Poésie en musique - chapitre 39
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Chapitre 39 Trois poétesses d’aujourd’hui, Alba, Isa, Alda Terminons par trois poétesses, l’une encore en activité, les deux autres décédées. Ce n’est en réalité qu’une pause, pas une fin, l’Italie a eu et a beaucoup d’autres poètes et poétesses, pensons – un seul exemple – à la récente Sibilla Aleramo (1876-1960) pour laquelle nous n’avons pas trouvé de poésies mises en musique. Ce sont trois personnalités différentes, la première a écrit mais n’avait jamais été publiée avant sa mort, la seconde, plus jeune, écrit, compose et chante encore, la troisième a été une de ces grandes poétesses que la société dominante a longtemps tenté de marginaliser, mais dont la force éclate aujourd’hui. 1) Alba Avesini (1948-2003) Alba Avesini (Verona 10 gennaio 1948 – Verona 4 gennaio 2003), all’anagrafe Rosalba, ha lavorato molti anni per le edizioni Mondadori come redattrice, traduttrice e autrice, specialmente nel campo della letteratura per ragazzi. In particolare, è stata la traduttrice ufficiale italiana degli albi italiani di Asterix firmati Goscinny & Uderzo, su espressa richiesta dell’editore originale francese. Dopo un periodo di impiego all’interno della redazione, preferì una collaborazione da casa per evitare che gli orari di lavoro suoi e del marito giornalista, non coincidenti, li costringessero a quotidiani incontri fugaci come nel famoso racconto di Italo Calvino  « L’avventura di due sposi  » (e nella derivata «  Canzone triste  » musicata da Sergio Liberovici). Francofila e germanofila, era una accanita lettrice di libri. Ha silenziosamente ma attivamente collaborato fin dal primo giorno a due importanti associazioni italiane per la valorizzazione della « canzone d’autore  », prima il Club «  Luigi Tenco  » di Venezia, poi il Club Tenco di Sanremo. Alla sua memoria Paolo Conte dedicò pubblicamente la Targa Tenco 2005 per il miglior disco dell’anno, vinta con il suo album «  Elegia  ». Per tutta la vita ha scritto poesie e filastrocche per occasioni rigorosamente private, lasciandole nei cassetti, senza alcuna ambizione di pubblicarle (salvo che per un gruppo di poesie erotiche concepite insieme al pittore Luigi Scapini che le illustrava, ma anche questo progetto non è stato realizzato mentre era in vita). Nel 2013, in occasione del decennale dalla sua scomparsa, il marito Enrico de Angelis e l’amica Francesca Rizzotti hanno deciso di raccogliere tutti i suoi versi rintracciati dalla più diverse fonti in una raccolta intitolata «  Poesie e filastrocche  », Scripta Edizioni, Verona. La pubblicazione del libro ha fatto sì che molti compositori e cantautori italiani siano rimasti ispirati dai suoi testi per musicarne alcuni. Citiamo Raffaella Benetti, Patrizia Cirulli, Stefano Cobello, Mimmo de’ Tullio, Giovanna Marini, Riccardo Massari, Marco Ongaro, Fausto Mesolella, Carlo Doneddu, Gianfrancesco Calabrese, Alessio Lega, Vittorio De Scalzi e Rocco Marchi, Olden, Katres, i gruppi Favonio, Têtes de Bois, Pan Brumisti, Sestomarelli. Ma suoi testi tradotti in varie lingue (spagnolo, catalano, tedesco, francese, greco, arabo) sono stati musicati e cantati anche da artisti non italiani : lo spagnolo José María Micó, gli argentini Ana K.Garcia & Gaddafi Nuñez, i catalani Joan Isaac, Miquel Pujiadó e Enric Hernàez, la tedesca Vera Gottschall, la francese Indiana Carsin, il greco Iannis Papaioannou, la tunisina M’Barka Ben Taleb. Tracce discografiche di queste canzoni su testi di Alba Avesini si possono trovare nei seguenti CD:  «  Parole in primo piano  » (autoprodotto, distr.Believe, 2015) e «  Compagno di viaggio  » (Self, 2017) dei Favonio (il primo dei quali interamente dedicato a testi di Alba Avesini, con la partecipazione delle cantanti Alice, Rossana Casale, Patrizia Laquidara, Petra Magoni, Margot, Giovanna Marini, Momo, Erica Mou e Paola Turci) ; «  Alba in chiaro e in scuro  » di Stefano Cobello e Veronica Marchi (autoprodotto, 2016) ; «  Scarpette rosa  » di artisti vari (Cose di Amilcare/Club Tenco, 2016). Enrico de Angelis Alba Avesini (Vérone, 10janvier 1948-Vérone, 4 janvier 2003), Rosalba à l’état civil, a travaillé pendant plusieurs années pour les Éditions Mondadori comme rédactrice, traductrice et auteur, spécialement dans le domaine de la littérature pour enfants. Elle a été, en particulier, traductrice officielle italienne des albums d’Astérix signés Goscinny et Uderzo, sur demande express de l’éditeur français d’origine. Après une période d’emploi à l’intérieur de la rédaction, elle préféra une collaboration depuis chez elle pour éviter que ses horaires de travail et ceux de son mari, journaliste, ne coïncident pas, les contraignant à n’avoir que des rencontres quotidiennes fugitives comme dans le fameux récit d’Italo Calvino, L’aventure de deux époux (et comme dans la Chanson triste qui en a été tirée, mise en musique par Sergio Liberovici). Elle a silencieusement mais activement collaboré dès le premier jour à deux importantes associations italiennes pour la valorisation de la «  chanson d’auteur  », d’abord le Club Luigi Tenco de Venise, puis le Club Tenco de Sanremo. À sa mémoire Paolo Conte a dédié publiquement sa Targa Tenco 2005 (médaille, prix) pour le meilleur disque de l’année, gagnée grâce à son album Elegia. Pendant toute sa vie, elle a écrit des poésies et des comptines dans des occasions rigoureusement privées, les laissant dans ses tiroirs, sans aucune ambition de les publier (sauf pour un groupe de poésies érotiques conçues avec le peintre Luigi Scapini qui les illustrait, mais même ce projet n’a pas été réalisé tant qu’elle était en vie). En 2013, à l’occasion du dixième anniversaire de sa disparition, son mari, Enrico De Angelis et son amie Francesca Rizzotti ont décidé de rassembler tous ses vers retrouvés dans les lieu les plus divers dans un recueil intitulé Poesie e filastrocche, Scripta Edizioni, Vérone. La publication a fait un tel effet que de nombreux compositeurs et auteurs-compositeurs -interprètes («  cantautori  ») ont été inspirés par ses textes et les ont mis en musique. Citons Raffaella Benetti, Patrizia Cirulli, Stefano Cobello, Mimmo de’ Tullio, Giovanna Marini, Riccardo Massari, Marco Ongaro, Fausto Mesolella, Carlo Doneddu, Gianfrancesco Calabrese, Alessio Lega et Rocco Marchi, Olden, Katres, les groupes Favonio, Têtes de Bois, Pan Brumisti, Sestomarelli. Mais certains de ses textes sont aussi traduits en plusieurs langues  : l’espagnol José María Micó, les argentins Ana K.Garcia & Gaddafi Nuñez, les catalanis Miquel Pujiadó e Enric Hernàez, l’allemande Vera Gottschall, la française Indiana Carsin, le grec Iannis Papaioannou, la tunisienne  M’Barka Ben Taleb. On peut trouver des traces discographiques de ces chansons sur des textes d’Alba Avesini dans les CD suivants  : Parole in primo piano (autoproduit, distrib. Believe, 2015) et Compagno di viaggio (Self,  2017) des Favonio (le premier entièrement consacré à des textes d’Alba Avesini, avec la participation des chanteuses Alice, Rossana Casale, Patrizia Laquidara, Petra Magoni, Margot, Giovanna Marini, Momo, Erica Mou e Paola Turci)  ; Alba in chiaro e scuro  de Stefano Cobello et Veronica Marchi (autoproduit, 2016) ; «  Scarpette rosa  » de divers artistes (Cose di Amilcare/Club Tenco, 2016). Parole (Testo  : Alba Avesini, septembre 1981 Poesie e filastrocche, Scripta Edizioni, 2013 Musica  : Mimmo Petruzzelli (Favonio) Interpreti  : i Favonio con Margot (Margherita Galante Garrone) Parole in primo piano (CD autoprodotto Distribuzione Believe, 2015) parole in bianco e nero Paroles en noir et blanc parole in primo piano paroles au premier plan parole in seconda fila. paroles au second rang. Parole che vanno in fumo Paroles qui s’en vont en fumée con l'ultima sigaretta. Avec la dernière cigarette. E parole albatros        Et paroles albatros o uccelli di rapina        ou oiseaux de proie parole da bancarella paroles d’étalage parole da vetrina paroles de vitrine parole a scatola chiusa paroles dans une boîte fermée di bemberg e satin de bemberg et de satin parole in cartolina. paroles en carte postale. Parole all'ultimo sangue Paroles au dernier sang parole sulle rotaie         paroles sur les rails parole accelerate paroles omnibus parole che deragliano paroles qui déraillent parole in parole povere paroles en mots pauvres parole ragionevoli         paroles raisonnables parole geometriche paroles géométriques parole in percentuale paroles en pourcentage parole senza zucchero paroles sans sucre parole sapore di sale : paroles saveur de sel  : Parole che hanno paura Paroles qui ont peur parole del lupo nero paroles du loup noir parole che fanno male paroles qui font mal parole per un benessere paroles pour un bien-être parole francesi paroles françaises parole perdenti               paroles perdantes parole elettive               paroles d’élection parole gomito a gomito               paroles coude à coude parole lavorate a maglia          paroles tricotées parole che portan consiglio          paroles qui portent conseil parole  buona notte          paroles bonne nuit parole benvenuto                         paroles bienvenue parole delicate          paroles délicates parole assonnate                 paroles endormies «  parole insensate         paroles insensées che tu capirai  ».                 que tu comprendras  ». Ciao compagno di viaggio (Testo  : Alba Avesini, 28.1.1993 Op. cit. p. 206 Musica  : Mimmo Petruzzelli (Favonio) Interpreti  : i Favonio Compagno di viaggio, Self, 2017) Ciao compagno di viaggio Salut compagnon de voyage già perduto        déjà perdu miraggio di un gran giorno mirage d’un grand jour di una notte e un minuto d’une nuit et une minute di una storia infinita d’une histoire infinie di una strada maestra d’une grand route senza uscita         sans sortie Lo so lo so sulla tua giostra Je le sais je le sais sur ton manège mi sono poi smarrita je me suis un peu égarée dentro un gioco di specchi a noi segreto dans un jeu de miroirs qui nous était secret fra i tuoi fiori di vetro dans tes fleurs de verre e i punti cardinali         et les points cardinaux del tuo battere d'ali ininterrotto de ton battement d’ailes ininterrompu. Lo so lo so e non dovevo Je le sais je le sais et je ne devais pas io stessa che «  da bravo" ti dicevo moi même qui te disais «  courage  » nei giorni appena andati dans les jours à peine finis «  sono contati i nostri baci vacci piano  » «  nos baisers sont comptés, vas-y doucement  » ma invano mais en vain. Oggi lo so lo so che non si può Aujourd’hui je le sais, je le sais on ne peut pas è inopportuno c’est inopportun anche soltanto chiedertene uno t’en demander seulement un scendendo dal tuo cavallo       quand tu descends de ton cheval e ritornando indietro       et que tu reviens en arrière prima che canti il gallo di San Pietro       avant que chante le coq de Saint Pierre. Oggi lo so lo so e chiedo cosa resta       Aujourd’hui je le sais et je demande ce qui reste se il tempo e la tempesta       si le temps et la tempête se ne vanno               s’en vont se le tue rose               si tes roses essendo proprio rose sfioriranno       se fanent parce qu’elles sont des roses cosa ci resta delle sette vite       que nous reste-t-il de nos sept vies cosa mai ci accomuna              qu’est-ce qui nous réunit Forse un guizzo di luna Peut-être un éclair de lune è in fondo al pozzo est-il au fond du puits dei tuoi occhi lucenti d'antracite de tes yeux brillants d’anthracite forse un filo di sera peut-être un fil de soir stretto lega il tuo cuore sapiente relie-t-il étroitement ton cœur savant al mio pianeta        à ma planète o viceversa        ou vice versa E una dolcezza inerte        et une douceur inerte Entrambi li attraversa.               les traverse-t-elle tous les deux. Sono ciò che rimane (Testo  : Alba Avesini, 25-29.11.1993 Op. cit. p.142 Musica  :Andrea Satta-Angelo Pelini-Carlo Amato- Luca De Carlo (Têtes de Bois) Interpreti  : i Têtes de Bois Scarpette rosa (Cose di Amilcare / Club Tenco, 2016) Sono ciò che rimane         Je suis ce qui reste di un fuoco ormai spento         d’un feu désormais éteint Sono il ramo piegato dal vento Je suis la branche pliée par le vent la duna di sabbia         la dune de sable la sera che cade in un velo di nebbia le soir qui tombe dans un voile de brume Sono un corpo celeste lontano anni luce Je suis un corps céleste éloigné d’années lumière una mano che cuce         une main qui coud un sasso nel greto un caillou sur la grève un granello di polvere sotto il tappeto un grain de poussière sous le tapis Sono un'acqua di stagno Je suis une eau stagnante una virgola         une virgule un segno         un signe il tratto distratto di una matita  le trait distrait d’un crayon la magnolia sfiorita         le magnolia fané la serpe che non lascia impronte le serpent qui ne laisse pas d’empreintes e poi        et puis di sfuggita        rapidement il ricordo che scivola sulla tua fronte le souvenir qui glisse sur ton front sui tuoi occhi socchiusi        sur tes yeux entrouverts cielo e mare confusi        ciel et mer confondus all' orizzonte.                A l’horizon. Associata a un acquerello di Folon Associé à une aquarelle de Folon per la pubblicità della Snam. Pour la publicité de la SNAM (Società Nazionale Metanodotti) 25-29.11.1993 Non è che un tramonto (Testo  : Alba Avesini, 11.10.1983 Ibid. p. 121 Musica  : Vittorio De Scalzi, Scarpette rosa (Cose di Amilcare / Club Tenco 2016) Interprete  : Vittorio De Scalzi Non è che un tramonto diverso dagli altri         Ce n’est qu’un coucher de soleil différent des autres come tanti tramonti lo sono, del resto, comme le sont tant d’autres couchers de soleil, du reste, per chissà quanti altri.                 Pour qui sait combien d’autres. Ma mentr'io decido la strada più breve per fare ritorno Mais tandis que je décide de la route la plus courte pour rentrer Spicca il volo il mio cuore migrante mon cœur migrant prend son vol come la rondine ai primi d'ottobre comme l’hirondelle les premiers jours d’octobre. Potevo forse murarlo vivo? Oh no, je pouvais peut-être l’emmurer vivant  ? Oh non, lascio lascio che vada, lui almeno, je le laisse, je le laisse s’en aller, au moins lui, e lo seguo con gli occhi voltarmi le spalle. Tanto et je le suis de mes yeux me tourner le dos. De toute façon in vita mi tiene l'orchidea palpitante c’est l’orchidée palpitante qui me tient en vie acquattata sul fondo della tasca sinistra couchée au fond de ma poche gauche Anche i cuori hanno un cuore che gli volta le spalle ? Même les cœurs ont un cœur qui leur tourne le dos  ? Torni pure se vuole, quello scioperato,         Qu’il revienne donc s’il le veut, ce désœuvré Con il sole nascente, senza chieder perdono.        Avec le soleil levant, sans demander pardon. 2) Isa (Isabella Zoppi, Sanremo, 1965- ) Une des grandes cantautrici contemporaines de Turin est Isa, Isabella Maria Zoppi, née à Sanremo en 1965, mais vivant et travaillant à Turin. Fille d’un universitaire turinois, elle commence sa vie dans une maison pleine de livres, de disques et de pratique musicale, un de ses  grands-pères était instrumentiste et chef de fanfare dans son village. Elle commence toute jeune, encore avant d’aller à l’école, à faire de la musique et à chanter des chansons populaires piémontaises. À 12 ans, elle commence à écrire des chansons, après avoir appris la guitare classique, ce qui lui permettra de s’accompagner elle-même en l’absence de ses musiciens, et elle monte sur scène à 20 ans. Elle finit sa Licence en 1990, et elle est aujourd’hui chercheuse au CNR (Centro Nazionale di Ricerche) de Turin, dans l’Institut d’Histoire de l’Europe Méditerranéenne (ISEM), après s’être spécialisée dans la littérature anglophone. Elle pratique aussi la peinture et fait quelques expositions de qualité, dont une à Bourgoin- Jallieu du 5 au 18 mai 2003. Un premier livre de 22 chansons paraît chez Bulzoni en 1986,... Un cantastorie dei nostri giorni..., elle est invitée à Lyon par la section d’Italien de l’Université Lyon 2 et la Société Dante Alighieri ; elle vient à nouveau en France, invitée par l’INIS en 2003 avec Gualtiero Bertelli, et une brochure de ses textes et traduction est éditée. Elle reviendra encore en 2014. « ISA est dans la pure tradition des « cantautori » italiens : elle écrit textes et musiques et elle les interprète, tout en dialoguant avec son public, en présentant ses chansons, en racontant comment elles sont nées de ses émotions, de ses expériences heureuses ou malheureuses, de ses observations et de ses jugements sur la vie, les hommes, l'amour, la nature, se refusant à séparer son métier et sa production de son parcours personnel et intime. C'est probablement cette unité entre une grande qualité professionnelle et la présence d'une personnalité riche et complexe qui a créé ces moments d'intense écoute et de charme que tous ses auditeurs ont toujours fortement éprouvé. ISA, comme tous les vrais chanteurs, ravive en nous ces jeux de mots qui veulent dire qu'en présence du chant, c'est tout notre être qui est en émoi, intelligence et affectivité par la médiation du corps : chant-enchantement- enchanter ; jeux de mots encore plus variés en Italien : canto-incanto (charme magique) -incantamento (ensorcellement) - incantesimo (enchantement) - incantevole (ravissant) ... Elle a un registre de mezzo-soprano, un peu plus étendu vers les graves et les aigus, et une technique élaborée du "vibrato" donne à sa voix une charge sensuelle très prenante » (texte paru dans Le Débat poétique de Lyon 2, n° 14 , mars-avril 1987). Son premier album sort en 2003, Disoriente, suivi en 2008 de L’Arte dell’Insonnia. Elle a publié de nombreux ouvrages sur la chanson italienne et en particulier piémontaise  (l’ouvrage d’Isabella Zoppi, Paolo Conte, elegia di una canzone, Zona, 2006, avec deux interviews d’Enrico De Angelis et d’Antonio Marangolo, est un des ouvrages les plus intéressants sur Paolo Conte, avec la discographie probablement la plus complète et récente jusqu’à la date de publication. Sur Gipo Farassino, écouter l’interprétation d’Isa, dans le CD joint à son livre : Isabella Zoppi, Dalla città, le montagne, Torino e Piemonte attraverso la canzone, Udine, Nota, , 2009. Vous trouvez des textes de Gipo Farassino par exemple sur lyricstranslate.com et sur d’autres sites). Elle publie encore Il giorno che passa e consuma - Storia, musica e parole di Gianmaria Testa, Zona, 2007. Isabella Zoppi est probablement la critique la plus compétente sur la chanson de Turin et du Piémont, celle qui a le mieux compris et expliqué le rapport entre la ville, la région et la chanson. Una delle grandi cantautrici contemporanee di Torino è Isa, Isabella Maria Zoppi, nata a Sanremo nel 1965, ma vive e lavora a Torino. Figlia d’un docente universitario torinese, inizia la sua vita in una casa piena di libri, di dischi e di pratiche musicali, uno dei suoi nonni era strumentista e capobanda nel suo villaggio. Comincia da giovane, prima ancora di andare a scuola, a fare musica e a cantare canzoni popolari piemontesi. A 12 anni, inizia a scrivere canzoni, dopo avere imparato la chitarra classica, il che le permette di accompagnarsi in assenza dei suoi musicisti, e sale sul palcoscenico a 20 anni. Finisce la sua laurea nel 1990, e diventa poi ricercatrice al CNR (Centro Nazionale di Ricerche) di Torino, nell’Istituto dell’Europa Mediterranea (ISEM), dopo essersi specializzata nella litteratura anglofona. Pratica anche la pittura e fa alcune mostre di qualità , fra le quali una a Bourgoin-Jallieu nel 2003. Un primo libro di 22 canzoni esce presso Bulzoni nel 1986, …Un cantaustorie dei nostri giorni…, è invitata a Lione dall’Università di Lione 2 e dalla Società Dante Alighieri  ; torna in Francia, invitata dall’Associazione INIS, con Gualtiero Bertelli, e una raccolta dei suoi testi con traduzione è stampata  ; torna ancora nel 2014. «  Isa è nella pura traditionnel dei cantautori italiani  : scrive testi e musiche e li interpreta dialogando col suo pubblico, presentando le sue canzoni, raccontando come sono nate dalle sue emozioni, dalle sue esperienze felici o no, dalle sue osservazioni e dai suoi giudizi sulla vita, gli uomini, l’amore, la natura, rifiutandosi a separare il  suo mestiere e la sua produzione dal suo percorso personale e intimo. Probabilmente quell’unità tra una grande qualità professionale e la presenza d’una personalità ricca e complessa è l’elemento creativo di momenti d’intenso ascolto e di fascino sempre provato dai suoi ascoltatori. Come tutti i veri cantanti, Isa riaviva in noi quei giochi di parole che significano che in presenza del canto, tutto il nostro corpo è commosso, l’intelligenza e l’affettività attareverso il corpo  : canto - incanto - incatamento - incantesimo - incantevole … Isa ha un registro di mezzo soprano, un po’ più esteso verso i gravi e gli acuti, e una tecnica elaborata del vibrato dà alla sua voce una carica sensuale che ci prende  » (Testo pubblicato nel Débat poétique de Lyon 2, numero 14, marzo-aprile 1987). Il suo primo CD esce nel 2003, Disoriente seguito nel 2008 da L’Arte dell’insonnia. Ha pubblicato numerose opere sulla canzone italiana, particolarmente piemontese  : il libro d’Isabella Zoppi, Paolo Conte, elegia di una canzone, Zona, 2006, con due interviste di Enrico De Angelis e di Antonio Marangolo, è una delle opere più interessanti su Paolo Conte, con la discogradia più completa e recente fino alla pubblicazione del libro. Su Gipo Farassino, ascoltare la sua interpretazione nel CD allegato al suo libro, Dalla città, le montagne, Torino e Piemonte attraverso la canzone, Udine, Nota, 2009). Pubblica ancora Il giorno che passa e consuma -Storia, musica e parole di Gianmaria Testa, Zona,  2007. Isabella Zoppi è probabilmente la critica più competente sulla canzone di Torino e del Piemonte, quella che ha meglio capito e spiegato il rapporto tra città, regione e canzone. Notturno Italiano (Testo, musica e voce  : Isa Disoriente, 2003) Sotto una rete di stelle mi sarei confusa Sous un réseau d’étoiles, je me serais trompée la strada sotto la pioggia diventa pericolosa La route sous la pluie devient dangereuse guai a distrarsi un attimo                Attention de ne pas se distraire un instant Notturno italiano                        Nocturne italien andando lungo la costa seguendo le curve del cielo Longeant la côte en suivant les courbes du ciel con te seduto al mio fianco con te in ogni pensiero Avec toi assis à mon côté, avec toi dans chaque pensée guai a distrarsi un attimo                Attention de ne pas se distraire un instant Le luci di coda vanno verso la Francia Les feux arrière sont dirigés vers la France paura di essere preda di un’altra balena bianca J’ai peur d’être la proie d’une autre baleine blanche Per adesso si vola corriamo verso la Francia Pour l’instant nous volons nous courons vers la France non devi chiedere scusa se mi sfiori una                   Ne t’excuse donc pas de m’effleurer la jambe Ulivi d’argento e di pioggia                Oliviers d’argent et de pluie i fari di una macchina sulla tua faccia         Les phares d’une voiture sur ton visage le case le insegne illuminate                Les maisons les enseignes allumées le finestre orecchie ciglia addormentate Les fenêtres, oreilles, cils endormis e tu che ti occupi soltanto                Et toi qui ne t’occupes que de ta radio della tua radio e della leva del cambio        et de ton changement de vitesse, nient’altro                       rien d’autre. Notturno italiano                       Nocturne italien io mi faccio piccola dalla mia parte        Je me fais petite sur mon siège e tu non ti accorgi nemmeno        et tu ne t’aperçois même pas che al di là di questa notte noi non andremo lontano        Qu’au-delà de cette nuit nous n’irons pas loin ti sei distratto un attimo                       Tu as eu un instant de distraction Guida più piano                        Conduis plus lentement non voglio arrivare a casa presto stasera Je ne veux pas arriver vite chez moi ce soir voglio che di questa notte mi resti almeno qualcosa Je veux que de cette nuit il me reste au moins quelque chose almeno un attimo                        au moins un instant Le luci di coda vanno verso la Francia Les feux arrière sont dirigés vers la France paura di essere preda di un’altra balena bianca J’ai peur d’être la proie d’une autre baleine blanche Per adesso si vola corriamo verso la Francia Pour l’instant nous volons nous courons vers la France non devi chiedere scusa se mi sfiori una gamba Ne t’excuse donc pas de m’effleurer la jambe Ulivi d’argento e di pioggia                Oliviers d’argent et de pluie i fari di una macchina sulla tua faccia         Les phares d’une voiture sur ton visage le case le insegne illuminate                Les maisons les enseignes allumées le finestre orecchie ciglia addormentate Les fenêtres, oreilles, cils endormis e tu che ti occupi soltanto                Et toi qui ne t’occupes que de ta radio della tua radio e della leva del cambio        et de ton changement de vitesse, Le serre le vigne a terrazze                Les serres, les vignes en terrasse onde gonfie come gonne di ragazze        Vagues gonflées comme des jupes de jeunes filles agavi e canne lungo le rotaie        Agaves et roseaux le long des voies ferrées le finestre e i lampioni dentro alle baie        Les fenêtres et les réverbères dans les baies e tu che ti occupi soltanto               Et toi qui ne t’occupes que de ta radio della tua radio e della leva del cambio        et de ton changement de vitesse, nient’altro                       rien d’autre. Guida più piano                       Conduis plus lentement guida più piano                       Conduis plus lentement nient’altro.                       Rien d’autre. ARCOBALENO Arc-en-ciel (Testo, musica e voce  : Isa Disoriente, 2003) L’uomo è un gatto         L’homme est un chat la testa della Medusa la tête de la Méduse una statua senza braccia une statue sans bras il Nome della Rosa        le Nom de la Rose L’uomo è una serpe L’homme est un serpent un vero mostro di bravura un vrai monstre de bravoure il collo sporco di una camicia le col sale d’une chemise una lettera nella spazzatura une lettre dans les ordures L’uomo è un delfino l’homme est un dauphin un’anima a sette veli une âme à sept voiles un mucchio di complicazioni un tas de complications giorni diversi e giorni uguali des jours différents et des jours égaux L’uomo è una mosca L’homme est une mouche un poema in alessandrini un poème en alexandrins una domenica di pesca        un dimanche à la pêche una lite coi vicini        une dispute avec les voisins L’uomo è un cane        L’homme est un chien figlio di un cane col coltello fils d’un chien avec un couteau pirata di mare e di ragione pirate de mer et de raison l’indirizzo di un bordello         l’adresse d’un bordel L’uomo è un delfino L’homme est un dauphin un’anima a sette veli une âme à sept voiles Gioco di tempi e d’interiezioni jeu de temps et d’interjections sogni malati e sogni normali rêves malades et rêves normaux L’uomo è un telefono L’homme est un téléphone un muso di lepre         un museau de lièvre una voce bassa bassa une voix très très basse una porta che non si apre une porte qui ne s’ouvre pas L’uomo è un arcobaleno L’homme est un arc-en-ciel un mazzo di possibilità         un tas de possibilités lo stellato con il baleno         un ciel étoilé avec un éclair una lettera piena di novità une lettre pleine de nouveautés L’uomo è un delfino L’homme est un dauphin un’anima a sette veli une âme à sept voiles gioco di spazi e d’obiezioni jeu d’espaces et d’objections giorni diversi e cuori speciali         jours différents et cœurs spéciaux L’uomo                 L’homme l’uomo è un delfino. L’homme est un dauphin. Histoire (Testo, musica, voce  : Isa con Davide Ronfetto, voce Disoriente e L’arte dell’Insonnia, 2003 e 2008) Con centomila libri e parole dette in un momento          Avec cent mille livres et mots dits en un moment Con una radio negli occhi e un coltello nel fianco         avec une radio dans les yeux et un couteau dans le côté Gonne per andare a piedi e gonne buone per ballare des jupes pour aller à pied et des jupes bonnes pour danser E un passo lento e solo per imparare a respirare. Et un pas lent et solitaire pour apprendre à respirer. Cambiati le scarpe se esci con me Change de souliers si tu sors avec moi Non vorrei che i tuoi tacchi da tip tap je ne voudrais pas que le tap tap de tes talons Facessero troppo rumore fassent trop de bruit Cambiati camicia se ceni con me change de chemisier si tu dînes avec moi Non vorrei che tutta questa gente je ne voudrais pas que tous ces gens Ti leggesse in trasparenza nel cuore. Lisent en transparence dans ton cœur. Io passerò il tempo che ci spetta Je passerai le temps qui nous revient A scrivere nella tua mente         à écrire dans ton esprit A lettere d’oro il mio nome.         Mon nom en lettres d’or. Histoire banale, histoire de quatre sous Histoire de quatre sous, je te donne à l’oubli Histoire banale, histoire de quatre sous Histoire de quatre sous, regarde comme je t’ai oubliée. Con centomila carte e un foglio perso nel profondo         Avec cent mille papiers et un feuille perdue au fond Con un telefono una chiave tutto vero sì ma intanto avec un téléphone une clé tout est vrai lais en attendant Labbra per andare a piedi e labbra buone per baciare des lèvres pour aller à pied et des lèvres bonnes pour embrasser Con uno sguardo solo per imparare a salutare.         Avec un seul regard pour apprendre à  saluer. Cambiati le gambe se balli con me  Change de jambes si tu danses avec moi Non vorrei che quei segni dell’età  je ne voudrais pas que ces signes de l’âge Si cancellassero con il sudore  s’effacent par la sueur Cambiati la faccia se vieni con me  Change de visage si tu viens avec moi Non vorrei che quegli occhi da serpente  je ne voudrais pas que ces yeux de serpent Attirassero troppo colore         attirent trop de couleur Tu passerai il tempo che ci spetta Tu passeras le temps qui nous revient A scrivere nella mia mente         à écrire dans mon esprit A lettere d’oro il tuo nome.        Ton nom en lettres d’or. Histoire banale, histoire de quatre sous Histoire de quatre sous, je te donne à l’oubli Histoire banale, histoire de quatre sous Histoire de quatre sous, regarde comme je t’ai oubliée. Rosa Rosèta Rose Rosette (Testo musica e voce  : Isa) Ti dico che vengo Je te dis que je viens A piedi, ma vengo à pied mais je viens Tu aspettami incontro toi, attends-moi à ma rencontre Te, fati trové toi, fais que je te trouve Rosa, Rosèta, andoma a balé  Rose Rosette, allons danser Aj manca mach na stissa e ta vesta neuva  il n’y manque qu’une goutte et ta robe neuve A ’m faria strabioché         me ferait trébucher Rosa, Rosèta…                Rose Rosette… Lengua ’d sucri, coeur ad vedrë         Langue de sucre, cœur de verre Sempre per sempre per quanto ce n’è toujours pour toujours pour autant qu’il y en a Rosèta me veuj marièmi content         Rosette je veux me marier heureux ‘ndrinta i toj euj d’òr e d’argent         dans tes yeux d’or et d’argent Bela come la neuch         belle comme la nuit Ciara ’me el mesdì                claire comme le milieu du jour Anima santa, dime chë ’d sì         âme sainte, dis-moi oui Rosa, Rosèta, venta balé         Rose Rosette viens danser Lengua ’d sucri, coeur ad vedrë         langue de sucre, cœur de verre Sempre per sempre per quanto ce n’è  toujours pour toujours pour autant qu’il y en a Rosèta me veuj marièmi content Rosette je veux me marier heureux ‘ndrinta i toj euj d’òr e d’argent dans tes yeux d’or et d’argent la la la la la la la la la la                 la la la la la la la la la la Ti sembra distante Cela te semble loin Ma non è distante         mais ce n’est pas loin Tu aspettami e vengo toi attends-moi et je viens Te, fati trové         toi, fais que je te trouve Rosa, Rosèta…         Rose Rosette… Lengua ’d sucri, coeur ad vedrë langue de sucre, cœur de verre Sempre per sempre per fin che ce n’è toujours pour toujours pour autant qu’il y en a Rosèta me veuj marièmi content Rosette je veux me marier heureux ‘ndrinta i toj euj d’òr e d’argent dans tes yeux d’or et d’argent Bela come la neuch belle comme la nuit Ciara ’me el mesdì         claire comme le milieu du jour Anima santa, dime chë ’d sì âme sainte dis-moi oui Ti dico che vengo Je te dis que je viens A piedi, ma vengo à pied, mais je viens Te aspèt’me incontra toi attends-moi à ma rencontre Te, fati trové toi fais que je te trouve. 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Les illustrations reprises du livre d’Alba Avesini sont toutes de Luigi Scapini, photos page de couverture, p.214, p. 220, p. 225.