsabilité de quiconque, en aucun cas). Une fois posé le principe qu'il existe des dirigés et des dirigeants, des gouvernés et des gouvernants, il est vrai que les « partis » sont jusqu'ici la façon la plus adéquate d' « élaborer » les dirigeants et la capacité de diriger (les « partis » peuvent se présen-ter sous les noms les plus divers, même sous le nom d'antiparti et de « négation des partis » ; en réalité, même ceux qu'on appelle des « individualistes » sont des hommes de parti, à cette différence près qu'ils voudraient être « chefs de parti » par la grâce de Dieu ou en vertu de l'imbécillité de ceux qui les suivent). Développement du concept général contenu dans l'expression « esprit d'État ». Cette expression a un sens bien précis, historiquement déterminé. Mais un problème se pose : existe-t-il quelque chose de semblable à ce qu'on appelle « esprit d'État » dans tout mouvement sérieux, c'est-à-dire qui ne soit pas l'expression arbitraire d'individualismes plus ou moins justifiés ? Tout d'abord, l' « esprit d'État » suppose la « continuité », soit avec le passé ou la tradition, soit avec l'avenir, c'est-à-dire qu'il suppose que tout acte est le moment d'un processus complexe, qui est déjà commencé et qui continuera. Le sentiment de responsabilité de ce processus, le sentiment d'en être les acteurs responsables, d'être solidaires de forces « inconnues » matériellement, mais qu'on sent pourtant actives et opérantes et dont on tient compte, comme si elles étaient « matérielles » et physiquement présentes, s'appelle justement dans certains cas « esprit d'État ». Il est évident qu'une telle conscience de la « durée » doit être non pas abstraite mais concrète, c'est-à-dire en un certain sens ne pas dépasser certaines limites ; mettons que les limites minima soient la génération précédente et la géné-ration future, ce qui n'est pas peu dire, car on considérera les générations, non pas en comptant trente ans avant pour l'une, trente ans après pour l'autre, mais organique-ment, au sens historique, ce qui pour le passé tout au moins est facile à comprendre : nous nous sentons solidaires des hommes qui aujourd'hui sont très vieux, et qui pour nous représentent le « passé » qui vit encore parmi nous, qu'il nous faut reconnaître, avec lequel il faut faire les comptes, qui est un des éléments du présent et des pré-misses du futur. Et avec les enfants, avec les générations qui naissent et qui gran-dissent et dont nous sommes responsables. (Bien différent est le « culte » de la « tradition », qui a une valeur tendancieuse, qui implique un choix et un but déterminés, c'est-à-dire qui est à la base d'une idéologie.) Même si un « esprit d'État » ainsi entendu existe chez tout le monde, il faut toutefois combattre tour à tour les défor-mations qui l'affectent ou les déviations qu'il produit. « Le geste pour le geste », la lutte pour la lutte, etc., et surtout l'individualisme étroit et petit, qui n'est que la satisfaction capricieuse d'impulsions momentanées, etc. (En réalité, il s'agit toujours de l' « apolitisme » italien, qui prend ces formes variées, pit-to-resques et bizarres.) L'individualisme n'est qu'un apolitisme de caractère animal, le sectarisme est « apolitisme », et, si on y regarde de près, le sectarisme est en effet une forme de « clientèle » personnelle, alors que manque l'esprit de parti qui est l'élé-ment fondamental de « l'esprit d'État ». Démontrer que l'esprit de parti est l'élément fondamental de l'esprit d'État est une des thèses les plus importantes à soutenir ; vice versa, l' « individualisme » est un élément de caractère animal, « qui fait l'admiration des étrangers » comme les ébats des habitants d'un jardin zoologique. (Machiavelli., pp. 17-20 et G.q. 15, § 4, pp. 1752-1755.)      [1933] Louis Althusser, La solitude de Machiavel, 1978  (extraits de sa conférence accessible sur : Althussser et Machiavel –Louis Althusser – Solitude de Machiavel (PUF, Paris, 1998). Je dirais que toutes proportions gardées, Machiavel répond un peu de cette manière au discours édifiant que tiennent les philosophes du droit naturel sur l’histoire de l’État. J’irais jusqu’à suggérer que Machiavel est peut être un des rares témoins de ce que j’appellerai l’accumulation primitive politique, un des rares théoriciens des commencements de l’État national. Au lieu de dire que l’État est né du droit et de la nature, il nous dit comment doit naître un Etat s’il veut durer, et être assez fort pour devenir l’État d’une nation. Il ne parle pas le langage du droit, il parle le langage de la force armée indispensable à constituer tout Etat, il parle le langage de la cruauté nécessaire aux débuts de l’État, il parle le langage d’une politique sans religion qui doit à tout prix utiliser la religion, d’une politique qui doit être morale mais pouvoir ne pas l’être, d’une politique qui doit refuser la haine mais inspirer la crainte, il parle le langage de la lutte entre les classes, et quant au droit, aux lois et à la morale, il les met à leur place, subordonnée. Quand nous le lisons, aussi instruits que nous soyons des violences de l’histoire, quelque chose en lui nous saisit : un homme qui, bien avant que tous les idéologues aient recouvert la réalité de leurs histoires, est capable non pas de vivre, non pas de supporter, mais de penser la violence de l’enfantement de l’État. Par là, Machiavel jette une lumière crue sur les commencements de notre temps celui des sociétés bourgeoises. Il jette aussi une lumière crue, par son utopisme même, par l’hypothèse à la fois nécessaire mais impensable que l’État nouveau pouvait commencer n’importe où, sur le caractère aléatoire de la formation des Etats nationaux. Car pour nous ils sont inscrits sur la carte, comme à jamais fixés dans un destin qui les aurait toujours précédés. Pour lui, au contraire, ils sont en grande partie aléatoires, les frontières ne sont pas fixées, il faut des conquêtes mais jusqu’où ? aux limites des langues, au-delà ? aux limites de la force ? Nous avons oublié tout cela. Quand nous le lisons, nous sommes saisis par lui comme par notre oubli. Par cette étrange familiarité comme dit Freud, celle d’un refoulé. (…) On a trop dit que Machiavel était le fondateur de la science politique, et nombreux sont les commentateurs qui se sont donné plaisir de retrouver en lui une des premières figures de la positivité moderne, avec celle de la physique galiléenne, et de l’analyse cartésienne, illustrant dans toutes sortes de domaines une nouvelle rationalité typique, celle de la science positive par quoi la jeune classe bourgeoise se met en état de maîtriser la nature pour développer ses forces productives. En suivant cette voie, on peut facilement trouver dans Machiavel tel ou tel passage, telle ou telle forme d’expérimentation mentale, telle forme de généralisation établie pour fixer les variations d’un apport, qui autorise cette vue. On peut dire par exemple du Prince qu’il y procède par une énumération exhaustive de différentes principautés, qui anticipe sur la règle des dénombrements complets de Descartes, on peut dire que dans les rapports de la vertu et de la fortune Machiavel établit comme une loi analogue à celles qui fixeront les commencements de la physique moderne, etc. et que d’une manière générale s’il abandonne l’imagination pour aller droit à la vérité effective de la chose, comme il dit, il procède selon l’esprit d’une science positive nouvelle qui ne se constitue et développe sous la condition absolue de ne plus prendre l’apparence au mot.Or je crois qu’à force de lui prêter ce discours de la positivité pure, on échoue toujours devant le manque déconcertant, devant le suspens de ses thèses, et le caractère, l’interminable d’une pensée qui reste énigmatique. Je crois qu’il faut aborder Machiavel d’un autre point de vue, et suivre en cela l’intuition de Gramsci. Gramsci a écrit que le Prince était un Manifeste politique. Or le propre d’un Manifeste politique si on peut le considérer dans son modèle idéal est de ne pas être un pur discours théorique, un pur traité positif. Ce n’est pas que la théorie soit absente d’un Manifeste : s’il ne contenait des éléments positifs de savoir, il ne serait qu’une proclamation dans le vide. Mais Manifeste politique, qui donc veut produire des effets historiques, doit s’inscrire dans un tout autre champ que celui de la connaissance pure : il doit s’inscrire dans la conjoncture politique où il veut agir, et s’ordonner tout entier à la pratique politique provoquée par cette conjoncture, et par le rapport des forces qui la détermine. On dira que c’est là une recommandation tout à fait banale, mais la question se complique sérieusement quand on observe que cette inscription dans la conjoncture politique objective, extérieure, doit aussi être représentée de l’intérieur du texte même qui la pratique, si l’on veut inviter celui qui lit le texte du Manifeste, à se reporter lui-même à cette conjoncture en connaissance de cause, et à mesurer exactement la place qu’occupe ce Manifeste dans cette conjoncture. Autrement dit, pour que le Manifeste soit vraiment politique, et réaliste-matérialiste, il faut que la théorie qu’il énonce soit non seulement énoncée par le Manifeste, mais située par lui dans l’espace social où il intervient et où il pense. On pourrait montrer qu’il en va ainsi du Manifeste communiste : après avoir fait la théorie de la société existante, il situe la théorie des communistes quelque part dans cette société, dans la région d’autres théories socialement actives. Pourquoi ce redoublement et ce double enveloppement ? Pour situer dans la conjoncture historique analysée, dans l’espace des rapports de force analysés, la place idéologique qu’occupe cette théorie. Il s’agit là d’une double volonté : la volonté de bien marquer le genre d’efficacité qu’on peut attendre de la théorie, qu’on soumet ainsi aux conditions d’existence de la théorie dans le système social, et la volonté de qualifier le sens de la théorie par la position qu’elle occupe dans les conflits de classe.Je dis là en termes abstraits quelque chose qui est assez simple et qui est impliqué dans tout ce que Marx a écrit et que Gramsci a bien compris. Je veux dire que si la pensée de Machiavel est tout entière ordonnée à la réflexion sur la tâche historique de la constitution d’un Etat national, si le Prince se présente comme un Manifeste, lui qui savait d’expérience ce qu’était la pratique politique, non seulement pour avoir couru les ambassades d’Europe, conseillé des princes, connu Cesar Borgia, mais aussi levé et organisé des troupes sur le terrain en Toscane, si Machiavel prend en compte la pratique politique, - alors sa pensée ne peut pas se présenter sous les simples dehors de la positivité d’un espace neutre. On peut soutenir au contraire que, si la pensée théorique de Machiavel est déconcertante, c’est parce qu’elle distribue les éléments théoriques qu’elle analyse sur un tout autre dispositif que le simple énoncé des rapports constants entre des choses. Cet autre dispositif est celui que nous voyons dans le Prince et les Discours, un dispositif constamment hanté non seulement par les conditions variables de la pratique politique et par son aléatoire, par ce dispositif, mais aussi par sa position dans les conflits politiques et la nécessité que je viens d’indiquer de réinscrire ce discours théorique dans le champ politique dont il parle. Que cette exigence soit parfaitement consciente chez Machiavel, trop de passages en témoignent pour que je les cite. .. (4 février 2012) Un livre sur Léonard de Vinci et Machiavel Devant être absent à cette rencontre (Jean Guichard, chez Majolire, le 4février 2012), je me permets de vous donner les références d’un petit livre fameux « Léonard et Machiavel » chez Verdier écrit par Patrick Boucheron, historien, que j’ai eu l’occasion de rencontrer au Banquet des écrivains à Lagrasse. Il m’avait laissé un vif souvenir. Mais il n’est pas trop tard non plus de vous en dire un mot. Il s’agit d’un ouvrage et je vous cite le commentaire d’Agnieszka Gratza qui tient à la fois de l’essai, de la biographie et du récit historique, Patrick Boucheron confronte deux figures qui, chacune dans son domaine, représentent l’abou- tissement de la Renaissance. Léonard et Machiavel part d’une rencontre réelle entre les deux Florentins qui eut lieu au palais ducal d’Urbino en juin 1502 sous les auspices de César Borgia. Personnage hautement controversé dont Machiavel fera pourtant un des héros du Prince, le fils du pape Alexandre VI est alors au sommet de sa gloire, ayant récemment conquis toute la Romagne ainsi que le duché d’Urbino. Inquiète de ses visées, la Chancellerie florentine charge son secrétaire, Nicolas Machiavel, de l’observer. Lors du premier entretien qui lui est accordé, Léonard de Vinci est présent en tant qu’architecte, ingénieur militaire et artiste de cour. Après avoir été forcé de quitter le duché de Milan envahi par les troupes françaises aidées par Borgia même, il est en quête d’un nouveau mécène. César Borgia fait ainsi le lien entre deux hommes qui gravitent dans son orbite jusqu’à ce que la mort du pape en 1503 ne précipite le revirement de fortune (thème cher à l’auteur du Prince) qui finira par entraîner sa perte. La force de cette biographie croisée tient en partie à sa chronologie serrée. Le texte est centré sur une période relati- vement brève (1502-1505) durant laquelle Léonard et Machiavel ont été amenés à se côtoyer et à collaborer ensem- ble sur des projets aussi divers que la dérivation du cours de l’Arno dans le but d’assécher le port de la puissance rivale qu’est Pise ou la peinture murale de La Bataille D’Anghiari commandée à Léonard pour la salle du Conseil du palais de la Seigneurie à Florence. Deux projets ambitieux qui engloutiront des sommes colossales sans être menés à leur terme : des crues mettent fin à l’endiguement du fleuve en détruisant le canal tandis que la Seigneurie finit par couper les fonds à Léonard qui tarde à mettre son œuvre à exécution. Le léger déséquilibre de l’ouvrage en faveur de Léonard s’explique par le fait qu’il s’agit là d’une période d’activité particulièrement intense de sa vie, alors que Machiavel a encore toute sa carrière devant lui. Il faudra attendre une dizaine d’années avant qu’il ne se mette à rédi- ger le Prince (1513) et le Discours sur la première décade de Tite-Live (1513-1520). Pour l’heure, les héros de cette histoire n’ont pas encore été triés au sort. Aucune trace, aucun écho direct ne subsiste de ces rencontres et collaborations dans les écrits de Léonard et de Ma-chiavel qui semblent s’ignorer mutuellement. À l’affût de « la preuve, l’irréfutable trace d’une histoire commune entre les deux hommes, si fugace dans ses inscriptions documentaires », l’historien Patrick Boucheron dispose tout au plus d’une poignée de faits tangibles glanés dans les archives, les registres de comptes, les missives diplomatiques, les contrats notariés. De ce « rendez-vous manqué de l’érudition », il tire néanmoins la matière inédite d’une comparai- son, d’une confrontation de deux génies qui s’ignorent encore, mais dont l’alchimie inconsciente éclaire toute la Renaissance. En s’interrogeant sur leur proximité, il dresse le tableau de toute une époque et tisse une histoire qui, si elle se lit comme un roman, évite les écueils de l’histoire romancée dans lesquels était tombé le Roman de Léonard de Vinci du russe Dmitri Merejkovski, qui se penchait sur la rencontre des deux génies au palais ducal d’Urbino et que Freud mettait pourtant au rang de ses livres préférés Jean-Christophe Gaston, 1er février 2012
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