Poésie en musique - chapitre 30 - suite
2) Inno di Garibaldi
Un autre hymne voulu par Giuseppe Garibaldi, écrit par Luigi Mercantini (1821-1872) et mis en musique par Alessio
Olivieri (1830-1867) en 1859, resta célèbre, sous le nom Inno di Garibaldi. Lors d’une réunion du 19 décembre 1858, chez le
patriote bergamasque Gabriele Camozzi, avec Nino Bixio, Luigi Mercantini, Garibaldi e Anita, où on discutait de la
formation d’un corps de volontaires, I Cacciatori delle Alpi, Giuseppe demanda à Mercantini de lui composer un hymne que
pourraient chanter les volontaires. À la réunion suivante du 31 décembre, Mercantini annonça qu’il avait composé un hymne,
Canzone italiana, et qu’il l’avait fait mettre en musique par son ami Alessio Olivieri ; accompagné au piano par sa femme,
Mercantini chanta la première strophe, qui suscita l’enthousiasme. L’hymne devint très populaire, fut chanté durant l’expédition
des Mille, puis pendant la première Guerre Mondiale, par les brigades communistes Garibaldi durant la Résistance, et repris par
les candidats du Front Populaire durant la campagne électorale de 1948.
Luigi Mercantini fut un poète né à Ripatransone (prov. d’Ascoli Piceno, dans les Marches) dans une ancienne famille
artisanale au service de l’évêque, il étudia au séminaire et devint bibliothécaire municipal, puis enseignant de rhétorique. Plein
d’enthousiasme pour le Pape Pie IX, il défendit ensuite Ancône assiégée par les troupes autrichiennes, et après la défaite, il
dut s’exiler à Corfou où il connut d’autres exilés, Daniele Manin, Niccolò Tommaseo et Gabriele Pepe. Il rentre en Italie en
1852 et s’établit à Turin comme enseignant de littérature italienne et il fréquente les milieux de patriotes, épouse une jeune
pianiste. En 1858, il fait la connaissance de Giuseppe Garibaldi et compose pour lui l’hymne cité, avec un autre hymne,
Patriotes allons aux Alpes, mis en musique par Giovanni Zampettini. En 1860, après avoir fondé un quotidien dans les Marches, il est nommé enseignant
d’histoire et d’esthétique à Bologne, élu député en 1861 à Fabriano avec 157 voix sur 195 votants. Il devient ensuite enseignant à Palerme en 1865 et meurt en
1872. Il a été un des poètes les plus connus de poésie lyrique patriotique et très aimé pour des compositions comme la chanson La glaneuse de Sapri.
Alessio Olivieri fut chef de fanfares militaires, compositeur de marches, ballets et motifs dansants. Il mourut dans la misère à 37 ans.
Un altro inno voluto da Giuseppe Garibaldi, scritto da Luigi Mercantini (1821-1872) musicato da Alessio Olivieri (1830-1867) nel
1859, restò celebre, detto Inno di Garibaldi.. Durante una riunione del 19 dicembre 1858, a casa del patriota Gabriele Camozzi, con
Nino Bixio, Luigi Mercantini, Garibaldi et Anita, dove si discuteva della formazione d’un corpo di volontari, i Cacciatori delle Alpi,
Giuseppe chiese a Mercantini di comporgli un inno che potesse essere cantato dai volontari. Alla riunione seguente del 31 dicembre,
Mercantini annunciò di aver composto un inno, Canzone italiana, e di averlo fatto musicare dal suo amico Alessio Olivieri ;
accompagnato al pianoforte dalla moglie, Mercantini cantò la prima strofe, che suscitò l’entusiasmo. L’inno diventò popolarissimo, fu
cantato durante la Spedizione dei Mille, poi durante la prima Guerra Mondiale, poi dalle Brigate comuniste Garibaldi durante la
Resistenza, e ripreso dai candidati del Fronte Popolare durante la campagna elettorale del 1948.
Luigi Mercantini fu un poeta nato a Ripatransone (prov di Ascoli Piceno, Marche) in un’antica famiglia artigiana al servizio del vescovo,
studiò nel seminario e diventò poi bibiotecario comunale, e dopo insegnante di retorica. Pieno d’entusiasmo per il Papa Pio IX, difese
poi Ancona contro le truppe austriache, e dopo la sconfitta dovette esiliarsi a Corfù dove conobbe altri esuli, Daniele Manin, Niccolò
Tommaseo e Gabriele Pepe. Rientra in Italia nel 1852 e si stabilisce a Torino come docente di letteratura italiana e frequenta gli
ambienti patrioti, sposa una giovane pianista. Nel 1858, fa la conoscenza di Garibaldi e compone per lui l’inno citato, con un altro inno,
Patrioti all’Alpe andiamo, musicato da Giovanni Zampettini. Nel 1860, dopo aver fondato un quotidiano nelle Marche, è nominato
docente di storia e estetica a Bologna, eletto deputato nel 1861 a Fabriano, con 157 voti su 195 votanti. Diventa poi insegnante a
Palermo nel 1865 e muore nel 1872. È stato uno dei più conosciuti poeti di lirica patriottica e amatissimo per composizioni come la canzone La spigolatrice di
Sapri.
Alessio Olivieri fu capodirettore di bande militari, compositore di marce, di balletti e di motivi ballabili. Morì nella miseria a 37 anni.
Inno di Garibaldi
(Testo : Luigi Mercantini, 1858
Musica : Alessio Olivieri, 1859)
All’armi, all’armi
Aux armes, aux armes
Si scopron le tombe, si levano i morti
Les tombes se découvrent, les morts se lèvent
i martiri nostri son tutti risorti !
nos martyrs sont tous ressuscités !
Le spade nel pugno, gli allori alle chiome,
Les épées au poing, les lauriers dans les cheveux,
la fiamma ed il nome d'Italia nel cor :
la flamme et le nom de l’Italie dans le cœur :
corriamo, corriamo ! Sù, giovani schiere,
Courons, courons ! Allez, jeunes troupes,
sù al vento per tutte le nostre bandiere :
faites battre au vent partout nos drapeaux :
Sù tutti col ferro, sù tutti col foco,
Allez tous avec l’épée, tous avec le feu,
sù tutti col nome d'Italia nel cor.
Allez tous, le nom de l’Italie au cœur.
Refrain
Va' fuori d'Italia, va' fuori ch'è l'ora !
Va-t-en d’Italie, Va-t-en, c’est l’heure
Va' fuori d'Italia, va' fuori o stranieri.
Va-t-en d’Italie, allez-vous-en oh étrangers.
La terra dei fiori, dei suoni e dei carmi
Que la terre des fleurs, des sons et des chants
ritorni qual'era la terra dell'armi !
redevienne ce qu’elle était, la terre des armes !
Di cento catene le avvinser la mano,
On lui a attaché la main de cent chaînes
ma ancor di Legnano sa i ferri brandir.
Mais de Legnano elle sait encore brandir le fer.
Bastone tedesco l'Italia non doma,
Le bâton allemand ne dompte pas l’Italie
non crescono al giogo le stirpi di Roma :
ils ne poussent pas sous le joug les descendants de Rome :
più Italia non vuole stranieri e tiranni,
L’Italie ne veut plus d’étrangers ni de tyrans
già troppi son gli anni che dura il servir. Cela fait déjà trop d’années que dure la servitude.
Refrain
Le case d'Italia son fatte per noi,
Les maisons d’Italie sont faites pour nous
è là sul Danubio la casa de' tuoi ;
la maison des tiens est là-bas sur le Danube ;
tu i campi ci guasti, tu il pane c'involi,
tu as abîmé nos champs, tu as volé notre pain,
i nostri figlioli per noi li vogliam.
Nous voulons nos enfants pour nous.
Son l'Alpi e tre mari d'Italia i confini,
Les frontières d’Italie sont les Alpes et trois mers,
col carro di fuoco rompiam gli Appennini :
avec le char de feu, nous brisons les Apennins :
distrutto ogni segno di vecchia frontiera,
ayant brisé tous les signes de la vieille frontière
la nostra bandiera per tutto innalziam. Nous levons partout notre drapeau.
Refrain.
Sien mute le lingue, sien pronte le braccia ;
Que les langues soient muettes, que les bras soient prêts ;
Soltanto al nemico volgiamo la faccia,
nous ne faisons face qu’à l’ennemi,
E tosto oltre i monti n’andrà lo straniero
et bientôt l’ennemi repassera les montagnes
Se tutta un pensiero l’Italia sarà.
si l’Italie ne forme qu’une seule pensée.
Non basta il trionfo di barbare spoglie ;
Il ne suffit pas de triompher des dépouilles barbares ;
Si chiudan ai ladri d’Italia le soglie ;
que l’on ferme aux voleurs les frontières de l’Italie ;
Le genti d’Italia son tutte una sola,
les peuples d’Italie ne forment qu’une unité,
Son tutte una sola le cento città.
Elles ne sont qu’une seule, les cent villes.
Refrain.
(Se ancora dell'Alpi tentasser gli spaldi,
(S’ils tentaient encore de franchir les bastions des Alpes,
grido d'allarmi darà Garibaldi,
Garibaldi donnerait le cri d’alarme,
e s'arma - allo squillo che vien da Caprera -
et au signal qui vient de Caprera
dei Mille la schiera che l'Etna assaltò.
S’arme la troupe des Mille qui assiégea l’Etna.
E dietro alla rossa avanguardia dei bravi
Et derrière la rouge avant-garde des braves
si muovon d'Italia le tende e le navi :
se mettent en route les tentes et les navires de l’Italie :
già ratto sull'arma del fido guerriero,
rapidement sur l’arme du fidèle guerrier,
l'ardito destriero Vittorio spronò). Vittorio éperonna son ardent destrier.)
Refrain
Per sempre è caduto degli empi l'orgoglio
Pour toujours est tombé l’orgueil des impies
a dir : Viva l'Italia, va il Re in Campidoglio !
cela veut dire : Vive l’Italie, le Roi va au Capitole !
La Senna e il Tamigi saluta ed onora
La Seine et la Tamise saluent et honorent
l'antica signora che torna a regnar.
L’ancienne dame qui revient régner.
Contenta del regno, fra l'isole e i monti,
Heureuse de son royaume, entre îles et montagnes
soltanto ai tiranni minaccia le fronti :
elle ne menace que les fronts des tyrans,
dovunque le genti percota un tiranno,
partout où un tyran frappe les peuples
suoi figli usciranno per terra e per mar ! Ses enfants sortiront sur terre et sur la mer.
Refrain
3) Inno delle Nazioni
Pour l’Exposition Universelle de Londres de 1862, la Reine Victoria fit demander à 4 nations de composer une musique de fête, l’Allemagne (Meyerbeer), la
France (Auber), la Grande-Bretagne et l’Irlande (Bennett), et l’Italie, unifiée depuis un an. Gioachino Rossini ayant refusé, la composition fut confiée à
Giuseppe Verdi qui achevait alors La Forza del destino sur livret de Francesco Maria Piave. Verdi rencontra Arrigo Boito, âgé alors de 20 ans, qui composa
cet hymne en faveur de la paix et de l’amitié entre les peuples, dans le plus pur style des livrets d’opéra, un langage pompeux et abstrait. La composition de Verdi
se termine avec des citations musicales du God save the queen, de la Marseillaise et de Fratelli d’Italia. L’œuvre ne fut pas exécutée au concert d’inauguration
parce que c’était une marche et que la Reine avait demandé une cantate,et parce que la Marseillaise, chant républicain, avait remplacé l’hymne à Napoléon III.
Un prélude musical précède le chœur introductif, Gloria pei cieli altissimi. Le barde intervient ensuite en solo sur la misère des siècles passés, pleins de guerres
sanglantes, et il termine, repris par le chœur dans un Gloria, soutenu par les citations des hymnes nationaux.
Per l’Esposizione Universale di Londra del 1862, la Regina Victoria fece chiedere a quattro nazioni di comporre una cantata di festa, la Germania (Meyerbeer),
la Francia (Auber), la Gran Bretagna e l’Irlanda (Bennett) e l’Italia unificata da un anno. Gioachino Rossini rifiutò, la composizione fu dunque affidata a
Giuseppe Verdi che stava finendo La Forza del Destino su libretto di Francesco Maria Piave. Verdi incontrò allora il poeta ventenne Arrigo Bòito che
compose quest’inno in favore della pace e dell’amicizia tra i popoli, nel più puro stile dei libretti d’opera, un linguaggio pomposo e astratto. La composizione di
Verdi finisce con citazioni musicali del God Save the Queen, della Marsigliese e di Fratelli d’Italia. L’opera non fu recitata durante il concerto d’inaugurazione
perché era una marcia, mentre la Regina aveva chiesto una cantata e perché la Marsigliese, canto repubblicano, aveva sostituito l’inno a Napoleone III.
Un preludio musicale precede il Coro d’introduzione, Gloria pei cieli altissimi. Il bardo interviene poi da solo sulla miseria dei secoli passati, pieni di guerre
sanguinose, e finisce, ripreso dal Coro, in un Gloria, accompaganto dalle citazioni degli Inni nazionali.
Inno delle Nazioni
Hymne des Nations
(Testo : Arrigo Boito, 1862
musica : Giuseppe Verdi
Enr. : Orchestre et chœur de l’Orchestre
Royal de Turin, Ténor : Francesco Melitext)
Coro di popolo Chœur de peuple
Gloria pei cieli altissimi, Gloire pour les cieux très hauts
Pei culminosi monti, pour les monts culminants,
Pei limpidi orizzonti pour les horizons limpides
Gemmati dí splendor. Ornés de splendeur.
In questo dí giocondo En ce jour heureux,
Balzi di gioia il mondo, que le monde bondisse de joie,
Perchè vicino agli uomini parce que près des hommes
È il regno dell’Amor, est le Royaume de l’Amour,
Gloria ! I venturi popoli Gloire ! Que les peuples à venir
Ne cantin la memoria, en chantent la mémoire,
Gloria pei cieli ! … Gloria ! Gloire pour les cieux ! … Gloire !
BARDO (tenore) Barde (ténor)
Spettacolo sublime ! … ecco … dai lidi Spectacle sublime !... Voilà … Des rivages
Remoti della terra, ove rifulge éloignée de la terre, où resplendit
Cocentemente il sol, ove distende la chaleur du soleil, où s’étend
Bianco manto la neve, una migrante un blanc manteau de neige, une troupe
Schiera di navi remigar per l’acque migrante de navires rament sur les eaux
Degli ampli oceani, ed affollarsi tutte des immenses océans, et se pressent tous
Verso un magico Tempio, ed in quel Tempio vers un Temple magique, et dans ce Temple
Spandere a mille a mille i portentosi répandent par milliers les prodigieux
Miracoli del genio ! … E fuvvi un giorno miracles du génie !... Et il y eut un jour
Che passò furiando, quel bieco où passa en furie, ce farouche
Fantasma della guerra ; allora udissi fantôme de la guerre ; alors on entendit
Un cozzar d’armi, un saettar di spade, se heurter les armes, se frapper les épées,
Un tempestar di carri e di corsieri, une tempête de chars et de coursiers,
Un grido di trionfo … e un ululante un cri de triomphe … et le hululement
Urlo … e colà ove fumò di sangue d’un hurlement… et là où fuma le sang
Il campo di battaglia, un luttuoso le champ de bataille, un douloureux
Campo Santo levarsi, e un’elegia Cimetière s’élever, et une élégie
Di preghiere, di pianti e di lamenti de prières, de pleurs et de lamentations ..
Ma in oggi un soffio di serena Dea Mais aujourd’hui un souffle de Divinité sereine
Spense quell’ire, e se vi furon in campo a éteint ces colères, et s’il y eut sur ce champ
Avversari crudeli, oggi non v’ha des adversaires cruels, aujourd’hui il n’y a
In quel Tempio che fratelli in Arte, en ce Temple que des frères en Art.
E a Dio che’l volle alziam di laudi un canto. À Dieu qui le voulut, élevons un chant de louanges
Signor, che sulla terra Seigneur que sur la terre
Rugiade spargi e fior tu répandes la rosée et les fleurs
E nembi di fulgori et des nuages de splendeur
E balsami d’amor ; et des baumes d’amour :
Fa che la pace torni Fais que la paix revienne
Coi benedetti giorni, en ces jours bienheureux,
E un mondo di fratelli et alors la terre
Sarà, la terra allor. Sera un monde de frères
Salve, Inghilterra, Regina dei mari Salut, Angleterre, Reine des mers,
vessillo antico di libertà ! …Oh, Francia, antique vaisseau de liberté ! … Oh France
Tu, che spargesti il generoso sangue toi qui as répandu ton sang généreux
Per una terra incatenata, salve, pour une terre enchaînée, Salut,
oh Francia, salve ! oh France, Salut !
Oh Italia, oh Italia, oh Patria mia tradita, Oh Italie, oh Italie, Oh ma Patrie trahie,
Che il cielo benigno ti sia propizio ancora, que le ciel bienveillant te soit encore propice
Fino a quel dí che libera tu al sole jusqu’à ce jour où libre sous le soleil
ancor risorga ! tu renaîtras encore !
Oh Italia, oh Italia, oh Patria mia ! Oh Italie, oh Italie, oh la Patrie
Les 4 derniers vers sont une correction de Toscanini, lors du concert donné en 1943 ; elle remplace le texte original de Boito : Oh Italia... patria mia... che il
cielo vegli su di te fino a quel dì che grande, libera ed una tu risorga al sole. Oh Italia... oh patria, oh patria ! Dans son court métrage, après la chute de Mussolini,
en 1944, il ajouta à la musique de Verdi une citation de l’Hymne américain et de l’Internationale pour s’adapter à la situation politique.
I quattro ultimi versi sono una correzione di Arturo Toscanini, nel concerto dato nel 1943 ; sostituisce il testo originale di Boito ; Oh Italia... patria mia... che il
cielo vegli su di te fino a quel dì che grande, libera ed una tu risorga al sole. Oh Italia... oh patria, oh patria ! Nel suo corto metraggio, dopo la caduta di Mussolini,
nel 1944, aggiunse alla musica di Verdi una citazione dell’Inno americano e dell’Internazionale, per adattarsi alla situazion politica.
4) La spigolatrice di Sapri
Un autre texte de Mercantini est resté célèbre et il est devenu très populaire, cité dans la plupart des anthologies : La
glaneuse de Sapri, qui a aussitôt célébré l’entreprise révolutionnaire de Carlo Pisacane (1818-1857) de 1857.
Statue de la Spigolatrice di Sapri, sur l’écueil de Scialandro à Sapri.
Pisacane fut un des premiers théoriciens socialistes, et durant le Risorgimento, il soutint la priorité de la question sociale sur
la question politique. Il était de famille noble de Naples, et commença par faire des études de génie militaire et à entrer dans
l’armée en 1839 comme officier du génie. Il dut s’enfuir successivement à Marseille, à Londres et à
Paris, à cause de sa relation amoureuse avec une femme mariée, mais tous les deux furent
persécutés par la police des Bourbons à l’étranger, et Pisacane s’engagea alors dans la Légion
étrangère pour aller combattre en Algérie conquise par la France à partir de 1830. Informé des
mouvements de Milan contre l’occupation autrichienne, il rentre en Italie, pour participer à la
première Guerre d’indépendance de 1848, à la tête d’une compagnie de chasseurs ; blessé il se réfugie à Lugano pour échapper à la
police autrichienne. En 1849, il rejoint la République proclamée à Rome comme chef d’État-major, ayant quelques conflits avec Garibaldi
qui supportait mal la discipline qu’il imposait à ses troupes. Il critiquait aussi Charles Albert de Savoie qu’il accusait de vouloir substituer
son conservatisme à celui de l’Autriche (Cf. son livre de 1851, La guerra combattuta in Italia negli anni 1848-49). Il s’oppose aussi même
à Mazzini, qu’il soupçonne de ne vouloir qu’un changement de gouvernement au lieu de préparer une révolution nationale dans l’intérêt
des masses populaires. Il proposait comme objectif dans ses ouvrages l’abolition de la propriété privée des moyens de production et du
principe d’autorité, et une réforme radicale de l’ordre social substitué par un socialisme qui
pousserait le peuple à se battre.
Cependant en 1855, il se rapprocha de Mazzini pour essayer de faire front à l’offensive
monarchiste du Piémont, en liaison avec le comité révolutionnaire napolitain de Giuseppe Fanelli
(1827-1877). Après un premier échec, le 25 juin 1857 Pisacane avec une vingtaine d’hommes réussit à s’emparer du
bateau à vapeur, le Cagliari, mais ne put recevoir les armes promises par le comité à cause du brouillard ; il se dirigea alors
sur l’île de Ponza (prov. de Latina, sur les rives du Latium), s’empara du château dont il libéra plus de 300 prisonniers – pour
beaucoup prisonniers politiques – et débarqua avec eux à Sapri (prov. de Salerne, Campanie), mais ne fut pas soutenu par
les révoltes prévues par Mazzini à Gênes et à Livourne, rencontra l’hostilité de la population, puis attaqué par les troupes
napolitaines des Bourbons, ils se réfugièrent à Buonabitacolo, une commune voisine, où le prêtre de la paroisse appela les
paysans à les combattre ; beaucoup furent assassinés et Pisacane, blessé, se suicida. Échec de la dernière tentative
insurrectionnelle de s’emparer du pouvoir dans le sud de la Péninsule. La nouvelle classe dirigeante avait choisi d’autres
moyens pour prendre le pouvoir.
Quelques historiens ont fait l’hypothèse que la glaneuse était en réalité la première paysanne apparue à la troupe de
Pisacane, et que celle-ci l’aurait assassinée. Ils rappellent aussi que la population avait commencé par bien accueillir
Pisacane, mais qu’elle devint hostile lorsqu’il libéra des prisonniers parmi lesquels certains étaient des condamnés de droit
commun coupables de vols, de viols, etc. Mais l’image qui reste de l’expédition de Pisacane dans la mémoire collective de
l’histoire, c’est celle que présente la chanson de Mercantini. Où est la vérité ? : bel exemple en tout cas de la puissance
du chant sur l’interprétation des événements.
Un altro testo di Mercantini, diventato molto popolare, è rimasto celeberrimo, citato nella maggior parte delle Antologie : la
spigolatrice di Sapri, che aveva subito celebrato l’impresa rivoluzionaria di Carlo Pisacane (1818-1857) del 1857.
Jean-François Millet, Les glaneuses, 1857, Musée d’Orsay.
Pisacane fut uno dei primi teorici del socialismo, e durante il Risorgimento, sostenne la priorità della questione sociale sulla
questione politica. Originario di una famiglia nobile di Napoli, cominciò col fare studi di genio militare e entrò nell’esercito nel 1839
come ufficiale del genio. Dovette fuggire poi a Marsiglia, a Londra e a Parigi, per una sua relazione amorosa con una donna sposata,
ma tutt’e due furono perseguitati dalla polizia borbonica all’estero, e Pisacane si arruolò allora nella Legione Straniera Francese per
andare a combattere in Algeria, conquistata dalla Francia dal 1830. Informato dei movimenti di Milano contro l’occupazione austriaca,
tornò in Italia per partecipare alla prima Guerra d’indipendenza del 1848, a capo d’una compagnia di cacciatori. Ferito, si rifugiò a
Lugano per sfuggire alla polizia austriaca. Nel 1849, raggiunge la Repubblica proclamata a Roma, come capo di Stato Maggiore, ed
ebbe alcuni conflitti con Garibaldi che mal sopportava la disciplina da lui imposta alle truppe. Criticava anche Carlo Alberto di
Savoia, accusato di voler sostituire il suo conservatismo a quello austriaco (Vedi il suo libro del 1851, La guerre combattuta in Italia
negli anni 1848-49). Si oppone anche a Mazzini, che lui sospettava di non volere altro che un cambiamento di governo invece di
preparare una rivoluzione nazionale nell’interesse delle masse popolari. Lui proponeva come obbiettivo nei suoi scritti l’abolizione della
proprietà privata dei mezzi di produzione e del principio d’autorità, e una riforma radicale dell’ordine sociale sostituito da un socialismo
che avrebbe spinto il popolo a battersi.
Però nel 1855, si riavvicinò a Mazzini per far fronte all’offensiva monarchista del Piemonte, in collegamento col comitato rivoluzionario
napolitano di Giuseppe Fanelli (1827-1877). Dopo un primo insuccesso, il 25 giugno 1857, Pisacane, con una ventina d’uomini,
riuscì ad impossessarsi della nave a vapore, il Cagliari, ma non potè ricevere le armi promesse dal comitato a causa della nebbia ; si
diresse allora verso l’isola di Ponza (prov. di Latina, sulla frontiera del Lazio), prese il castello dal quale liberò più di 300 prigionieri –
maggiormente prigionieri politici – e sbarcò con loro a Sapri (prov. di Salerno, Campania), ma non fu sostenuto dalle rivolte previste da Mazzini a Genova e a
Livorno, si oppose all’ostilità della popolazione, poi, attaccato dalle truppe napoletane dei Borboni, si rifugiarono a Buonabitacolo, un comune vicino, dove il
parocchiano chiamò i contadini a combatterli ; molti furono assassinati e Pisacane, ferito, si suicidò. Fu il fiasco dell’ultimo tentativo insurrezionale di prendere il
potere nel sud della Penisola : la nuova classe dirigente aveva scelto altri mezzi per prendere il potere.
Alcuni storici hanno fatto l’ipotesi che la spigolatrice fu la prima contadina apparsa alla truppa di Pisacane, e che quest’ultima l’avrebbe assassinata. Ricordano
anche che la popolazione accolse bene l’arrivo di Pisacane, ma che diventò ostile dal moment che lui liberò i prigionieri tra i quali c’erano condannati di diritto
comune colpevoli di furti, violenzze carnali ecc. Ma l’immagine che resta della spedizione di Pisacane nella memoria collettiva della storia, è quella presentata dalla
canzone di Mercantini. Dov’è la verità ? : in ogni caso è un bell’esempio della potenza del canto nell’interpretazione degli eventi.
La spigolatrice di Sapri
La glaneuse de Sapri
(Testo : Luigi Mercantini, 1857
Musica : Vittorio Ocera ;
Mjriam Masciandaro, 2013)
Eran trecento, eran giovani e forti, e sono morti ! Ils étaient trois cents, ils étaient jeunes et forts, et ils sont morts !
Me ne andavo al mattino a spigolare
Le matin, je m’en allais glaner
quando ho visto una barca in mezzo al mare :
quand j’ai vu une barque au milieu de la mer
era una barca che andava a vapore,
c’était une barque qui marchait à la vapeur,
e alzava una bandiera tricolore.
et elle hissait un drapeau tricolore.
All’isola di Ponza si è fermata,
À l’île de Ponza elle s’est arrêtée
è stata un poco e poi si è ritornata ;
elle est restée un peu puis elle est repartie
s’è ritornata ed è venuta a terra ;
elle est repartie et est venue à terre ;
sceser con l’armi, e a noi non fecer guerra.
ils sont descendus avec leurs armes, mai à nous ne firent pas la guerre.
Eran trecento, eran giovani e forti, e sono morti ! Ils étaient trois cents, ils étaient jeunes et forts, et ils sont morts !
Sceser con l’armi e a noi non fecer guerra, ils sont descendus avec leurs armes, mais à nous ne firent pas la guerre.
ma s’inchinaron per baciar la terra.
mais ils se baissèrent pour embrasser la terre.
Ad uno ad uno li guardai nel viso :
Un à un je regardai leur visage
tutti aveano una lagrima e un sorriso.
ils avaient tous une larme et un sourire.
Li disser ladri usciti dalle tane,
On a dit que c’étaient des bandits sortis de leurs tanières
ma non portaron via nemmeno un pane ;
mais ils n’emportèrent même pas un pain ;
e li sentii mandare un solo grido :
et je ne les entendis pousser qu’un seul cri :
« Siam venuti a morir pel nostro lido ».
« Nous sommes venus mourir pour notre pays »
Eran trecento, eran giovani e forti, e sono morti ! Ils étaient trois cents, ils étaient jeunes et forts, et ils sont morts !
Con gli occhi azzurri e coi capelli d’oro
Les yeux bleus et les cheveux d’or
un giovin camminava innanzi a loro.
un jeune homme marchait devant eux.
Mi feci ardita, e, presol per la mano,
Je m’enhardis et l’ayant pris par la main,
gli chiesi : « Dove vai, bel capitano ? »
je lui demandai : « Où vas-tu, beau capitaine ? »
Guardommi, e mi rispose : « O mia sorella,
Il me regarda et me dit : « Oh ma sœur,
Vado a morir per la mia patria bella ».
je vais mourir pour ma belle patrie ».
Io mi sentii tremare tutto il core,
Je sentis tout mon cœur trembler
né potei dirgli : « V’aiuti il Signore ! »
et je ne pus pas lui dire : « Que le Seigneur vous aide ! »
Eran trecento, eran giovani e forti, e sono morti ! Ils étaient trois cents, ils étaient jeunes et forts, et ils sont morts !
Quel giorno mi scordai di spigolare,
Ce jour-là j’oubliai de glaner
e dietro a loro mi misi ad andare :
et derrière eux, je me suis mise à marcher :
due volte si scontrâr con li gendarmi,
deux fois ils s’affrontèrent aux gendarmes,
e l’una e l’altra li spogliâr dell’armi :
et les deux fois les dépouillèrent de leurs armes :
ma quando fûr della Certosa ai muri,
mais quand ils furent sous les murs de la Chartreuse,
s’udirono a suonar trombe e tamburi ;
on entendit sonner trompettes et tambours ;
e tra ’l fumo e gli spari e le scintille
et dans la fumée, les tirs et les étincelles
piombaron loro addosso più di mille.
ils furent plus de mille à leur tomber dessus.
Eran trecento, eran giovani e forti, e sono morti ! Ils étaient trois cents, ils étaient jeunes et forts, et ils sont morts !
Eran trecento e non voller fuggire,
Ils étaient trois cents et ne voulurent pas s’enfuir,
parean tre mila e vollero morire ;
ils semblaient être trois milleet voulurent mourir :
ma vollero morir col ferro in mano,
mais voulurent mourir le fer à la main,
e avanti a loro correa sangue il piano :
devant eux sur la plaine courait leur sang :
fin che pugnar vid’io per lor pregai,
tant que je les vis combattre je priai pour eux,
ma a un tratto venni men, né più guardai
mais tout à coup je m’évanouis, et ne regardai plus :
io non vedea più fra mezzo a loro
je ne voyais plus parmi eux
quegli occhi azzurri e quei capelli d’oro.
ces yeux bleus et ces cheveux d’or.
Eran trecento, eran giovani e forti, e sono morti ! Ils étaient trois cents, ils étaient jeunes et forts, et ils sont morts !
RETOUR A LA TABLE DES MATIERES CHAPITRE 31 - Giosuè Carducci, le Poète National du XIXe siècle