La chanson du Piémont (suite)
Alberto Fortis est né en 1955 à Domodossola, où il fait ses études secondaires avant d’aller étudier la médecine à Gênes, tout en se formant à la batterie et
au piano. Il publie son premier album en 1979, Alberto Fortis, accompagné par la Premiata Forneria Marconi, et dont les chansons, critiquées par la radio
nationale, sont abondamment reprises par les radios privées. Son second disque de 1979 est un concept-album de dialogue entre le bien et le mal, Tra
demonio e santità. Son grand succès commence avec son troisième album, de 1981, La grande grotta, fruit d’un séjour aux USA, où il rencontre les musiciens
de Al Jarreau. En 1982 sort Fragole infinite, avec Rossana Casale, sa fiancée d’alors, après quoi, déçu par son peu de succès, il émigre aux USA. Il en revient
au début des années ‘90, particie à diverses manifestations et émissions de télévision, travaille avec Vasco Rossi et publie encore quelques disques, un live
en1991, L’uovo, puis Angeldom en 2001, une anthologie en 2003, Universo Fortis, Fiori sulla schermo futuro en 2005 et In viaggio en 2006. Il revient en 2013
où il annonce un nouvel album, qui sera publié en 2014, Do l’anima. Son seizième album, Con te, sort en 2016.
Née à Asti en 1956, Marinella Ollino, dite Lalli, est turinoise d’adoption. C’est une des belles voix de la scène rock alternatif
italienne. Elle commence dans la seconde moitié des années ’70 dans le groupe turinois « Luna nera », devenu le groupe
des « Franti » (Franti est le mauvais garçon, fils de prolétaires, du roman de De Amicis, Cuore, mais c’est aussi le seul qui
rit) auquel participe aussi Stefano Giaccone (Los Angeles, 1959 - ). Le groupe lutte contre la notion de copyrigt, considérée
comme une « loi fasciste ». C’est l’époque d’un rock progressif en lutte contre une
régression sociale et idéologique qui se profile après le mouvement de1968. Le
groupe se forme sur les bancs d’un Lycée turinois avec Massimo D’Ambrosio,
Marco Ciari, Vanni Picciuolo ; c’est à ce groupe que se rattache Lalli en 1982. Leurs
disques, Luna nera, Il giardino delle quindici pietre, Non classificato, etc. sont autopubliés (Voir l’article d’Ondarock.it).
Sa première publication de soliste est Tempo di vento, de 1998, publié par les éditions Il Manifesto, jugé le meilleur
disque rock de l’année. Après un mini-CD de 1999, Tra le dune di qui, elle publie en 2002 All’improvviso, nella mia
stanza, – référence à Marguerite Duras, dit Lalli –, écrit avec Pietro Salizzoni, que la presse définit parfois comme un
« chef d’œuvre ». Elle participe en 2003 à un hommage à Fabrizio De André, le chanteur préféré de Lalli, Mille
papaveri rossi, publié par A/Rivista Anarchica. De 2006 est le projet et le disque Élia (Lire l’interview de Lalli sur
L’ultimathule.Wordpress.com/2014) avec Pietro Salizzoni (Cf photo ci-dessus), suivi de Élia in concerto de 2012. Lalli
est une chanteuse intéressante, attentive à la vie contemporaine, à l’évolution de Turin, de ses périphéries, du fait
qu’elle devient une ville « arabisée », qui influence ses textes ; elle a joué aussi dans un film sur ces périphéries, de
Daniele Gallianone, I nostri anni.
Une des grandes « cantautrici » de Turin est Isa, Isabella Maria Zoppi, née à Sanremo en 1965, mais vivant et travaillant à Turin. Fille d’un universitaire
turinois, elle commence sa vie dans une maison pleine de livres, de disques et de pratique musicale, un de ses grands-pères était instrumentiste et chef de
fanfare dans son village. Elle commence toute jeune, encore avant d’aller à l’école, à faire de la musique et à chanter des chansons populaires piémontaises.
À 12 ans elle commence à écrire des chansons, après avoir appris la guitare classique, ce qui lui permettra de s’accompagner
elle-même en l’absence de ses musiciens, et elle monte sur scène à 20 ans. Elle finit sa Licence en 1990, et elle est aujourd’hui
chercheuse au CNR (Centro Nazionale di Ricerche) de Turin, dans l’Institut d’Histoire de l’Europe Méditerranéenne (ISEM), après
s’être spécialisée dans la littérature anglophone. Elle pratique aussi la peinture et fait quelques expositions de qualité, dont une à
Bourgoin-Jallieu du 5 au 18 mai 2003.
Un premier livre de 22 chansons paraît chez Bulzoni en 1986,… Un cantastorie dei nostri giorni…, elle est invitée à Lyon par la
section d’Italien de l’Université l’Université Lyon2 et la Société Dante Alighieri ; elle vient à nouveau en France, invitée par l’INIS
en 2003 avec Gualtiero Bertelli, et une brochure de ses textes et traduction est éditée (encore disponible à l’INIS). Elle reviendra
probablement encore en 2014. « ISA est dans la pure tradition des « cantautori » italiens : elle écrit textes et musiques et elle les
interprète, tout en dialoguant avec son public, en présentant ses chansons, en racontant comment elles sont nées de ses
émotions, de ses expériences heureuses ou malheureuses, de ses observations et de ses jugements sur la vie, les hommes,
l'amour, la nature, se refusant à séparer son métier et sa production de son parcours personnel et intime. C'est probablement
cette unité entre une grande qualité professionnelle et la présence d'une personnalité riche et complexe qui a créé ces moments
d'intense écoute et de charme que tous ses auditeurs ont toujours fortement éprouvé. ISA, comme tous
les vrais chanteurs, ravive en nous ces jeux de mots qui veulent dire qu'en présence du chant, c'est tout
notre être qui est en émoi, intelligence et affectivité par la médiation du corps : chant-enchantement-
enchanter ; jeux de mots encore plus variés en Italien : canto-incanto (charme magique) -incantamento
(ensorcellement) - incantesimo (enchantement) - incantevole (ravissant) ... Elle a un registre de mezzo-
soprano, un peu plus étendu vers les graves et les aigus, et une technique élaborée du "vibrato" donne à
sa voix une charge sensuelle très prenante » (texte paru dans Le Débat poétique de Lyon 2, n° 14 , mars-avril 1987).
Son premier album sort en 2003, Disoriente. Elle a publié de nombreux ouvrages sur la chanson italienne et en particulier piémontaise :
Un profilo musicale : Genova attraverso le voci della canzone d’autore, CD joint à l’ouvrage du CNR, a cura di Luciano Gallinari,
Genova una porta del Mediterraneo, CNR, 2005, 2 vol. ; Paolo Conte, elegia di una canzone, Zona, 2006 ; Il giorno che passa e
consuma - Storia, musica e parole di Gianmaria Testa, Zona, 2007 ; Grande grande grande, Ieri oggi e sempre Mina, Zona, 2010 ;
L’arte dell’insonnia, Otto canzoni, dieci racconti, Libro + CD, Zona, 2008 ; Torino, canzoni al Valentino, Guida alla città e alle sue
canzoni, Zona, 2008 ; Dalla città, le montagne, Torino e Piemonte attraverso la canzone, Libro + CD). Elle est probablement la critique
la plus compétente sur la chanson de Turin et du Piémont, celle qui a le mieux expliqué le rapport entre la ville, la région et la chanson.
Écoute 18 : Notturno italiano (Disoriente, Isa, 2003)
Arco Baleno (Ibid.)
Rosa Rosèta (Ibid.)
Notturno italiano est l’une de ses premières chansons. Arco Baleno et Rosa Rosèta sont accompagnées à l’accordéon par Gualtiero Bertelli.
Andrea Mirò (Roberta Migliotti) est née elle aussi près d’Asti, en 1968 ; elle commence à 14 ans comme violoniste dans l’orchestre du Conservatoire
d’Alessandria. Elle participe au Festival de Sanremo en 1987 avec Notte di Praga (classée 4e dans la série Nouvelles propositions) et en 1988 avec Non è
segreto, puis elle publie un premier album en 1991, Mirò. Elle retourne à Sanremo en 2000 avec La canzone del perdono et en 2003 avec Nessuno tocchi
Caino, qui obtient le Prix du meilleur texte. Entre temps, elle participe au groupe d’Enrico Ruggeri et collabore avec Eugenio Finardi, Roberto Vecchioni, Ron,
Mango. Son second album, Il centro dei pensieri, en 1999, est suivi de Lucidamente en 2001 et de A fior di pelle, en 2007, et comporte une dédicace à son
ami gay, Il mio amico Dario. En 2010, à Sanremo, elle dirige l’orchestre pour son compagnon Enrico Ruggeri comme elle le fera en 2013 pour le jeune
cantautore Andrea Nardinocchi. Son album Elettra e Calliope est publié en 2012, après La Fenice en 2009. Elle a participé à un spectacle sur la chanson
d’auteur française en 2012, et en 2013 au Festival Giorgio Gaber. C’est une voix, des textes, des musiques particulières, de femme, mais qui ne joue pas sur
le fait qu’elle est une femme. À écouter.
Giuliano Contardo est né à Turin en 1969. Il est professeur de chant choral et de chant populaire. Il commence sa carrière musicale avec un groupe
d’animation de rue, les « Abesibè », puis avec les « Masche », un groupe de folk urbain, pour qui il compose des musiques de spectacle théâtral. Il publie son
premier album en 1998, Avete messo radici ? et prépare le second, Ti amo così impari.
Mauro Gurlino, dit Mao, est de Turin, né en 1971. Il passe une Licence d’Histoire et Critique du Cinéma, avec une thèse sur le musical d’Adriano Celentano
Yuppi Du, et publie deux albums avec le groupe « Mao e la Rivoluzione », Sale et Casa en 1996 et 1998, entre pop et rock, et dont une chanson, Romantico,
est présentée au Festival de Sanremo Giovani. Il est acteur dans plusieurs films et animateur de télévision avec Andrea Pezzi ; il travaille avec le groupe «
Corto Corto ». Il publie un autre CD en 2010, Piume Pazze, et en 2011 deux romans musicaux, Meglio tardi che Mao et Olràit ! Mao sogna Celentano e gliele
canta. On peut écouter quelques chansons de lui sur Youtube, à partir de son site officiel, par exemple Senza zucchero, écrite avec F. Zampaglione. On peut
lire une biographie complète sur le site : www.cortocorto.it.
Pour d’autres chanteurs et groupes, voir le site Wikipedia : musica a Torino, incomplet mais qui vous donnera d’autres noms.
5 - Les groupes musicaux du Piémont (9)
Turin est un grand centre industriel et culturel de l’Italie, et se souvient d’avoir été la première capitale du Royaume en 1861 ; elle a donc toujours eu une
grande activité artistique et musicale. Nous avons parlé du rôle révolutionnaire qu’a joué le groupe Cantacronache, à la fin des années ’50. À partir des
années ’70, le Piémont est riche de groupes très divers, de diverses tendances de rock, de reggae, de folk et de musiques traditionnelles, qui s’entrecroisent,
renaissent les uns des autres, avec une grande vitalité.
Commençons par Alluminogeni (photo ci-dessus), né en 1966, de la rencontre de cinq amis à l’Université, Guido Maccario, Sandro Farri, Daniele Ostorero,
Bibi Pincherli et Patrizio Alluminio, lequel, après plusieurs autres choix de nom, donne son nom définitif au groupe. Après plusieurs 45T
publiés entre 1970 et 1972 à la Fonit Cetra, ils passent du beat au rock et sortent leur premier album, Scolopendra, en 1972, après
quoi des dissensions internes font qu’ils quittent la Fonit cetra et que le groupe se dissout. Alluminio poursuit son activité en soliste.
Puis le groupe se reforme en 1991 après la réédition de leur album, avec un nouveau guitariste, Massimo Cabrini, et grave deux
disques, Geni mutanti et Green grapes. Ils relèvent de ce courant que l’on appellera en Italie le rock « progressif », comme les groupes
« Le Orme», la « Premiata Forneria Marconi », le « Banco del Mutuo Soccorso », de « Osanna », « Il Rovescio della medaglia » dont
nous reparlerons à propos des deux premiers disques de Franco Battiato (8) .
Signalons un groupe de jazz rock ou de rock « progressif » apparu en 1974, Arti e Mestieri, avec Gigi
Menegoni, Giovanni Vigliar, Arturo Vitale, Marco Gallesi, Beppe Crovella et Furio Chirico. Ils participent au Festival du Parco
Lambro organisé à Milan par la revue de contre culture « Re Nudo », la « Woodstock italiana » et publient un premier album, Tilt
(Immagini per un orecchio), suivi en 1975 de Giro di valzer per domani, et en 1979 Quinto Stato, à une époque où le progressive
rock est en déclin. Ils font de la musique instrumentale plus que de la chanson. Ils connaissent plusieurs changements de
musiciens, et se reforment en 1999 pour publier plusieurs disques dont Murales en 2000, Trema en 2012 et The Live en 2013. Le
jazz a aussi beaucoup influencé leur style musical. On peut écouter 8 de leurs chansons de Tilt sur le volume 19 de l’anthologie de
La Repubblica et de l’Espresso.
Un autre groupe de rock progressif se forme à Asti en 1977, composé de 7 musiciens, la Locanda delle Fate, nom qu’ils
choisissent à partir de celui d’une ancienne maison de passes près de
Rome ; ils héritent de l’expérience d’un groupe de Rythm and Blues des
années ’60, « Sound & Music ». Ils publient un seul disque, Forse le
lucciole non si amano più (Cf. ci-dessous la couverture) en 1977, jugé à
l’époque par les spécialistes romains comme le meilleur disque de rock progressif. Mais ce genre est
de moins en moins à la mode, les ventes deviennent faibles et le groupe se dissout aussitôt après.
Dommage : leur disque est maintenant une coûteuse rareté. Ils publient un second album en 1999,
Homo homini lupus. Ils remontent sur scène à Asti en 2010, annonçant une nouvelle carrière centrée
sur l’idée de refaire l’histoire de la Locanda ; mais en 2016, après un dernier tout à Asti, ils annoncent
leur fermeture définitive. Vous pouvez écouter un extrait de leur disque sur leur site officiel.
Des groupes de rock divers se forment en plusieurs villes du Piémont, comme les Indigesti, groupe punk de Vercelli né en 1982, qui publie un seul disque,
Osservati dall’inganno, en 1985, à partir duquel ils font de longs tours aux Etats-Unis et en Europe, Declino (1982), qui publie en 1982 à Turin Mucchio
selvaggio en collaboration avec Negazione (1983), groupe punk qui publie en 1986 son premier album, Lo spirito continua, en 1988 Little dtreamer et en 1990
100%, et qui se dissout en 1992. Signalons encore l’autre groupe punk né en 1983, Nerorgasmo (1983), également de Turin, qui se fond en 1986 dans le
Collectif Avaria (ex-Punx Anarchici) qui occupe en 1987 l’ex-école maternelle de Robilant qui devient El Paso Occupato ; Nerorgasmo refuse d’éditer un LP
pour ne pas se soumettre aux exigences de la maison de disques, et n’édite que des Live ou des anthologies de concerts.
Peggio Punx fut un groupe anarcho-punk d’Alessandria, proche de l’extrême gauche d’Autonomia operaia, qui s’autoproduit selon l’esprit de DIY (Do It
Yourself = faites-le vous-mêmes) à partir de 1981 ; leur dernier album, Alterazione della struttura, sort en 1992, mais ils publient encore une anthologie,
Discography, en 2005.
Le groupe Franti (1982) – nom emprunté au « méchant » protagoniste de Cuore de Edmondo De Amicis – représente un projet musical original : né en 1982
à Turin comme groupe de hardcore folk, ils sont pour une indépendance totale vis-à-vis du marché discographique, ils considèrent le copyright comme une
forme de fascisme, et n’ont jamais été inscrits à la SIAE (Società Italiana Autori e Editori, la SACEM italienne), créant leur
propre maison d’édition, Blu Bus Dischi, avec le groupe du Val d’Aoste « Kina » ; ils y publient en 1984, avec le groupe «
Contrazione », Franti/Contrazione, mélange de rock, de folk et de jazz, suivi de Il giardino delle quindici pietre en 1986,
puis se dissolvent, chacun rejoignant d’autres groupes (Voir l’explication intéressante de leur démarche sur le site anarca-
bolo.ch : Franti non classificato. Il y aurait donc d’autres façons de faire de la musique que de se soumettre à la logique du
marché … ?) Voir plus haut le texte sur la chanteuse Lalli et ci-dessus les Franti et leur camionnette d’enregistrement.
Un autre groupe punk est né en 1988 dans la province de Turin, les Persiana Jones e le Tapparelle Maledette (imitation
du film Indiana Jones et le temple maudit, de Steven Spielberg), après la dissolution d’un groupe précédent, les « Winding
Logs », en 1987. Ils sont le premier groupe de ce type à abandonner la langue anglaise pour l’italien ; ils participent en 1990 au Festival de Sanscemo (= Saint
stupide), parodie du Festival de Sanremo créée alors pour manifester le rock démentiel alternatif, qui se fait chaque année,
ayant pour logo un disque sur lequel s’écrase une tomate, l’habitude étant de lancer des salades, tomates, oranges, etc.
sur les chanteurs pour les obliger à bouger pour les éviter ; le Festival fait sa douzième édition en
2011 (Voir leur site : www. sanscemo.com). On en parle peu à la télévision ! Mais la Rai a quand
même dû diffuser un de leurs concerts en 1992, car ils sont, encore aujourd’hui, très populaires,
font de nombreux concerts (plus de 1000 à leur actif) et ont publié plusieurs disques qui ont eu
un certain succès. Ils sont toujours en activité.
La grande place de Turin, Piazza Statuto, donne son nom à un nouveau groupe en 1983, les
Statuto, qui obtiennent un certain succès et participent même au Festival de Sanremo en 1992
avec Abbiamo vinto il Festival di Sanremo, qui obtient la 9e place au classement. Leur album
Zighidà, de 1993, vend plus de 40.000 copies, suivi la même année de É tornato Garibaldi, et avant de devenir le groupe officiel de
l’équipe de football Torino, dont ils écrivent l’hymne en 2006, Cuore Toro. Ils publient plusieurs
disques qui racontent des épisodes de la vie turinoise et sportive (dont l’accident de Superga en 1949, où l’avion de
l’équipe nationale de foot s’écrasa sur la basilique). Après un long exil de Turin, d’où ils étaient partis pour protester contre
le boycottage de leurs concerts par la musique officielle, ils y reviennent à partir de 2010, et fêtent leur trentième
anniversaire par la publication d’un treizième disque en 2013, Un giorno di festa. Ils sont un des
groupes qui soutiennent le mouvement des « mods » (les modernistes) dont la présence dans les
stades reste forte (Écouter leur disque de 2016, Amore di classe).
De Cuneo est le groupe des Marlene Kuntz ; il apparaît à partir de 1987, formé de Luca Bergia,
Riccardo Tesio, Franco Ballatore, Cristiano Godano (né en 1966, il vient d’un autre groupe rock
local), Alex Astegiano. Leur nom est choisi en référence à Marlene Dietrich et à une chanson des Butthole Surfers, Kuntz (en italien
= « fighe » = « cons » ou femmes très sexy). C’est un groupe alternatif important dans ce grouillement de tendances qu’est la vie
musicale turinoise de ces années ; il regarde vers la création d’un rock nouveau, proche des expérimentations faites en Allemagne
par les « Einstürzende Nenbauten ». Le groupe publie en 1994 l’album Catartica, qui est considéré par Mauro Ronconi comme un
des 100 disques les plus représentatifs de cette période (op. cit. pp. 324-7), « disque insolent, sans poils sur la langue, sublime », qui sort au C.S.I. (Consorzio
Suonatori Indipendenti), et s’inspire du punk, du rock et du rap, et crie sa volonté de sortir des contraintes des règles établies et de l’isolement qu’elles
provoquent : « Donne-moi une arme, Seigneur / Je veux en descendre quelques-uns / et pendant que je fais la liste, je t’y inscris aussi /Je veux faire feu sur toi
/ ce serait bien de voir tes contours s’effacer / sur le bûcher de mes désirs / ce serait bien de jouir de ce rite barbare » (Fuoco su di te). En 1995, ils participent
à la réalisation du disque Materiale resistente avec Hanno crocefisso Giovanni. En 1996, sort Il vile, disque violent, une œuvre fondamentale du rock alternatif
italien, suivi d’un mini-CD, Come di sdegno en 1998 et de l’album Ho ucciso paranoia en 1999. Cela leur vaudra l’appréciation de l’écrivain Enrico Brizzi : «
Les Marlene Kuntz ne sont pas un groupe de rock italien mais le seul groupe italien de rock » et qui est suivi d’un tour de 9 mois dans toute l’Italie. Un album
rock plus mélodique, Che cosa vedi, sort en 2000. Senza peso est de 2003, base d’un nouveau grand tour. Un nouvel album est publié en 2005, Bianco
sporco. Après un disque live, sort en 2007 Uno, qui se rapproche des sonorités de la chanson classique italienne, avec Paolo Conte au piano dans l’une des
chansons. En 2008, ils reprennent des chansons du groupe « Diaframma » (Toscane) dans Il dono. Après un nouveau recueil de leurs chansons sort en 2009
Cercavamo il silenzio, CD et DVD. En 2010, ils participent au Concert du Premier Mai à Rome, et ils publient en 2011 Ricoveri virtuali e sexy solitudine. Ils
sont invités en 2012 au Festival de Sanremo avec Canzone per un figlio, qui leur vaut d’être éliminés du Festival, mais qui sera le titre de leur album suivant.
Leur album de 2013 est Nella tua luce. En janvier 2016, ils publient leur dixième album, Lunga attesa. C’est un des groupes contemporains les plus
importants.
Écoute 19 : Hanno crocifisso Giovanni (Materiale resistente, Marlene Kuntz, 2006)
Il faudrait citer aussi beaucoup d’autres groupes, par exemple Linea 77, groupe de « nu metal » rock né en 1993 à Venaria Reale, formé comme groupe
destiné à réaliser des covers de groupes américains ou anglais, mais aussi des CCCP Fedeli alla Linea. Mais ils chantent surtout en anglais et intégrent peu
de chansons en italien dans leurs disques.
De Turin est aussi le groupe Subsonica, groupe de rock alternatif électronique né en 1996, réunissant quelques-uns parmi les meilleurs musiciens du rock
indépendant, Max Casacci, qui venait du groupe « Africa Unite », Samuel Romano et Davide « Boosta » Di Leo, du groupe « Amici di Roland », rejoints par
Enrico « Ninja » Matta et Pierpaolo « Pierfunk » Peretti Griva, remplacé plus tard par Luca « Vicio » Vicini. Turin est alors en pleine renaissance culturelle et
entre dans une nouvelle époque après que soit retombé le mythe de la ville industrielle toute grise et triste.
Après des tournées de concert en 1997 et 1998, leur premier disque est SubsOnicA, de 1997, avec un mini-CD live
intitulé Coi piedi sul palco, qui comprend une chanson pour Silvia Baraldini, Come se. Ils sont remarqués par les Anglais
lors d’un concert à Bologne. Microchip emozionale sort en 1999, et la même année Liberi tutti, en collaboration avec
Daniele Silvestri. Ils participent au Festival de Sanremo en 2000 avec Tutti i miei sbagli, classée 11e, mais qui sera un
des disques les plus vendus du Festival, pour ses rythmes et la richesse de son texte. En 2002, ils publient Amorematico
qui est aussitôt en tête des classifications et obtient un disque de platine (100.000
copies vendues) ; ils reçoivent le Prix Grinzane Cavour (créé en 1982, et supprimé
en 2009), et leur tournée les pousse jusqu’au Japon. Ils sortent un double live en
2003, Controllo del livello di rombo, et un DVD Cielo tangenziale Ovest en 2004, qui
reprend un concert fait à Milan devant 12.000 spectateurs. Le groupe passe alors à
une « major », la EMI, pour publier Terrestre en 2005, L’eclissi en 2007 ; ils
reçoivent la même année le Prix d’Amnesty International pour Canenero, jugée la
meilleure chanson écrite en faveur des droits de l’homme ; le 24 mai, à 11 ans de
leur apparition, ils font un grand concert piazza Vittorio Veneto à Turin. En 2008 sort
Nel vuoto per mano 1997/2007, recueil de tous les singles qu’ils avaient publiés jusqu’alors.
Une de leurs chansons, SubVolley, devient en 2010 l’hymne officiel du championnat du
monde de volley qui se tient à Turin. Eden est publié en 2011. Una nave in una foresta est de 2014. Ils continuent à faire
beaucoup de concerts à Turin (ils ont des liens profonds avec leur ville) et en Italie. En 2016, la voix du groupe, Samuel Romano
a entrepris une carrière de soliste.
En 1999 naît à Turin le groupe Gatto Ciliegia Contro il Grande Freddo, avec Fabio Perugia, Max Viale et Gianluca Della
Torre, un groupe de « post rock » ou de « rock instrumental », qui utilise les instruments du rock mais s’inspire aussi du jazz, de
la musique électronique ou de la mélodie italienne. Leur premier album de 1999, #1, crée une heureuse surprise dans la
critique, et suivi de plusieurs autres albums, #2, It is (2002), L’irréparable (2004), Cuore (2006) qui revisite des chansons des
années ’60 avec la chanteuse Robertina. Ils composent souvent des musiques de films et sonorisent de nombreux spectacles
turinois.
Africa Unite est de nature différente, c’est un des premiers groupes de reggae, et leur nom vient de la chanson homonyme de Bob Marley, Africa United, –
leur premier nom –, dont ils s’inspireront constamment. Ils commencent en 1981, formés à Pinerolo, près de Turin, par Vitale « Bunna » Bonino et Francesco «
Madda » Caudullo, pour un concert en hommage à Bob Marley, qui est mort le 11 mai 1981. Mais ils existent véritablement à partir de 1986, où ils publient
deux minidisques, Mjekrari (= barbier) et Llaka, deux termes de l’albanais parlé en Calabre, à San Basile où ils font leurs premiers concerts ; à l’héritage de
Marley, ils veulent joindre l’inspiration de la musique populaire italienne. Leur succès est renforcé par la publication de
People Pie, en 1991, moment où ils prennent leur nom définitif de Africa Unite, et vont faire des concerts en
Jamaïque. Le groupe s’étoffe alors de 4 nouveaux membres, Sergio Pollone, bientôt remplacé par Davide Graziano,
Max Casacci, Paolo « The Angelo » Parpaglione et Mauro Tavella. Babilonia e poesia est leur album de 1993, chanté
maintenant en italien. Ils enregistrent Il partigiano Johny pour le disque collectif Materiale resistente, (1995), et publient
un nouvel album, Un sole che brucia. C’est alors que Max Casacci les quitte pour fonder « Subsonica » tCf. plus haut) ;
il est remplacé par Ru Catania, et le groupe sort Il gioco en 1997, suivi de Vibra en 2000,
dont une chanson s’élève contre la peine de mort (Sotto pressione). Ils enregistrent en
2001 un hommage à Bob Marley, 20, pour célébrer le 20e anniversaire de sa mort. Avec
d’autres musiciens venus dans le groupe, ils publient deux nouveaux albums, Mentre
fuori piove, en 2003 et Controlli en 2006. En 2010 sort Rootz, retour à de pures sonorités
reggae, parallèlement à un ouvrage sur l’histoire de « Africa Unite », et ils font une
tournée européenne qui se conclut à Lugano. En 2013, ils font une tournée avec leur
disque de vingt ans auparavant, et ils participent au Concert du Premier Mai à Rome. En 2015 paraît leur nouvel album, Il punto
di partenza.
Écoute 20 : Il partigiano Johny (Materiale resistente, Africa Unite, 1995)
Così sia (Rootz, Africa Unite, 2010)
Deux autres groupes de folk rock sont aujourd’hui les plus importants, les Yo Yo Mundi et les Mau Mau. Les Yo Yo Mundi naissent en 1988 à Acqui Terme,
près d’Alessandria, composé de Paolo Enrico Archetti Maestri, Andrea Cavalieri, Fabio Martino, Eugenio Merico, et Fabrizio Barale. C’est un groupe qui se
définit de « combat folk », au départ, terme repris par les « Modena City Ramblers » du groupe anglais Clash, pour désigner la musique qui réinterprète les
chansons populaires traditionnelles selon les modes de la musique irlandaise (Cf. l’enregistrement de Bella Ciao par les Modena City Ramblers). Leur premier
concert est donné à l’été 1988 à l’occasion d’une manifestation contre la pollution de la Valle Bormida, dans l’arrière pays de Savona en Ligurie, par le projet
d’installation d’une usine de colorants ; leur première chanson, Freccia Vallona, est consacrée à la course cycliste qui se déroule dans les Ardennes belges.
Voilà deux thèmes qui resteront chers au groupe, la lutte politique sur le respect du milieu naturel et l’amour pour le sport et le jeu. Après avoir enregistré une
cassette en 1992, Andeira, ils publient leur premier album en 1994, La diserzione degli animali del circo, et en 1995, Bande rumosose, produits par le
Consorzio Produttori Indipendenti. Puis sort Percorsi di musica sghemba en 1996, après une participation au disque Materiale resistente avec I banditi della
Acqui, d’où naîtra un spectacle, Il bandito della Acqui : memorie di un soldato dimenticato, sur le thème qui leur est cher de la Résistance au fascisme (plus de
5.000 soldats italiens massacrés par les Allemands en septembre 1943 à Cefalonia), et à un album en hommage à Ivan Fossati, Disertori, avec Terra dove
andare. Ils publient Impazienza en 1999, avec Ivan Fossati. En 2000 ils participent à la Rassegna du Club Tenco, avec Nelson Mandela, et au Festival de
Recanati ; ils font des concerts en Suisse, France, Autriche et Malaisie. L’album Sciopero (grève) est publié en 2001 par Il Manifesto, commentaire sonore
d’un film de Serge Eisenstein de 1925, pour le Festival International de Cinéma Muet, qui leur vaudra en
2006 un long tour en Angleterre. C’est leur première réalisation de collaboration entre plusieurs arts,
cinéma, littérature, etc. qui deviendra une de leurs spécialités. En 2002 ils publient Alla bellezza dei
margini ; et ils prennent part à l’enregistrement de plusieurs chansons de l’album de Giorgio Gaber, Io non
mi sento italiano. Ils publient ensuite plusieurs albums en liaison avec des romans, Musiche per una favola,
et « 54 » ; en 2005, sort leur album Resistenza, lié à un spectacle sur l’histoire d’une bande de partisans
assassinés par les nazis en 1945, et ils réalisent une autre sonorisation du film muet La caduta di Troia di
Giovanni Pastore (1911). leurs disques les plus récents sont de 2006, L’ultimo testimone, mini-CD sur la
Résistance, de 2008, Album rosso, de 2011, Munfrà, consacré au Monferrato, de 2012, La strategia dei
colibri et de 2016 Evidenti tracce di felicità. Les Yo Yo Mundi appuient fortement la Ligue Anti Vivisection
(LAV) depuis leur premier album.
En 2002, les Yo Yo Mundi ont fondé une maison discographique, la Sciopero Records, pour éditer de jeunes musiciens négligés par le circuit commercial,
dont Paolo Bonfanti (1960- ), les Virginiana Miller (formés en 1990, à Livourne, avec un nom tiré d’une plante du Jardin Botanique de Pise), et les Frangar
Non Flectar (formés en 1992 à Rome, nom venant d’une locution latine signifiant « Je me briserai mais je ne me plierai pas)
Écoute 21 : Paride Orfei : la diserzione degli animali del circo (La diserzione degli animali del circo, Yo Yo Mundi,
1994)
I banditi della Acqui (Materiale Resistente, Yo Yo Mundi, 1995)
Un autre groupe de folk-rock est celui des Mau Mau, en dialecte piémontais les « va-nu-pieds » ou les immigrés à peau sombre du sud ou de l’Afrique ; mais
c’était surtout le nom du groupe de libération de la colonisation anglaise au Kénya. Ils sont nés en 1991, à la suite d’un autre groupe turinois, les « Loschi
Dezi », dont viennent deux des musiciens, Luca Morino et Fabio Barovero, qui avaient publié l’album Càbala, auxquels viennent se joindre un Camerounais,
Tatè Bienvenu Nsongan et d’autres musiciens. Ils aiment se définir comme « tribu acoustique ». Leurs instrumentations sont souvent peu communes
(accordéon, trompette, violon, djembé, castagnettes, mains). En 1992, déjà connus par leurs concerts en Italie et en Europe, ils publient Soma la macia
(Siamo la macchia) en dialecte piémontais, et en fin d’année, Sauta rabel, publié aussi en Suisse et en Hollande, et primé par
le Club Tenco comme meilleur première œuvre ; le disque mêle le dialecte piémontais, l’italien et d’autres langues, et leurs
textes parlent de marginalisation, de magie d’amour, de pauvreté et de métissage. En 1994 paraît leur second album, Bàss
paradis, publié aussi en Europe et au Japon, et qui est suivi d’une centaine de concerts dans toute l’Italie.
En 1996, après avoir ouvert en 1995 un concert de Paolo Conte devant 70.000 personnes, ils publient Viva Mamanera. Après
un voyage au Maroc, où il approfondissent leur connaissance de la culture et des rythmes arabes et se proposent de travailler
à l’intégration de la culture occidentale et de la culture orientale : « Nous aimons la « bagna cauda » et le kebab, le «
barbaresco » et le thé à la menthe », disent-ils (La « bagna cauda » est un plat typique du Piémont et le « barbaresco » un
vin local, en opposition au kebab et au thé à la menthe, caractérisques de l’Orient).
Leur quatrième album, de 1998, est Eldorado. Après un long tour, ils organisent à Turin un festival de culture africaine, le
PiemontAfrique Festival, où l’on débat sur l’exploitation économique du Tiers Monde par le biais de la dette internationale.
Safari Beach est leur cinquième album, en 2000, suivi d’une reprise de leurs œuvres antérieures dans un double CD,
Marasma general, de 2001. Après un temps d’activités séparées, les musiciens se retrouvent en 2004 pour publier en 2006 un nouvel album, Dea, entre
Piémont et Brésil, avec une musique plus électronique. Pendant leur temps d’activités solistes, Fabio Barovero a fondé en 1999 le groupe « Banda Ionica »,
dont un album, Passione (1999), est consacré à la musique des processions religieuses dans le Sud de l’Italie. Ils fêtent leurs vingt ans d’activité en 2011, et
en 2016 ils publient u nouvel album, 8000 Km, dont la chanson homonyme conquiert le prix de la critique et celui du meilleur texte du Prix Andrea Parodi.
Les Mau Mau sont un des groupes les plus représentatifs et de qualité, dans une ville comme Turin devenue centre d’immigration africaine et européenne, et
où le groupe tente de briser la barrière entre monde du Nord et monde méridional, par la musique.
Écoute 22 : Sauta Rabel (Sauta Rabel, Mau Mau, 1992)
Razza predona (Bàss paradis, Mau Mau, 1994)
Il mondo dall’alto (Marasma general, Mau Mau, 2001)
Plusieurs « cantautori » étrangers au Piémont ont consacré des chansons à Turin, en particulier Lucio Dalla, Un’auto targata TO (Il giorno aveva cinque teste,
1973), qui raconte la vie misérable d’une famille d’émigrés du Sud à Turin ; beaucoup d’autres sont originaires du Piémont et ont connu ou connaissent leur
heure de célébrité, comme Milly (Caroline Mignonne, 1905-1980) d’Alessandria … ou Carla Bruni (Turin, 1967 - ) …
Pour la musique à Turin , voir aussi les sites : Musica a Torino (Wikipedia.org), gruppirock.it
Jean Guichard, 18 avril 2018
Notes
Bunna de Africa Unite
8 Voir le site italien « Rock progressivo italiano » sur Wikipedia italiano. La Repubblica et l’Espresso ont publié en 2014 un coffret intitulé « Progressive
rock italiano », 20 disques accompagnés de 5 livrets de commentaires.
9 Sur tous les groupes rock, il est toujours intéressant de lire les articles des revues Onda.rock, Rock.it, consultables sur Internet. Voir aussi le site
storiadellamusica.it
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D’Asti est Giorgio Faletti (1950-2014), né à Asti qui intervient en littérature comme en chanson. Il commence sa carrière comme humoridte de cabaret et
animateur de programmes télévisés, publie en 1990 son premier mini-album, puis un second disque en 1991, Disperato ma non serio, écrit une chanson pour
Mina et présente au Festival de Sanremo en 1992 avec Orietta Berti Rumba di tango qu’il intègre dans son album Condannato a ridere, de 1992. Il retourne à
Sanremo en 1994 avec Signor tenente (qui évoque les attentats contre les juges Falcone et Borsellino), qui obtient la seconde place, et est reprise dans son
album Come un cartone animato. Son album de 1995, L’assurdo mestiere, reprend la chanson homonyme présentée au Festival de Sanremo 1995. Il publie
en 2002 un roman policier, Io uccido, qui vend plus de 4 millions de copies et d’autres ouvrages. Il est à nouveau à Sanremo en 2007 pour une chanson
interprétée par Milva, The Show Must Go on, qu’il insère dans son nouvel album In territorio nemico. Des CD accompagnent ses romans. Il publie plusieurs
romans policiers Io uccido en 2002 (traduit en français par Flammarion Noir, Je tue, en 2004), Niente di vero tranne gli occhi en 2004 (Droit dans les yeux,
ibid, 2006), Appunti di un venditore di donne (Seuls les innocents n’ont pas d’alibi, Robert Laffont, 2012), Tre atti e due tempi (Onze contre un, Robert Laffont,
2013).