Nouvelles de ces derniers temps : édition du 18 juillet 2017
Nouvelles de ces derniers temps, 18 juillet 2017
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* l’une en italien, BELL’ITALIA, mensuel, qui publie de bons articles sur les paysages, la gastronomie régionale, les monuments, les musées, les
restaurations, les expositions, etc., célébrant la beauté du pays ; les photos sont toujours belles et bien choisies, le contenu des articles parfois sommaire,
mais toujours sérieux. Il y a généralement un supplément sur une région, le dernier est sur les Pouilles. C’est un des beaux aspects de l’Italie
(Abonnement pour la France, 74€).
* l’autre mi en français, mi en italien, RADICI, « revue d’actualité, culture et langue italiennes » publie 6 numéros par an, parle de l’actualité sociale,
politique, culturelle (dans le dernier numéro, un article sur le nouveau visage du féminisme italien, un article sur le droit du sol ; il y a toujours un dossier
sur une région, en juillet la costiera amalfitana, un article sur la gastronomie d’une région, en juillet, Naples, avec des recettes ; des articles sur la langue,
et les articles en italien comportent la traduction des mots les plus difficiles (Abonnement un an : 40€)
Avec ces deux revues, et notre site, vous suivrez à peu près la vie italienne, et vous aurez de nouvelles idées pour vos voyages en italie
(voir dans notre rubrique « actualités culturelles -, revues »).
1) La situation italienne n’est pas bonne, comme disait Adriano Celentano dans une chanson de 2007, « la situazione non è buona » ! Malgré les
rapprochements entre Renzi et Berlusconi, les Italiens n’arrivent pas à voter une nouvelle loi électorale ; la dette publique augmente régulièrement (elle
est déjà à plus de 130% du Produit Intérieur Brut, le PIL = prodotto interno lordo) : selon la Banque d’Italie, elle était en mai de 2.278, 9 milliards d’euros,
8,2 milliards de plus qu’en avril : la productivité est trop faible ; deux grandes banques vénitiennes, Veneto Banca et la Banca Popolare di Vicenza, ont
été mises en liquidation et ont dû recourir au secours de l’État, sur le dos des contribuables donc et malgré les protestations des députés du M5S ; déjà
l’année dernière, la plus ancienne banque siennoise, Monte dei Paschi di Siena, avait connu le même sort, suite à des manœuvres frauduleuses ; le fossé
s’élargit entre le Nord et le Sud ; et beaucoup d’économistes commencent à se dire que l’Italie devient « le maillon faible de l’Europe ».
Sur le plan politique, on peut faire la comparaison avec la France : aux élections municipales de juin, le Parti Démocrate (PD), de centre gauche, reste
en tête, mais il a perdu de nombreuses villes
importantes, et le centre droit a gagné des points :
le PD va-t-il suivre l’involution du PS français ? Le
Mouvement Cinq Étoiles a perdu au premier tour,
mais il a gagné 8 ballottages sur 10 au second, et
sur Le Monde du 12 juillet, Marc Lazar constate que
le M5S reste une « force attractive », confirmée
par les sondages : 27,6% pour le PD contre 26,9
pour le M5S (ci-contre, sondage Ixè du 12 juillet
2017). Renzi a beau ricaner, dire qu’il a gagné et
qu’il va gagner, il a
beau publier un livre,
Avanti, où il promet
des baisses d’impôts,
montre que les
migrants seraient
mieux chez eux, et se
compare à Macron (il
est « in cammino » =
en marche !), il n’en vient pas moins de subir une seconde grande défaite politique, à l’opposé de Macron. Alors il se livre à
de petits jeux parlementaires, en réclamant par exemple que les petits groupes de députés de moins de 20 membres ne
reçoivent plus d’argent et de remboursements, comme le voudrait le règlement de la Chambre de 2013, jamais appliqué : la
présidente de la Chambre lui fait remarquer que s’il n’est pas appliqué, c’est par la volonté des chefs de groupes majoritaires
… dont celui du PD ! Par ailleurs, il exige que la prochaine discussion interne de la direction du PD se fasse à portes closes
interdites aux journalistes : c’est la première fois que cela se produit, mais il ne veut pas qu’apparaissent les lignes de
rupture internes du PD.
Le centre droit progresse (et de son lit de malade octogénaire, Berlusconi crie : « je reviens » !), mais reste très loin
derrière le centre gauche, et il est dépassé par la Ligue du Nord, l’équivalent italien du Front National français, pourtant
compromise par la condamnation de son ancien dirigeant Umberto Bossi à deux ans de prison pour appropriation indue des
biens du Parti au profit de son fils.
On ne voit pas d’alliance possible entre le PD et les autres forces de gauche ; donc, pour le moment il n’y a pas de majorité politique possible, ce qui ne
contribue pas à améliorer la situation économique. Le « Jobs
act » voté l’an dernier par le Parlement a peu amélioré la situation de l’emploi, c’était le
modèle de la future loi travail de Macron !
2) Une lutte à mener pour faire reconnaître le lien entre la mafia et l’État.
Et la nature réelle de Silvio Berlusconi, l’origine mafieuse de sa fortune et de sa réussite politique, sont maintenant connues de tous. Il est désormais
bien établi que c’était un homme d’affaires mafieux, dont les affaires étaient le principal souci, plus que celles de l’État italien, dont il fut pourtant premier
ministre, presque constamment de 1994 à 2013, presque un « ventennio », comme le fascisme ! Arte vient encore de reprendre le 10 juillet dernier le
documentaire d’Olivier Toscer, Berlusconi et la mafia, scandales à l’italienne. Malgré tout, Renzi regarde bien vers lui pour tenter de revenir au pouvoir,
c’est peut-être bien une illusion, car cette alliance provoquerait la rupture avec la gauche du PD, dont le leader est Giuliano
Pisapia (Milan, 1949- voir photo ci-contre), l’ancien maire de Milan de 2011 à 2016, qui fut député du Parti de la Refondation
Communiste avant d’adhérer au SEL (Gauche, Écologie et Liberté = Sinistra, Ecologia e Libertà) en 2010, puis de fonder son
propre groupe, Campo Progressista en février 2014. Pour le moment, Pisapia hésite à quitter l’alliance avec le PD qu’il tente de
diriger, mais si Renzi l’emporte, il partira.
Le cas de Berlusconi n’est qu’un élément d’une lutte plus générale : il faut se battre actuellement
pour faire reconnaître par la justice et par les citoyens que, pour un fonctionnaire ou un homme
politique, travailler avec la mafia est un délit grave et condamnable. Ce n’est qu’en 1982 que la loi
Rognoni-La Torre a fait reconnaître en Italie le délit d’association mafieuse (loi n.646/1982),
approuvée par le Parlement le 13 septembre 1982 après l’assassinat de Pio La Torre (voir sa
photo à droite), secrétaire du PCI régional le 30 avril 1982 et celui du préfet de Palerme, le
Général Carlo Alberto dalla Chiesa, le 3 septembre 1982. Cette loi a vraiment été le début d’une
reconnaissance officielle de la mafia en Italie et d’une possibilité pour la justice de la combattre. Or
actuellement les institutions européennes et italiennes font tout pour limiter l’effet de cette loi : le 5
juin dernier, la cour de Cassation italienne a annulé la décision du « tribunal de surveillance » de Bologne qui avait refusé
de mettre le boss Totò Riina aux « arresti domiciliari » pour de fausses raisons de santé = la Cassation a déclaré qu’il fallait
reconnaître à Riina le droit de « mourir dans la dignité » ; après tout, il n’a été condamné que pour un peu plus de 100
meurtres ! Et, comme dit la fille de Dalla Chiesa, il n’a pas fait mourir dans la dignité le Général, sa femme et son chauffeur.
Récemment, Forza Italia, le parti de Berlusconi, a demandé aux députés du PD « d’adoucir » la rigueur du Code antimafia.
Fin juin, Marcello dell’Utri, un des fondateurs de Forza Italia et bras droit de Berlusconi, condamné à 7 ans de prison ferme
pour collaboration avec la mafia et qui n’en a fait que 3, a demandé de pouvoir rentrer chez lui pour de pseudo raisons de
santé ; il s’appuie sur une autre décision de la cour de Cassation qui vient d’annuler les conséquences de la condamnation à 10 ans de prison de Bruno
Contrada (ex dirigeant de la Police d’État et des services secrets) pour concours extérieur à des associations mafieuses : la cour déclare qu’avant 1994,
on ne savait pas clairement que se vendre à la mafia était un délit ! On a oublié que tous les magistrats honnêtes, de Falcone et Borsellino à Rosy Bindi
avaient confirmé que Contrada donnait des informations à la mafia, aidait les condamnés à fuir à l’étranger et rencontrait ses boss, en échange de faveurs
financières (10 millions de lires … parmi d’autres). Le même Dell’Utri obtient la permission de se faire interviewer dans sa prison pour se dire « prisonnier
politique » et bénir le « futur gouvernement Renzusconi » (Renzi + Berlusconi), et le journaliste qui fait l’interview continue à l’appeler « sénateur » ! Et
le boss Giuseppe Graviano, arrêté pour le meurtre du juge Borsellino et l’organisation des attentats de 1993, menace maintenant de vengeance ceux qu’il
a aidés (parmi lesquels Berlusconi, dont il fut l’intermédiaire avec Cosa Nostra) et qui maintenant ne le soutiennent plus suffisamment.
Le grand procès sur les rapports de l’État avec la mafia continue à Palerme, mais les mafieux et la vieille classe politique luttent dur pour ne pas se
faire condamner, avec l’aide éventuelle de quelques journaux ou de quelques télévisions. Soyons vigilants et informons-nous (voir par exemple l’article de
Marco Travaglio sur Il Fatto Quotidiano du 9 juillet).
3) Demande d’autonomie de la Lombardie et de la Vénétie
Sur un autre plan, notons la décision du Conseil Régional de Lombardie, dirigé par Roberto Maroni de la Ligue du Nord, d’organiser un referendum
populaire (consultatif) destiné à demander un statut d’autonomie pour la région, selon l’article 116 de la Constitution ; il aura lieu le 22 octobre prochain.
C’est la reprise sous une autre forme de la revendication d’indépendance de la « Padania », mais la demande d’autonomie est soutenue maintenant par
le centre gauche et par le M5S, et le « oui » est donc probable. La Vénétie s’apprête à suivre. L’autonomie demandée inclut l’autonomie fiscale, de la
justice de paix, de l’instruction, du commerce extérieur, de la santé, de la protection civile, des transports, des biens culturels. En Lombardie, vivent 10
millions d’habitants, elle produit un quart du PIL du pays, elle a une rentrée fiscale de 56 milliard d’euros, elle est un des « Quatre moteurs pour l’Europe
» avec la Catalogne, le Bade Wurtemberg et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
4) La Sicile revient au passé des provinces, c’est financièrement plus rentable pour les élus !
Il y a plusieurs années que l’Assemblée Régionale de Sicile (ARS) discute de son organisation interne. Au
début du mois de juillet, à l’initiative de son président, Rosario Crocetta, de Forza Italia (Parti de Berlusconi),
elle vient de ressusciter les anciennes « provinces », effaçant la loi Delrio d’avril 2014 qui avait décidé la
suppression des provinces et leur remplacement par d’autres structures, où il n’y avait plus d’élections directes
du Président et du conseil, dont le salaire était supprimé, réalisant une importante économie. Et voilà
qu’aujourd’hui, Crocetta restaure les anciennes provinces, l’élection directe et le « jeton de présence » des
élus, approuvé par tous les autres conseillers de droite et de gauche (PD, PSI…), sauf les deux conseillers du
M5S qui ont voté contre. Crocetta justifie de plus cette décision comme un « retour de la démocratie » ! Les
Siciliens vont donc retourner aux urnes d’ici février 2018. C’est la conclusion de 4 années de scandales, de
débats contradictoires, d’absence de travail réel (d’où par exemple l’état catastrophique des routes siciliennes),
et de gestion désastreuse par des « commissaires » nommés par Crocetta parmi ses fidèles. Une belle
illustration de la confusion qui règne aujourd’hui en Italie ! Mais non, ce n’est que la Sicile !
5) Des problèmes aussi dans le gouvernement du Vatican.
La presse a beaucoup parlé ces derniers jours des troubles qui agitaient le gouvernement du pape François depuis 6 mois. Le 1er mars la démission de
l’irlandaise Marie Collins (ancienne victime d’un prêtre pédophile dans sa jeunesse), la seule femme et laïque de la commission pour la protection des
mineurs chargée d’enquêter sur la pédophilie dans l’Église : elle a raconté combien elle avait été mal reçue et mal acceptée par les cardinaux « mâles »
de la commission, dont elle a dénoncé le « manque de coopération » et la contradiction entre leur discours de protection des victimes et leur refus «
honteux » même de reconnaître leurs lettres de plainte.
Le 20 juin dernier, Libero Milone a annoncé sa démission du poste de «
réviseur général des comptes du Vatican » ; il était la première figure de
technicien laïque de haute compétence à avoir été nommé à une telle fonction. Il
n’a probablement pas pu supporter les résistances de l’ancienne APSA
(Administration du Patrimoine du Siège Apostolique), manifestation de
l’opposition des traditionalistes à la révision des comptes de la banque du
Vatican que veut faire le pape. Et fin juin, un autre scandale financier (publié par
Le Monde) atteint un des cinq cardinaux nommés par le pape, le malien Jean
Zerbo, suspecté de détenir depuis 2005 un compte personnel en Suisse de 12
millions d’euros ; la conférence épiscopale du Mali a lancé de telles menaces
contre les deux journalistes du Monde qu’il a fallu les mettre sous protection
policière au Mali. Les évêques du Mali, une église pauvre dans un pays où il y a
peu de catholiques, ont déclaré que cet argent était destiné à soutenir « une
politique de solidarité financière et pastorale » ; mais alors pourquoi n’ont-ils pas ouvert leur compte à l’IOR, la banque du Vatican ? Ils ont aussi nié la
somme indiquée de 12 millions, mais le Monde a en mains tous les justificatifs.
Deux cardinaux importants viennent d’être écartés par le pape François. Le premier est le cardinal Gerhard Ludwig Müller qui était à la tête de la
Congrégation pour la doctrine de la foi ; il n’avait que 69 ans, il avait encore plusieurs années de fonction possibles, mais il a préféré demander à être mis
à la retraite ; il s’était opposé à plusieurs propositions du pape François, dont celle qui préconisait la possibilité d’un diaconat féminin ; il était aussi un de
ceux qui freinaient l’action contre la pédophilie des prêtres. Il est remplacé par un jésuite, Mgr Luis Ladaria Ferrer, lui aussi assez conservateur, partisan
d’une reprise de dialogue avec les traditionalistes de la fondation Saint Pie X, et peu enclin à laisser la justice civile juger les prêtres pédophiles. L’autre
cardinal qui a dû quitter Rome est George Pell, membre important de la Congrégation de 9 cardinaux qui assistent le pape et préfet du Secrétariat
économique du Saint Siège ; il a dû retourner en Australie pour répondre devant la justice civile d’abus sexuels sur mineurs. Il s’agit donc de deux
problèmes sur lesquels le pape François a toujours voulu faire évoluer l’Église, la transparence financière et tolérance zéro sur la pédophilie des prêtres ;
tous ces faits manifestent la résistance de la vieille Curie romaine nommée par Jean-Paul II et Benoît XVI. Le pape actuel pourra-t-il l’emporter ?
Le pape doit aussi s’affronter au scandale, révélé par la Gendarmerie Pontificale, des festins homosexuels qui se sont déroulés dans l’appartement au
Vatican (dans le Palais de l’ex Saint Office) de Monseigneur Luigi Capozzi (Salerne, 1967- ), secrétaire du cardinal Francesco Coccopalmerio (plus de 79
ans, ce dernier devrait être à la retraite depuis 4 ans !), président du Conseil Pontifical pour les textes législatifs.
Enfin une enquête du Fatto Quotidiano MillenniuM (n° 3 du 8 juillet) révèle combien dans de nombreux confessionnaux, derrière leur grille, les prêtres
peuvent mettre les fidèles en doute sur la validité des déclarations du pape François sur l’homosexualité ou la fraude fiscale. Le travail de réforme de
l’Église catholique sera long et difficile (Cf. Fatto Quotidiano du 7 juillet).
6) Faut-il plastifier Venise ?
On sait que les canaux de Venise et la lagune sont parsemés de pieux en bois qui
marquent les amarrages de gondoles (les « paline ») et délimitent les canaux
navigables (les « bricole », pieux plus gros plantés par trois), doivent être changés
régulièrement , et ajoutons les « dame » (ensemble de 4 pieux dont un central
plus haut au croisement de deux canaux), et les « bricoloni » pour l’amarrage des
gros bateaux et des yachts (Canale della Giudecca) ; aujourd’hui de 50.000 à
90.000 devraient être changés. Ils sont un élément irremplaçable du paysage
vénitien et un facteur de sécurité pour la navigation, mais ils sont rongés par le
mouvement de l’eau à la surface, et il faut les remplacer tous les 9 ou 10 ans ; un
magistrat des eaux surveillait leur état. Aujourd’hui, le creusement des canaux
(entre autres pour le projet Mosè) a modifié l’échange d’eau entre la mer et la
lagune et provoqué l’apparition de micro organismes, les entérines, mollusques
marins, appelés aussi « vers de mer », qui se nourrissent de cellulose et attaquent
le bois des pieux, réduisant leur vie à une durée de 2 ans ; de plus les bois résistants venant des montagnes
du Nord-Est de l’Italie sont remplacés par des bois frais venant d’Europe de l’Est, moins résistants et sensibles
à l’attaque des mollusques. Proposition a donc été faite de remplacer les pieux en bois par des pieux en
matière plastique sur intérieur métallique En 2011, suite à plusieurs années d’études scientifiques, on avait
pourtant mis au point un modèle de pieu en châtaignier ou en rouvre avec une insertion de métal inattaquable
par les vers et d’une toxicité nulle ; c’est une méthode utilisée aussi dans les ports canadiens. Mais en 2015, le
commissaire remplaçant le maire Giorgio Orsoni (obligé de démissionner par la Justice) décide d’autoriser soit
le bois (dans le centre historique) soit le polyuréthane expansé et le polyéthylène : le plastique revenait à
l’ordre du jour ; mais un architecte, M. Castagna, affirme que ces matériaux synthétiques de plastique recyclé
sont « toxiques, cancérogènes, et dommageables pour le milieu aquatique et pour la santé humaine », et il a
porté plainte il y a 2 ans auprès du Tribunal Administratif Régional (TAR) qui n’a pas encore répondu … et le
Magistrat des eaux n’a que 300.000 euros pour réparer les « paline », les fonds de l’État ayant
considérablement diminué. On est pris entre sécurité et écologie ! M. Castagna note aussi le coût exorbitant
des pieux en matière plastique, de 90 à 162 millions d’euros, sans compter la pose, tandis que la solution du bois métallisé ne coûterait que la moitié (920
euros le pieu contre 1800 euros). Que décidera la municipalité de Venise (qui manque d’argent) ? Que décidera le gouvernement auprès duquel M.
Castagna est intervenu ? Que décideront l’UNESCO … et le TAR ? Faut-il couper des arbres dans les montagnes du Cadore, faut-il plastifier la lagune de
Venise ?
Et comme d’habitude, l’administration communale use d’hypocrisie pour éviter le problème : dans le nouveau Règlement pour la Circulation dans les Eaux
de Venise qui disait que « les paline … doivent être droites et en bois », on dit maintenant : « les paline … doivent être droites et en bois ou faites d’un
autre matériau approuvé par l’Administration », ce qui évidemment ne règle rien. Voir des détails sur le site du M5S qui a critiqué les pieux plastiques : .
www.grillivenezia.org
7) Quelques nouvelles culturelles :
* Deux morts : on a annoncé la mort de Roberto Coggiola le 1er juillet dernier, un personnage important dans le domaine de la musique populaire
et de la promotion de la chanson d’auteur, en particulier par son action au sein du Club Tenco. Ce fut un grand photographe des musiciens qu’il aimait.
Et le 6 juillet a été célébrée la mort du grand acteur Paolo Villaggio, le 4 juillet dans la nuit, à l’âge de 84 ans : cérémonie laïque accompagnée de
quelques notes de musique de Fabrizio De Andrè. Il avait commencé sa carrière cinématographique dans les années 1960, avec Mario Monicelli, Sergio
Corbucci, Marco Ferreri… Puis il incarnera le personnage très populaire de Fantozzi, petit comptable toujours victime des autres, un antihéros typique, et
ensuite celui de Giandomenico Fracchia, une autre figure de gaffeur. Ce fut, au côté de Roberto Begnini, un grand comique populaire à l’italienne, dont le
rire était teinté de mélancolie. Il fut militant du PCI, puis de Démocratie prolétarienne.
* Le Club Tenco vient d’annoncer les prix (les « Targhe ») de 2017 : pour le prix « Disco in assoluto », le disque de Claudio Lolli, Il grande
freddo ; pour le prix de la première œuvre, Lastanzadigreta, Creature selvagge ; pour la plus belle chanson, Brunori Sas, La verità ; pour le meilleur
album en dialecte, Canio Loguercio et Alessandro d’Alessandro, Canti, ballate e ipocondrie d’ammore (en napolitain) ; pour le prix de la meilleure
interprète, Ginevra di Marco, La Rubia canta la Negra.
Les autres finalistes du prix « Disco in assoluto » étaient : Baustelle (L’amore e la violenza), Paolo Benvegnù (H3+), Brunori Sas (A casa tutto bene),
Edda (Graziosa utopia ; Le luci della centrale elettrica con Terra).
Pour les disques en dialecte, les autres finaliste étaient : Cesare Basile (U fujutu su nesci chi fa ?), Foja (‘O treno che va), Gabriella Lucia Grasso
(Vussia cuscenza), Pupi di Surfaro (Nemo profeta).
Les autres finalistes du prix d’interprétariat : Gerardo Balestrieri (Covers), Teresa De Sio (Teresa canta Pino), Antonio Demartino et Fabrizio
Cammarata (Un mondo raro), Gang (Calibro 77).
Les prix (les « Targhe ») seront donnés lors de la Rassegna della Canzone d’Autore du 19 au 21 octobre 2017, au Théâtre Ariston de Sanremo. La
rencontre sera consacrée au thème : Città di mare (Villes de mer).
Il est dommage que le Club Tenco rencontre actuellement des problèmes internes graves après la démission définitive de la fonction de Directeur
artistique et du Club lui-même d’Enrico De Angelis et de deux autres membres de la Direction (sur 9), c’était un des principaux fondateurs du Club et le
bras droit d’Amilcare Rambaldi ; 50 adhérents du Club (un tiers des adhérents) rendent public un communiqué où ils demandent la démission de la
nouvelle direction, dénonçant le désintérêt du nouveau directeur Sergio Secondiano Sacchi pour les talents de la chanson italienne ; ils signalent que le
nombre de disques proposés cette année aux Targhe a diminué de plus de 60% et le nombre de journalistes musicaux présents au jury de plus de la
moitié. Les démissionnaires évoquent entre autres les « liaisons dangereuses » avec le Festival de Sanremo de février et une présence inquiétante
d’institutions privées qui feraient perdre au Club son indépendance et sa qualité. On dit aussi que Sacchi résiderait désormais à Barcelone et non plus en
Italie ; on constate en effet de plus en plus de manifestations de chant italien à Barcelone… La nouvelle Direction du Club a désapprouvé cette lettre des
50 adhérents, sans répondre vraiment à ses critique, par un communiqué sous la signature d’Erika Barbacelli.
Sergio Sacchi a expliqué la nouvelle politique du Club Tenco dans un article de La Repubblica du 12 mars dernier. Il semble aussi que les rapports avec
Gino Paoli et avec la SIAE (Société Italienne des Droits d’Auteur et Éditeurs) figurent dans le motifs de dissension. Le Club survivra-t-il ?
* Où Hannibal a-t-il passé les Alpes ?
Une expédition d’archéologues recherche à nouveau par quel col Hannibal aurait passé les Alpes ; ils utilisent une méthode
nouvelle, faire des carottages pour trouver des traces de crottes d’éléphants. Ils pensent à un site proche du Col de la Traversette,
où on a déjà trouvé une masse de crottes probablement de cheval, datant de 200 av.J.C. Or Hannibal est passé avec ses 37
éléphants en 218 av.J.C., et il y aurait eu là un étang ou un petit lac, qui serait le seul point où on aurait pu abreuver une grande
masse d’animaux.
En attendant les résultats de ces crottes historiques, lisez ou relisez le magnifique livre de Paolo Rumiz, Annibale, Feltrinelli, 2008
; il y suit les traces d’Hannibal jusqu’en Arménie, en espérant retrouver sa tombe, dans le lieu où il serait mort après la défaite que
lui infligèrent les Romains. Lisez ce livre, il est passionnant.
* Signalons enfin que le premier Palio de Sienne du 2 juillet 2017 a été gagné par Jonatan Bartoletti, surnommé « Scompiglio » du quartier de la
Girafe. Les quartiers (les « contrade ») en course étaient : Panthère, Licorne, Tour, Chouette, Forêt, Aigle, Tortue (qui n’a pas pu courir à cause d’un
réticence du cheval), Girafe, Chenille, Vague.
Dans le second Palio du 16 août 2017 prochain, les quartiers sélectionnés sont : Escargot,
Forêt, Oie, Valdimontone (bélier dressé), Tour, Porc-épic, Vague, Louve, Aigle, Chenille.
Ci-dessous, une image de la course et le triomphe de Jonatan Bartoletti
Rappelons que les quartiers qui participent à la course sont tirés au sort dans le Palais Communal de Sienne, Piazza del Campo, en présence des
Capitaines de chaque quartier. Le 9 juillet, les trois derniers cités sont sortis pour compléter la liste des 7 premiers ; la course se déroulera en l’honneur de
la Madonna Assunta (la Vierge de l’Assomption). Les drapeaux des quartiers choisis sont exposés sur les « trifore » (les fenêtres triforées) du premier
étage du Palais, ceux des quartiers non sélectionnés sont exposées aux triforées du second étage, ce sont les quartiers suivants : Licorne (Leocorno),
Panthère (Pantera), Chouette (Civetta), Dragon (Drago), Tortue (Tartuca), Coquille (Nicchio), Girafe (Giraffa).
Les jockeys (les « fantini ») montent leur cheval à cru.
Reconnaissez leur blason ci-dessous (par ordre alphabétique italien). Le premier qui nous enverra une réponse juste gagnera un prix
(envoyer à anzoguichard@sfr.fr)
Jean Guichard, 18 juillet 2017
Groupes parlementaires de la Chambre des députés :
De plus de 20 membres :
PD (238 membres), M5S (91), Forza Italia (50),
groupe mixte (47), Articolo 1-MDP (40),
Alternativa popolare (26).
De moins de 20 membres :
Ligue du Nord (19), Sinistra Italiana-SEL-Possibile (17),
Civici e Innovatori (ex Scelta civica) (16), Scelta civica
-Ala Maie (16), Democrazia solidale-Centro
democratico (Bruno Tabacci) (14), Fratelli d’Italia (11).
(Voir le détail sur Internet : www.camera.it)