2.1.1. L’actualité politique et judiciaire : 41 ans après l’attentat néofasciste de Brescia
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                                               TERRORISME NOIR CONDAMNÉ                          41 ans après l’attentat néofasciste de Brescia, jugement du Tribunal                       qui condamne un néofasciste et un membre des Services Secrets de l’État Le 28 mai 1974, une bombe posée dans une poubelle, éclatait sur la Place de la Loggia à Brescia (Lombardie) durant une manifestation antifasciste organisée par les syndicats, causant 8 morts et 102 blessés.  Le 22 juillet 2015, la seconde Cour d’Assise de Milan a donné sa sentence , c’était le second appel après que la Cour de Cassation eût cassé le jugement qui annulait le jugement d’absolution du médecin Carlo Maria Maggi, ex-inspecteur de Ordine Nuovo, et Maurizio Tramonte, ex-membre des Services Secrets de l’État italien. La Cour d’Appel les a condamnés tous les deux à « l’ergastolo », la prison à vie. Quarante et un ans après l’attentat, les responsables n’avaient toujours pas été punis ! Le 25 mai 2015, Vincenzo Vinciguerra, un néofasciste emprisonné à vie pour l’attentat de Peteano, près de Gorizia, le 31 mai 1972 (une Fiat 500, retrouvée dans un bois, explosa quand on ouvrit le coffre, tuant 3 carabiniers et en blessant gravement un quatrième), a déclaré ceci : « Le massacre de Brescia est la conséquence d’un conflit très dur à l’intérieur de l’anticommunisme politique qui gouvernait l’Italie depuis mai 1947, c’est-à-dire depuis que, à la demande des États-Unis, Alcide De Gasperi écarta les communistes du gouvernement. Sur la Place de la Loggia les carabiniers se déplacèrent parce que ce n’étaient pas eux qui devaient mourir mais les manifestants. Ils exécutèrent un ordre ». Il ajoute dans l’interview accordée ce  25 mai à Raffaella Fanelli (La Repubblica 23/07/2015) : Tous les attentats commis depuis avril 1969 étaient le fruit de la « matrice politique anticommuniste comme anticommunistes étaient le pouvoir politique et l’État ». Et il confirme la collaboration entre les milieux fascistes et les appareils de renseignement de l’État dans l’organisation de la « stratégie de la tension », durant ces années où le Parti Communiste italien atteignait 30% des voix aux élections (Cf. notre dossier sur l’Italie de 1945 à 1992). Rappelons les étapes de cette longue procédure judiciaire : * le 2 juin 1979, la Cour d’Assise de Brescia condamne à « l’ergastolo » le néofasciste Ermanno Buzzi et à 10 ans Angelino Papa ; elle absout les 16 autres personnes incriminées. * le 18 avril 1981, Buzzi  est étranglé dans sa prison de Novare par Mario Tuti et Pierluigi Cocutelli, représentants du néofascisme le plus dur ; ils se justifièrent en disant que Buzzi était « pédéraste », mais on soupçonna qu’ils voulaient surtout éviter qu’il révèle ce qu’il savait aux carabiniers. * le 2 mars 1982, les juges de la Cour d’Appel absolvent tous les inculpés, y-compris Angelino Papa. * le 23 mai 1984, le procureur et le juge d’instruction ouvrent une « enquête bis » contre les néofascistes Cesare Ferri, Alessandro Stepanoff et Sergio Latini, après les révélations d’un autre néofasciste, inculpé du massacre du Circeo, Angelo Izzo (le 29 septembre 1975, deux jeunes filles romaines de condition modeste sont enlevées par trois jeunes bourgeois romains, dont Izzo, l’une est assassinée, l’autre est sauvée par miracle et mourra à 47 ans). * le 30 novembre 1984, la Cour de Cassation annule la sentence d’appel du premier procès et décide d’un nouveau procès contre Angelino et Raffaele Papa, Nando Ferrari, et Marco De Amici. * le 20 avril 1985, la Cour d’Appel de Venise absout tous les inculpés du premier procès. * le 23 mai 1987, les juges de Brescia absolvent tous les inculpés pour insuffisance de preuves. * le 25 septembre 1987, la Cour de Cassation confirme l’absolution prononcée par la Cour d’Appel, sentence confirmée le 3 novembre 1989. * le 23 mai 1993, le juge d’instruction Gian Paolo Zorzi absout pour manque de preuves les derniers inculpés de l’enquête bis. Peu après s’ouvre un nouvelle enquêtre qui renvoie en jugement les membres de la cellule de Vénétie et des personnages déjà inculpés pour l’attentat de la place Fontana à Milan. * le 16 novemnre 2010, les juges de la Cour d’Assise de Brescia absolvent Delfo Zorzi, Carlo Maria Maggi, Francesco Delfino, Pino Rauti et Maurizio Tramonte pour insuffisance de preuves. * le 14 avril 2012, la Cour d’Appel confirme les absolutions. Le Procureur fait appel et cela conduit au jugement d’aujourd’hui. C’est donc une longue histoire judiciaire qui parvient difficilement à condamner deux personnes, alors que plusieurs autres responsables sont probablement en liberté. Cette décision de justice fit un peu mieux la lumière sur cette époque des années ’70, les « années de plomb » où la droite et la Démocratie Chrétienne, pour se maintenir au pouvoir et lutter contre l’avancée des communistes dans les élections, joua la carte de la « stratégie de la tension », opposant le terrorisme de droite à celui de gauche (La vérité est au centre !), faisant collaborer certains Services de l’État avec les néofascistes pour organiser des attentats de masse (et non des attentats individuels, comme le faisait l’extrême-gauche) et semer le  trouble et la peur dans l’opinion, dans une banque, place Fontana, dans une gare à Bologne, sur une place à Brescia, etc. Jusqu’à présent jamais cette collusion de l’extrême-droite terroriste avec les Services Secrets de l’État qui la protégeait n’avait été aussi clairement désignée. Nous publions ci-dessous la réaction de Gianni Siviero, de Milan (voir sa présentation avec son article sur l’Expo de Milan, publié sur son blog « Bottiglie »).  Nous l’avons accompagné de plusieurs notes explicatives sur la réalité politique de l’Italie depuis 1974.                     La Place de la Loggia après l’explosion                                                         Les funérailles des victimes
Un article de Gianni Siviero sur le procès Allora vivevamo notte e giorno dentro la Palazzina Liberty, ultima superstite delle strutture del dismesso mercato ortofrutticolo, qui a Milano. Al seguito di Dario Fo, con il dichiarato scopo di trasformare quello spazio abbandonato in una struttura utile al quartiere, e anche un teatro per la Comune, avevamo approfittato della finta dabbenaggine del sindaco Tognoli, che ne aveva dato le chiavi a Dario “per dare un’occhiata allo spazio”. Lì, tra barattoli di minio, sedie accatastate, palco sconnesso e interminabili riunioni sul “che fare” e su come organizzare un servizio d’ordine efficiente, arrivò la notizia della bomba a Brescia, non la prima, e purtroppo neppure l’ultima. Immediatamente scattò, quasi automaticamente direi, la reazione che un organismo come la Comune era in grado di realizzare: volantini, rabbia e dolore da trasformare in azione politicamente utile, un audiovisivo del quale stesi la prima scrittura, poi reputata inadatta e totalmente rimaneggiata, non ricordo neppure da quale dei compagni del Collettivo, uno spettacolo di solidarietà, cose così. Io e gli altri reagivamo come sapevamo e potevamo a una strage che ci riguardava personalmente, direttamente, quasi fisicamente, come se fossimo stati anche noi là, come se solo il fato ci avesse risparmiato. Perché dire tutto questo, ora, a più di 40 anni da quel massacro? Perché solo ieri, dopo più di 40 anni, Maggi, uno dei ducetti di Ordine Nuovo con Rauti, Concutelli, Zorzi, Ferri eccetera, è stato condannato all’ergastolo come mandante dell’attentato. Da solo? No, in solido con Tramonte, uno dei numerosi personaggi sordidi che sono stati a lungo legati ai Servizi Segreti italiani. All’insaputa dei Servizi Segreti ? La risposta, giocoforza, è che essi erano almeno in parte conniventi e coinvolti, l’alternativa è che non si capisce perché mantenere dei Servizi Segreti, se questi non si accorgono nemmeno di avere al proprio interno un fascista bombarolo. Ipotesi caritatevole, che farebbe di loro una banda di imbecilli incapaci. Così la televisione mi ha raccontato che il terzo processo, perché se non sbaglio si tratta del terzo, ha condannato un ottantenne malmesso all’ergastolo ; dell’altro non conosco l’età, ma immagino che abbia già pronto un certificato medico, magari scritto dal dottor Maggi, che gli permetterà di aspettare l’esito del presumibile ricorso in Cassazione. Probabilmente la prossima sentenza verrà letta direttamente alle lapidi cimiteriali dei due. Perché questo sproloquio ? Perché mi sono reso conto della necessità, secondo me  diventata improcrastinabile e doverosa, di decidersi a processare e condannare direttamente le idee, gli Ideali. Nessuna tolleranza per saluti romani, eia eia, camerata Rauti presente, gite a Predappio, boia chi molla, e comprensione per i combattenti della Repubblica Sociale e “volemose bbene che poi se menamo allo stadio”. Né in pubblico né in privato, altro che non perseguibilità dei reati d’opinione : se l’idea, l’opinione, è che esistano uomini di serie A e di serie B, poiché banalmente su questo distinguo si basano gli ideali della Destra, non devono essere tollerati né in pubblico né in privato, né travestiti da Casa Pound, né da Lega Nord, neppure da Fratelli d’Italia o da Casa delle Libertà. Tutti costoro ? Sì, tutti costoro, tutti quelli che sono convinti che la differenza tra gli esseri umani consista nel censo, nel colore della pelle o nell’orientamento sessuale, nel credo religioso o nella laurea o meno. Perché è da questa convinzione che traggono ispirazione e motivazione gli stragisti. Io non sono mai stato tenero con le B.R., con Prima Linea e con nessun Nucleo Combattente della galassia rossa; devo però dire che nessuno di costoro ha mai sparato nel mucchio, alla cieca. Sono degli assassini che hanno scelto quello che in quel momento individuavano come nemico πpermetto però di dire che mettere bombe su un treno, in una stazione, in una banca o in una piazza durante un comizio è cosa diversa, comporta un’idea di divisione del genere umano grossolana, crudele e ignorante. Vuol dire che uccidi senza neppure chiederti chi stai uccidendo, così come ora nessuno sembra chiedersi seriamente quale patrimonio umano, quali ricchezze interiori i vari Salvini europei vedrebbero tanto volentieri sparire tra i flutti azzuri del Mare Nostrum. Ultima considerazione, purtroppo non banale : quanti, oggi, dovranno consultare Internet per sapere cos’è successo in Piazza della Loggia, chi è il dottor Maggi e chi sono gli altri personaggi che ho citato ? E quanti avranno un qualche interesse a interrogare almeno Internet per scoprirlo ? Quarantuno anni fa un ragazzino di dieci anni, che non fosse disgraziatamente stato in piazza quel giorno, era giustamente interessato ad altro ; oggi ha cinquantuno anni, probabilmente tre figli, una squadra del cuore, l’Iphone, la Golf, problemi di lavoro o ferie alle porte, una moglie o un’amante, forse tutte e due…: Maggi, chi era costui?
Nous vivions alors nuit et jour dans la Palazzina Liberty (1), dernière survivance des structures du défunt marché des fruits et légumes, ici à Milan. À la suite de Dario Fo, dans le but déclaré de transformer cet espace abandonné en une structure utile au quartier, et aussi en un théâtre pour La Comune, nous avions profité de la feinte naïveté du maire Tognoli, qui en avait donné les clés à Dario, “pour donner un coup d’oeil à cet espace”. Là, entre des bidons de minium, des chaises entassées, une scène disjointe et d’interminables réunions sur “quoi faire” et sur comment organiser un service d’ordre efficace, arriva la nouvelle de la bombe de Brescia, ce n’était pas la première, et pas non plus la dernière. Immédiatement jaillit, je dirais presque automatiquement, la réaction qu’un organisme comme La Comune  était en mesure de réaliser : des tracts, rage et douleur à transformer en action politiquement utile, un document audiovisuel dont je rédigeai le premier texte, qui fut estimé inadapté et qui fut totalement remanié, je ne sais même plus par lequel des camarades du Collectif, un spectacle de solidarité, des choses comme ça. Les autres et moi, nous réagissions comme nous savions et pouvions le faire, à un massacre qui nous regardait personnellement, directement, presque physiquement, comme si nous avions été là nous aussi, comme si seul le destin nous avait épargnés. Pourquoi dire tout ça, maintenant, à plus de 40 ans de ce massacre ? Parce que seulement hier, après plus de 40 ans, Maggi (2), un des petits “duce” d’Ordine Nuovo avec Rauti, Concutelli, Zorzi, Ferri etc. a été condamné au bagne comme commanditaire de l’attentat. Seul ? Non, solidaire avec Tramonte (3), un des nombreux personnages sordides qui ont été longtemps liés aux Services Secrets italiens. À l’insu des Services Secrets ? la réponse est inévitablement qu’ils étaient au moins en partie de connivence et impliqués, l’alternative est que l’on ne comprend pas pourquoi maintenir des Services Secrets, si ceux-ci ne s’aperçoivent même pas qu’ils ont en leur sein un fasciste poseur de bombes. Hypothèse charitable qui feraient d’eux une bande d’imbéciles incapables. Ainsi la télévision m’a raconté que le troisième procès, parce que, si je ne me trompe pas il s’agit du troisième, a condamné un homme de 80 ans à la prison à vie ; de l’autre je ne connais pas l’âge, mais j’imagine qu’il a déjà en poche un certificat médical, peut-être même écrit par le docteur Maggi, qui lui permettra d’attendre l’issue du probable recours en Cassation.  Probablement la prochaine sentence sera lue directement sur les pierres tombales de ces deux-là. Pourquoi cette palabre ? parce que je le suis rendu compte de la nécessité, selon moi devenue inévitable et juste, de se décider à mettre en procès et à condamner les idées, les Idéaux. Aucune tolérance pour les saluts romains (4), eia eia, camarade Rauti présent, promenades à Predappio, qui abandonne est un bourreau, et compréhension pour les combattants de la République Sociale et “aimons-nous bien, car après on se bagarre au stade” (5). Ni en public ni en privé, autre chose que l’impossibilité de poursuivre les délits d’opinion : si l’idée, l’opinion, est qu’il existe des hommes de série A et de série B, puisque banalement c’est sur ce distinguo que se basent les idéaux de la Droite, ils ne doivent être tolérés ni en public ni en privé, ni travestis par Casa Pound, ni par la Ligue du Nord, pas même par Fratelli d’Italia ou par la Casa della Libertà (6). Tous ceux-là ? Oui, tous ceux-là, tous ceux qui sont convaincus que la différence entre les êtres humains consiste dans le cens, dans la couleur de la peau ou dans l’orientation sexuelle, dans le credo religieux ou dans le fait d’avoir une licente ou de ne pas en avoir. Parce que c’est de cette conviction que les massacreurs tirent leur inspiration et leur motivation. Moi qui n’ai jamais été tendre avec les B.R., avec Prima Linea et avec aucun Nucleo Combattente de la galaxie rouge, je dois cependant dire qu’aucun de ceux-ci n’a jamais tiré dans le tas, à l’aveugle. Ils sont des assassins qui ont choisi celui que en ce moment ils considéraient comme ennemi à éliminer. C’est juste qu’ils soient aux galères. Je me permets cependant de dire que mettre des bombes sur un train, dans une gare, dans une banque ou sur une place durant un meeting est une chose différente, comporte une idée du genre humain grossière, cruelle et ignorante. Cela veut dire qu’on tue sans se demander qui on est en train de tuer, de même que maintenant personne ne semble  se demander sérieusement quel patrimoine humain, quelles richesses intérieures les divers Salvini (7) verraient si volontiers disparaître dans les flots bleus du Mare Nostrum. Dernière considération, malheureusement non banale : combien, aujourd’hui, devront-ils consulter Internet pour savoir ce qui est arrivé Place de la Loggia, qui est le docteur Maggie et qui sont les autres personnages que j’ai cités ? Et combien auront-ils un quelconque intérêt à interroger au moins Internet pour le découvrir. Il y a quarante et un ans, un petit garçon de 10 ans, qui n’avait pas eu le malheur d’être sur la place de jour-là, était justement intéressé par autre chose ; aujourd’hui il a cinquanta et un ans, probablement trois enfants, une équipe de foot dans le coeur,  un Iphone, une Golf, des problèmes de travail ou les vacances à la porte, une femme ou une maîtresse, peut- être les deux … : Maggi, qui c’était celui-là ? (Traduction : Jean Guichard, 24 juillet 2015)
Notes : (1) La Palazzina Liberty : édifice milanais de style “Liberty” construit en 1908, qui faisait partie de l’ancien maarché des fruits et légumes, puis fut abandonné après le transfert du marché et confié de 1974 à 1980 au groupe de Dario Fo, La comune, collectif de théâtre ; en 1980, l’édifice devint le siège d’une fanfare, puis depuis 1994 et après restructuration, le siège de l’Orchestre de Chambre de Milan Classique. (2) Carlo Maria Maggi (1934- ), médecin à Venise, a été plusieuers fois condamné pour activités terroristes. Responsable de la cellule vénitienne d’Ordine Nuovo et membre du Mouvement Social Italien, nouveau nom du Parti Néofasciste, la reconstitution d’un parti fasciste étant interdite par la Constitution républicaine ; il est condamné à 12 ans de prison pour association à un acte terroriste à propos de l’attentat de Peteano du 31 mai 1975, et à 9 ans de prison en 1988 pour reconstitution de parti fasciste ; il fut accusé d’être le commanditaire de l’attentat de la place Fontana à Milan (le 12 décembre 1969), puis absous pour manque de preuves ; il est enfin condamné pour l’attentat de la place de la Loggia à Brescia. (3) Maurizio Tramonte (1952- ) était militant du Mouvement Social Italien, infiltré par le SID (Servizio d’informazione e  difesa) pour espionner le Mouvement, mais connaissant la préparation de l’attentat il ne dit rien à son Service, et il était présent sur la place lors de l’attentat. Il n’a donc pas l’âge d’être dispensé de prison : Berlusconi avait fait voter une loi qui exemptait de la prison les condamnés de plus de 70 ans, cela lui suffisait ! (4) Pour justifier son idée de lutter contre “les idées et les Idéaux”, Siviero prend l’exemple de l’idéologie fasciste : le “salut romain”, le bras tendu du salut fasciste. “Eia, eia ! Alalà !” fut le cri de ralliement des fascistes, inventé par Gabriele D’Annunzio pour les aviateurs italiens de la première Guerre Mondiale puis pour ses soldats de l’entreprise de Fiume ; c’était une exclamation d’origine grecque, où Alalà était une déesse grecque qui accompagnati le dieu de la guerre dans les batailles et “Eia” était un cri de guerre des Grecs puis des Croisés, imitant le cri des corbeaux qui volaient au-dessus des champs de bataille à la recherche de cadavres. Pino Rauti avait été le responsabile national de plusieurs groupes néofascistes. “Predappio” est le village de la province de Forlì et Cesena où est né Mussolini, lieu de pélerinage et de propagande des milieux fascistes depuis la guerre ; il y a eu de nombreuses interventions visant à justifier comme une opinion parmi d’autres et aussi respectable, le choix de l’idéologie fasciste. “Boia chi molla” fut le mot d’ordre des Arditi durant la première Guerre Mondiale, et il devint celui des fascistes et des néofascistes ; il est aussi utilisé par les “tifosi” romains. (5) “Aimons-nous bien, etc” est une expression dialectale romaine, employée par les “tifosi” de l’équipe de football Roma et de l’équipe Lazio, concurrentes pour les premières places du championnat d’Italie. (6) La “Casa Pound” est un centre social néofasciste de Rome, et un mouvement qui en découle dans toute l’Italie. Le centre est créé en 1989, en référence à Ezra Pound, qui proclama son adhésion à la République Sociale de Mussolini en 1943. Le Mouvement a présenté des candidats aux élections à partir de 2011. “Fratelli d’Italia” est un mouvement politique de droite né en 2012, créé par quelques dissidents du Partito della Libertà de Silvio Berlusconi, dont Ignazio La Russa : aux élections de 2013, il obtient 8 députés ; il s’est allié au FN de Marine Le Pen. (7) Matteo Salvini (1973- ) est le nouveau Secrétaire National de la Ligue du Nord,il en a changé les méthodes de communication , et lui a permis de passer des 4,8% que la Ligue avait obtenus aux dernières élections à 14% dans les sondages. Très populiste, hostile à l’Europe, à l’Euro, et centrant son programme à la lutte contre l’imigration, disant qu’il préfère que les immigrants se noient plutôt que de les voir arriver en Italie ; il est proche des positions du FN en France.
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