L’hymne de Mameli -Fratelli d’Italia
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INNO D'ITALIA
di Goffredo Mameli (1847) 10
Musica di Michele Novaro
(1822-1885, musicista genovese)
Inno ufficiale provvisorio della Repubblica italiana dal 1946.
Fratelli d'Italia,
l'Italia s'è desta ;
Dell'elmo di Scipio
S'è cinta la testa.
Dov'è la vittoria ?
Le porga la chioma,
Che schiava di Roma
Iddio la creò.
Stringiamoci a coorte,
Siam pronti alla morte,
Italia chiamò.
Noi fummo da secoli
Calpesti e derisi,
Perchè non siam popolo,
Perchè siam divisi.
Raccolgaci un'unica
Bandiera, una speme ;
Di fonderci insieme
Già l'ora suonò.
Stringiamoci ...
Uniamoci, uniamoci! (amiamoci)
L'unione e l'amore
Rivelano ai popoli
Le vie del Signore.
Giuriamo far libero
il suolo natio ;
Uniti, per Dio!
Chi vinver ci può ?
Stringiamoci ...
Dall'Alpe a Sicilia
Dovunque è Legnano ;
Ogn'uom di Ferruccio
Ha il cuore e la mano ;
I bimbi d'Italia
Si chiaman Balilla ;
Il suon d'ogni squilla
I Vespri suonò.
Stringiamoci ...
Son giunchi, che piegano,
Le spade vendute.
Già l'aquila d'Austria
Le penne ha perdute.
Il sangue d'Italia
E il sangue Polacco
Bevè, col Cosacco,
Ma il cor le bruciò.
Stringiamoci ...
INNO DI MAMELI
HYMNE DE MAMELI
Frères d'Italie,
L'Italie s'est réveillée,
du casque de Scipion 1
elle a ceint sa tête.
Où est la victoire ?
Qu'elle lui tende sa chevelure
car esclave de Rome
Dieu la créa.
Serrons-nous en cohorte 2 (Formez vos bataillons !)
nous sommes prêts à mourir
l'Italie nous a appelés.
Nous sommes depuis des siècles
piétinés, tournés en dérision
parce que nous ne sommes pas un peuple
parce que nous sommes divisés.
Que nous rassemble un unique
drapeau 3, une seule espérance ;
De nous unir
l'heure a déjà sonné.
Serrons-nous....
Unissons-nous, Unissons-nous (aimons-nous)
l'union et l'amour
révèlent aux peuples
les voies du Seigneur. 4
Jurons de rendre libre
le sol natal ;
unis, mon Dieu,
qui peut nous vaincre ?
Serrons-nous....
Des Alpes à la Sicile
partout c'est Legnano ;
5
tout homme de Ferruccio 6
a le coeur et la main ;
les enfants de l'Italie
s'appellent Balilla ;
7
le son de toutes les cloches
a sonné les Vêpres. 8
Serrons-nous....
Ce sont des joncs qui plient,
les épées vendues ;
déjà l'aigle d'Autriche
a perdu ses plumes.
Le sang de l'Italie
9
et le sang polonais
elle a bu avec le Cosaque,
mais il lui a brûlé le coeur.
Serrons-nous....
1.- Sur sa tête l’Italie a le casque de Scipion l’Africain (236-183 av. J.C.), le vainqueur de Carthage en 202 av.J.C., ce qui fait de
Rome une puissance méditerranéenne. Dieu a donc fait de la Victoire une esclave de Rome.
2.- La « cohorte » était une unité de 600 soldats de la Légion romaine, commandée par 6 centurions.
3.- L’Italie est divisée en de nombreux États, petits ou grands. Dans le temps qui précède l’Unité, elle se compose du Royaume de
Piémont-Sardaigne, du Duché de Milan et de la République de Venise (possédés par l’Autriche), du Duché de Parme, du Duché de
Modène, du Grand-Duché de Toscane (qui a inclus les Républiques de Lucques et de Pise), des États pontificaux qui vont de
Rome à Rimini (incluant le Latium, l’Ombrie, les Marches, la Romagne, et une partie de l’Émilie), du grand Royaume de Naples qui
comprend la Sicile. Une grande différence de régimes économiques et politiques divise ces États, séparés entre Nord et Sud par les
États Pontificaux. De là le désir d’un seul drapeau, ce sera le Tricolore, vert, blanc, rouge, adopté à Reggio Emilia le 7 janvier 1797
par la République Cispadane. Le 7 janvier est en Italie la Fête du Drapeau (Festa del Tricolore) ; il est inspiré du modèle français de
1790. Il est interdit sous la Restauration et repris par les insurgés de 1831 ; en 1848 Charles-Albert de Savoie l’impose aux soldats
qui partent en guerre contre l’Autriche, avec les armes royales sur le blanc ; il est adopté officiellement comme bannière de la
République dans la Constitution Italienne du 1er janvier 1948, sans les armes royales.
4.- Il est significatif que l’unité (et l’amour) soient dans les « voies du Seigneur ». On peut rappeler que l’un des maîtres de Mameli
fut un Père Scolopien de Savone, Athanase Canata, qui était un patriote fervent et qui semble avoir suggéré son texte à Mameli. La
source semble avoir été un hymne au pape, que connaissait bien Canata et qu’il détourna à d’autres fins.
5.- Legnano, en Lombardie, où la ligue lombarde remporta la victoire sur l’empereur Frédéric Barberousse en 1176. C’est le début
du développement des « communes libres », à qui l’empereur doit donner une large part d’autonomie. La défaite définitive de
l’Empire sera en 1266 celle de Manfredi, héritier de l’empereur Frédéric II, dans la bataille de Bénévent où il est tué.
6.- Francesco Ferruccio (ou Ferrucci) (1489-1530) fut le défenseur de la République florentine contre l’assaut des troupes de
l’Empereur Charles Quint en 1530. Après une victoire sur les impériaux dirigés par Fabrizio Maramaldo, il est vaincu à Gavinana,
emprisonné et assassiné par lui (Voir les allusions dans notre chapitre sur les chansons frondeuses, dans la chanson Maramao
perchè sei morto ?). Il est devenu un héros national symbole de la résistance aux oppresseurs.
7.- Balilla fut un garçon génois de 17 ans, Giovan Battista Perasso, qui devint le symbole de la révolte victorieuse de Gênes contre
les Autrichiens en 1746. Il fut récupéré en 1926 par le fascisme pour former l’Opera Nazionale Balilla (ONB), organisation fasciste
des enfants de 6 à 18 ans, qui devient en 1936 la Gioventù Italiana del Littorio (GIL). L’organisation comprenait les Figli della
Lupa (de 6 à 8 ans), les Balilla (garçons de 8-14 ans), les Piccole italiane (filles de 8-14 ans), les Avanguardisti (garçons de 14-18
ans), et les Giovani Italiane (filles de 14-18 ans). Mais Mameli ne pensait encore qu’à la victoire sur les Autrichiens.
8.- Les « Vêpres » sont les « vêpres siciliennes » où on dit que, le 30 mars 1282, ce sont les cloches des églises de Palerme qui
appelèrent les siciliens à l’émeute contre les troupes françaises et la domination du roi de Naples, d’origine française, Charles
d’Anjou, frère de saint Louis, investi en 1266 roi de Sicile par le pape Innocent IV. La Sicile passe alors de la domination angevine à
celle de la famille d’Aragon, représentée par le roi Pierre III. Verdi consacra à cette révolte un opéra, I Vespri siciliani (1855-6),
comme il avait déjà écrit La battaglia di Legnano en 1849.
9.- L’Autriche était alors la puissance dominante en Italie, et c’est contre elle qu’il fallait combattre pour conquérir l’indépendance,
elle « buvait le sang de l’Italie ». Elle avait aussi, avec l’aide des mercenaires cosaques (elle était alliée à la Russie), « bu le sang
de la Pologne » : tout au long du XIXe siècle depuis 1815, la Pologne avait été niée comme entité nationale, et elle était partagée
entre la Russie, l’Autriche et l’Allemagne, connaissant une série de révoltes en 1830, 1848 et 1863. Elle ne retrouva son
indépendance qu’en 1918.
10.- Goffredo Mameli est né à Gênes le 5 septembre 1827 ; son père était un amiral de la marine sarde et sa mère était la
marquise Adelaide Zoagli Lomellini. Il était de santé fragile et c’est sa mère qui lui donna une première instruction à la maison, où il
retrouvait une quantité d’intellectuels comme Jacopo Sanvitale, Teresa Doria et Giuseppe Canale, grand polygraphe qui fut son
précepteur, partisan de la patrie et de l’autonomie nationale et soupçonné d’être membre de la carbonerìa et fidèle à Giuseppe
Mazzini.En 1849, après la fuite de Pie IX de Rome, se forma un Gouvernement provisoire qui proclama la République romaine.
Dans un combat, Mameli fut blessé à une jambe durant un assaut à la baïonnette. On dut l’amputer mais il mourut le 6 juillet 1849, à
22 ans, en récitant des vers dans son délire.
J.G. 5 septembre 2016.