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              Nouvelles de ces derniers temps : édition du 26 décembre 2017
Nouvelles de ces derniers temps - 26 décembre 2017 * Une situation politique toujours confuse et balbutiante. Voici une année qui s’achève, souvent inquiétante pour l’Italie  ; à cause du nombre de « fake news  », de fausses nouvelles destinées à faire oublier un scandale (Maria Elena Boschi et Renzi avec le scandale de Banca Etruria où est compromis le père de la Boschi, par exemple), ou à convaincre lecteurs et électeurs que l’on est le plus pur, le plus honnête, le plus fiable. On ne sait parfois plus quoi penser de la situation, et on a parfois envie de laisser de côté les nouvelles de la vie politique italienne. De fait, toutes les nouvelles tournent soit autour du règlement d’un certain nombre de scandales nouveaux ou anciens, soit autour de la préparation des élections du printemps prochain (le 4 mars apparemment), pour lesquelles on commence à penser à la fois aux résultats et à ce qui peut se passer après le vote. Imaginons en effet que le Parti Démocrate (PD) sorte affaibli de ces élections, comme le laissent présager les récentes élections de Sicile et d’Ostie  ; cela signifierait un succès du centre droit (Berlusconi + Ligue du Nord + droite de Giorgia Meloni), fort mais insuffisant pour former à lui seul une majorité gouvernementale. Vers quelle alliance se tournerait-on  ? À nouveau vers un rapprochement entre le PD et Berlusconi  ? Mais ils auront tous deux combattu à fond cette perspective durant leur campagne  ! Imaginons que le M5S soit le premier parti, mais il n’aura jamais une majorité absolue. Quelle coalition ferait-il  ? Avec les élus de droite  ? Enfin quels résultats aura la gauche sortie du PD  ? Parviendra-t-elle à s’unir et à trouver son leader, afin d’éviter un résultat désastreux  ? Giuliano Pisapia, l’ancien Maire de Milan, vient de se désengager du «  Campo Progressista  » qu’il avait créé et de la vie politique, il désespère de pouvoir former un centre gauche plus large et moins corrompu, vu les positions de Renzi. De son côté Pietro Grasso, le président du Sénat, vient de former un nouveau mouvement de gauche, «  Liberi e Uguali  ». Que va faire Laura Boldrini, Présidente de la Chambre des députés, déjà adhérente à ce groupe  ? Que va faire le «  Mouvement Démocratique Populaire  (MDP) » déjà organisé depuis plusieurs mois  ? Pendant ce temps, le gouvernement de Gentiloni travaille, et gagne plus d’estime dans le public que celui de Renzi (photo ci-dessus avec Maria Elena Boschi, toujours candidate aux prochaines élections  !). Gentiloni pourrait-il apparaître comme un leader de substitution à Renzi dans le PD  ? Cela rallierait probablement certains de ceux qui ont quitté le PD par simple hostilité à Renzi. Car celui-ci apparaît de plus en plus isolé  : un autre de ses alliés, le leader du Centre Droit Angelino Alfano (photo ci-contre), l’actuel Ministre des Affaire Étrangères, vient de déclarer qu’il se retirait lui aussi de la vie politique et qu’il ne se présenterait pas aux prochaines élections, estimant qu’actuellement il vaut mieux faire une autre sorte de politique,  hors du «  Palazzo  »  ; cela va finir de décomposer son jeune parti, Alternativa Popolare, déjà bien compromis par plusieurs scandales. Quant à Renzi, il continue son tour d’Italie sur son train «  Destination Italie  » avec toujours plus de difficultés quand il rencontre les victimes du crack bancaire de Banca Etruria. Et on ne sait pas encore si les Tribunaux qui gèrent ses procès laisseront à Berlusconi le droit de déposer sa candidature à des élections politiques  ! Il continue pourtant à se présenter comme le pilote d’une future coalition de centre droit, dont il défend le programme de valeurs chrétiennes et occidentales, de baisse des impôts, défense de la famille, etc. Situation incertaine donc, qui laisse présager un lendemain d’élection très difficile à gérer. Après 1992, on s’est parfois dit que les choses avaient «  changé  » : oui, les vieux partis ont disparu, la Démocratie Chrétienne, le Parti Socialiste Italien … Mais on s’est vite aperçu que la formule du Guépard  valait toujours, «  Il faut tout changer pour que rien ne change  »  ; et après DC vient SB, après le «  mi  » vient le «  fa  » ou le «  la  » … ou le «  ma  »… disent les Français  ! La note change, la lettre, la forme, le discours, mais pas le contenu, pas la musique, la forme, pas le fond  ! Et l’Italie manque cruellement à la fois d’un parti conservateur libéral de qualité et d’une parti de gauche réformiste de façon plus sérieuse que ne l‘a voulu Renzi. * Une des dernières manœuvres du Sénat  : le vote contre le «  Jus soli  », le droit du Sol, a été écarté, parce qu’il n’y avait pas le nombre légal de présents, la discussion n’a même pas eu lieu. Les bancs de la droite (Forza Italia, la Ligue du Nord …) ont triomphé, la gauche n’a rien dit, le PD a accusé le M5S qui a accusé le PD (une trentaine de députés PD étaient absents). Seule l’UNICEF s’est lamentée : «  C’est une page antidémocratique («  incivile  ») pour l’Italie. Présentons nos excuses aux 800.000 camarades de classe de nos enfants ... L’Italie a violé l’art. 2 de la Convention sur les Droits de l’Enfance et de l’Adolescence en matière de non-discrimination, c’est une donnée de fait, malgré les recommandations continuelles des Comités de l’ONU. Ces jeunes Italiens finissent dans les oubliettes («  il dimenticatoio  ») tandis que commence la compétition pour les candidatures, les tractations sur les Collèges électoraux, les marathon TV », les fils «  d’étrangers  » n’obtiendront pas la nationalité italienne. Symbole significatif de cette triste fin de législature  ! Pardon, j’ai écrit «  Ligue du Nord  », j’avais oublié que la Ligue a ôté «  Nord  » de son nom  ! Voilà le «  changement  »  ! * Dernière provocation du leader du Front Skinheads de Vénétie, Giordano Caracino, à propos du concert privé du groupe dans la zone industrielle de Vérone, dédié à la «  X-Mas  » (c’était le corps militaire indépendant, la Decima di Marina Sociale, créé sous le fascisme en 1943, en liaison avec l’armée nazie, qui se livra à de cruelles répressions des antifascistes et fut condamnée pour ses crimes de guerre. Voir sur Internet  : Xa flottiglia MAS), Face aux critiques, Caracino a expliqué que «  X  » signifiait «  Christ  » et qu’il ne s’était donc agi que de «  Christmas  » = Noël. Lui qui déclarait récemment, dit la presse (Fatto Quotidiano du 13 décembre 2017), que «  La seule erreur de Mussolini a été de perdre la guerre … Hitler au niveau des réformes sociales et industrielles a fait quelque chose de bon  », se défend d’avoir fait l’apologie nostalgique du fascisme, déclarant  : «  Nos ennemis  ? Tous ceux qui se prodiguent pour rendre l’immigration plus facile  ». En l’avant-veille de Noël de 2000 à Padoue, leur fête s’appelait «  White X-Mas party  », et exigeait une chemise blanche pour bien marquer le choix du «  blanc  » comme seule couleur de référence. La vie politique de l’Italie est descendue à ce niveau de jeu, c’est très attristant, et cela oblige des responsables institutionnels comme Laura Boldrini et Pietro Grasso, Présidents de la Chambre des Députés et du Sénat et tenus par là à une objectivité totale, à descendre dans l’arène politique, tellement ils sentent combien l’atmosphère générale est dégradée et combien il faut tenter de revenir à un service public de plus grande qualité  : il leur faut se battre et prendre parti pour tenter encore d’éviter la chute dans une forme de dégradation fascisante sous direction d’un homme condamné et prêt à tout pour finir sa vie dans une forme de pouvoir, au service de forces douteuses, mafieuses et cléricales. * Signalons deux nominations militaires importantes dont on a peu parlé, celle de Giovanni Nistri (Photo ci- contre) comme Commandant de l’Arme des Carabiniers et celle de Salvatore Farina comme nouveau Chef d’État-Major de l’armée italienne Ce dernier, âgé de 60 ans, était commandant d’un service de l’OTAN en Hollande  ; Nistri est un romain de 62 ans, il était commandant de la Direction «  Ogaden  » de Naples, il a commandé le Groupe («  nucleo  ») de Protection du patrimoine Artistique et a été Directeur Général à Pompéi, de 2013 à 2016, de la réalisation du «  Grand Projet Pompéi  » pour la conservation et la valorisation du patrimoine archéologique de la ville. (Ci-contre, blason de l’Arme). Giovanni Nistri va avoir maintenant la tâche de remettre de l’ordre dans l’Arme des carabiniers, qui a vu ces dernières années son image ternie par plusieurs délits sexuels commis sur des étrangères, et par la compromission de l’ancien Commandant des carabiniers dans l’affaire CONSIP (Concessionnaire des Services d’Information Publics), un cas de corruption qui touche aussi indirectement la famille de Matteo Renzi. Rappelons que l’Arme des Carabiniers reste la plus populaire des forces de police italiennes, généralement appréciée pour la rigueur et l’efficacité de son travail. Les carabiniers ont été créés par le roi Victor Emmanuel I de Savoie, après son retour d’exil en 1814, groupe d’infanterie légère avec un corps de cavalerie et corps d’élite sévèrement sélectionné. Ils furent très actifs durant les batailles de l’unification italienne en 1848, 1860 et 1866 et pour la prise de Rome en septembre 1870. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, plusieurs corps de carabiniers ont rejoint la Résistance antifasciste, et 2700 carabiniers ont été déportés par les Nazis  ; par contre, en 1963, leur général, Giovanni De Lorenzo, fut compromis dans la tentative de coup d’État d’extrême droite. Depuis 1990 surtout, ils sont devenus très actifs dans la lutte contre le terrorisme. Depuis 1969, les carabiniers ont un commando de Protection du patrimoine Culturel qui intervient très efficacement dans ce domaine. En 2017, un concours de recrutement de 1598 carabiniers a été organisé. Depuis 2000, les femmes (on semble dire «  la carabiniera  ») peuvent entrer dans le corps des carabiniers. Ceux-ci sont maintenant une force militaire autonome ayant pouvoir de police, un peu comme notre gendarmerie. Leur nombre est en 2015 de 103.659 unités. Ils ont pour patronne la «  Virgo Fedelis  », la Vierge Marie, sur décision du pape Pie XII en 1949, et un texte particulier de prière récité pour leur Fête du 5 juin. * Roberto Tombesi de Calicanto nous souhaite de bonnes fêtes et nous annonce sa prochaine  série de concerts de 2018, Rosa dei Venti, née de morceaux chers au groupe, avec de nouveaux arrangements grâce au hautbois d’Alessandro Tombesi, et qu’ils donneront avec Claudia Ferronato, voix, Roberto Tombesi, accordéon, mandole, voix, Alessandro Tombesi, harpe et haubois, Francesco Ganassin, clarinette, Giancarlo Tombesi, contrebasse et Alessandro Arcolin, batterie. Souhaitons-leur beaucoup de succès dans leur travail de recherche de traditions populaires, dans leur production discographique et dans leurs concerts. * Et terminons en vous souhaitant de très bonnes fêtes de fin d’année, et pour un bon repas léger, une recette de courge au four plus originale et une recette de gâteau au chocolat. On sait combien de plats exquis permet de faire la courge (la «  zucca  ») avec sa pulpe douce et peu fibreuse, très adaptée aux plats salés ou sucrés. Elle est de plus très facile à cuisiner, le plus ennuyeux à faire étant de découper son écorce crue. Voilà donc une recette qui permet de la cuire au four, sans avoir à enlever l’écorce auparavant. Les Italiens utilisent souvent la courge vert sombre arrondie et à écorce lisse, zucca barucca ou zucca Delica. Recette  : 1) Avant d’acheter la courge, assurez-vous que l’écorce n’a pas de partie molle due à un coup ou à une maturation excessive. 2) Lavez-la avec soin, essuyez-la bien avec un torchon, et coupez-la en deux pour la manipuler plus facilement. 3) Coupez chacune des 2 moitiés en deux pour avoir quatre quartiers, et avec une cuillère, enlevez les graines et les filaments de l’intérieur. 4) Coupez les quartiers en environ 8 tranches plus fines et uniformes. Disposez ces tranches sur une plaque revêtue de papier four, mettez dessus un peu d’huile d’olive et du miel, parsemez de petites feuilles de thym et d’épines de romarin hachées, salez et poivrez à votre goût, ajoutez un peu de paprika, les graines de courge lavées et quelques amandes coupées en lamelles (images ci-dessous de 7 à 15). 5) Faites cuire au four déjà chaud à 180° pendant environ 40 à 45 minutes et servez après avoir émietté sur les  tranches un peu de sauge et de persil. Avec la courge vous pouvez faire beaucoup d’autres recettes, que vous trouvez sur Internet  : regardez par exemple à Torta girandola (ci-dessous) ou à gnocchi di zucca. La courge est cultivée depuis 8000 ans au Mexique. Et même les graines de courge sont excellentes pour la santé  : les Amérindiens l’utilisent pour leurs qualités diurétiques et les colons s’en servaient comme vermifuges ou contre les infections urinaires ou prostatiques, parce qu’elles se révèlent riches en protéines, en acide oléique, en antioxydants, en vitamines, en minéraux et en fibres alimentaires. Les mots français «  courge  » et «  citrouille  » viennent du bas latin (que l’on retrouve dans «  cucurbitacée  »), quelquefois à travers l’italien (voir le mot «  cetriolo  »). Le mot italien «  zucca  » vient aussi d’un bas latin pas toujours très bien authentifié par les linguistes. Le mot désigne aussi la tête humaine, à cause de sa forme ronde  ; ils sont encore synonymes d’  «  imbécile  » ou de «  femme grosse et stupide  ». Une lectrice nous envoie aussi une recette de gâteau de chocolat aux noix  : «  Ricetta  dei   brownies alle noci Ingredienti  : - 200 gr di cioccolato nero  ; - 130 gr di burro  ; - 200 gr di zucchero in polvere  ; - 1 cucchiaio a zuppa di zucchero gela  ; - 2 cucchiai a zuppa di farina (circa 75 gr )  ; - 4 uova  ; - circa 75 gr di mandorle in polvere  ; - delle noci (gherigli di noce ). Fare preriscaldare il forno a 180°. Mettere il cioccolato e il burro in pezzi e fare sciogliere. Mettere insieme le uova, gli zuccheri, le mandorle e mescolare bene. Aggiungere a questa mescolanza il cioccolato e il burro bene fuso. Aggiungere la farina.  Rompere i gherigli in pezzi più o meno grossi e mescolarli alla pasta. Versare la pasta in uno stampo rettangolare e imburrato. Mettere al forno preriscaldato a 180° e lasciare cuocere tra 20 o 30 minuti. Lasciare raffredare il dolce. Sformarlo in un piatto e tagliare piccoli quadrati. Et passez avec ça de joyeuses fêtes de fin d’année, en oubliant pour quelques heures les côtés sinistres de notre monde, les malheurs des immigrés et les risques de guerre … Mais n’oubliez pas d’y revenir après  !                           Jean Guichard, 26 décembre 2017  
« Italie, je suis né ici ! Italie, j’ai grandi ici ! Oui au Droit du Sol ! »